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séquestreroit ses biens. Le 11 septembre 1791, il répondit au Roi par une lettre pleine de noblesse. Ses biens furent sé→ questrés, toute communication avec lui interdite, et son château de Chantilly dévasté. Son armée s'organisa entièrement en 1792. Elle se fit connoître par des actions d'éclat en 1793, principalement à Bertsheim. En 1794 et en 1795, elle ne fut occupée qu'à défendre les passages du Rhin. Le Prince de Condé, toujours à la tête des siens, partageoit leurs périls et leurs travaux. Il fut obligé d'empruntér pour faire face aux dépenses de ses campagnes. Les Princes son fils et son petitfils le suivoient dans ses marches. En 1795, son arinée passa á la solde de l'Angleterre. En 1796, le Prince eut quelque espérance de rétablir l'autorité royale en France. Il avoit ou vert une négociation avec Pichegru; elle échoua. En 1797, il passa au service de Russie, et fut reçu avec honneur à Pétersbourg. Il reparut sur les bords du Rhin en 1799, et Ꭹ fut témoin des revers de la coalition.

Après la campagne de 1800, il se retira en Angleterre, et y passa plusieurs années dans un honorable loisir. Il avoit perdu, en 1760, la princesse de Rohan, son épouse; il s'étoit remarié, en 1798, avec Catherine Brignole, princesse douairiere de Monaco, qu'il perdit en 1813. On sent toute l'impression que dût produire sur lui la mort tragique du dernier rejeton de sa famille, impression qui dût augmenter encore lorsque la restauration le ramena sur le théâtre où s'étoit commis le crime. S. A. S. fit son entrée, à Paris, avec le Roi, en. 1814Elle fut rétablie dans ses charges de grand-maître de France et de colonel-général de l'infanterie. Elle suivit S. M. en Flandre en 1815, et revint avec elle. Depuis elle a presque toujours résidé à Chantilly, où elle avoit été accueillie avec enthousiasme par les enfans de ceux que ses ancêtres avoient toujours comblés de bienfaits. Elle y occupoit un logement modeste qui avoit échappé à la fureur des destructions.

Le Prince, avoit écrit, pendant ses loisirs, la Vie de son illustre aïeul. Ce morceau, remarquable par beaucoup de simplicité et de précision, parut, en 1806, sous le titre d'Essat sur la Vie du grand Condé, par L. J. de Bourbon, son quatrième descendant, in-8°. On croit que le Prince a laissé des Mémoires sur ses campagnes. Dans un testament, fait à Londres en 1806, il avoit demandé à être enterré au milieu des François morts dans cette terre étrangère.

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Sur des pièces officielles publiées, à Rome, par M. le cardinal Haeffelin, ministre de Bavière près le saint Siége.

Il est peu de nos lecteurs qui ne connoissent les Mémoires pour servir à l'Histoire du jacobinisme (1), par M. l'abbé Barruel. Ils ont été fort répandus en France et dans les pays étrangers. On y trouve des renseignemens très-étendus sur les illuminés de Bavière, et l'auteur y fait l'histoire de la naissance, des progrès et des vues de cette secte ennemie de la religion commie des gouvernemens. Il signale plusieurs personnes, que des écrits originaux Jui indiquoient comme ayant été membres de cette association funeste. Il met dans ce nombre le prélat Haslein (un autre endroit porte Haeslein), évêque de Cherson, et vice-président du conseil spirituel de Munich. M. l'abbé Barruel cite un rapport de l'illuminé Knigge aux aréopagistes, où se trouve la note suivante : Théognis a reçu de l'évêque de K... une lettre dont les principes semblent copiés de notre code. Le prélat y parle d'un projet secret de réforme, et prie Théognis de ne montrer son épitre à personne. Nos fieres de cette colonie sont fortement persuadés que cet éveque est un des adeptes. M. Barruel ne doute pas que l'évêque de K... ne soit l'évêque de Cherson. Quelle autre apologie dit-il, qu'une abjuration claire et netle de son illuminisme, ou bien une nouvelle et publique profession de foi réparera l'honneur du prélat Haeslein, dont la secte a fait son Philon de Biblos? Les écrits originaux nous montrent ce prélat adepte surchargé de travaux; il est fâcheux qu'il ait trouvé assez de temps pour des plans et des lettres qui donnent de lui une si bonne

(1) 2 vol. in-12; prix, 6 fr. et 8 fr. franc de port. A Paris, chez Ad. Le Clerc, au bureau du Journal.

Tome XVI. L'Ami de la Religion et du Roi. C

idée aux chefs des conjurés. L'auteur cite à ce sujet les tomes I et II des écrits originaux, où se trouvent les lettres de Diomède et de Philon. Voyez dans les Mémoires de M. l'abbé Barruel les chapitres VI et VIII du tome IV, et la liste qui est à la fin de ce mêine volume.

Une accusation de cette nature, insérée dans un ouvrage accrédité et appuyée, ce semble, sur des autorités graves, avoit laissé des nuages sur la réputation de M. Haeffelin; et en France surtout où les Mémoires sur le jacobinisme ont eu plus de vogue, on avoit pu se former des idées peu favorables du caractère et de la conduite du prélat. Il vient de les dissiper par une démarche éclatante. Quoique parfaitement connu à Rome, où il réside depuis quinze ans comme ambassadeur de son souverain, il a cru devoir donner une explication de ses sentimens, et quelques jours avant d'être revêtu de la pourpre romaine, il a fait publier à Rome des pièces intitulées: Eclaircissemens donnés à S. S. Pie VII par Mgr. Casimir Haeffelin, évêque de Chersonèse, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Bavière près le saint Siége. Ces pièces ont été distribuées par ordre du prélat, et sortent des presses de l'imprimeur de Romanis. Ce Recueil a paru le 31 mars 1818; il contient les lettres suivantes :

I. Lettre de Mgr. Haeffelin à S. Em. le cardinal secrétaire d'Etat.

Eminence, je suis porté à croire que les ennemis de la religion, de l'ordre et du bien public, mécontens de l'heureux résultat d'une négociation que j'ai terminée, j'ose le dire, avec autant de zèle pour la religion et pour le saint Siége, que d'attachement pour mon pays et pour la gloire de mon auguste protecteur, ont cherché à répandre sur moi les calomnies les plus absurdes: s'appuyant sur une liste qui se trouve à la fin de l'ouvrage de l'abbé Barruel, ils prétendent que j'ai été initié aux

mystères de la secte des illuminés. Cette imputation calomnieuse ne me permet pas de garder plus long-temps le silence. Je dois à mon souverain, je dois au poste que j'occupe près le saint Siége, je me dois à moi-même de rendre publics les éclaircissemens que j'ai pris la liberté de mettre aux pieds du saint Père. C'est pourquoi je prie V. Em. d'obtenir de S. S. qu'elle me permette de faire imprimer la lettre que j'ai eu l'honneur de lui adresser sur cet objet. Je me flatte que le saint Père ne me refusera pas cette grâce, et j'espère qu'il daignera reconnoître dans cette démarche mes sentimens religieux, la sincérité de mes intentions, et mon profond respect pour le souverain Pontife. J'ose espérer que votre Em. mettra mon hommage à ses pieds, et qu'elle agréera une nouvelle assurance de la haute et respectueuse considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être, de V. Em., le très-dévoué et très-obéissant serviteur,

CASIMIR HAEFFELIN, évêque de Chersonèse.

Rome, 27 mars 1818.

II. Réponse du cardinal secrétaire d'Etat à monseigneur

Haeffelin.

Des salles du Quirinal, le 28 mars 1818.

Je n'ai pas tardé un moment à mettre sous les yeux du saint Père la lettre que m'a écrite votre Excellence en date d'hier, pour obtenir de S. S. la permission de publier la lettre du 15 de ce mois. Le saint Père m'a ordonné de répondre à votre Excellence que, loin de trouver aucune difficulté à accorder la permission demandée, elle verra plutôt avec un vrai plaisir que V. Exc. fasse connoître publiquement ses vrais sentimens, ce qui montrera la fausseté de l'imputation. Votre Exc. agréera l'assurance de la considération distinguée avec laquelle j'ai honneur d'être, de Votre Excellence, le vrai serviteur,

H. Cardinal CONSALVI.

III. Lettre de Mgr. Haeffelin à Sa Sainteté.

Je viens déposer aux pieds de Votre Sainteté des éclaircissemens sur le doute qui s'est répandu que j'avois été initié aux secrets de la société des illuminés.

L'électeur palatin, Charles-Théodore, aussi connu par son zèle pour la religion que par son amour pour les sciences et les belles-lettres, avoit établi, en 1761, à Manheim, sa capitale, une académie des sciences, et quelque temps après une société littéraire allemande. Je fus un des premiers membres de ces deux instituts; et les momens de liberté qui me restoient, après avoir rempli les devoirs de mon emploi d'aumônier et de bibliothécaire, furent consacrés à des recherches scientifiques et historiques, lesquelles ont été publiées dans les Mémoires de l'académie palatine, et dans ceux de la société littéraire allemande.

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En 1777, quand à la mort du dernier électeur de Bavière, Maximilien-Joseph, le Palatinat du Rhin fot réuni à la Bavière, et la résidence de la cour palatine transférée à Munich, divers hommes de lettres bavarois, qui avoient eu connoissance de mes productions littéraires, vinrent m'inviter à être membre d'une société littéraire établie depuis peu de temps à Munich, sous le titre d'Académie Minervale, dont le but principal seroit de cultiver et d'étendre les lumières et les connoissances utiles dans leur pays, et dont les membres, à l'exemple de l'académie des Arcades de Rome, avoient des noms pris dans l'ancienne histoire grecque et romaine. Je fis d'autant moins de difficulté de m'attacher à cette société, sous le nom de Philon de Biblos, que sur ma demande, quels étoient les statuts de la société, il me fut répondu que son principe fondamental étoit de n'admettre jamais aucun écrit contre notre sainte religion, contre les bonnes mœurs, et contre le gouvernement,

Peu après que j'avois commencé à fréquenter cette so

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