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pas (1); et, au contraire on la verra figurer partout avec les Coloniæ maritimæ, et suivre avec elles une jurisprudence commune (2). C'était donc, comme toutes celles-ci, une colonia civium romanorum son port et le grand intérêt de sa position stratégique lui méritaient d'ailleurs ce rang.

L'importance de l'une et de l'autre fut accrue par un grand événement.

En 312, Ap. Claudius Crassus, plus tard surnommé Cæcus, censeur, traça le plan et commença les travaux de la Via Appia (3): il l'acheva dans les quatre années que dura sa censure. Cette première des routes stratégiques romaines était faite pour relier directement et par voie rapide Rome et Capoue, acquise en 343. L'empire romain avait alors deux têtes, et la récente guerre du Samnium avait montré la nécessité de pouvoir porter les légions en peu de temps de l'une à l'autre. Venue de Rome en droite ligne, la nouvelle route traversa la plaine Pontine, et vint, à partir de la Punta di Leano, emprunter le tracé de la route d'Anxur. Elle passait donc dans la ville et se confondait avec la route volsque jusqu'auprès du Lacus Fundanus, où est aujourd'hui la Torre del Pesce. De là, enfilant le saltus par la ligne la plus courte, elle allait gagner Fundi.

Ainsi Anxur était le seul point où elle touchât la mer, la vraie moitié du chemin entre les deux capitales. De là naturellement quelque vie rendue à son port et une plus grande importance que jamais comme position stratégique.

Néanmoins elle ne devint pas une grande ville. Trop de causes s'y opposaient. On a vu plus haut celles qui devaient venir des marais Pontins. On verra plus loin pourquoi son port devait avec le temps lui manquer (4). Il ne fut pas pratiqué jusqu'à l'Empire. Bien qu'il soit plusieurs fois question de Terracine dans des passages où il s'agit de navigation, de flottes, de mouillages, jamais le mot port, aux deux derniers siècles, n'est employé par les auteurs (5). Tite-Live seul l'écrit, une seule fois, à la date de 210 (6),

(1) Liv., XXVI, 3.

(2) Liv., XXVII, 38; XXVIII, 3.

(3) Liv., IX, 29.

(4) Voy. ch. VIII.

:

(5) Liv., XXIX, 14, en 204. Jul. Obs., De profig., en 137 et en 130 en 137, c'est M. Claudius Marcellus, préteur, qui est frappé de la foudre sur son navire au moment de partir pour l'Afrique, sa province (Voy. Ch. Tissot, Fast. des prov. Afr., dans le Bull. des ant. afr., t. I, p. 3).

(6) Liv., XXVII, 4.

mais comme simple expression topographique; et l'on voit clairement chez Tacite, dans le récit de la prise de Terracine par L. Vitellius, qu'au premier siècle de notre ère il ne servait plus, et que les vaisseaux se tiraient simplement sur la plage, littus (1). On n'a guère de mentions de Terracine que pour des événements insignifiants, comme la foudre qui tombe sur une porte (2), ou sur un temple (3), des prodiges (4), ou l'arrestation de Philéas et des otages tarentins et thuriens s'enfuyant de Rome en 212 (5). Les guerres continuelles épuisaient les villes du Latium et surtout les colonies de citoyens après la guerre du Samnium vint la guerre Punique, après celle-ci la guerre d'Hannibal. Les charges étaient lourdes pour une colonia maritima, qui avait à défendre un des ports de Rome et une des entrées du Latium, tout quand, avec la guerre sur mer, elle avait l'ennemi à ses portes, en Campanie ou sur la voie Latine. Toutefois, bien que réduite à être une ville de second ordre, Anxur se maintenait, grâce à l'Appia; et ce ne fut certainement que dans les derniers temps de la République que sa décadence fut complète, quand le port fut impraticable et les marins Pontins complètement constitués.

sur

La défense du pas ad Lautulas était, en effet, toujours importante. Tite-Live, dans une des campagnes légendaires de Fabius, nous montre là Minucius fermant à Hannibal la route de Rome. Il se poste à la Piazza de' Paladini, qui n'a jamais été mieux décrite: « Saltum qui super Tarracinam in arctas coactus fauces imminet mari (6). »

.....

Pendant cette même guerre d'Hannibal, la Colonia Anxurnas et les autres colonies maritimes, épuisées de toutes manières, avaient soulevé une question de droit qui mérite d'être rappelée. C'était en 207. Hasdrubal était en Italie, la terreur au comble. Les levées étaient très difficiles; douze colonies avaient refusé tout concours. Or les colonies maritimes, toutes formées de citoyens ro

(1) Tac., H., III, 76-77.

(2) Liv., XXIX, 14.

(3) Liv., XL, 45.

(4) Liv., XXIV, 44; XXVII, 4; XXVIII, 11.

(5) Liv., XXV, 7.

(6) Liv., XXII, 15. Il est impossible de donner une date à ce fait de guerre. Tite-Live, en effet, mêle cette légende, comme celle du quiproquo CasinumCasilinum, avec l'épisode des boeufs d'Hannibal, si bien raconté par Polybe (III, 90-94), qui se passe fort loin de là, certainement dans une autre campagne.

mains (1), obligées, par leur charte de fondation (2), de défendre les côtes, étaient, par le même acte solennel, exemptes du service militaire. Elles parlèrent haut et refusèrent leur contingent aux consuls (3). Ceux-ci ordonnèrent alors que chacune d'elles eût à présenter ses titres au Sénat. Ostie, Alsium, Antium, Anxur, Minturnes, Sinuesse et Sena comparurent; chacune fit valoir ses droits et cita les précédents. Mais la présence de l'ennemi en Italie créait une exception, et le droit n'était plus absolu pour les colonies fondées dans les cent trente dernières années, après la soumission du Latium. Seules les colonies antérieures bénéficièrent du vieux droit : c'étaient Ostie, datant d'Ancus Marcius, disait la légende, et Antium, dont la colonie actuelle ne datait vraiment que de 338, mais qui compta probablement son âge de la prétendue fondation d'une première, établie en 468, puis chassée pour plus d'un siècle par les Volsques. Les jeunes gens de ces deux colonies durent seulement prêter le serment que, tant que l'ennemi serait en Italie, ils ne s'absenteraient pas plus de trente jours de suite de leur ville. Quant aux autres, ils durent partir. Plus tard, en 191, pendant la guerre contre Antiochus, Anxur, Sinuesse et Minturnes, avec Antium, Frégènes, Castrum Novum et Pyrgi, prétendirent que leur privilège les exemptait du service naval. Elles en appelèrent aux tribuns de la plèbe, qui les renvoyèrent au Sénat. Mais le Sénat, à l'unanimité, jugea que l'exception n'existait pas (4).

Ces deux procès (5) apprennent quelque chose du régime de la colonie anxurnate. C'était celui de toutes les coloniæ maritimæ de la même époque ses citoyens étaient citoyens romains; ils avaient à garder leur port et à défendre la côte voisine; ils devaient le service maritime quand ils en étaient requis, et une espèce de service territorial sédentaire; ils ne pouvaient être appelés dans les légions que si l'ennemi envahissait l'Italie.

Sur l'organisation municipale de la colonie, les renseignements directs manquent; mais il est clair qu'elle ne différait pas de celle des autres de même nature. C'était en général l'organisation de Rome en petit un ordo représentant le Sénat, des questeurs, des édiles et des duumvirs qui représentaient les consuls. Sauf des

(1) Madvig, De jur. et cond. col. rom., p. 265.

(2) Gr. vet., éd. de Berlin, p. 118, 164. Hygin, De cond. ag. lex coloniæ. (3) Liv., XXVII, 38: « Sacrosanctam vacationem dicebantur habere. » (4) Liv., XXXVI, 3.

(5) Ferrero, Ordinam. delle arm. rom., p. 6.

différences de détail, municipes et colonies avaient tous le même système. Les noms seuls variaient quelquefois. Les noms des magistrats romains se trouvent fréquemment dans les vieilles cités. L'ordo decurionum s'appelle sénat, comme à Cora, à Ferentinum, à Formies, à Fundi, à Signia, pour ne citer que des villes voisines. Les duumviri quinquennales sont des censeurs, comme à Aletrium, à Cora, à Ferentinum. Cora, Signia, Ferentinum, Setia ont des préteurs; Aricia, Fabrataria vetus, Lanuvium, des dictateurs; Teanum et Venusia, des tribuns, et Bénévent a des consuls. Nous ne savons pas exactement le nom de tous les magistrats de Terracine. Les inscriptions nous font connaître seulement le sénat (1) et les duumvirs (2). Nous voyons aussi des travaux publics confiés à deux personnages qui doivent avoir la censoria ou au moins l'ædilicia potestas; mais leur titre n'est pas mentionné (3). Un fragment donnerait peut-être à un autre celui d'édile, mais il est très mutilé (4). Le conseil de Terracine s'appelle encore sénat à la fin du premier siècle de notre ère (5), ou du moins ses actes portent le nom de sénatus-consultes; mais il s'appela ensuite, ou s'appelait aussi, ordo decurionum, comme ailleurs; car, au troisième siècle après Jésus-Christ, nous avons la mention d'un decretum decurionum (6). Les habitants, aux deux premiers siècles de notre ère, portent le nom de coloni (7).

Quant à la population, les données manquent pour l'évaluer. Il est probable qu'elle subit des changements pendant les trois siècles que dura pour elle la République romaine. Là comme partout, comme à Rome, les familles d'ancienne souche étaient entrées parmi les colons, la plèbe avait pénétré dans la cité, et la République ne finit pas sans que toute distinction ne fût effacée. L'affranchissement, l'immigration changeaient bien des éléments, et tout donne à croire que, vers le temps des guerres civiles, les descendants des colons de 329 n'étaient pas nombreux dans la cité. J'ai exposé plus haut les raisons qui ne permettent pas d'admettre que celle-ci ait eu une population nombreuse, et pourquoi la ruine commune du Latium s'y devait manifester plus qu'ailleurs. Des cités antiques, beaucoup sont remplacées par des

(1) C. I. L., X, 6327.

(2) C. 1. L., X, 6330, 6318.

(3) Voy. note 1.

(4) C. I. L., X, 6319.

(5) Voy. note 1.

(6) C. I. L., X, 6322.

(7) C. I. L., X, 6328, 6331, 8397.

prædia aux mains de quelque riche propriétaire; les autres, et particulièrement celles de la côte, ne sont plus que des stations de bains, des lieux de villégiature. C'est ainsi que le plus souvent nous trouvons mentionnée Terracine dans le dernier siècle de la République. Cicéron, qui avait une villa à Formies et une autre à Astura, parle à Fabius Gallus (1) de s'y acheter un piedà-terre, et on le voit y passer revenant de Formies (2).

Les deux derniers siècles de la République sont l'époque de la dépopulation et de la décadence de presque toutes ces anciennes villes, mais aussi l'époque des grandes familles, des gros patrimoines, des vastes opérations. Les familles de noblesse municipale, enrichies par les mêmes moyens que celles de la noblesse romaine, viennent recruter l'ordre équestre et pénètrent dans l'ordre sénatorial. Les ressources, autrefois plus grandes mais plus équitablement divisées, se sont concentrées en peu de mains. Nous pouvons connaître plusieurs des grandes familles terracinaises. Quelques-unes figurent dans les textes; d'autres nous ont laissé leur nom dans des inscriptions contemporaines, ou assez peu postérieures pour nous assurer que la famille était là plus tôt.

Je trouve une gens Geminia, évidemment riche et importante, puisqu'un de ses membres, ennemi personnel de Marius, arme une troupe de cavaliers qui le poursuit de Circeii à Minturnes et qui finit par le saisir (3); une gens Cælia, que Cicéron indique comme tenant un rang dans le pays (4), et qui se retrouvera sous l'Empire; une gens Tatia, qui donne un duumvir; une gens Magulnia et une Aufidia, dont les membres occupèrent des charges municipales; une gens Livia, qui eut peut-être un édile (5); des gentes Alinia, Emilia, sans doute aussi Memmia, qui avaient une certaine position et probablement le rang équestre. Quelques-unes sont connues par l'histoire.

Au premier siècle, un des plus beaux tombeaux des environs de la ville appartenait à une famille Vibia. Là reposaient un certain C. Vibius Helius et sa fille Vibia Laudica, mariée à C. Truttedius Prepon (6). A une époque probablement antérieure d'une ou de deux générations, ces Vibius se trouvent apparentés avec les

(1) Cic., Ad fam., VII, 23.

(2) Cic., Ad Att., VII, 5.

(3) Plut., C. Mar., 36, 38.

(4) Cic., Pro Roscio, 23, 64; Val. Max., VIII, 1, 2 13.

(5) C. I. L., X, 6319.

(6) C. I. L., X, 8278,8279, 8280.

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