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REVUE.

VISITE AUX CATACOMBES,

Parmi tout ce qu'on a écrit sur les catacombes de Rome, nous ne connaissons rien de plus pieux que les pages suivantes, de plus beau de cette beauté qui seule plaît aux âmes chrétiennes. Nous devons taire le nom de la personne qui avait confié à ces pages le secret de ses émotions: nous les publions même à son insu, grâce à l'autorisation de ses amis. Mais

nos lecteurs nous sauront gré de leur avoir communiqué ces feuilles inconnues, où les sentimens que doit inspirer au cœur d'un chrétien la visite des catacombes, ont trouvé une expression si vive et si pure.

J'ai vu les catacombes, et l'impression que j'y ai reçue et que j'en conserve est, grâce au ciel, plus vive et plus profonde qu'aucune de celles que m'ont laissées les monumens et les ruines que j'ai contemplés à Rome avec le plus d'admiration. Je sens maintenant avec reconnaissance que mes émotions les plus fortes sont causées par ce qu'il y a de meilleur en moi, et je remercie Dieu d'avoir créé mon cœur capable de sentir ce que jamais mon imagination ne m'a fait éprouver. Je n'avais qu'une idée vague de l'effet que ce lieu produirait sur moi. Je n'y avais pas beaucoup pensé d'avance, et j'y suis arrivée sans avoir prévu de quelle nature seraient les sensations qui de vaient y remplir mon âme. Peut-être cette circonstance les a-t-elle rendues plus vives. Je puis croire du moins qu'aucune préparation n'aurait pu les augmenter, comme nulle expression ne peut les rendre. En entrant dans cette sombre ca

verne, je me suis d'abord sentie saisie d'un respect et d'un recueillement si profond, que je n'aurais pu proférer une parole, même pour prier, et cependant je ne sentais pas bien distinctement encore quels souvenirs ce lieu réveillait en moi. J'étais touchée avant de me rappeler pourquoi, et ce n'est que lorsque mon

cœur était déjà attendri et bien disposé à la recevoir, que la pensée des chrétiens, des martyrs, est venue le remplir d'une émotion si violente, que je ne me rappelle pas d'avoir rien éprouvé de semblable dans toute ma vie. J'étais près de l'autel où la messe s'était célébrée pendant le temps des persécutions. regardais cette pierre sur laquelle s'étaient attachés les yeux de ceux qui, à cette même place où j'étais, ont articulé ces prières sublimes et touchantes plus qu'aucune de celles qui ont jamais été adressées à Dieu. J'aurais bien voulu me

mer.

- Je

mettre à genoux et prier aussi; aucun lieu de ce monde n'en peut inspirer un plus juste désir. Mais je n'ai pas osé, car je n'étais pas seule, et j'ai suivi ceux qui marchaient devant moi, sans rien dire, essayant de ne pas me laisser distraire des sentimens que je ne pouvais expri· En avançant cependant dans ces étroits détours, une émotion plus forte encore s'est emparée de moi. -Devant l'autel, je ne pensais qu'à leurs prières et j'oubliais leurs souffrances; mais ces tombeaux, entre lesquels il reste à peine pour les morts, plus grande que celle assez d'espace pour marcher, cette place qui restait aux vivans, m'ont rappelé ce qui avait été souffert par ceux qui, debout sur cette terre où j'avais mes pieds, attendaient l'instant où ils seraient aussi couchés à côté de leurs frères. Pendant un instant, je me figurais la douleur, les angoisses de ceux qui attendaient longchrétiens! j'oubliais qu'une espérance temps la mort, j'oubliais qu'ils étaient plus forte que toutes les douleurs en avait banni la plainte et l'horreur, et qu'au milieu de cette affreuse caverne on n'avait entendu retentir que des chants d'espoir et d'allégresse; j'oubliais que le seul sentiment qui ait jamais fait battre de regret leurs cœurs héroïques était ce

lui de n'avoir pas encore versé leur sang | rentrer dans l'église. En y revenant,

comme ceux qui, plus heureux, les avaient devancés dans le ciel, et leur seule crainte, celle de mourir sans avoir confessé leur foi. Tous ces souvenirs me sont revenus, et j'ai eu honte d'avoir éprouvé autre chose que de l'envie pour ceux qui ont habité ce sombre séjour. J'ai pensé alors à moi-même avec confusion; j'ai rougi en songeant que j'étais chrétienne, comme celles qui, jeunes et faibles comme moi, oubliant qu'il y avait du bonheur sur la terre, n'ont dans ce lieu demandé à Dieu que la gloire d'y mourir pour lui. J'ai comparé mes prières avec les leurs, et je les ai trouvées bien indignes. Dans ce moment j'ai désiré partager leur sort, j'ai dit du moins sincèrement dans mon cœur que j'achèterais volontiers une partie de leurs vertus au prix de tout mon bonheur dans ce monde, et j'ai demandé à Dieu que cette prière ne fût point l'effet d'un enthousiasme passager, mais qu'il la rendît sincère et durable. Nous sommes sortis des

cœur.

catacombes par l'escalier qui y conduisait les chrétiens, et c'est en y arrivant que j'ai senti à la fois dans mon âme toutes les impressions différentes que je venais d'éprouver successivement. — Les marches sont les mêmes que leurs pas ont touchées en allant au supplice. J'aurais voulu me prosterner et en baiser l'empreinte ! J'aurais voulu ne pas quitter cette place et y pleurer sans contrainte; je sens que là j'aurais pu exprimer les sentimens qui remplissaient mon Je pensais alors que les jeunes filles qui ont monté ces degrés en allant mourir héroïquement, me voyaient du haut du ciel et priaient pour moi, qui leur ressemble si peu. J'aimais à songer qu'elles voyaient dans mon cœur ce que je ne pouvais articuler, et qu'elles protégeaient ma prière. Je me sentais indigne de mettre mes pieds où s'étaient posés les leurs, et cependant c'est avec un sentiment d'une douceur inexprimable que j'ai monté ces marches qu'elles ont gravies avec autant de calme et plus de bonheur que moi, quand la mort les attendait en haut !

Trop de pensées inondaient mon âme. Je n'ai pu résister au besoin d'embrasser avec ardeur cette pierre sacrée avant de

je me suis mise à genoux ; j'aurais voulu y rester bien long-temps. Je venais de ressentir des transports qu'aucun moment de ma vie ne m'avait fait comprendre. Je les devais à la religion dans laquelle j'ai eu le bonheur de naître, et j'avais besoin d'en remercier Dieu et de lui demander que toute ma vie fût l'expression de ma reconnaissance et de mon amour pour lui!

LES DERNIERS BRETONS; PAR ÉMILE SOUVESTRE (1).

Poésies de la Bretagne, deuxième et dernier article (2).

Nous avons analysé déjà dans un article la première partie de ce livre, la seconde est consacrée aux poésies de la Bretagne. M. Souvestre voudrait les faire apprécier à ses lecteurs, mais il craint de ne pouvoir en donner une juste idée. « Ces poésies nationales, dit-il, toutes << d'attitude et de mouvement, supportent << mal une sèche analyse. Nous aurions en<< core préféré les faire connaître par notre << traduction, quelque défectueuse qu'elle << soit; c'eût été, au moins, un portrait

peint d'après l'original, et non un << signalement de passeport; mais l'es<< pace nous manque pour suivre une << pareille marche. La reproduction des << principaux chants populaires de la << Bretagne remplirait un volume, et << nous pouvons à peine disposer de quel<< ques pages..... Ces chants que je donne << ici, tout pâles du voyage qu'ils ont << fait pour passer de leur langue dans << la nôtre, sont comme ces oranges que << les marins nous apportent des pays << lointains, demi-flétries et ayant à peine <<< conservé un reflet de leur couleur do« rée, une trace de leur parfum déli<< cieux. Ces mots nous dispensent de

(1) 4 volumes in-8°, chez Charpentier, rue de Seine, no 31.

(2) Voir la 8 livraison, août 1836, de l'Université Catholique.

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de ne travailler qu'aux églises, quelques uns, adonnés à la sculpture du Kersanton, s'imposaient comme une obligation religieuse la confection par jour d'un certain nombre de feuilles de chêne, de trèfle ou d'arabesques : ils appelaient cette pratique le chapelet du piccoteur (1). La poésie ne put rester étrangère à cet élan; mise à la porte des châteaux comme une vieille connaissance dont on rougissait, elle alla frapper aux chaumières et y fut reçue avec joie. Alors parurent ces poèmes, ces guerz, ces drames, ces sones ces cantiques, dont tant d'admirables débris sont arrivés jusqu'à nous : ce sont ces chants élégiaques que nous allons faire connaître à nos lecteurs. Ces poésies populaires peuvent se diviser en trois grandes classes, 1° les poésies chantées, les poèmes, les drames; on y retrouve quelques traces des vieux lais, réminiscences incomplètes fournies par les traditions orales; le nombre de ces poèmes s'élève à plus de dix mille, ils sont écrits en strophes, la rime et la mesure n'y sont pas toujours rigoureusement observées. On ne saurait dire quelle enivrante sensation éprouve celui qui comprend ce vieux langage, lorsque, par un beau soir d'été, il traverse les montagnes de la Cornouaille en prêtant l'oreille aux chants des pasteurs. L'Italien, plus habile, plus délicat dans ses créations que l'Armoricain, n'a pas une oreille plus juste, un sentiment musical plus passionné; aussi la chanson s'adapte-t-elle à toute la littérature bretonne, ode, roman, élégie, satire, morale, enseignement scientifique, il n'est rien qu'elle ne renferme; les pâtres se la transmettent de rocher en rocher, de colline en colline; elle est semblable à ces feux que les clans écossais allumaient sur leurs montagnes, et qui allaient porter à vingt lieues l'appel de la révolte. Aussi, lorsque le choléra ravagea la Bretagne, pour répandre parmi le peuple la connaissance des précautions à prendre contre ce fléau, quelqu'un eut l'idée de les mettre en vers, et une semaine après on les chantait dans les fermes et les bourgs les plus reculés. La

quelques critiques que nous eussions pu | les ouvriers les plus habiles faisaient vou adresser à l'auteur; nous n'avons plus qu'à le remercier d'avoir mis au jour des trésors ensevelis depuis long-temps dans le linceul du langage armoricain, au milieu des landes solitaires de cette terre antique. Avant d'entrer dans l'examen des poésies populaires de la Bretagne, M. Souvestre établit que le basbreton est la langue celtique; il appuie cette opinion sur des faits historiques qui nous semblent la rendre probable. Après la conquête des Romains, la poésie nationale des Gaules ne continua à fleurir que dans l'Armorique. Les trouvères armoricains succédèrent aux bardes gaulois, dont les chants n'étaient point écrits; leurs lais, nous dit Marie de France, qui en traduisit un grand nombre, étaient chantés sur la harpe et sur la rote. La littérature bretonne fut connue des troubadours, ils n'en furent que les imitateurs ou les traducteurs et lui empruntèrent la féerie et le fond des premiers romans chevaleresques. Vers le neuvième siècle, la langue de l'Armorique tomba, en France, dans une sorte de mépris; l'Angleterre eut pour elle les mêmes dédains dans le douzième, et en 1400, le vif éclat qu'avait jeté sa littérature était effacé. Dès avant 1600, la vieille Bretagne s'était francisée, et sa nationalité était morte depuis long-temps, lorsque Charles VIII écrivit son épitaphe; mais tandis que son individualité politique et guerrière se perdait, un immense mouvement s'effectuant dans les masses lui en redonnait une artistique et littéraire ; la foi religieuse domina surtout cette fermentation de la pensée qui travaillait l'Armorique comme un volcan ; la lave qui s'en échappa parut toute empreinte de ses brûlantes croyances, il sembla un instant que le peuple breton tout entier se fût mis à genoux, et que ses actions se fussent transformées en prières: on vit s'élever alors ce nombre infini de calvaires, de chapelles, d'églises, d'oratoires qui hérissent encore cette province. Tout ce que l'intelligence humaine put inventer de ressources, tout ce que l'adresse manuelle put fournir de secours, fut tour à tour mis en œuvre pour ces merveilleuses constructions;

(1) Tailleur de pierre.

-

chanson, par l'influence qu'elle exerce, est en Bretagne un couteau à deux lames souvent on ne pourrait dire qui l'a com posée, la clameur publique a été son poète, et, dans ce dernier cas, elle est presque toujours d'une rigoureuse équité; ce caractère lui a donné une véritable magistrature populaire ; quand elle exprime l'opinion ses arrêts sont irrévocables, chacun se fait bourreau pour les exécuter. «< Lorsqu'une partie du Morbihan se souleva, pendant les Cent jours, un combat s'engagea, près d'Auray, « entre les insurgés et les bleus; l'affaire «fut meurtrière. Le lendemain, une femme sortit dans les champs avec sa << faucille sous le bras; arrivée près d'un marécage touffu, elle aperçut une << figure sanglante qui, se soulevant avec effort, l'engagea à s'approcher....... << Que voulez-vous, demanda-t-elle briè«vement? Y a-t-il des bleus ici près? Les bleus sont partis. Elle mentait << pourtant, car ils étaient à Auray....... Ses réponses persuadèrent au blessé «<< qu'il était sans espoir de secours : «c'était un jeune marin du pays, son << père et ses frères, pêcheurs à Locma«riaquer, pouvaient le sauver; il le dit « à la jeune fille. Si tu veux que j'aille « à Locmariaquer, lui répondit-elle, « donne-moi ta montre. Après, dit-il, « quand tu reviendras, je te donnerai <«<ma montre et de l'argent avec. En << as-tu seulement? demanda la paysanne; montre-le-moi. Promets-tu de me «sauver ensuite? Oui. Eh bien, tiens, regarde! Le confiant marin se << pencha sur son havresac qu'il avait << détaché, ses deux mains commence<<< rent à en déboucler avec peine les <<<courroies. Tiens, bleu, cria la Bre<< tonne, et elle lui déchargea sur la tête << un coup de faucille qui lui ouvrit le « crâne....... Elle prit sa montre, son «<argent, ses vêtemens, lava tranquille<<ment dans la mare ses pieds qui étaient << pleins de sang, coupa un faix d'herbe,

et, de retour chez elle, jeta sur son coffre ce qu'elle avait pris au marin, «<en disant : J'ai trouvé le corps d'un << bleu, voilà ce qu'il avait. Chacun s'ex<<< tasia sur son bonheur; mais bientôt << plusieurs circonstances la trahirent, << et son meurtre fut découvert, Le marin

« tué était un de ces jeunes gens que le << recrutement habille d'une opinion en << même temps que d'un uniforme; en<< rôlé forcément à Brest, il avait com<< battu à Auray parce qu'il n'avait pu << faire autrement. Sa position, comprise << par les paysans, parce que c'était celle << de plusieurs de leurs enfans, fit plaindre « sa mort; l'indignation contre celle qui « l'avait assassiné pour le voler fut ex«cessive et sans frein. Chassée de par<< tout, elle n'eut bientôt d'autre abri « que le porche de l'église; chacun s'é«< cartait d'elle en disant : Place à la << tueuse. Une chanson, dans laquelle la << mort du jeune marin était racontée << avec tous ses affreux détails, mit le << sceau à la réprobation publique; par« tout où la jeune fille parut, elle entendit « répéter le chant vengeur...................... Son sup« plice ne fut plus un supplice ordinaire << ayant son terme et son lieu, il passa << dans le domaine public, il entra dans << les mœurs; elle marcha, semblable à << Caïn, avec la marque fatale au front, << au milieu d'hommes qui, comme au<< tant de piloris vivans, lui chantaient << son crime et la maudissaient. En vain << voulut-elle fuir sa paroisse-partout où << pouvait arriver une brise, partout où « pouvait retentir la voix du pâtre, le << refrain terrible retentissait....... Ce fut << trop de honte et de douleur pour elle, « la tueuse y succomba et perdit la rai<< son! Quand je la vis, il y avait déjà plusieurs années qu'elle était folle..... « Elle répondait rarement aux questions << qu'on lui adressait; mais qu'un seul << mot de la chanson terrible arrivât à << son oreille, et, comme frappée d'une «< commotion galvanique, ce corps de << pierre se levait, cette grossière sta<< tue devenait chair et souffrance << elle jetait des cris, se tordait les bras <<< tournait sur elle-même, puis tout-à« coup, comme prise d'un vertige, elle « courait, se maudissait, appelant les << enfans, fuyant pour être poursuivie, « répétant les couplets accusateurs, et « à mesure que sa voix s'élevait, la chan. << son semblait la prendre plus forte<< ment en sa possession; on eût dit que «<le remords s'incarnait en elle, qu'il << se formait dans son être deux êtres « dont l'un avait mission de torturer

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<< pays, oh! je voudrais m'envoler com<< me une tourterelle blanche ! - Mais << hélas ! je resterai encore ici jusqu'à << l'heure de la mort, prisonnier sous une «< chair bien lourde à mon âme !-Quand << viendra l'heure de la mort, oh ! quelle << joie ! Je verrai alors Jésus, mon véri<< table époux ; je reverrai la part du ciel Et « qu'il nous a gagnée par sa mort. << aussitôt que mes chaînes seront rom« pues, je m'éleverai dans les airs comme << une hirondelle. Je traverserai l'es<< pace pour aller reposer dans la gloire << du ciel, emporté par le vent et bercé << par les éclairs..... Je serai reçu dans << le palais de la Trinité, au milieu des «< honneurs et des chants délicieux, et « Jésus placera sur ma tête une couronne « de lumière. Pour quelques souffran«ces, pour de courtes iuquiétudes, quel « prix, mon Dieu, je recevrai ! Je verrai << Dieu avec son Fils et l'Esprit saint ; je << verrai la Vierge Marie avec sa couronne << de douze étoiles, et j'entendrai les << anges chanter en chœur leurs sublimes « cantiques, et entourant de leurs mé<< lodies célestes le Père de la vie. -Oh! << que ma part sera belle ! D'avance j'y songe et je l'aime. O mon cœur ! cette << pensée te console dans toutes tes afflic

« l'autre, et que sa conscience furieuse « donnait la chasse à son âme; c'était << un spectacle tel qu'on n'en peut voir << sans fermer les yeux, la lutte du bour<<<reau et du condamné. » Parmi les poésies nationales de la Bretagne, les cantiques tiennent le premier rang, ils sont innombrables; ils revêtent toutes les formes, ce sont tantôt des chants terribles, comme ceux d'Isaïe, tantôt de naïves et douces élégies, comme l'Ecclésiaste, poésies tour à tour gigantesques, sombres, ingénues, riches comme un soleil couchant, ou nues. comme une tombe, plus hautes que le cèdre; plus humbles que l'hysope; en voici quelques exemples: « L'enfer! l'enfer! « l'enfer! savez-vous ce que c'est, pé- cheurs? C'est une fournaise où rugit la flamme, une fournaise près de laquelle le feu d'une forge refermée, le feu qui « a rougi les dalles d'un four, n'est que « fumée! Là, jamais on n'aperçoit de la « lumière! le feu brûle comme la fièvre, sans qu'on le voie! là jamais n'entre' l'espérance; la colère de Dieu a scellé « la porte! Du feu sur vos têtes, du feu « autour de vous! Vous avez faim? mangez du feu! Vous avez soif? buvez à • cette rivière de soufre et de fer fondu! Vous pleurerez pendant l'éternité;«tions.» Quelquefois le cantique breton

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« vos pleurs seront une mer, et cette mer

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revêt une forme moins mystique, et de

« ne sera pas une goutte d'eau pour l'envient une méditation plutôt qu'un chant.

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fer! Vos larmes entretiendront les flammes loin de les éteindre, et vous entendrez la moelle bouillir dans vos * OS........... .... L'éternité! Malheur! Ne jamais cesser de mourir, ne jamais ces<< ser de se noyer dans un océan de souffrances! O jamais! tu es un mot plus grand que la mer! O jamais! tu es plein de cris, de larmes et de rage. Jamais! << oh! tu es rigoureux; oh! tu fais peur! »

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Ne semble-t-il pas qu'il y a dans ces strophes un vague écho de la voix du Dante! - En voici de plus limpides, de plus suaves. <«< Le paradis. Jésus ! << combien sera grand le bonheur du ciel, « lorsque nous serons dans la gloire et << dans l'amour de Dieu! Je trouve le << temps court; je n'ai plus de souffrance « de cœur, en songeant nuit et jour à la "gloire du paradis. Quand je regarde « le ciel et les misères de mon pauvre

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Hommage à Dieu dans la solitude. "O le bel enseignement! ô la belle leçon << que me donne la solitude! De quelle « joie je sens mon âme inondée !—Loin, <«<loin, maîtres savans, loin de moi; tout «< ce que je vois est plus habile que vous << pour m'éclairer et m'instruire. La << terre donne sans interruption ses fruits << chaque année, mais elle ne paie que le << travail; sans le travail, elle est stérile... Les troupeaux suivent avec con<< fiance leurs pasteurs; et nous, suivons << le vrai pasteur, croyons en lui, et ne << nous livrons qu'à lui seul. - J'ai vu ce << chêne élevé brisé par une tempête; << malheur à moi si je suis trop haut dans << la vie, car ma vertu sera brisée ! Le « lierre s'attache aux murs; et moi, je << veux être le lierre de Dieu; moi, je « veux m'attacher à sa grâce, car lui << seul est fort. Quand je crie dans les << bois, l'écho me répond; mais moi,

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