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menait au repentir. Tous les désordres | métamorphose, elle mit, comme à son

de sa vie apparurent à son âme dans une affreuse lumière. Un vif sentiment de sa perversité brisa son esprit orgueilleux. Son cœur qui jusqu'alors avait repoussé la grâce de Dieu, son cœur dur se ramollit enfin et un amer repentir lui fit répandre un déluge de larmes. Elle était entièrement changée: sa pénitence devait être publique plus que sa vie mondaine ne l'avait été. Le peu que nous pouvons en dire ici paraîtra plus incroyable que ce que nous avons dit de ses erreurs, car dans celles-ci il est possible qu'elle ait des compagnes qui, jusqu'à présent, n'ont pas eu le bonheur d'être réveillées de leur songe. Il ne faudrait pas non plus en vouloir à ceux qui blâmeraient les extrémités auxquelles son repentir la porta, s'il n'était paş démontré que l'esprit de Dieu a conduit de très grands saints dans les mêmes voies extraordinaires. Examiné sous ce point de vue, tout ce qu'a fait madame de Maillefer pour réparer ses scandales passés, devient très respectable. Que chacun consulte ici avec la mesure de ses péchés la mesure de la grâce qu'il a reçue, et qu'il juge d'après cette règle.

Aux yeux du monde qui déteste la folie de la croix, rien ne pouvait paraître plus bizarre que ce qu'elle fit. Mais aucune considération humaine ne pouvait plus la retenir; chaque retard lui semblait une résistance à la grâce. A peine l'image de ses péchés se fut-elle présentée à elle, qu'elle eut recours aux moyens les plus extrêmes pour les effacer. Elle, la femme fière, despote, commença par demander pardon à tous ses gens, jusqu'à sa dernière servante, des mauvais exemples qu'elle leur avait donnés, elle le fit de la manière la plus humble, en pleurant. Dans sa maison, autrefois le centre de tous les plaisirs, elle fit succéder à ces bruyantes et folles joies un silence de deuil qui n'était interrompu que par ses gémissemens. Pour constater tout d'un coup sa rupture éternelle avec le monde et se mettre dans l'heureuse nécessité de ne plus pouvoir renouer avec lui, elle débuta par une action qui fit parler d'elle dans toute la ville et la fit passer pour folle.

Le premier dimanche qui suivit sa

ordinaire, ses plus beaux vêtemens, ces vêtemens dans lesquels elle avait autrefois proclamé, à l'église même, sa beauté et sa richesse, enchantée de troubler toutes les têtes par cette éblouissante apparition, pendant qu'à la sainte messe se renouvelait le sacrifice de son Dieu et de son Sauveur mort pour elle sur la croix, dépouillé de tout, et seulement couvert d'outrages.

Elle ne pouvait plus souffrir la pensée d'avoir cherché, là, une vaine gloire, d'avoir excité, là, l'envie et toutes les passions, de s'être érigée, là, en idole, d'avoir usurpé l'adoration dans le lieu même où le Seigneur seul doit être adoré! L'implacable sentiment du poids de ses fautes ne lui laissait plus de repos. Elle aurait cru continuer à être coupable du plus infâme sacrilége, si précisément là elle ne se fût laissé mépriser et injurier.

A cet effet, elle mit par dessus toute sa magnifique toilette un sale tablier de toile de sac la plus grossière, et dans cet accoutrement elle alla à pied à la grand' messe de sa paroisse, à laquelle elle assista agenouillée sur la terre et dans le plus grand recueillement mêlé des larmes les plus amères. Les assistans, habitués à tourner les yeux sur elle, s'effrayèrent à sa vue; la plupart se moquèrent d'elle et la déclarerent folle, d'autres ne pouvaient sortir de l'étonnement où cette bizarre apparition les avait plongés.

Toute la ville parla d'elle avec insulte et mépris. M. de Maillefer s'affligea du ridicule que sa femme s'était donné et crut que l'honneur l'obligeait à réprimer ce penchant si prononcé pour les humiliations publiques. Mais il fut obligé, pour qu'elle se rendit à ses désirs, d'employer son autorité d'époux. Tant que son mári vécut, l'humble pénitente obéit à sa volonté ; ce ne fut qu'après sa mort qu'elle se livra toute entière à son zèle.

Par condescendance pour lui, elle se contenta donc de faire moins de pénitences publiques, mais il n'y eut plus dans son ménage aucune dépense superflue, tout fut donné aux pauvres. On ne trouva plus chez elle que la mise la plus simple, une table entièrement déchue de son premier luxe, un sommeil court et réglé, beaucoup de ferveur pour la prière,

et des consolations surabondantes pour | vait être une pieuse jeune fille. Elle plaça

les malheureux, dont elle devint la mère dans toute l'étendue du terme.

C'est ainsi qu'elle fit croire à la solidité de sa conversion, que sa première démarche n'avait rendue qu'éclatante.

Son mari applaudissait à son goût pour une vie retirée. Il donna aussi son consentement pour la fondation d'une école à Darnetal, petite ville à une heure de distance de Rouen, mais il s'opposait d'une manière décidée à tout ce qui lui paraissait de l'exagération. Sa mort, qui arriva quelques mois plus tard, laissa à sa femme la liberté de faire encore de plus grands miracles de pénitence; et ce qui la fit long-temps prendre pour une folle lui acquit à la fin la réputation d'une sainte.

Elle était toujours pénétrée de remords et d'horreur d'avoir si grièvement offensé Dieu dans sa première vie, et séduit et scandalisé tant d'hommes par son luxe et sa vanité sans bornes. Elle n'eut plus de repos avant d'avoir rendu mépri- | sable au monde entier cette personne qui avait été l'objet d'une si coupable idolâtrie. Ce que par un sentiment de justice on fait souvent à ceux qui se parent d'un faux éclat, mais ce qu'on ne fait guère vis-à-vis de soi-même, c'est ce que son merveilleux esprit de repentir la poussait à faire à son propre égard. Elle croyait que si par sa mise elle s'humiliait d'une manière poignante, elle obtiendrait de Dieu le pardon d'avoir tant de fois péché précisément par là.

Elle était déjà très mal vêtue et très pauvrement, mais cela ne lui paraissait pas encore une réparation. Elle avait péché par la recherche et les combinaisons les plus bizarres en fait de toilette, par la forme de ses vêtemens et par des inventions qui surpassaient toutes les singularités de la mode; et elle se sentait poussée à exercer la pénitence de la même manière qu'on met des couronnes de papier à des trompeurs qui se sont fait passer pour Rois, comme on remplace des guirlandes de fleurs non méritées, par des guirlandes de paille.

Elle songeait à se faire faire une robe très singulière, mais il était difficile de trouver une couturière qui voulût s'en charger. Elle en fit venir une qu'elle sa

devant elle une corbeille remplie de lambeaux d'étoffes les plus diverses par leurs tissus et leurs couleurs, et la supplia de lui faire un habillement complet avec ces débris de son ancien luxe et de ses innombrables robes.

L'ouvrière ne se montra pas docile. Elle craignit de se déshonorer en faisant une robe d'un genre si nouveau, mais madame de Maillefer insista tellement qu'elle consentit enfin à travailler dans un endroit où personne ne la verrait.

Parmi les nobles dames il était alors à la mode de porter des écharpes de velours doublées de soie. Madame de Maillefer s'en fit faire une de toile noire. Elle la mit un dimanche par dessus la robe que nous venons de décrire, elle prit pour chaussure des souliers d'homme auxquels la moitié des semelles manquait, et elle couronna tout ce costume par une coiffure digne du reste. Ainsi vêtue elle prit un grand bâton en main et alla vers midi à la dernière messe de la cathédrale où elle était dans l'usage de paraître avant sa conversion.

Son désir d'être injuriée et méprisée fut bien satisfait. Elle fut moquée et huée sans fin par toutes les rues. Depuis ce moment on ne douta plus de sa folie. Les gens bien disposés la plaignaient, et le peuple l'accablait de railleries. Mais elle continua à ́se montrer ainsi, et la populace continua aussi à la poursuivre de ses outrages.

Ses vœux étaient remplis. Elle ne répondait rien au flux de moqueries qui tombait sur elle, elle disait seulement et avec grande ferveur : « Te Deum laudamus. » Ou bien le cantique des anges:

Saint, Saint, Saint. » On l'entendait aussi murmurer les psaumes de la pénitence, d'un son de voix triste et plein de larmes, qui témoignait de son douloureux repentir; puis elle regardait souvent un crucifix qu'elle portait à la main, et le mouillait de ses pleurs.

Un jour qu'elle était dans ses méchans habits parmi une troupe de mendians, une personne compatissante qui ne la connaissait pas, lui tendit une petite aumône qu'elle prit en la remerciant humblement. Mais les pauvres qui l'entouraient, oubliant le respect et la recon

naissance qu'ils lui devaient, firent un | crime à leur bienfaitrice d'avoir pris ce sou à leur détriment, ils l'accablèrent des plus grossières injures et poussèrent la colère jusqu'à la battre. Cet indigne traitement ne fit éprouver que de la joie à son cœur qui soupirait après l'humiliation. Elle ressentit une consolation profonde de se voir maltraitée par ceux à qui elle avait fait du bien, comme Jésus l'avait été par ceux qui lui devaient tout, et par elle-même avant sa conversion.

Chaque jour de sa vie nouvelle était marqué par de pareilles scènes. Nous n'avons rapporté que quelques, traits épars de sa pénitence publique ; mais ils peuvent faire juger du degré de sainteté que cette amante passionnée de la croix et deshumiliations, acquit pendant quinze ans d'une vie si extraordinaire.

Les mortifications secrètes qu'elle pratiquait ne seront comprises que de ces âmes qui sont conduites dans les mêmes voies. Elle s'était réduite volontairement à la plus extrême pauvreté, elle partageait presque tout son revenu avec les indigens, et n'en était pour la plupart du temps récompensée que par des marques d'ingratitude. Outre cela, plusieurs d'entre eux abusaient en toutes manières de l'expérience qu'ils avaient faite qu'on obtenait de sa bonté des largesses d'autant plus abondantes qu'on la mettait plus souvent à l'épreuve.

'Elle n'accordait à sa faim que la plus grossière nourriture et celle qui lui déplaisait le plus, car son corps, qui autrefois avait été son idole, était devenu son ennemi mortel. Elle demeurait dans une chambre sans meubles, exposée aux intempéries de l'air. Elle dormait sur de la paille, souvent même sur le plancher, et toujours très peu de temps.

Dès la pointe du jour elle allait à l'église de Saint-Nicolas prier longuement sur des dalles de pierre, et on l'y remarquait souvent perdue dans la contemplation. Après cela elle avait coutume d'aller à l'hôpital de Sainte-Madeleine où elle passait la plus grande partie de la journée à rendre aux malades les plus humbles services.

Elle méditait aussi d'expier par une pénitence spéciale la grande vanité

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qu'elle avait ressentie en se voyant admirée pour les saillies de son esprit brillant, enjoué et mobile. Elle s'efforça donc de les remplacer, à l'égard de tout le monde, par une apparente faiblesse d'esprit, de bêtise même; et plusieurs personnes qui ne saisissaient pas sa conduite dans son ensemble, furent persuadées que sa stupidité était réelle. Son directeur seul, et quelques observateurs fidèles respectaient et admiraient en elle les effets d'une grâce qui se cachait sous un extérieur méprisable.

Le moment vint où ceux mêmes qui avaient le plus de préjugés contre elle ne purent lui refuser plus long-temps leur estime. Sa persévérance dans une vie si révoltante pour la mollesse de la nature humaine, les étonnait, et les obligeait de reconnaître ici l'œuvre de Dieu qui, quand il lui plait, change un vaisseau de malédiction et de honte en un vaisseau de sainteté et de bénédiction.

Madame de Maillefer se sentait surtout portée à préparer les mourans à la mort, et Dieu la bénissait visiblement dans cette œuvre de charité chrétienne. Les faibles regards des malades s'attachaient, avides de grâces, sur ses lèvres ; ils écoutaient volontiers, ils adoptaient ses paroles à la fois consolantes et graves qui les ranimaient. Ils exhalaient volontiers leur âme dans ses bras, en lui laissant la douce assurance qu'ils étaient morts dans la grâce de Dieu.

Une vie si dure, si mortifiée; si entièrement vouée à la pénitence et au service du prochain, ne pouvait attendre long-temps la couronne du ciel.

Le fléau qui désola la France en 1693 hâta la récompense due à cette grande servante du Seigneur. La fièvre scarlatine exerçait de terribles ravages à Rouen, et emportait chaque jour une grande quantité de ses habitans. Les hôpitaux étaient encombrés de malades. Le vaste hôpital de Sainte-Madeleine ne pouvait plus contenir tous ceux qu'on y portait.

A cette occasion Madame de Maillefer, qui s'était entièrement consacrée à cet hôpital, redoubla de zèle, d'efforts. Elle servait lés malades de cette maison avec un surcroît de dévouement et d'assiduité, sans jamais songer à elle-même, ni prenare la moindre précaution contre

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une maladie si contagieuse. Elle la gagna | d'amour céleste, puis elle s'écria : « Mon enfin: « Dieu, je vais vers vous! » Avec ces mots, elle exhala son âmc.

Son courage fit les plus grands efforts pour n'être pas obligée de s'arrêter, mais enfin la force de la maladie triompha. Lorsqu'elle sentit qu'il n'y avait plus d'espoir pour elle, elle quitta ses malades, comme une mère malade nourrit et couche encore ses enfans avant d'aller se coucher elle-même et mourir sous leurs yeux. Elle les quitta en pleurant amèrement, et en leur demandant pardon des négligences qu'elle pouvait avoir à se reprocher à leur égard. Elle leur dit « Nous prierons les uns pour les autres <<< de nous revoir tous là-haut, Díeu ne << le veut plus ici-bas. »

:

Il était dix heures du soir. Elle ne put regagner qu'avec beaucoup de peine la chambre qu'elle avait louée dans la paroisse de Saint-Nicaise, vis-à-vis les Gravelines. Elle y passa la nuit couchée sur sa paille, et attendant avec des prières continuelles le moment de sa dissolution.

Le curé de Saint-Nicaise, M.le Paon, et la supérieure de l'hôpital de Sainte-Madeleine apprirent bientôt l'état alarmant de cette charitable servante des membres de Jésus-Christ. Ils s'empressèrent de se rendre chez elle avec tous les secours religieux et humains dont elle avait besoin. Ils la trouvèrent sur son misérable lit de paille, à terre, seule, abandonnée, dénuée de tout, déjà près de la mort, avec les bras ouverts et les yeux fixés au ciel. Cet aspect les attendrit tellement qu'ils purent à peine lui parler, et ce fut la mourante consolatrice des affligés qui parla la première et consola, en les remerciant, ceux qui étaient accourus pour la consoler ellemême. La paix de son âme était si remarquable, sa joie intérieure était si vive qu'une espèce de pieux frisson parcourut les membres des assistans; ils éprouvaient une sensation indéfinissable,.comme si Notre-Seigneur eût été lui-même présent pour assister sa servante abandonnée de tous les hommes.

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On eut à peine le temps de lui donner les derniers sacremens, après lesquels elle languissait de toutes ses forces mourantes. Après les avoir reçus, elle eut pendant quelques instans un ravissement

III.

C'est ainsi que mourut, en 1693, cette victime de la charité, après plus de quinze ans consacrés aux exercices les plus héroïques des vertus chrétiennes, c'est ainsi que passa cette âme pardonnée, qui autrefois avait été engagée dans toutes les folies de la vie mondaine la plus condamnable.

Ceux qui assistèrent à ses derniers momens furent pénétrés de ce respect religieux qu'inspire toujours la sainteté. La nouvelle de sa mort se répandit bientôt. Elle attira dans sa maison un grand concours de personnes pieuses. Chacun espérait s'approprier une bagatelle qui eût appartenu à cette sainte, car maintenant on la nommait généralement ainsi. Mais on ne trouva à peu près rien chez cette femme extraordinaire, qui avait renoncé à toute propriété, même à celle de sa vie qu'elle avait aussi donnée. Il n'y avait là ni ustensiles de ménage, ni vêtemens à partager, il n'y avait rien que la paille de son lit de mort et les che veux de sa tête. On garda ces derniers comme des restes sacrés. Qui l'eût jamais cru, que ces boucles, comme la chevelure d'une nouvelle Madeleine, seraient coupées par les mains de pieux chrétiens avides de bénédictions, et conservées dans des médaillons de métal précieux, ces boucles dont le vaniteux arrangement, sans cesse varié, fatiguait jadis chaque jour la patience des plus habiles coiffeurs! C'est ainsi que cette pieuse amie de l'humanité, qui avait tout donné, put encore faire après sa mort, à l'amour chrétien, un don qui servit à l'augmenter; c'est ainsi qu'elle eut encore à quitter une dernière parure, qu↑ autrefois avait tant flatté sa vanité! Elle emporta sous terre une tête dépouillée, mais Dieu lui réservait dans un autre séjour, une parure de couronnes éternelles.

Pour ne pas interrompre l'histoire de la sainte passion de cette femme pour la pénitence, nous n'avons pas encore dit qu'elle fit pendant tout ce temps les plus grands sacrifices pour l'établissement d'écoles gratuites, destinées aux enfans des pauvres. Elle aida beaucoup les éf

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même, et cette science ou conscience, n'est que l'idée sous un autre nom (1). Il n'y a de réel que l'idée. Or l'idée et l'intelligible sont synonymes; donc ce qui est intelligible est réel, et ce qui est réel est intelligible (2). Pensée, esprit, conscience de soi-même sont des déterminations de l'idée se prenant pour ob

forts du vénérable père Barré qui vers ce temps institua l'ordre des maîtresses d'école gratuites, nommées de l'Enfant Jésus ; elle fonda, comme nous l'avons dit plus haut, l'école des pauvres à Darnetal; et après la mort de son mari qui suivit de près cette fondation, elle voulut aussi accorder à sa ville natale de Reims le bienfait d'une école gratuite de gar-jet, et en tant que l'existence, c'est-àçons. Ayant trouvé dans M. Adrien Niel de Laon, un maître d'école très actif, et aussi un très habile négociateur dans ces sortes d'affaires, elle l'envoya à Reims avec des lettres pour son parent M. de la Salle, qui le protégea dans son entreprise; et, la Providence secondant les pieux desseins de madame de Maillefer, M. de la Salle devint le fondateur de l'ordre des Frères des écoles chrétiennes.

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C'est ainsi que la compassion d'un cocher envers un mendiant mourant occasiona la conversion de la plus vaine des femmes, et par elle la fondation de l'ordre le plus bienfaisant, qui, de nos jours encore en France, conduit à Dieu au moins 64,000 pauvres garçons, et à qui pour cela même, les hommes de la liberté se plaisent à donner dérisoirement le nom d'ignorantins.

dire telle modalité de son être, forme en elle une distinction d'avec elle-même (3). L'idée se comprenant elle-même comme subjectif aussi bien que comme objectif, telle est la notion de la philosophie véritable (4). Renfermant tout ce qui est déterminé et ayant pour essence de revenir à soi, par la détermination d'elle-même, l'idée revêt diverses formes sous lesquelles là philosophie doit la chercher et la reconnaître. La nature et l'esprit sont les modes par lesquels l'idée se manifeste (5). L'idée absolue seule est l'être, la vie impérissable, la vérité se sachant elle-même, TOUTE LA VÉRITÉ. Elle est l'unique objet et le sujet unique de la philosophie (6). Ce qu'il y a de plus profond dans la pensée, l'idée absolue, c'est là Dieu (7). Dieu ne peut être atteint que dans le savoir pur, ÉTANT CE SAVOIR MÈME (8). Le savoir a essentiellement besoin d'un objet, et en sachant, cet objet il se l'assimile. C'est pourquoi l'être éternel s'engendre ou se distingue éternellement. Mais ce qui se distingue de la sorte n'a point la forme d'un autre être; le distinguant et le distingué sont identiques (9). On dit Dieu a créé le Ce qui nous incombe maintenant, c'est monde, et l'on parle de cela comme d'un d'exposer avec toute la lucidité dont fait accompli qui ne se renouvelle plus, nous sommes capable le système de Hecomme d'une détermination qui pouvait gel, ne voulant en bonne justice lui ap-être ou n'être pas. D'après cette mapliquer la condamnation sévère qu'il a, selon nous, méritée, qu'après avoir fait passer les pièces de conviction et les preuves de culpabilité sous les yeux du jury de nos lecteurs. Mais encore une fois que l'on se résigne bien aux ennuis d'une froide et longue audience. Nous commencerons par laisser parler l'accusé lui-même.

PANTHEISME ALLEMAND (1).

Suite.

«La forme de l'esprit, c'est-à-dire l'idée, est tout son être et sa substance. L'idée se sait comme consciênce d'elle

(1) Voir la livraison de février.

nière de le concevoir, Dieu aurait pu se

(1) Phænomenologie des Geistes (Examen des phénomènes de l'esprit, p. 712.)

(2) Grundlinien der Rechts philosophie (Esquisso de la philosophie du droit, p. xx).

(5) Logique, deuxième vol., p. 299.
(4) Ibidem, p. 374.
(3) Ibidem, p. 371.
(6) Ibidem, p. 372.

(7) Vorlesungen uber die philosophie der Religion (Leçons sur la philosophie de la religion, p. 342.)

(8) Examen des phénomènes de l'esprit, p. 712. (9) Philosophie de la Religion, tom. 11, p. 185.

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