Sayfadaki görseller
PDF
ePub

connaissance fort restreinte; enfin, avec les seules forces de la raison humaine, ce petit nombre tomberait facilement dans l'erreur, ou, du moins, dans l'incertitude sur beaucoup de points.

292. Sujets à l'erreur, amis de la discussion, les théologiens forment entre eux plusieurs écoles. D'où il appert que leur jugement ne saurait constituer un criterium suffisant pour le genre humain. Le peuple ne saurait à qui accorder sa croyance.

La connaissance, et, par là, l'efficacité de la religion du Christ seraient bien imparfaites. Il y a longtemps qu'on ne professerait plus la religion chrétienne; elle ne serait qu'un système, soumis à l'étude des savants, comme celui de Platon ou d'Aristote.

293. Bien moins encore peut-on dire que la S.te Ecriture soit suffisante pour donner au peuple la connaissance de la doctrine chrétienne. En effet, 1°, il serait nécessaire de connaître l'autorité divine des livres sacrés. Or cette connaissance, si on fait abstraction de l'autorité de l'Eglise, demande de longues et fatigantes études de critique et et linguistique. Elle n'est donc à la portée que du petit nombre; et 2°, ce petit nombre pourrait errer et tomber en des opinions contradictoires. N'est-ce pas ce qui arrive chez les Protestants, c'est-à-dire, chez ceux qui ne reconnaissent point le magistère infaillible établi par le Christ? Les partisans de la Bible se disputant sur le nombre et l'intégrité des livres saints, il en résulte que le peuple n'aurait pas une base solide sur laquelle il pût asseoir sa confiance.

294. Alors même qu'il serait démontré que ces livres sont divins et qu'ils contiennent toute la doctrine de Jésus-Christ, (ce qui n'est pas, puisque beaucoup de choses ne sont pas écrites) resterait encore la difficulté d'une exacte interprétation.

Or, ces livres ne sont clairs, ni dans la langue originale pour ceux qui la comprennent, ni dans les différentes versions pour les autres. Chacun pourrait s'en convaincre lui-même par la simple lecture, si les multiples discussions des théologiens et surtout des hérétiques n'étaient une preuve plus que convaincante de ce que nous venons d'avancer.

Il est donc hors de doute que, si le divin Rédempteur a voulu pourvoir à la conservation et à l'efficacité de sa doctrine, il a dû laisser de côté les moyens extraordinaires. On ne peut compter sur ces moyens, précisément parce qu'ils sont extraordinaires. Jésus-Christ devait donc constituer un magistère avec mission de conserver, d'expliquer et d'appliquer sa doctrine.

ARTICLE II.

Institution de l'Eglise comme société parfaite.

§. I.

INSTITUTION De l'église.

295. Le divin Rédempteur n'a pas seulement proposé une religion, il a fondé une société religieuse, qu'on appelle l'Eglise.

Pour constituer une société, nous l'avons vu au n. 36, trois éléments sont nécessaires: 1o, l'union de plusieurs hommes; 2°, la tendance à la même fin; 3o, l'emploi de moyens communs.

66

Or, le divin Sauveur a proposé, à la croyance de tous les hommes, une même doctrine sous le magistère infaillible de ses Apôtres et de leurs successeurs, et une même morale à observer pour acquérir la vie éternelle, Qui non crediderit, condemnabitur,. S. Marc, chap. XVI, v. 15. Et il leur dit: Allez dans tout l'univers, et prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé: mais celui qui ne croirá pas sera condamné

"

Il a ensuite établi les sacrements comme moyen principal de sanctification. Les plus nécessaires sont le Baptême et la Pénitence 1, dont il a confié l'administration à une classe déterminée de personnes qui se recrutent parmi les chrétiens, et par le moyen du sacrement de l'Ordre 2. Cette classe dé

1S. Jean, chap. XX, v. 21. “Et il leur dit de nouveau: Paix à vous. Comme mon Père m'a envoyé, ainsi moi je vous envoie. Lorsqu'il eut dit ces mots, il souffla sur eux et il leurs dit: Recevez le Saint Esprit, Ceux à qui vous remettrez les péchés ils leurs seront remis; et ceux à qui vous le retiendrez, ils leurs seront retenus „.

? Dans la dernière scène, le divin Rédempteur en instituant l'Eucharistie a dit, soit après la consécration du pain, soit après la consacration du calice: Fartes ceci en mémoire de moi (S. Paul épist. I aux Corinthiens, chap. XI, v. 23 et suivants). Faites ceci toutes les fois que vous boirez, en mémoire de moi. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne „.

Et ceci doit s'accomplir perpétuellement dans l'Eglise.

C'est pourquoi, les théologiens concluent, et le Concile de Trente

[ocr errors]

terminée de personnes se compose de divers degrés, c'est-à-dire, comme l'enseigne le Concile de Trente, des évêques, des prêtres et des ministres. Cet ensemble constitue la hiérarchie ou principat sacré, ainsi nommé de la fin pour laquelle Dieu lui a donné ses pouvoirs On l'appelle encore, d'une manière générale, cléricature.

La hiérarchie n'est point seulement le magistère ou l'autorité doctrinale infaillible; elle comprend, de plus, un ministère chargé de l'administration des moyens de sanctification. On l'appelle pouvoir d'Ordre, et son objet spécial est la célébration du culte public (sacerdoce). Le culte consiste principalement dans l'administration de l'un des sacrements, qui est, en même temps, sacrifice (Eucharistie) c'est-à-dire, un acte solennel de reconnaissance du souverain domaine de Dieu sur toute créature, spécialement sur leur existence, puisqu'il est le maître de la vie et de la mort. La hiérarchie comprend donc, outre l'autorité dogmatique, l'autorité liturgique, ou pouvoir de régler tout ce qui se rapporte au culte public divin et à l'administration des sacrements et des sacramentaux. 1

enseigne, que, par ces paroles de Jésus-Christ, les Apôtres ont été ordonnés prêtres, ont reçu le pouvoir de conférer l'Ordre à d'autres personnes, c'est-à-dire, d'ordonner les évêques et les prêtres.

1

Par sacramentaux on entend tous les rites et signes sensibles institués par l'Eglise, et qui sont en quelque sorte le complément des sacrements.

Les sacrements sont des signes sensibles et efficaces de la grâce, institués par Jésus-Christ, pour la sanctification des âmes. Ils sont les instruments de la grâce, et la produisent immédiatement par eux-mêmes; en d'autres termes, par une efficacité qui leur est propre, et

La hiérarchie comprend, en troisième lieu, une autorité disciplinaire, c'est-à-dire, le droit de veiller sur les mœurs des fidèles, d'examiner si on enseigne et si on observe les lois dogmatiques, morales et liturgiques. A ce pouvoir se rattache également le droit de régler les mœurs par les prescriptions de nature à préserver les fidèles des dangers et à promouvoir leur sanctification 1.

qu'ils tiennent de Dieu, ou en vertu de l'application de la matière et de la forme, ou encore, comme disent les théologiens, ex opere operato dans tous ceux qui n'y mettent pas obstacle. Ainsi le baptême efface le péché originel, et confère la grâce sanctifiante, même aux enfants.

Les sacramentaux, comme l'eau bénite, les Agnus Dei, les di verses bénédictions, sont institués par l'Eglise qui en a reçu le pouvoir de Jésus-Christ. Ils sont d'un puissant secours à ceux qui les emploient pieusement. En vertu de l'efficacité des prières de l'Eglise, ils obtiennent plus facilement la grâce et ont une efficacité plus grande que les actes purement privés.

-

A ce sujet se rapportent : le texte déjà cité de S. Mathieu, chap. XXVIII: Allez, enseignez etc., les paroles par lesquelles Notre Seigneur Jésus-Christ, St. Mathieu chapitre XVI, promet à St. Pierre les clefs du royaume des cieux. Car, au verset 13 et suivants, il interroge ses diciples et dit: "Quel est celui que les hommes disent être le Fils de l'homme? Ceux-ci répondirent: Les uns disent que c'est Jean Baptiste; d'autres, Elie; d'autres, Jérémie, ou quelqu'un des prophètes. Jésus leur demanda: Et vous, que dites-vous que je suis? Prenant la parole, Simon Pierre dit: Vous êtes le Christ. le fils du Dieu vivant. Et Jésus répondant, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ni la chair, ni le sang ne t'ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux. Aussi moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle.

"Et je le donnerai les clefs du royaume des cieux; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux; et tout ce que tu délieras sur la terre, sera aussi délié dans les cieux. „

Et au chap. XVIII du même S. Mathieu il promet plein pouvoir au collège apostolique. Verset 15 et suivants, nous lisons: "Si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul : s'il t'écoute tu auras gagné ton frère; s'il ne t'écoute point, prends encore avec toi

« ÖncekiDevam »