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L'UNIVERSITÉ

CATHOLIQUE.

SCIENCES SOCIALES.

COURS D'ÉCONOMIE SOCIALE.

SIXIÈME LEÇON.

La théorie de la perfectibilité indéfinie du genre humain, formulée d'abord par Condorcet, a survécu au naufrage du saint-simonisme, et maintenant elle constitue le dogme fondamental de tous les novateurs sociaux. Afin de mieux l'établir, d'immenses travaux historiques ont été entrepris, et nous devons l'avouer, les hommes qui consacrent leurs veilles à la défendre et à la propager ont rendu l'Eglise d'inappréciables services. Conduits dans l'application de leur principe à diviser la vie de l'humanité en une interminable série d'évolutions, qui s'opèrent à l'aide d'une autre série de systèmes sociaux toujours plus parfaits, ils se sont trouvés réduits à justifier le passé du catholicisme, à reconnaître et à constater son incommensurable supériorité, non seulement sur tous les cultes antérieurs ou contemporains, mais encore sur le rationalisme des siècles précédens. Car la loi du progrès perpétuel est fausse, dans le sens où ils la prennent, si la reliligion de nos pères n'est pas elle-même un progrès, et par conséquent ils ne pouvaient tous tomber dans une évidente

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contradiction, se faire les continuateurs des ignorantes et hypocrites déclamations du dix-huitième siècle. Les chrétiens doivent donc à leurs actes, sinon à leurs intentions, une grande reconnaissance. Que d'ignobles préjugés, que d'absurdes préventions qui subsisteraient encore, si les saint-simoniens surtout avaient mis moins de zèle à les faire disparaître !

Cependant la sincérité de notre gratitude ne nous aveugle pas, et nous n'hésitons point à reconnaître que la doctrine de la perfectibilité, telle qu'on la conçoit aujourd'hui, sous la forme d'une pro|gression fatale et constante vers le bien infini, implique la négation absolue du Christianisme. Elle suppose en effet que le développement humanitaire a son dernier terme dans une perfection égale à celle du Créateur lui-même, et non dans cette autre perfection limitée ou relative qui seule est compatible avec l'essence des êtres créés; elle se résout donc, dans la pensée de ses défenseurs les plus raisonnables, en un panthéisme indéfiniment ajourné, où l'égalité remplacera l'absorption, où se réalisera l'antique promesse du serpent, « vous serez des Dieux.» Et cela arrivera par la force qui est en nous, grâce à l'énergie de notre nature, parce qu'il est impossible que cela n'arrive pas! Nous nous étonnons peu de

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une pareille théorie. Eve s'y laissa prendre, et nous n'avons pas répudié l'héritage de son orgueil.

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la popularité qu'a facilement conquise formée, chrétienne à la fois et incr'dule, qui porte moins haut ses espérances; avertie par le sort des doctrines saintsimoniennes, au lieu de se poser la fondatrice du culte de l'avenir, elle se charge modestement de perfectionner le catholicisme en le dépouillant de sa hiérarchie, en réduisant le colosse aux proportions microscopiques du pur rationalisme. Et qu'on ne pense pas que dans cette folle tentative, les argumens historiques manqueront à sa témérité ; notre foi n'est-elle pas née avec Adam, et semblable au fleuve qui grossit à mesure qu'il avance, n'a-t-elle point grandi avec les patriarches, Moïse et les prophètes, pour apparaître enfin au cénacle dans la plénitude de sa magnificence? Elle est donc, pour parler le langage des néo-chrétiens, perfectible comme l'humanité elle-même, et par conséquent elle est la foi vraie la foi de Dieu, foi que l'homme comprendra, connaîtra et professera comme Dieu la connaît, la comprend et la professe, lorsqu'il sera Dieu. Dès lors des changemens, ou plutôt des développemens successifs sont la destinée future du catholicisme aussi bien que dans les annales de son passé, et déjà, si nous devons les en croire, le peuple français est assez divin pour qu'il puisse se passer de l'Eglise.

Mais le système philosophique du perfectionnement continu du genre humain, abstraction faite de l'étrange panthéisme auquel il aboutit, est sous un autre rapport plus immédiatement dangereux peut-être, puisque, au lieu d'attaquer directement le catholicisme, et même en prenant sa défense, il l'annulle par voie d'induction, et sans avoir à s'occuper des preuves sur lesquelles reposent nos croyances. Car chaque évolution sociale sera nécessairement précédée d'une révolution morale et intellectuelle dont la formule se trouvera dans une doctrine autre et meilleure que la doctrine qui avait suffi aux besoins de l'humanité pendant la période antécédente de son existence; dès lors on ne peut concevoir de principe religieux ou philosophique qui n'ait une durée finie, qui ne doive, à une époque quelconque, cesser d'être vrai, c'est-à-dire de satisfaire aux besoins de notre espèce, et par conséquent la vérité ne sera plus qu'un fait chronologique, une simple question de date. Les cultes succéderont les uns aux autres avec les ères sociales, en vertu d'une loi irrésistible qui pèsera également sur tous; ils mourront fatalement lorsqu'ils auront fait leur temps, et pour en finir avec le catholicisme, on n'aura plus qu'à examiner s'il a fait le sien; soumis à la règle commune, ne doit-il pas périr un jour? Et si ce jour est venu, quelques services qu'il ait rendus à l'humanité, elle est tenue de s'en séparer comme le voyageur ·lorsqu'il abandonne le guide fidèle qui ne peut le mener plus loin,

Sans doute les chrétiens peuvent avec 'un dédaigneux sourire conseiller aux hommes on progrès d attendre pour sor tir de l'Eglise qu'ils aient trouvé un autre conducteur, inventé une doct ine "sociale plus parfaite; toutefois cette ré ́ponse. péremptoire à l'égard de ceux qui attendent avec de nouveaux dogmes une nouvelle morale et un nouveau ciel, ne l'est pas au même degré quant aux formidables auxiliaires que les derniers temps ont donnés à la philosophie moderne. En effet une école s'est récemment

Ainsi pendant que la partie nettement incrédule des ennemis de notre culte se prévaut de la décadence évidente de la société actuelle pour démontrer qu'il est épuisé, les autres le mettent en pièces, le tuent afin de le rajeunir. Tous cependant, ils caressent au même degré, avec une égale complaisance, la plus puissante de nos passions, cette soif inextinguible de l'infini qui est en nous, et tous encore ils ont raison, si la loi du progrès humanitaire est ce qu'ils la font, si elle doit recevoir en ce monde son entier accomplissement, si elle implique la transfiguration graduelle de notre essence en une autre semblable à celle du Créateur; car cette loi n'est pas une vaine hypothèse enfantée par l'incrédulité en délire. Elle existe réellement, et les catholiques qui la nient ou s'en effraient ne peuvent, par la maladresse de leurs répugnances, en affaiblir la réalité; depuis dix-huit cents ans, il y a un mouvement ascen

sionnel de la civilisation, et si des abîmes | indéfinie de quelque créature que ce soit, nous séparent aujourd'hui d'un bien so est évidemment moins rationnelle que cial plus grand encore, du moins nous le panthéisme véritable dans toute sa l'apercevons à travers les ruines qui nudité. Mieux vaut mille fois l'absorption nous entourrent. Nous mériterions donc du fini par l'infini, et la destinée égale le nom de rétrogrades, nous serions vé- qu'elle promet à toutes les œuvres du ritablement ennemis des lumières, nous Créateur; du moins, il y a franchise dans justifierions les flétrissantes épithètes cette destruction future de toute individepuis si long-temps prodiguées à nos dualité, dans ce mortel embrassement croyances, si nous réfusions aux géné- donné par l'Eternel à toutes les existences rations futures une puissance de perfec- secondaires. tionnement tellement grande que jamais ici-bas, quelque rapide et quelque soutenu que soit leur élan, elles ne parviendront à l'épuiser. Cette concession donc est nécessaire, afin de ne pas tomber dans une erreur peu importante en ellemême peut-être, mais aujourd'hui d'une incalculable portée; heureusement, nous chrétiens, nous ne devons éprouver en la faisant aucune inquiétude, car ainsi que nous allons le voir, la doctrine de la perfectibilité ramenée à ses conditions propres ne cesse d'être catholique qu'au degré où elle devient un ridicule non

sens.

que

Ce qui est parfait ne se perfectionne pas, et par conséquent le morceau de marbre tiré de nos carrières n'est point perfectible, s'il n'a en tant que marbre aucun défaut. Au même titre, bien dans un autre sens, le progrès est impossible à Dieu; nous tenons donc de l'imperfection de notre état actuel, et non de l'imperfection de notre essence, un pouvoir que l'on ne peut, sans un détestable blasphème, attribuer au Créateur. Nous sommes ce qu'est la pierre à moitié décomposée ou encore informe, capables d'un dernier mieux, au delà duquel notre être étant donné, on ne peut rien concevoir, et nous l'aurons atteint, lorsque d'une part nos facultés seront entièrement développées, et que de l'autre, nous en aurons fait un plein et légitime usage. Sans doute, il est un autre mieux, lequel est absolu, tandis que le nôtre n'est que relatif, mais celui-là est impossible à notre nature, et nous ne pouvons évidemment y arriver qu'en changeant de substance, en cessant d'être nousmêmes; ni le marbre ne peut devenir homme, nil'homme devenir Dieu, qu'en perdant son identité, et la notion de la perfectibilité radicale ourigoureusement

La science sociale n'a point à s'occuper des mystères de la vie future, et par conséquent nous abandonnons à d'autres le soin d'examiner sous quel rapport et de quelle manière le progrès peut être compatible avec l'existence déjà parfaite des habitans du ciel. Nous n'avons à étudier que les lois de perfectionnement graduel de l'humanité pendant son passage sur la terre, et ce qui précède montre assez que ce perfectionnement a une limite nécessaire; s'il est indéfini, ce n'est donc pas en ce sens qu'il n'a point un dernier terme, mais parce que maintenant nous ne pouvons mesurer la distance qui nous en sépare. Toutefois ce dernier terme est l'état normal ou complet de l'homme, car aucun être n'est complet qu'autant qu'il est parfait dans son ordre, et par conséquent qu'il a perdu le don ou plutôt qu'il est délivré du terrible malheur de la perfectibilité; or, nous le demandons, les catholiques ontils jamais nié la dégradation de l'humanité, et les splendeurs éclipsées de son berceau? Ont-ils jamais affirmé, nous le demandons encore, que cette dégradation fût irrémédiable, que la route qui conduit au véritable Eden est à jamais fermée? Entrez dans nos temples, et l'enfant qui balbutie à peine vous dira, avec la merveille de la création, la merveille plus grande peut-être de notre ingratitude; i vous racontera comment finit notre âge d'or, et par quels ineffables prodiges, le pouvoir de le recommencer, de redevenir les fils de Dieu, nous a été donné. Avez-vous une plus longue carrière de perfectionnement à nous offrir? Oseriez-vous aspirer à créer une société plus inteligente, plus éclairée. plus libre, plus riche, plus forte, mieux organisée que ne 'eût été la société des enfans d'Adam, si le péché ne l'avait flé

trie? Ne vous y trompez point, voilà le | sent doué; de là enfin, tout un système

type idéal de la civilisation catholique, et si nous savons que jamais il ne se réalisera sur la terre, nous savons aussi que c'est notre propre volonté que nous devons en accuser. Ainsi notre ambition est aussi haute que la vôtre, mais son point de départ n'est pas le même; nous voulons que l'homme se relève et vous voulez qu'il s'élève. La différence qui existe entre ces deux mots est en réalité tout ce qui nous distingue, mais cette différence comprend avec le catholicisme toutes les traditions de l'espèce humaine.

Ainsi le progrès des chrétiens est aussi riche d'avenir social que le progrès philosophique, et néanmoins il n'implique aucune violation des lois nécessaires des êtres, il ne présente rien dans son plus extrême développement dont puisse s'indigner la raison. Cependant la supériorité qui lui appartient se manifeste, s'il est possible, d'une manière plus éclatante encore dans son application aux réalités de ce monde ; en effet, le progrès catholique s'avance des individus aux peuples, de la sociabilité à la société, et c'est par l'amélioration de celle-ci qu'il pénètre dans celle-là; non qu'il refuse toujours ou en tout le concours de l'ordre légal, des pouvoirs humains, mais leur action n'est jamais que secondaire, ou plutôt c'est une réaction qui croit en force, à mesure que l'ordre légitime catholique maîtrise un plus grand nombre de consciences, et se les assimile plus parfaitement. Au contraire, le progrès philosophique va du composé au simple, des gouvernemens aux administrés, et cette évidente substitution de l'effet à la cause est une des plus fatales et des plus inévitables conséquences de la négation de tout intérêt éternel. Comme les novateurs modernes, philosophes ou néo-chrétiens, dans leur idolâtrie humanitaire rejettent le dogme de l'enfer, ils ne peuvent exercer qu'une influence terrestre dans ses moyens et dans sa sanction. Ils montreraient donc à nu leur déplorable impuissance, s'ils prétendaient perfectionner le genre humain en détail, par l'amélioration progressive des membres dont il se compose; de là, cette niaise personnalité qu'ils lui attribuent, cette vie une et commune dont ils le suppo

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élevé sur la fragile base de quelques métaphores aussi vraies dans leur sens figuré, qu'elles deviennent grotesquement folles lorsqu'on les prend à la lettre.

mens,

Nous venons de voir que la perfectibilité chrétienne diffère de la perfectibilité philosophique, d'abord en ce qu'elle a un terme qui est la réhabilitation sociale du genre humain, et ensuite en ce qu'elle se développe par l'amélioration des élédes unités qui constituent dans leur ensemble les peuples en sociétés proprement dites. Supposez une nation tellement catholique dans sa foi et dans ses actes que le péché y soit inconnu pendant une longue suite d'années, et par la force même des choses elle modifiera graduellement ses institutions civiles et politiques jusqu'à ce qu'enfin celles-ci se trouvent en harmonie avec ses rares besoins administratifs. Alors les contributions volontaires remplaceront les impôts et le riche ne s'en effraiera point, car l'observance rigoureuse et universelle de la loi divine permettra la suppression de la plupart des emplois soldés; alors la liberté la plus absolue s'étendra à toutes les actions de la vie humaine, parce que la crainte ou plutôt l'amour de Dieu suppléera largement aux moyens de répression si indispensables aujourd'hui à la sécurité des personnes et des choses. Alors le paupérisme sera inconnu puisque le devoir du travail s'accom. plira comme les autres devoirs, et que la pauvreté légitime, la pauvreté de l'ouvrier infirme ou sans travail, de la veuve ou de l'orphelin, ne prendra dans le superflu abandonné par le riche que le strict nécessaire; alors la science enivrée d'un saint amour sondera avec une infatigable ardeur les mystères de la création, afin d'adorer de plus près la sagesse infinie du Créateur, et l'industrie s'emparant de ses découvertes, libre des entraves qui l'arrêtent maintenant, affranchie des exigences du fisc, assouplira la matière et la ramènera presque à sa docilité primitive. Alors il y aura harmonie parfaite entre l'ordre légal et l'ordre légitime des catholiques, alors leur lutte aura fait son temps et celui enfin du ciel commencera.

ciles ne consentiront jamais à admettre que l'intelligence humaine puisse l'améliorer; le révélation vraie et la révélation fausse peuvent être niées, mais la négation qui les frappe ne saurait les atteindre partiellement. Au lieu donc de marchander, qu'on nous passe le terme, avec la parole divine ou réputée telle, les hommes la respectent ou la rejettent tout entière, et si l'hérétique l'interprète à sa guise et bien souvent la mutile, la pensée de la perfectionner ne lui est pas venue. Ce serait placer la sagesse du genre humain au dessus de la sagesse du Tout-puissant, et Charenton qui a des dieux ne renferme encore personne qui soit plus éclairé que Dieu. Le célèbre socinien anglais, Belsham, a publié, il est vrai, une traduction des épîtres de saint Paulet donué en regard les corrections que saint Paul y eût faites s'il avait eu le bonheur d'appartenir au dix-neuvième siècle: mais Belsham voyait dans les sublimes inspirations de l'apòtre des gentils, ce que les néo-chrétiens découvrent dans l'ensemble des saintes Ecritures, une œuvre humaine et dès lors progressive. Que si l'on nous opposait l'égale vérité du judaïsme et du christianisme, nous dirions que cette unique et mémorable exception justifie admirablement le principe que nous avons posé : Moïse et les prophètes ne se proclamaient-ils pas les précurseurs du Désiré des nations, de celui qui doit compléter leur œuvre et livrer au monde la plénitude des vérités qu'eux-mêmes ils entrevoyaient à peine? L'homme n'a rien ajouté au pacte conclu par le Dieu des Juifs avec la postérité

Sans doute il y aurait folie à rêver une société sans péché aussi long-temps que l'homme ne sera point impeccable, et quand même les paroles du Sauveur diraient moins clairement l'incrédulité et la misère des derniers jours de l'humanité, l'examen le plus superficiel de notre nature suffirait pour flétrir dans leur germe de pareilles espérances; mais c'est précisément parce que ici-bas l'homme collectif ne se relèvera jamais entièrement de la déchéance qu'il a encourue, que le progrès chrétien est indéfini. En effet, notre désobéissance au code divin n'est pas une nécessité fatale, inexorable; c'est un fait volontaire : ce n'est point une loi, et par conséquent elle n'a toujours ni la même étendue ni la même intensité. A mesure donc que la vertu contraire, la soumission, deviendra plus générale, qu'elle s'étendra à des choses plus utiles au prochain, il y aura progrès nécessaire dans la civilisation, ou en d'autres termes, l'ordre légal des catholiques s'assimilera davantage à leur ordre légitime. Les conséquences sociales du précepte d'amour combiné avec le dogme de l'égalité devant Dieu présentent un magnifique et frappant exemple de ce progrès. Enfermées dès le commencement dans l'Evangile, elles n'en sont sorties qu'à l'aide des siècles, et l'esclave des temps antiques était déjà parvenu à l'état de serf que les esprits les plus pénétrans n'apercevaient pas encore cet avenir où le serf devait être un ouvrier libre, et l'ouvrier libre un citoyen, l'égal de tous ses concitoyens. Or le catholicisme ne posséderait pas cette merveilleuse puissance d'amélioration sociale s'il ne sépa-d'Abraham, et l'auteur de la loi ancienne rait pas, ainsi que nous l'avons dit, son ordre légitime des systèmes gouvernementaux qui en procèdent, s'il formulait des institutions civiles ou politiques et leur communiquait par là sa propre immutabilité.

En effet, l'ordre légitime, l'organisme de toute société spirituelle, n'est et ne saurait être que l'application des enseignemens révélés aux rapports qui existent entre les hommes et la divinité, et par conséquent il y aurait contradiction dans les termes à le supposer perfectible. Mensonge ou vérité, il vient du ciel dans la pensée des croyans, et les plus imbé

est aussi l'auteur de la loi nouvelle.

L'ordre légal donc est par sa nature le seul qui soit soumis à l'action hautement avouée de l'homme, et il ne l'est encore qu'au degré où il ne se confond pas avec l'ordre légitime, où il ne participe point à son caractère de dogme. Ainsi le progrès n'est possible pour les sociétés théocratiques que dans la mesure des omissions du révélateur, qu'à l'égard des choses qu'il n'a point réglées au nom de la divinité. Aussi ne présentent-elles qu'une carrière de perfectionnement assez courte à l'activité humaine; et quand les lacunes laissées par le culte dans la

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