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trouvé des statuettes de marbre, des médailles de bronze, des lampes de terre cuite et des flacons de verre (1)? Et comment supposer qu'un déversoir soit situé dans l'area, à droite du naos, presque à une place d'honneur? Peut-être avait-on là une arca (2), s'ouvrant par une petite porte pratiquée dans le toit et destinée à contenir toute espèce d'objets nécessaires au culte. Cette armoire occcuperait ainsi à peu près la même place et remplirait le même office que le coffre-fort dans l'atrium de la maison; il ne faut pas s'en étonner, si primitivement le temple, comme on l'a établi, tenait tout entier dans l'area; un endroit réservé, où l'on pût enfermer les offrandes, n'était pas de trop.

De l'autre côté s'élève une édicule; dans l'intérieur, un escalier conduit à un étroit souterrain où l'on a trouvé deux bancs en maçonnerie, dont l'un, plus petit, paraît avoir servi de siège (3). Quelques auteurs veulent qu'il y ait eu là un bassin; ils en concluent que l'édicule a été un lieu de purification pour les initiés, et ils lui donnent le nom de Purgatorium. En effet, on distingue, sur le sol de l'area, une dalle qui correspond à cette chambre souterraine et qui ressemble fort à la bouche d'un réservoir. Mais cette hypothèse ne nous satisfait guère. Le caveau est bien mal aménagé pour un bassin : pourquoi s'y trouverait-il le long du mur, outre le banc, une construction que M. Fiorelli appelle un podium et qu'un autre auteur (4) compare à un lit? Quant au mot purgatorium, il n'est pas latin dans le sens qu'on veut lui donner (5).

:

Π Il y avait en Grèce, dans les temples de Cérès et de Proserpine, et dans celui d'Apollon Delphien, des cryptes où l'on célébrait les mystères elles portaient le nom de péyapa (6). De même, en certains endroits de l'Egypte, Isis et Sérapis étaient adorés dans des grottes que les inscriptions dont elles sont couvertes appellent néz (7). Avec le culte égypto-grec la même coutume s'introduisit en Italie. A l'Isium de Porto était joint un péyapov; dans l'inscription qui témoigne du fait, le mot est même latinisé sous la forme megarum. M. Lanciani en a déterminé le

(1) Pomp. a. h., 8 juin 1765, 21 juin et 5 juillet 1766.

(2) V. Dictionn. de Saglio: Arca.

(3) Fiorelli, Descriz., p. 361.

(4) De Jorio, Guida.

(5) V. de Vit, Lexicon, s. h. v.

(6) V. dans le Bullet. Inst. arch. R., 1868, p. 228 et suiv., un article de M. Lanciani avec ses références.

(7) Letronne, Inscr. de l'Eg., t. I, p. 453fet suiv.

sens avec beaucoup de précision; il a montré (1) que ce souterrain était celui dans lequel allaient dormir les initiés qui voulaient recevoir, pendant leur sommeil, les conseils de la divinité. Comment n'a-t-on pas été frappé de la ressemblance que l'édicule de Pompéi présente avec un megarum? Ce lit que de Jorio y remarque n'est-il pas là tout à point pour recevoir ceux qui viennent attendre qu'Isis leur apparaisse en songe? C'est sans doute dans une chambre semblable que le Lucius d'Apulée (2) reposait, lorsqu'il crut voir la figure d'un pastophore s'asseoir sur le siège placé près de lui : « occupato sedili meo. » Ces caveaux étaient quelquefois naturels ; quelquefois aussi on adaptait à un usage religieux des excavations qui devaient leur origine à un besoin profane; ainsi, on en voit une à Senskis, en Egypte, qui a pu être creusée d'abord pour l'extraction des émeraudes, comme les mines dont elle est proche (3). Enfin, dans l'intérieur des villes, où le sol est nivelé et où les accidents de terrain sont rares, il fallait bien établir des megara artificiels et faire des caves comme celle de Pompéi. L'inscription de Porto nous éclaire donc d'une façon certaine sur la destination de l'édicule; elle-même, elle s'explique mieux par le rapprochement. que nous venons de faire; lorsqu'elle atteste que les Isiaci de Porto ont restauré le megarum « megarum restituerunt,» il semble que restituere se dirait mal en parlant d'un souterrain; c'est que le mot megarum, après avoir désigné la partie essentielle, a fini par s'appliquer aussi à l'édicule qui marque l'entrée du

caveau.

M. Nissen suppose que l'Isium primitif ne comprenait rien de plus que ce que nous venons de décrire; après 63, on aurait enlevé à la Palestre un espace que l'on en aurait séparé par un mur et qu'on aurait au contraire mis en communication avec l'area ; on aurait aussi abaissé au niveau du sol du temple une portion de terrain qui se trouvait beaucoup plus haute et mis à jour les piliers du théâtre. En un mot, tout ce qui touche à l'area à l'Ouest et au Sud aurait été annexé à la suite des travaux de restauration, et le sanctuaire se serait ainsi agrandi à cette époque aux dépens des bâtiments voisins.

Les auteurs de descriptions (4) appellent salle des mystères ou

(1) Bullet. Inst., l. c., p. 230.

(2) Métam., XI, p. 810.

(3) Letronne, l. c.

(4) Bonucci, Fiorelli..., etc.

des initiations celle qui se trouve derrière le naos et qui communique avec l'area par cinq larges arcades. Il faut bien reconnaître que cette disposition n'est guère favorable au mystère. Il est vrai que la pièce donne sur le temple; mais l'initiation demande un peu plus d'ombre, et si le teλeoTiptov se trouve quelque part, c'est plutôt dans le megarum. Cette salle n'est pas de médiocre importance dans l'ensemble du monument. Elle est large et régulière ; des particuliers avaient fait les frais de la décoration, et ils n'ont pas oublié de le dire (1). Ces détails nous indiquent que nous sommes dans la partie du temple la plus importante après l'area, dans un lieu ouvert à un grand nombre de personnes, où l'on est bien aise de laisser de sa générosité des témoignages qui soient fréquemment sous les yeux d'autrui. La corporation des Isiaci était nombreuse à Pompéi; elle intervenait en masse dans les élections et par conséquent devait prendre des décisions préalables et mettre des candidatures en avant. Où sera sa salle du conseil, sinon ici? Il y avait dans ce coin de rue une schola, c'est-àdire un lieu de réunion pour un collège (2). Il est probable que c'était celui des Isiaci. Les scholæ se distinguent d'ordinaire par deux parties caractéristiques, à savoir l'autel placé au milieu et le banc qui règne tout autour (3). Ici est appuyé contre le mur un piédestal qui supportait deux statues en granit (4) et devant lequel on pouvait faire les libations d'usage. Le banc manque; mais la disposition, que l'on dit être celle des scholæ, a-t-elle toujours été respectée rigoureusement? Ne pouvait-on remplacer le banc en maçonnerie par des sièges mobiles? Au reste, notre opinion est celle d'Overbeck (5). Ce qui le justifie, ce sont les cinq larges arcades qui donnent accès dans cette salle et qui n'ont pu être faites que pour livrer passage à un grand nombre de personnes.

n'a

Nous dirons même que la schola, qui a existé certainement, pu être ailleurs; car nous ne parlons que pour mémoire de l'area voisine, que l'on a appelée Curia Isiaca ; ce nom lui a été donné parce qu'on y a trouvé une inscription osque (6) dans laquelle on lit les mots triibum et isidum, que l'on traduisait à tort, l'un par curiam et l'autre par Isidis ou Isidem. L'édifice qui s'élevait

(1) I. R. N., 2245.

(2) Ibid., 2247.

(3) Annal. Inst. arch. R., 1868, p. 387.

(4) Overbeck, p. 104.

(5) Id.

(6) Ariod. Fabretti, Corpus inscr. ital., 2791.

sur cette area communique indirectement avec notre temple. Cependant il n'a guère pu servir aux délibérations d'un collège, et presque tous les savants sont d'accord pour dire qu'il n'avait aucun rapport avec le culte d'Isis, quoiqu'on ne sache encore quel est le nom qui lui convient (1). Les Isiaques avaient aussi une schola à Porto, dans laquelle ils adoraient à la fois Isis, Sérapis et Cybèle (2). Ils l'avaient élevée à frais communs, et deux des leurs avaient été chargés de présider à la construction. M. Foucart (3) pense avec raison que c'est dans cette salle de l'Isium, que nous appelons schola, qu'avaient lieu les banquets du collège; en effet, on y a trouvé auprès d'une table les restes d'un repas et un squelette (4). Cette hypothèse très vraisemblable ne détruit pas la nôtre. C'était là sans doute que se tenaient toutes les réunions des associés, quel qu'en fùt l'objet, qu'ils eussent à préparer l'élection d'un magistrat ou à célébrer une agape fraternelle. Et même c'est précisément parce que cette pièce servait à plusieurs fins qu'on ne lui avait pas donné la conformation ordinaire aux scholæ, qui en certains cas aurait pu devenir gênante.

Après l'area, la schola est la partie la plus importante du temple; on lui a donné toute l'étendue nécessaire, on en a tracé le plan à angles droits et on l'a logée la première dans l'espace dont on pouvait disposer. Pour y faire entrer tous les autres, on s'est accommodé tant bien que mal de la conformation du terrain qui restait libre entre le mur du portique et celui du théâtre voisin. La première salle qui vient au Sud-Est, après la schola, paraît à Overbeck (5) avoir été destinée à contenir les objets du culte; en effet, on en a retrouvé un certain nombre en ce lieu. Nous aurions donc là le sacrarium ou le donarium (6) du temple, c'est-à-dire, à la fois, la sacristie et le trésor. Il fallait bien une pièce spéciale pour conserver les présents offerts à la déesse qui, à en juger par les inscriptions, étaient riches et nombreux. Dans un coin est une fontaine dont la conque est élevée sur trois marches; elle fournissait l'eau pour les ablutions, les libations, et en général pour tous les besoins des cérémonies sacrées.

Le logement des prêtres se compose, au rez-de-chaussée, de cinq pièces dont une seule a pu servir de chambre à coucher; les

(1) Fiorelli, Descr. Reg. VIII; Ile VIII, 29.

(2) Bullet. Inst. arch. R., 1870, p. 20.

(3) Assoc. relig. chez les Grecs, p. 45.
(4) Pomp. ant. hist. 10 mai 1766.
(5) Pompéi, p. 105.

(6) V. ces mots dans de Vit, Lexicon.

autres sont une salle à manger (triclinium), une cuisine, une cage d'escalier et un petit réduit qui n'a peut-être jamais contenu que l'évier pour l'écoulement des eaux sales (1). En tenant compte du premier étage, nous estimons que cinq ou six personnes environ ont pu être logées dans cette demeure.

En restaurant le temple, on respecta les larges dalles de tuf qui formaient le pavé de l'area; celui du portique se composait d'une mosaïque de couleur qui, derrière le naos, était encore inachevée en 59 (2); et celui de la schola, de briques battues (un lastrico di mattoni battuto); on lisait au milieu sur deux lignes, incrustée en petites pierres blanches (3), l'inscription suivante qui rappelait les noms des donateurs :

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La mosaïque a été employée ailleurs en plusieurs endroits, notamment dans le sanctuaire. Les colonnes du portique, telles qu'elles ont été arrangées après le tremblement de terre de 63, sont d'ordre dorique; elles se composent d'un noyau en briques revêtu de stuc, et sont coloriées en rouge jusqu'à la moitié de la hauteur. Celles du naos sont d'ordre corinthien; elles sont bâties par le même procédé que les autres, si ce n'est qu'on y a fait entrer les chapiteaux en tuf du naos primitif, corinthiens aussi, en les enduisant d'une couche de stuc afin d'en augmenter le diamètre (5). Plusieurs de ces chapiteaux ainsi modifiés sont épars sous le portique; mais la provenance n'en est pas douteuse, puisqu'on en voit un encore en place surmontant un des fûts du pronaos. Il faut faire la même observation pour les pilastres du megarum (6).

Nous ne pouvons pas donner ici une étude complète et détaillée de toutes les peintures qui recouvraient les murs. Elles présentent le plus haut intérêt. Déjà en 1833 l'Académie d'Herculanum avait

(1) Overb., l. c.

(2) Nicolini, Tempio d'Iside, tav. II, C.

(3) Pomp. ant. hist., 2 et 10 mai 1766.

(4) I. R. N.,52245.

(5) Nissen, Pomp. Stud., p. 173-74. Dessin dans Overb., fig. 272 D.

(6) Un Catalogue du musée de Naples (Domenico Monaco, p. 18) parle de deux belles colonnes en brèche d'Egypte, trouvées dans l'Isium, et que l'on conserve encore aujourd'hui dans la salle égyptienne du musée. Nous ne savons d'où vient ce renseignement.

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