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mence par me dire: Eh bien, ce pauvre oison a signéz enfin Dieu l'a abandonnée; elle a fait le saut. Pour moi, j'ai pensé mourir de rire; faisant réflexion sur ce que fait la préoccupation. Voilà bien le monde en son naturel. Je crois que le milieu de ces extrémités est toujours le meilleur ». Ce mot de la marquise est d'autant plus remarquable que la lettre est adressée à M. de Pomponne, fils d'Arnauld d'Andilly, et frère de la religieuse qui venoit de signer.

Le texte des Lettres est accompagné de beaucoup de notes destinées à faire connoître les personnages, à éclaircir les endroits obscurs, et à initier le lecteur à tous les secrets de l'histoire du temps. L'éditeur a recherché soigneusement tous les renseignemens qu'il a cru utiles. Peut-être même a-t-il poussé un peu loin son exactitude et son travail. Il n'a rien voulu nous laisser ignorer d'intrigues et de mystères qui donneroient une assez mauvaise idée des mœurs d'une certaine société. En tout cela j'ai cru voir trop de conjectures et de malignité, et j'avoue que ces détails, que bien des lecteurs trouveront piquans, ne me semblent, ni bien sûrs, ni bien attrayans. L'éditeur a mis tout à contribution, Mémoires, Ana, Recueil d'anecdotes, et jusqu'à des chansons. Est-ce donc sur des couplets satiriques qu'il faut juger les hommes, et ne sait-on pas que de tout tenips les chansonniers ont mêlé le faux avec le vrai, et le douteux avec le certain? L'histoire peut-elle puiser avec confiance à de telles sources, et l'érudition, qui va fouiller ainsi dans les archives du scandale, est-elle bieu pure et bien utile? Cette prétention de vouloir soulever tous les voiles me paroît donc avoir entraîné trop loin l'éditeur, et la perfection de son entreprise n'exigeoit

point, à mon gré, la révélation de tant de secrets, parmi lesquels il y en a de douteux ou de peu fort

importans.

J'applaudirai bien plus volontiers à des notes dietées par un esprit tout différent. Il y en a de fort bonnes; elles annoncent que l'auteur connoît, respecte, aime la religion. A la page 190 du II. volunre, il relève une méprise de Mme. de Sévigné, sur l'Exposition de la doctrine de l'Eglise catholique, de Bossuet, et il porte sur cet excellent ouvrage le même jugement que les personnes les plus éclairées. Il parle encore de Bossuet dans le tome III, à l'occasion de Mme. de Montespan, et conclut de plusieurs indices rassemblés avec soin, que la première séparation du Roi et de cette dame eut lieu dans le carême de 1675. Il auroit pu s'étayer aussi de ce qu'a dit sur ce sujet M. le cardinal de Bausset, dans son Histoire de Bossuet, tome II, page 53. L'illustre historien avoit sous les yeux la correspondance de Bossuet, et les dates qu'il doune s'accordent entièrement avec celles des lettres que cite l'éditeur. Je suis étonné que l'estimable éditeur ait dans une note du même volume, page 317, insinué des soupçons sur la fermeté de Bossuet, lorsqu'il fut question de séparer le Roi et Mme. de-Montespan; il auroit trouvé un récit de toute cette affaire dans l'endroit indiqué de l'Histoire de Bossuet. Il lui est échappé ailleurs une autre méprise qu'on jugera peu importante, mais qu'on me permettra pourtant de relever. Mme. de Sévigné parle, dans une lettre du 18 septembre 1676, de ce grand abbé de la Lane, janséniste; c'est ainsi qu'elle l'appelle, et on a mis en note que cet abbé fut un des principaux théologiens que les évéques de France envoyèrent à Rome pour défendre la

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doctrine de saint Augustin sur la grace. Cela n'est pas entièrement exact. Quatre-vingt-huit évêques de France avoient déféré à Innocent X, en 1650, cinq propositions extraites de l'Augustinus. Onze évêques qui n'avoient point signé cette lettre, en écrivirent une autre pour détourner le pape de prononcer, et défendre ce qu'ils prétendoient être la doctrine de saint Augustin; c'est de ces onze évêques seulement que l'abbé de la Lane fut député, avec les docteurs Brousse et Saint-Amour. Les députés des quatre-vingt-huit évêques étoient les docteurs Hallier, Joisel et Lagaut, qui pouvoient bien passer plutôt pour les députés du clergé de France.

Le travail d'un éditeur dans un Recueil de ce genre n'est pas susceptible d'analyse, et ne peut être bien apprécié par tout le monde. Il suppose beaucoup d'attention, de patience, de recherches et de sagacité. Un seul texte à éclaircir, un seul fait à vérifier, une date, un mot, exigent quelquefois que l'on compulse bien des livres. La collation des éditions prend souvent beaucoup de temps. Le lecteur qui jouit du résultat, ne songe pas toujours à tout ce qu'il a coûté de soins. Il y a lieu de croire que plus d'un homme de lettres a apporté, dans l'entreprise dont il est ici question, son contingent de soins et de recherches. Plusieurs amateurs se sont empressés de concourir à la perfection de l'entreprise. L'impression, le caractère, le papier, tout est digne de l'importance d'un Recueil qui a droit d'intéresser tous les amis des lettres, et l'on n'a rien épargné de ce qui pouvoit flatter les curieux. A la tête de chaque volume se trouvent au moins un portrait et une vue.

Le libraire a fait graver de plus vingt portraits de personnages du siècle de Louis XIV, que l'on peut joindre.

aux Lettres. Chacun est accompagné d'une notice historique. Le prix de cette collection est de 16 fr. pour les souscripteurs de cette édition, avant la mise en vente de la première livraison. La même collection est de 20 fr. pour les non-souscripteurs.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. a nommé le prince don Thomas Corsini à la charge de sénateur de Rome, vacante par la mort du marquis Patrizi.

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Le sacré collége est actuellement composé de 64 cardinaux, dont un de la création de Clément XIV (le cardinal Caraffa di Trajetto, âgé de 96 ans), 5 de la création de Pie VI (les cardinaux Mattei, Dugnani, della Somaglia, Doria et Ruffo), et 58 de la création de Pie VII. Il y a trois chapeaux réservés in petto en 1801, 1803 et 1804. Il n'y en a que trois de vacans. On sait que le complet du sacré collége est de 70. Il est mort 60 cardinaux depuis le commencement du pontificat actuel.

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Le 12, M. Jerôme Manieri, nouvel évêque d'Aquila, a été sacré dans l'église de Saint-Ignace par M. le cardinal della Somaglia, assisté des prélats Frattini et Serra-Cassano. Le même jour, S. Em. le cardinal Litta, assisté des archevêques MM. Menochio et Caprano, sacra, dans la basiliqne des Douze-Apôtres, M. Lais, évêque d'Hippone.

M. Anselme Basilici, évêque de Lydda, a été nommé à l'évêché de Sutri et Nepi; M. Ignace Renaldi, de la congrégation de l'Oratoire de Rome, a été nommé à l'évêché dé Ripatransone, et le P. Fabien de Migliano, de l'ordre des Capucins, à l'évêché de Commachio.

L'Académie de la religion catholique a repris, le 2 avril, le cours de ses séances, qui offrent toujours, comme les années précédentes, quelques discussions intéressantes. M. Marchetti, archevêque d'Ancyre, en a fait l'ouverture par un discours brillant et solide. Dans la dernière séance, du 16 avril, on lut une dissertation de M. Ange Scotti, professeur de paléographie et interprète des manuscrits d'Herculanum, sur ce sujet Les progrès faits dans la chimie et la physiologie, loin de favoriser le matérialisme, fournissent de nouvelles lumières pour le combattre.

PARIS. Le samedi des quatre-temps, veille de la Trinité, M. l'évêque de Samosate fera l'ordination dans l'église de Saint-Sulpice. Il doit y avoir seize prêtres. Les ordres inférieurs seront plus nombreux.

S. M. et les Princes et Princesses ont bien voulu contribuer aux frais de l'établissement des Frères des Ecoles chrétiennes, sur la paroisse de Notre-Dame. L'idée de cette bonne œuvre est due au zele de M. l'abbé de La Calprade, chanoine de la métropole, qui l'a entreprise sans autres fonds que ceux qu'il espéroit de la Providence. Il se flatte que les personnes pieuses favoriseront son dessein et le mettront en état de soutenir, de consolider et même d'étendre son œuvre. Il s'agit de l'éducation chrétienne des enfans, c'est-à-dire de l'objet le plus important pour la société; il s'agit d'encourager une institution. utile, celle de ces bons frères, que la philosophie, comme l'a dit M. l'évêque de Samosate, dans son dernier discours, redoute encore plus qu'elle ne les dédaigne. M. le préfet de la Seine favorise l'établissement. Malheureusement le quartier est pauvre et offre peu de ressources.

La retraite annuelle des hommes, à Notre-Dame, pendant l'octave de l'Ascension, a été plus nombreuse que par le passé. Les exercices du soir ont été fort suivis, et les instructions écoutées de manière à faire espérer qu'elles produiront des fruits.

-Nous avons trop appris à connoître la charité de nos lecteurs, pour ne pas y recourir encore dans un moment où une nouvelle perte domestique vient d'ajouter à notre deuil de cet hiver. M. l'abbé Picot, ancien chanoine de la métropole de Rouen, est mort à Paris, le 30 avril dernier, à l'âge de quatrevingt-quatre ans. Sa conduite, pendant une longue carrière, lui donne des droits à l'estime des gens de bien. Michel-Alphonse Picot, né à Neuville, au diocèse d'Orléans, en décembre 1733, fit ses premières études au collège de Meung, et s'étant destiné à l'état ecclésiastique, fut reçu au séminaire des Trente-Trois, à Paris. Il en sortit pour entrer dans l'Oratoire, où il suivit, pendant quelque temps, suivant l'usage, la carrière de l'enseignement. Il devint ensuite supérieur de la maison de Riom, et il occupoit cette place lorsqu'il quitta la congrégation, vers 1770. Mais cette démarche ne le brouilla point avec ses anciens confrères; il les voyoit fréquemment; il parloit d'eux avec estime; et s'il blâmoit plusieurs choses dans son corps, c'étoit plutôt avec l'accent de l'intérêt qu'avec celui du

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