Sayfadaki görseller
PDF
ePub

» sant jamais céder les avantages d'un silence discret à » la vaine satisfaction d'une passion inconsidérée, voyant

du même œil philosophique et l'essai couronné et la > tentative infructueuse, attendant tout de la persévé»rance, ayant su dès sa jeunesse repousser la domina

tion de quelques savans en faveur par la constance de la raison, la hauteur des hommes en crédit par le sang» froid, la protection de la vanité par une fierté grave, la familiarité de l'orgueil par une dignité simple mais imposante, l'ennui par le travail, le vide des insomnies » par les souvenirs et la réflexion, les maladies par la ⚫ tempérance et la régularité du régime, la douleur par la › force de ses pensées, le chagrin par l'espérance, et la

a

crainte par une vue supérieure au danger; chérissant » la tranquillité plus encore que la renommée et plus > heureux que Newton qui se plaignait d'avoir perdu le ■ repos en acquérant la gloire, il obtint la gloire sans ⚫ perdre le repos.... Aussi a-t-il été toujours heureux, » malgré les maux physiques qui l'ont fréquemment as»sailli, malgré les ans qui ont pesé sur sa tête, parce qu'il a toujours aimé les objets de ses goûts et de ses > affections, sans trouble, sans excès, sans inquiétude, » sans orages; parce qu'il n'a laissé aux passions que leur ⚫ douceur; parce qu'il a toujours travaillé avec la même a constance; parce qu'il a toujours projeté de travailler › jusquà sa dernière heure; parce que le passé et l'ave

[ocr errors]

nir ont toujours pour lui embelli le présent; et tous ces › avantages il les a possédés, parce que jeune encore, il » voulut fortement que la réflexion fût la première de ses ■ facultés. Ce caractère réfléchi de son esprit, la solidité › de principes qui en résulta, la modération qui en fut la suite, lui donnèrent le goût, l'habitude et le besoin ■ d'une grande indépendance: et voilà pourquoi ne recevant d'influence que, de son propre gré, n'étant entraîné que par sa volonté, n'obéissant qu'à son assentiment intime, il ne cessa d'être lui dans aucune circonstance de la vie. Mais s'il fut toujours ferme, on ne le vit jamais

[ocr errors]

obstiné, parce que s'il ne consentit à céder qu'à la rai-TM » son, même en suivant les plus doux de ses penchans » il ne résista jamais volontairement à sa lumière........... » A l'éloge si précis et si profond en même tems que nous avons cité plus haut, Buffon ajoutait « que Daubenton » n'avait jamais refusé à ceux qu'il aimait le plus grand » des bienfaits, un conseil utile. Je l'ai, disait-il, éprouvé > souvent. Je n'oublierai jamais que je lui dois une réso-* » lution qui n'a pas peu contribué au bonheur de ma vie. » J'allais abandonner le projet que j'avais formé de cor

[ocr errors]

riger mes ouvrages d'après les bonnes critiques que >> l'on en ferait, et de ne pas répondre aux mauvaises." » Un libelle m'avait justement offensé. Je venais de pré» parer une réponse. Je la montre à Daubenton. N'estelle pas victorieuse, lui dis-je ? — Oui, mais vous allez » commencer la guerre que vous avez toujours évitée : et » quelle victoire vaut la paix ? » C'est au C. Lacépède que Buffon faisait ces confidences d'estime : De son côté Daubenton disait de Buffon, au même : « Sans lui je n'au» rais pas eu dans ce jardin ( le Jardin des Plantes) » cinquante ans de bonheur ! »

Pour achever de faire connaître l'excellence d'esprit de Daubenton, il aimait les lettres. « Pendant vingt ans il ne revint jamais de l'académie des sciences, au Jardin du Roi, sans s'arrêter sous les portiques de ce beau théâtre où la muse des Racines a fait verser tant de douces larmes ; et lorsque dans un âge plus avancé, il fut condamné par des infirmités nombreuses à une sorte de retraite et à n'oser plus lutter contre l'espèce de fatigue qui accompagne presque toujours les plaisirs du théâtre, « Il ne termina jamais sa journée sans lire, avec »sa digne et respectable épouse, quelque acte de ces > tragédies qu'il ne pouvait plus voir représenter, ou sans » s'attendrir avec Clarisse, Estelle, l'Héloïse des rives du » Léman, la Zélie du désert. » Bien différent de quelques autres hommes qui croient qu'une seule branche dest sciences leur donne le droit de tout ignorer, hors leur petit

domaine, de tout dédaigner, comme s'ils n'avaient pas dû apprendre par leur expérience que l'étude rend toujours respectable l'emploi du tems, qu'elle le consacre et qu'ils se déprécient!

L'éloge est résumé par le C. Lacépède dans l'inscription suivante qu'il propose aux élèves qui l'écoutent, d'aller graver sur le monument élevé à Da benton dans le jardin du Muséum d'Histoire naturelle: Attention, réflexion, persévérance, distribution du tems, emploi des forces.

ARTS

L. B.

INDUSTRIELS.

Aux Rédacteurs de la Décade philosophique. Je vous adresse, citoyens, une lettre de M. Mont-Louis, dont le C. Moreau de Saint-Méry, conseiller-d'état, résident de la République française près S. A. R. l'infant duc de Parme, m'envoie copie. Comme cette lettre contient des faits qui intéressent l'économie domestique, vous croirez sans doute devoir la publier. CADET-DE-VAUX. LETTRE de M. Mont-Louis, en date de Parme, le 10 janvier 1802, au C. Moreau de Saint-Méry.

J'AI lu avec plaisir, citoyen, dans la Décade, no 5, l'article de la peinture au lait servant de suite au mémoire du C. Cadet-de-Vaux ; mais je n'ai point été étonné de l'usage du lait et du fromage pour remplacer en partie la colle. Les menuisiers italiens mettent souvent du fromage dans la colle forte et trouvent que, par ce mêlange, elle devient plus adhérente et moins susceptible de souffrir à Thumidité.

J'ai vu, dans une maison de Parme, une grande bouteille de verre blanc qui avait été fêlée et qui néanmoins servait depuis huit ans à contenir le vinaigre à l'usage de la cuisine, moyennant une pièce de toile appliquée sur toute la félure avec une colle dont voici la recette.

Blancs d'œufs, mêlés avec de la chaux vive pulvérisée et bien tamisée jusqu'à consistance de colle de farine, auxquels on ajoute un bon sixième, en volume, de fromage, bien sec, rapé (1).

Cette colle s'étend sur une pièce de linge neuf, avec laquelle on couvre la fêlure et même, au-delà.

Cette méthode peut s'employer très-utilement sur les dames-jeannes félées, que l'on couvre ensuite de paille où d'osier. Elles serviront ainsi à contenir sans le moindre danger, les liqueurs dont la fermentation est peu sensible.

L'usage du lait est aussi fort ancien dans la peinture, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur (2). Les couleurs détrempées avec le lait et employées en Italie à la décoration des façades résistent à l'humidité et aux pluies d'orage; ce qu'on ne pourrait obtenir par d'autres procédés.

Mais une colle qui sera surement nouvelle pour vous, est celle qui suit :

On fait une bouillie fort claire avec du lait et de la farine de blé de Turquie ( mais), on la fait bouillir une demi-heure, ajoutant peu à peu du lait s'il est nécessaire, pendant le tems de la cuisson. On lui donne la consistance de la colle de farine ou d'amidon, bien connue dans l'usage domestique.

Cette colle est excellente pour coller les cartes de géo

(1) Notre lut chimique, celui qu'en outre nous appliquons sur la fêlure des vaisseaux de verre, est bien le mêlange du blanc d'oeuf et de la chaux vive récemment éteinte dont on enduit une toile neuve, mais sans addition de la partie caseuse du lait, du fromage; cette addition, d'après l'expérience que cite notre corres pondant, parait, et je le conçois, ajouter beaucoup à la solidité du lut; d'après cela je ne doute pas de l'adoption que les chimistes feront de cette substance additionnelle. (Note du C. Cadet-de-Vaux.)

(2) L'emploi que les Italiens font du lait, je l'ignorais et c'est à ne l'avoir pas connu que l'économie devra le procédé que j'ai imaginé, procédé dont l'avantage dépend de cette association de la chaux et de l'huile avec le lait; car il est si simple d'adopter un procédé reçu sans autre examen! (Note du même.)

graphie

graphie et les papiers qui demandent beaucoup de soin pour la rencontre du dessin. Elle est préférable à tous égards à celle de farine de blé faite avec l'eau. Le lait imbibe plus lentement la feuille de papier que l'eau, et par conséquent laisse beaucoup plus de tems pour l'opération et donne moins de danger de déchirure. Le papier appliqué avec cette colle sur une toile ordinaire ne prend point aussi aisément l'empreinte des fils et conserve un lustre qu'il perd facilement avec la colle à l'eau. Cette colle a un effet plus durable, prenant moins aisément T'humidité que les colles faites à l'eau. Je suis persuadé qu'en faisant bouillir dans le lait quelques grains de Jupin (1), l'amertume qu'ils communiqueraient à la colle éloignerait, ou pour dire mieux dégoûterait les petits vers qui attaquent ordinairement les parties collées.

Je vous adresse cette lettre dans le cas où vous penserez qu'elle puisse être de quelque avantage aux artistes et dans l'économie domestique; trop heureux, si marchant sur vos traces, je pouvais être un jour de quelque utilité à ma patrie! MONT-LOUIS.

(1) Je préfèrerais l'amertume de l'absynthe ou de la coloquinte et peut-être celle de tous deux, à l'amertume du lupin. En conséquence on ajouterait à la colle une infusion de ces deux substances. Rien ne désole les gens comme une recette qui n'est qu'indiquée, qu'ébauchée et que n'accompagnent ni les doses ni la manutention; prescrivons-la donc pour une pinte de colle.

[ocr errors]

Oa fera infuser dans quatre onces, une tasse environ, d'eau bouillante; grande ou petite absynthe sèche, demi-once; coloquinte, deux gros; on tiendra l'infusion à une chaleur douce pendant 5 ou 6 heures; on la passera à travers un linge en exprimant, et on ajoutera cette infusion à la colle un moment avant de la retirer du feu. (Note du même. )

An X. 3me. Trimestre.

« ÖncekiDevam »