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Fie de Voltaire; Genève, 1786, in-8°. sur lequel on avoit écrit à la main, par le marquis de Villette. Nous avons acquis récemment la certitude que cet ouvrage est de l'abbé Duvernet, espèce de fou qui professoit pour Voltaire un enthousiasme aveugle, et qui, tout en criant contre le fanatisme, donnoit lui-même daus un fanatisme outré. Nous engageons le lecteur à rectifier, d'après ce renseignement, l'erreur que nous avons. commise, et qui se trouve aussi dans plusieurs endroits du Journal.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. M. le comte de Goltz, ambassadeur de Prusse, a présenté au Roi une lettre de son souverain, pour lui notifier le mariage de la princesse Frédérique de Prusse, avec le duc régnant d'Anhalt-Dessan.

MADAME a visité, le 22, la maison des Loges, dans la forêt de Saint-Germain. Elle a tout examiné en détail, et a témoigné sa satisfaction à Mme de Lézeau, la supérieure, et sa bienveillance aux élèves.

MADAME a visité dernièrement des familles pauvres de la Chapelle, près Paris, et, touchée de leur détresse, leur a fait distribuer de la nourriture et des vêtemens.

Les équipages de MADAME sont partis pour Vichi. S. A. R. se mettra en route le 1er juin.

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Un militaire invalide, nommé Leclerc, âgé de 103 ans, est allé, le 22, jeter de l'eau bénite sur le corps du prince de Condé, et a témoigné de l'attendrissement en voyant le cercueil de son ancien général. Mr. le duc de Bourbon a voulu voir ce brave homme, et est allé le lendemain, à pied, à l'Hôtel des Invalides; mais le vieil invalide étoit sorti. S. A. S. y est retourné le 24, à sept heures du matin, et a remercié Leclerc, qui s'est montré sensiblement touché de l'intérêt que lui témoignoit le prince. Mr. le duc a laissé à l'invalide des marques de sa munificence. Cette scène a ému les specta

teurs.

-Le tribunal de police correctionnelle a condamné Jacques.

Amédée Ferret, auteur de l'Homme gris, à deux ans d'emprisonnement, 3000 fr. d'amende, cinq ans d'interdiction des droits civils, et 3000 fr. de cautionnement. Le libraire Lhuillier a été condamné à un mois d'emprisonnement et 1000 fr. d'amende. La saisie et confiscation des numéros 7, 8 et 9, est maintenue. Il est dit, dans le considérant du jugement, que l'Homme gris est condamnable et contraire aux bonnes mœurs, notamment aux pages 343 et 346, où il y a des plaisanteries contre la religion; qu'il présente des caractères séditieux; qu'il calomnie des autorités, des magistrats, etc.

-La chambre du conseil du tribunal de police correctionnelle de Rennes a rejeté la demande que MM. Comte et Dunoyer avoient faite de leur liberté provisoire. M. Dunoyer est arrivé, le 18, conduit par deux gendarmes, et a été mené en prison. L'affaire sera jugée le 28 mai.

-M. Benjamin Constant a terminé, le 22 mai, ses lectures à l'Athénée sur l'histoire des religions. Il n'a donné que trois lectures. Nous avons rendu compte de la première; la seconde eut lieu le mardi-saint. Celle-ci et la troisième ont été beaucoup moins piquantes et moins goûtées. Il y a été question du fétichisme et de l'astrolatrie.

-On a célébré, à Dijon, un service pour M. le prince de Condé ; et l'Académie de cette ville a proposé son éloge pour sujet du prix de 1819.

La ville de Caen possède aujourd'hui un établissement pour les sourds-muets. M. l'abbé Jamet y instruit ces infor→ tunés par une méthode qui a déjà eu d'heureux succès. M. le préfet et un grand nombre d'habitans se sont portés à ses exercices publics, où ses élèves ont donné des signes manifestes de leurs progrès.

Un lac qui s'est formé dans la vallée de Bagues, en Valais, et qui va toujours en grossissant, cause beaucoup de crainte aux habitans des environs. Le canton du Valais a ordonné des travaux pour prévenir des malheurs.

La santé de la reine d'Angleterre étant moins bonne depuis quelque temps, cette princesse ne quittera plus Londres. Il a été présenté au parlement un nouveau mode de pourvoir aux soins qu'exige l'état de la santé du roi.

-On écrit de Vienne que Fouché doît quitter Prague, et s'établir à Lintz, avec sa famille. Il s'est brouillé avec Thibaudeau, qui a établi, à Prague, une maison de commerce.

Sur le livre du Père Michel.

Il circuloit depuis quelque temps un écrit intitulé: le Livre à quinze sous, ou Politique de poche, à l'usage des gens qui ne sont pas ri➡ ches, par le Père Michel, devenu auteur sans le savoir. L'auteur, l'éditeur et l'imprimeur, ont été cités devant les tribunaux. L'auteur est le sieur Louis Tartarain; il a comparu, le 23, devant le tribunal de police correctionnelle, et a déclaré qu'il recevoit beaucoup de lettres, de renseignemens et d'articles, et qu'il avoit ainsi une foule de collaborateurs. Le président lui a fait observer qu'il avoit avancé des faits très-graves; le prévenu a répondu qu'il n'écrivoit qu'en présence des preuves, et qu'il en savoit beaucoup plus qu'il n'en avoit dit. Poulet, père et fils, imprimeur et éditeur, ont aussi répondu aux interpellations du président sur ce qui les concerne. M. Marchangy, avocat du Ror, a pris ensuite la parole en ces termes :

« L'ouvrage qui vous est aujourd'hui déféré n'est point une concep tion ordinaire. Disposer la multitude à l'erreur, aux innovations, l'anarchie; lui enseigner à braver les lois, à insulter les pouvoirs légitimes, à se rire des ministres de la religion; substituer au bon sens naturel et à l'instinct de la conscience les sophismes et les arguties; mettre à la place des choses positives recommandées par la raison et l'expérience, des chimères, des théories impraticables, des rêves monstrueux, fruits d'une imagination déréglée, tel est le but évident de cet ouvrage. L'auteur n'a rien oublié pour y parvenir; la modicité du prix, le nombre des exemplaires, le format, le style familier, les locutions triviales et les traits facétieux; tout annonce qu'il a voulu amorcer le peuple des villes et des campagnes, l'égarer en l'amusant, le pervertir à bon marché, et se faire une tâche impie et cruelle de poursuivre jusque dans les chaumières les croyances religieuses, les vertus simples, la confiance et la foi.

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»Comme cette feuille démagogique, propagée en 93 sous le nom du Père Duchesne, l'écrit saisi désigne les nobles et les prêtres aux haines plébéïennes; il leur attribue tous nos malheurs, et leur enjoint aver menace l'union et l'oubli, comme on ordonnoit naguère la fraternité ou la mort. Il faut que tout finisse, leur dit-il, et l'heure est arrivée où vous allez opier entre paix, et oubli, et justice rigoureuse; si vous êtes le feu, nous sommes l'eau; n'oubliez done pas qu'en tout pays l'eau éteindra toujours le feu; et prenez garde, vrais tisons d'enfer, sous votre mine sainte, prenez garde que le torrent ne vous donne à boire au-delà de votre soif.

» Ah! lorsque par cet étrange langage les perturbateurs du repos social, les rénovateurs du délire politique font de l'oubli une loi plus qu'humaine, qu'ils respectent donc au moins la religion miséricordieuse, qui veut qu'on embrasse son ennemi, et que le pardon s'élève plus haut que les offenses. Mais, Messieurs, cette religion elle-même est en butte aux dérisions des auteurs de cet écrit. Là, ils raillent les soldats qui font leurs Pâques, comme si les pratiques de la piété empêchoient Bayard d'être brave; ici ils supposent qu'une jeune fille

vient d'être enlevée par le curé du lieu, et surchargent de détails obscènes ce texte fabuleux. Plus loin, ils disent que la berlue aveugle les ignorans, les sols, les superstitieux qui croyoient bonnement et dur comme fer (il est bien entendu que c'est l'auteur qui parle) à tout ce que leur curé et leur maître d'école leur enseignoient comme la vérité. Ailleurs ces mêmes écrivains qui osent parler d'oubli, imputent à ceux qu'ils appellent des hommes de Dieu, des mangeurs des saints, des buveurs d'eau bénite, les atrocités qu'ils disent avoir été commises, et récemment, dans plusieurs départemens. Ils prétendent qu'ils y ont renouvelé, surpassé les horreurs de 93, et semblent provoquer la guerre civile en ces mots : Que la France se tienne pour avertie qu'elle ne cherche pas au loin ses ennemis; ils sont dans son sein.

» Voilà le livre auquel on veut donner une effrayante publicité; on se propose d'en faire paroître jusqu'à 10 volumes par mois, ce qui feroit 120 volumes par an. Telle est la bibliothèque choisie qu'on aspire à placer dans l'atelier de l'artisan et la cabane du laboureur. On y conseille aux bons fermiers, aux hommes en boutique, de se cotiser pour acheter ces instructions populaires; on engage les riches propriétaires des campagnes à faire venir le livre en paquets, qu'on fe roit écouler surtout les jours de foire et de marché, denrée bien digne en effet de concourir avec les poisons de l'empyrique et du charlatan. L'auteur veut décidément prendre le parti du peuple, quand il a rai son, de ce bon peuple, si patient et si injustement accusé. Mais contre qui prendra-t-il son parti? Sera-ce contre le pasteur ou le magistrat qui lui enseigne ses devoirs? et lui répétera-t-il que l'insurrection est elle-même un devoir plus saint que tous les autres? Tel est, en effet, le résultat de toutes ces maximes confuses, de ces vagues déclamations, de ces plaintes sans objet, de ces récriminations absurdes, délayées, pétries, assaisonnées, et jetées au peuple comme un détestable aliment qui peut l'abrutir, le corrompre, et lui causer le vertige et le transport. On veut l'éclairer, dit-on; ah! que ce ne soit pas avec les torches incendiaires et les brandons de la discorde! On vent lui faire faire on cours de politique; hélas! cette politique inquiète et turbulente qui, d'une nation jadis renommée par sa courtoisie et ses grâces hospitalières, menace de faire une nation haineuse et mo rose, n'a-t-elle pas assez des salons de nos cités, et lui faut-il encore les demeures villageoises? L'homme de peine trouvera-t il le repos plus doux lorsqu'il lira dans le code de la révolte que ses juges l'op priment, que ses prêtres le trompent; que son prince usurpe les droits des citoyens? Que restera-t-il donc pour consoler cet infortuné, si son cœur, engourdi par la défiance, fasciné par la calomnie, ne peut plus être réjoui par les espérances que donne la religion; si, pour prix de ses labeurs et de ses sacrifices, il n'ose plus croire à l'assistance des autorités que créa le pacte social »?

M. l'avocat a cité ensuite un grand nombre de passages où il a trouvé le caractère de la sédition et de la calomnie. Il a conclu contre Tartarain à six mois d'emprisonnement, et 2000 fr. d'amende; et con tre Poulet fils, éditeur, à trois mois de prison, et 5000 fr. d'amende. Il a conclu à ce que l'imprimeur fût renvoyé de la plainte. Sur la dé mande de M. Rey, avocat de l'auteur, la cause a été remise à huitaine.

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L'effet ordinaire des dissentions civiles est de pro duire de grands crimes, de grandes vertus et de grands malheurs, La révolution françoise est venue mettre cette vérité dans un jour effrayant. La postérité aura peine à croire tout ce que nos yeux ont vu; elle se détournera avec horreur et quelque défiance des traits hideux qui ont signalé ce règne de l'impiété et de l'anarchie, mais elle aimera à repor ter ses yeux vers cette immortelle Vendée, qui, par sa noble conduite et son religieux dévouement, offre au moins un bel et touchant épisode à notre histoire déjà des écrivains distingués out traité ce sujet avec beaucoup de talent, et la religion n'a pas été étrangère à leurs succès. Il en est résulté cette preuve, dont le siècle avoit peut-être besoin, que la religion, loin d'énerver le courage, loin d'éteindre les affections sociales, comme ses ennemis avoient osé le lui reprocher, inspira un élan sublime à des ames simples, et en fit des héros qui savent combattre et mourir avec gloire.

« L'esprit du philosophisme n'avoit point étendu » ses ravages dans ces provinces. Il y eût été mal » accueilli. Leurs habitans, solidement éclairés, se

I

(1) 1 vol. in-8°.; prix, 5 fr. et 6 fr. 25 c. franc de port. A Paris, chez Bleuet, libraire, rue Dauphine; et chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal.

Tome XVI. L'Ami de la Religion et du Ror. F

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