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>> jour et me suivre (1). » Paroles puissantes qui transformèrent la nature humaine et la rendirent capable des plus héroïques sacrifices! Germe fécond qui produisit, dans le champ fertile de l'Eglise, les plus admirables vertus (2). »

Pour avoir l'intelligence des grandes œuvres accomplies sous l'inspiration de la pensée chrétienne, il faut étudier les maximes vitales contenues dans l'Evangile; il faut suivre le cours imposant de cette tradition chrétienne qui s'avance à travers les siècles, éclairant les hommes pour les perfectionner, semblable à ces fleuves majestueux dont les eaux limpides sillonnent les campagnes, apportant avec elles la richesse et l'abondance!

Voilà ce que nous avons essayé de faire en écrivant cet ouvrage; nous avons poursuivi nos études avec le seul désir de combattre d'anciennes préventions ou des préjugés hostiles, en montrant quelle a été, dans les différents siècles, la nature de l'influence exercée par le Christianisme sur les institutions humaines. Nous ferons connaître la vérité sur les faits de l'histoire dans lesquels le clergé catholique a joué un rôle important. Quoiqu'il existe un grand nombre de livres écrits à la louange de la religion chrétienne, avec un incontestable talent, en venant, après les auteurs que tout le monde estime, dire notre mot sur l'action civilisatrice du Christianisme dans le monde, nous ne craignons pas d'affirmer que notre ouvrage ne fera pas

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(2) Extrait d'un discours sur les Bienfaits de l'incarnation dans l'ordre social, prononcé par l'auteur, dans l'église de Saint-Thomas d'Aquin, le 25 mars 1857, en faveur de l'œuvre de la colonie agricole du Mesnil-SaintFirmin (Oise).

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double emploi, et qu'il occupera une place, modeste sans doute, mais spéciale, au milieu des écrits apologétiques. Nous trouvons d'ailleurs un de nos principaux titres à la confiance des lecteurs dans le jugement favorable formulé sur notre ouvrage par Messieurs les membres de la commission chargée de l'examen des mémoires présentés au concours de la Fête des Écoles (1). Le Christianisme jugé par ses œuvres, dit le rapport, «est un travail sérieux et solide, auquel l'auteur a donné un très-grand dévelop>>pement. Il se divise en cinq livres, qui traitent du droit public, de l'autorité, du droit de guerre, des insti»tutions sociales, comprenant la famille, l'esclavage, la >> propriété, le prêt à intérêt, les successions, et enfin » des institutions judiciaires. Sur chacun de ces points, >> l'auteur examine l'état de la société chez les peuples >> anciens, et ensuite il la compare à la société régénérée >> par le Christianisme. Ce mémoire contient des recher>>ches immenses et des considérations très-justes sur >> l'influence chrétienne, notamment sur le progrès des >> mœurs, le mariage, la dignité des femmes, le divorce, » l'esclavage et le droit de guerre. Le style est simple, sans >> emphase, et ne manque pas d'élévation... » Après quelques observations critiques, dont nous avons fait notre profit, et qui nous ont permis d'introduire dans cette première édition des améliorations notables, M. le rapporteur

(1) Cette commission était composée de Mgr l'évêque de Tripoli, et de MM. PELLAT, doyen de la Faculté de Droit; LEQUEUX, vicaire général; Bonjean, sénateur; Giraud, ancien ministre de l'instruction publique; Wallon, de l'Institut; BAUTAIN, vicaire général; MARET, doyen de la Faculté de Théologie; DAUPHIN, doyen des chapelains de Sainte-Geneviève; et Gaudry, ancien bâ— tonnier de l'ordre des avocats, rapporteur,

termine par ces mots : « C'est un travail complet, et il est >> juste de lui donner le premier rang. >>

Pour entrer dans les vues de Messieurs les examinateurs, et d'après les bienveillants conseils qu'ils ont eu la bonté de nous donner, nous avons modifié sur plusieurs points notre travail primitif; nous en avons fait disparaître certaines longueurs qui pouvaient fatiguer le lecteur, sans qu'il y eût pour lui une compensation suffisante dans l'intérêt que présentaient les passages supprimés. D'un autre côté, nous yavons introduit quelques détails destinés, soit à compléter des questions traitées primitivement d'une manière trop superficielle, soit à prouver avec plus d'évidence quelques assertions dont la démonstration n'était pas appuyée sur des témoignages assez imposants.

Puisse ce livre répondre aux justes exigences de nos lecteurs! Nous avons essayé de creuser péniblement un sillon dans une terre qui nous semblait inculte; d'autres viendront après nous, plus habiles et plus expérimentés, qui, par de nouveaux travaux, rendront de plus importants services à la cause au triomphe de laquelle nous avons consacré notre vie sacerdotale tout entière.

JUGÉ PAR SES OEUVRES.

LIVRE I.

DU DROIT PUBLIC.

L'histoire du droit public, comme celle de toutes les institutions, embrasse deux époques bien distinctes, l'une qui précède, et l'autre qui suit l'avénement du Christianisme.

Dans la première, les principes qui président au développement des sociétés et à la marche de la civilisation se résument entièrement dans la législation du peuple qui avait soumis le monde à son empire, du peuple romain. Tout ce que la sagesse humaine avait inventé de plus parfait, tout ce que la prudence des philosophes avait imaginé de plus raisonnable, enfin, tout ce que l'expérience des jurisconsultes avait reconnu de plus avantageux à la prospérité des peuples, se trouve admirablement exprimé dans la législation romaine; et cependant, combien cette législation si vantée n'est-elle pas inférieure à nos idées actuelles de justice et d'équité ! Il suffit de jeter un coup d'œil sur les dispositions du droit public ancien pour reconnaître ce despotisme gouvernemental qui pèse sur les citoyens, pour voir les individualités sacrifiées sans cesse à l'Etat, pour découvrir enfin ces inégalités odieuses qui divisent les différents membres du corps social. Ici, on ne voit qu'une civilisation ébauchée, dont la marche

T. I.

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