Sayfadaki görseller
PDF
ePub

mêmes. Ils se réunissaient dans un corps de bâtiment spécialement affecté à leur usage, mais qui communiquait sans doute avec le sanctuaire, ou qui en était très voisin (1). Les oisifs qui se promenaient dans ce quartier entendaient souvent les voix éclatantes des Péanistes au-dedans de l'enceinte; Martial, parlant d'une bavarde dont le langage fatiguait toutes les oreilles, et voulant donner une haute idée de la puissance fâcheuse de son organe, dit, dans une hyperbole plaisante, qu'elle l'emportait « sur la troupe qui adore Sérapis (2). » Les chanteurs figurent dans la procession de Kenchrées; mais ce ne sont pas des prêtres attachés spécialement au dieu qu'ils célèbrent, du moins l'expression d'Apulée semble le dire, ce sont des jeunes gens choisis. » Ils s'avancent, vêtus d'une robe blanche, en répétant une cantate composée par un poète habile (3). Il est probable qu'outre ces poèmes de circonstance il y avait des hymnes en l'honneur d'Isis et de Sérapis, que l'on pouvait entendre journellement dans leurs temples. Un passage d'Apulée offre même un exemple d'une litanie rimée absolument semblable à celles que l'on a composées depuis en l'honneur de la Vierge (4). C'est ainsi que les adeptes du culte syro-phénicien d'Adonis célébraient Astarté son épouse dans des chants où la déesse était invoquée sous trois cents noms différents (5). De là encore l'épithète de Myrionyme appliquée à Isis; les inscriptions nous font connaître un grand nombre des noms mystiques de la déesse alexandrine. Les hymnes où ils

(1) V. plus bas, chapitre IX.

(2) IX, xxx, 6.

(3) P. 771.

(4) On pourrait disposer ce passage par strophes, comme il suit. Les deux premiers vers seuls ne riment pas; mais il serait bien facile d'y remédier.

[blocks in formation]

139 étaient énumérés avaient été calqués sur ceux de l'antique Egypte (1). Cependant les prêtres avaient dans leur répertoire des pièces d'un genre plus relevé et où l'on sentait, sous une forme plus littéraire, un véritable souffle poétique. Tibulle (2) a écrit, sur un fonds d'idées commun aux compositions de ce genre, quelques vers en l'honneur d'Osiris, qui, assurément, n'étaient pas. destinés à un temple, mais qui ont presque l'allure d'un hymne. Ce morceau rappelle beaucoup trois inscriptions grecques trouvées à Cius de Bithynie (3) et dans les îles d'Ios (4) et d'Andros (5), et qui ne sont autres que des poèmes sacrés, choisis . peut-être à la suite d'un concours, pour être chantés dans les solennités du culte isiaque.

Les voix étaient accompagnées par les accords des instruments. Sérapis avait des musiciens qui lui étaient spécialement consacrés (6); les uns jouaient de la flute droite, les autres de la flute traversière, d'autres de la double flute (7). Le tympanon et les cymbales, chers aux prêtres de Cybèle (8), résonnaient aussi dans les temples alexandrins (9); quelquefois s'y joignait la harpe (10), à laquelle les Egyptions avaient de tout temps donné une place dans leurs symphonies religieuses (11). Il y avait, pour tous ces instruments, des morceaux d'un genre particulier qu'exécutaient seuls les musiciens ordinaires de Sérapis (12).

Presque toutes les fonctions que nous venons d'énumérer pouvaient être, à l'occasion, exercées par des femmes. Des prêtresses d'Isis sont nommées dans les inscriptions, tant en Orient qu'en

(1) V. la série des noms mystiques d'Amon-Ra dans le Rituel funéraire. Lepsius, Todtenbuch, LXXVII-LXVIII, c. 163, 164. Cf. Miller, Hymnes orphiques, dans Mélanges de littérature grecque, p. 438. L'auteur de la lettre sur le Monde, attribuée à Aristote, reproduit aussi une litanie du Zeus des Orphiques.

:

(2) I, vii, 21.

(3) Froehner, Inscriptions grecques du Louvre, no 1.

(4) Archæologische Zeitung, 1878, p. 131.

(5) Publiée dans un très grand nombre de recueils; en dernier lieu par Kai

bel, Epigrammata græca, p. 437, no 1028.

(6) Apul., p. 771, 772.

(7) V. notre Catalogue, no 108, 222, 223.

(8) Maury, t. III, p. 84.

(9) V. notre Catalogue, numéros cités et 117.

(10) Ibid., no 117. Le joueur de harpe s'appelait lepováλrns. V. Hildebrand, ad Apul., l. c., note de la page 1015, col. 2.

(11) V. Wilkinson, Customs and manners of the ancient Egyptians, éd. de Birch, t. I. p. 436, 442.

(12) Apul., l. c.

Occident; les unes sont désignées par le terme le plus général (!); les autres portent un titre plus précis : c'est ainsi que nous trouvons à Athènes une onirocrite (2), c'est-à-dire une interprète des songes; elle remplissait auprès de l'autel de la déesse le rôle qui était dévolu le plus souvent au prophète; le prêtre qui est mentionné dans le même document devait être réduit, en ce cas, aux fonctions de sacrificateur. Ailleurs, une femme tient le tambourin dont les sons accompagnent la pantomime sacrée de la Résurrection d'Osiris (3). Les bas-reliefs funéraires, les statues nous of- frent fréquemment l'image des nobles dames qui desservaient les temples d'Isis (4). Elles portent d'ordinaire le costume de la déesse elle-même un pallium à franges jeté sur une longue robe et noué au milieu de la poitrine, et quelquefois aussi une étole richement ornée, qui est suspendue à l'épaule (5). De longues boucles de cheveux tombent de chaque côté du cou; la main gauche tient un petit seau, et la droite le sistre.

Au-dessous des prêtres proprement dits, il faut ranger les ministres d'un ordre secondaire qui portent le nom de zacores ou de néocores; car les deux termes paraissent avoir été synonymes (6). Ils devaient se confondre à peu près avec l'ordre des diacres, qui figure dans une inscription (7). Là où le personnel était nombreux, ils obéissaient à un supérieur nommé archizacore (8); ils étaient chargés de veiller à la garde et à l'entretien des temples, et sans doute aussi ils prenaient part, dans une certaine mesure, à la célébration des cérémonies. Les zacores de Sérapis ne se rencontrent que dans le monde grec, et surtout dans les sanctuaires très considérables comme ceux de Délos et d'Athènes. Dans les inscriptions de Délos, le zacore est mentionné à part, comme un personnage d'une certaine importance, peut-être parce que c'était lui qui recevait et qui faisait mettre en place les œuvres d'art offertes par les particuliers, dont nous avons conservé

(1) « 'Iépeta. » Sinope, C. I. G., 4157; « Tepateúσata. Thespies, C. I. Gʻ, 1633; « Sacerdos Isidis. » Æclanum, 1. R. N., 1090, Rome, C. I. L., VI, 512,

2246.

(2) « 'Ovεipoxpític. » C. I. Att., III, 162 (127 ou 129 ap. J.-C.).

[blocks in formation]

(7) « Tò xoivòv tæv diaxóvæv. » Ambracie (Epire). C. 1. G., 800. Cf. Maury, t. II, p. 407.

(8) « ̓Αρχιζάκορος τοῦ μεγάλου Σαράπιδος. » Laodicée, C. 1. G., 4470.

les dédicaces (1). On gravait son nom après celui du prêtre, en guise de date (2). On ne trouve que des néocores dans les inscriptions grecques de l'Italie, et si leur nom y paraît, ce n'est pas pour dater le monument (3).

-

Dans la catégorie des diacres il faut encore faire rentrer quelques dignitaires qui, à la vérité, apparaissent plus rarement; comme les précédents, ils appartiennent à la classe intermédiaire entre les prêtres et les serviteurs les plus humbles. Tel est, par exemple, l'hiérocome, dont il est difficile de déterminer exactement les attributions (4). Tel est le clidouque ou gardien des clés; M. Maury, qui a rencontré ce personnage dans tous les cultes grecs, a tort de le reléguer au dernier rang de la hiérarchie, quoiqu'il exprime lui-même quelques doutes à ce sujet (5). Quand un édifice renfermait des trésors, et la plupart des temples antiques étaient dans ce cas, celui à qui on en confiait les clés devait jouir d'une grande considération. D'ailleurs, le seul fait de mettre sous sa garde le séjour de la divinité était déjà un honneur. A Délos (6), à Athènes (7), on date les inscriptions, non seulement par les noms du prêtre et du zacore, mais aussi par celui du clidouque. D'autres documents athéniens mentionnent des liturges d'Isis (8). Keil doute que ce titre puisse être accepté et il suppose qu'on a mal lu le texte où il figure. En effet, à la bonne époque il n'a jamais pu désigner que des fonctionnaires publics; mais il est arrivé peu à peu à s'appliquer par dérivation à certains ministres du culte, jusqu'au moment où il a perdu complètement, dans la langue de l'Eglise, son sens primitif pour devenir synonyme de diacre (9). Les inscriptions que nous venons de citer ont été gravées dans une période de transition où, la vie religieuse remplaçant la vie publique, le sens de certains mots com

(1) C. I. G. 2298. Monuments publiés par l'Assoc. pour l'encouragement des études grecques, 1879, p. 39 et p. 41. Am. Hauvette-Besnault, inscript. no 20, 22, 23, 35, et p. 477.

(2) C. 1. Att., III, 162, 203. Rhein. Mus., 1864, p. 255. Hauvette-Besnault, l. c. (3) Taormine. Kaibel, Epigr. gr., no 824. Porto, C. 1. G., 6000, 6001. Rome, C. I. G., 5912, 5913, 5914, 5973 (202 ap. J.-C.), 5995, 5996.

(4) Tepóxoμoç. » Rome, Via Appia, C. I. G., 6656 b.

(5) T. II, p. 407-408.

(6) Monuments... pour l'encouragement. des é. g., 1879, p. 41. V. encore un clidouque de Sérapis à Délos, ibid., p. 39. Hauvette-Besnault, l. c. inscript. n° 20, 23, 52 et p. 478.

(7) Rheinisches Museum, 1864, p. 255.

(8) Ibid., p. 268, 269.

(9) Thesaurus Ling. Græc., d'Henri Estienne, éd. Didot, s. V. Aerτoupyós.

mençait à changer. D'ailleurs, déjà au troisième siècle avant notre ère, les recluses du Sérapéum de Memphis se disaient liturges des grands dieux Isis et Sérapis (1).

Apulée, énumérant les différentes catégories de fidèles qui avaient pris part à la procession de Kenchrées, cite immédiatement après le grand prêtre ceux qui portaient les saintes images (2). Il comprend par conséquent sous cette qualification générale les ministres que nous avons déjà passés en revue, par exemple le scribe (3); il est évident que lorsque tous les membres du sacerdoce sortaient du temple pour paraître sur la voie publique, chacun d'eux se chargeait de porter un des attributs du culte. Il en était ainsi quelquefois, même à l'intérieur : un zacore d'Athènes ajoute à son titre celui d'hagiophore (4). Mais, en outre, il y avait un certain nombre de prêtres dont c'était l'unique fonction. Plutarque les appelle les hiérophores (5). Quelques-uns de ceux qu'introduit Apulée sont connus par d'autres textes (6). Ainsi, le porteur de la lampe sacrée; ce rôle appartient, dans un document athénien, à une femme, qui se dit lychnaptria, et que nous avons déjà présentée comme étant en même temps onirocrite (7). Puis c'est un homme qui tient dans ses mains deux petits autels; il s'appelle dans d'autres cultes l'épibomios (8). A un autre est confié un vase d'or avec lequel il fait des libations : c'est le spondophoros (9). Nous reconnaissons le licnophoros dans celui qui est chargé du van mystique (10). L'amphore du suivant est l'insigne du loutrophoros (11). Après les instruments du culte paraissent les images mêmes des dieux ; des marbres d'Italie (12) montrent, en effet, une file de prêtres portant des crosses sur lesquelles on voit Harpocrate sortant de la fleur du lotus, ou la vache d'Isis; ceuxlà sont sans doute les hiérophores proprement dits. Derrière eux s'avance le cistophore avec la ciste qui contient les symboles mys

(1) Franz, C. 1. G., t. III, p. 306, col. 1. V. encore Plutarq., De defectu Oracul., p. 417 A.

(2) P. 788: « qui divinas effigies... etc. »

(3) P. 789 « Tum ex his unus... etc. »

(4) « Ζακορεύων ἁγιάφορος. » C. I. Att., III, 162.

(5) « 'Iepópopot. » De ls. et Os., ch. III, Cf. Apul., Sacrorum geruli, p. 788.

(6) P. 774. V. ici, pag. 122-123.

(7) « λυχνάπτρια. » C. I. Att., ΙΙΙ, 162.

(8) « Eлibúμioç. » Maury, t. II, p. 399.

(9) Maury, t. II, p. 406. Hermann, Lehrbuch. V. l'Index.

(10) Maury, t. II, p. 402. Hermann, 8 36, 14.

(11) Maury, t. II, p. 406. Hermann, § 35, 2.

(12) V. notre Catalogue, no 116, 117.

« ÖncekiDevam »