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bolition, et à ceux qui tiennent du moins | 'aux idées d'ordre, qu'elle pousse à une irrémédiable anarchie. Je me sens obligé de jeter ce cri à la vue des maux qu'elle prépare.

Je ne crois pas me tromper sur le genre d'influence qu'elle peut exercer, non plus que sur les limites dans lesquelles cette influence sera circonscrite. Par les divers principes qui entrent dans la composition de cette hérésie, elle est en contact avec tous les élémens les plus actifs de désorganisation qui fermentent dans le sein de la société. Elle flatte, par son aversion pour toute hiérarchie religieuse, l'esprit d'indépendance. Par son indifférence pour les dogmes, elle s'accommode à ce mou scepticisme si commun de nos jours, en même temps que sa partie politique, qui lui donne une redoutable affinité avec les passions populaires, peut remuer, surtout dans les classes inférieures, le plus terrible fanatisme.

Mais ces dangers ont leurs limites. D'abord cette hérésie ne peut produire, ne produira pas, parmi les populations catholiques, des illusions semblables à celles qui entourèrent le protestantisme naissant. Il put éblouir les regards, parce qu'à son origine il était, en grande partie, chrétien; mais un christianisme dépouillé de dogmes, 'est peu séduisant pour les âmes qui veulent vivre de foi. On ne se met pas à embrasser une religion nouvelle, pour croire on ne sait quoi. Par la même raison, cette hérésie ne ralentira pas, du moins d'une manière sensible, le mouvement qui ramène aujourd'hui un si grand nombre de protestans dans le sein de l'Eglise. Ils ne sortent en effet du protestantisme que pour éviter des abîmes d'incroyance qu'ils retrouveraient, dans la nouvelle hérésie, plus larges et plus profonds.

Quant aux hommes sortis du christianisme, elle ne leur dit que ce qu'ils disent déjà. Elle ne leur apprend rien de nouveau par les choses qu'elle nie, non plus que par celles qu'elle affirme, car ce vague sentiment de fraternité chrétienne court. les rues et les journaux. Elle ne pourrait donc devenir, dans leurs rangs, une espèce de puissance, qu'autant qu'elle serait adoptée comme point de

ralliement, comme base d'une association. Dans l'ordre politique, cela est possible. Les doctrines négatives, qui ne sauraient unir réellement les hommes, peuvent néanmoins les rassembler pour un combat, au jour des révolutions. Mais comme principe d'une association religieuse et chrétienne, douée de quelque force, et qui ait quelque droit de se promettre un avenir, la nouvelle hérésie est frappée d'impuissance. L'exclusion de la hiérarchie n'est qu'une négation; l'exclusion des dogmes n'est qu'une négation. Or, en matière de religion, qu'est-ce qu'on peut organiser de durable avec une doctrine qui ne fait que transporter, dans la société spirituelle, les mêmes vices qui rendent le libéralisme si peu apte à organiser la société temporelle ? L'agrégation que M. de Lamennais nous annonce comme devant être le point central d'un nouveau christianisme, n'aura donc dans la réalité, sous une fausse apparence de vie religieuse, d'autre vitalité que celle que la fièvre des passions politiques parviendra à lui communiquer. Cette agrégation pourra être une ligue; elle ne sera jamais une Église.

On voit en quel sens nous avons pu dire que nous avions à signaler une hérésie gigantesque. Elle est la plus grande des négations religieuses qui se soient produites sous un nom chrétien et avec des formes chrétiennes; mais sa taille n'est pas la mesure de la puissance qu'il lui sera donné d'exercer: comme secte chrétienne, elle a tout à la fois la haute stature et l'inanité d'un fantôme.

Nous l'envisagerons, dans cet écrit, sous ses deux faces, l'une théologique, l'autre politique. Sous le premier point de vue, l'essentiel est de montrer à quoi elle aboutit et comment elle y arrive. Une fois que ce dernier terme, qui est le déisme, est bien signalé, la question est finie pour les chrétiens, et elle rentre, pour ceux qui ne le sont pas, dans la question générale de la révélation. Or, la nouvelle hérésie arrive à ce dernier terme par trois erreurs, qui constituent en quelque sorte les phases de son évolution.

Premièrement, on suppose que l'Église, lors même qu'elle serait d'institution divine, n'a, comme la Synagogue, qu'une

durée limitée. Nous verrons que ce pre-, mier pas hors de la croyance catholique, en entraîne forcément un second, et conduit à admettre que l'Église n'est qu'une institution purement humaine. Mais on ne peut s'arrêter là. Nous prouverons que le système d'attaques dirigé contre la hiérarchie ébranle tout symbole de foi chrétienne. De là la nécessité de faire un troisième pas, en cherchant au delà et en dehors des dogmes un christianisme réduit au seul précepte de la charité.

Ce troisième pas étant fait, il est impossible de voir dans le christianisme une religion révélée, il n'est plus qu'un système de philosophie qui a exercé une grande influence sur les destinées de l'humanité. On arrive, en un mot, au déisme, et la nouvelle hérésie perdant tout caractère chrétien, n'apparait plus que comme une continuation de l'Émile de Rousseau.

Nous sentons le besoin de redire que la discussion où nous allons entrer, si pénible pour tout cœur catholique, est particulièrement douloureuse pour le nôtre, où elle va remuer tant de souvenirs brisés et d'espérances éteintes. Nous offrons à la foi un holocauste qu'elle bénira, nous l'espérons, car elle seule pouvait le commander. Daigne celui en qui la force de la vérité est éternellement unie à la douceur de l'amour, nous préserver de toute parole ou faible ou amère, qui rendrait moins pure la flamme du sacrifice!

CHAPITRE III.

Réflexions sur la première erreur suivant laquelle l'Église, quoique d'institution divine, n'aurait, comme la Synagogue, qu'une durée limitée.

Depuis l'établissement du christianisme, les catholiques ont toujours cru, non seulement que l'Église avait été instituée par le Christ, mais encore qu'elle avait été instituée pour subsister immuablement jusqu'à la fin des siècles, et presque toutes les sectes qui ont rompu avec l'Église catholique n'ont perdu la foi à sa perpétuelle durée que parce qu'elles refusaient de croire à son institution divine. Toutefois, l'idée d'une

Église fondée par le Christ, mais pour un temps borné, n'est pas absolument nouvelle. De distance en distance, il s'est rencontré des hommes qui ont attendu ou annoncé un nouvel avénement du Saint-Esprit, qui substituerait à l'Église établie par le Christ une Église nouvelle, comme le Christ avait substitué la sienne à la Synagogue. Cette idée, mise en avant sous diverses formes, par plusieurs hérétiques des premiers siècles, et notamment par quelques gnostiques, fut recueillie par Mahomet. Il se présenta en effet aux chrétiens comme une espèce de Paraclet, qui devait, suivant les prédictions du Christ, consommer l'œuvre divine, en donnant à la religion sa dernière forme. L'établissement d'une nouvelle Église, dépositaire non plus de l'Évangile du temps, mais de l'Evangile éternel, fut aussi prophétisé par quelques illuminés du moyen âge, avantcoureurs de Swedemborg. Tour à tour gnostique, musulmane ou mystique, cette idée a reparu de temps en temps, comme le rêve de ceux qui cherchent encore Dieu après le Christ.

Malgré la singularité de cette opinion, nous ne sommes point étonnés que quelque chose de semblable se soit présenté à l'esprit de M. de Lamennais dès son premier pas hors de l'obéissance catholique. En sortant de l'Église, il devait lui répugner de chercher un asile dans les rangs du protestantisme, pour lequel il témoigne encore, dans son dernier écrit, une forte répugnance. Dans une pareille situation, l'homme s'efforce instinctivement de faire une espèce de compromis entre ses anciennes croyances et ses dispositions nouvelles. L'opinion dont nous venons de parler semble, au premier coup d'œil, offrir ce caractère. D'un côté, elle se distingue du protestantisme en reconnaissant l'institution divine de l'Église catholique. Mais, d'autre part, si cette Église doit mourir, c'est qu'une époque arrivera où elle ne correspondra plus aux desseins de Dieu sur le monde; et si, dans ses jours de décadence, elle veut, comme la Synagogue défaillante, crucifier la vérité, la résistance à ses ordres iniques ne sera-telle pas le premier acte par lequel les enfans de l'avenir devront saluer l'approche

du nouveau règne de Dieu? Séparé, à | promesses, et que l'autre est fille de leur son point de départ, du protestantisme, accomplissement; parce que l'une attencette hérésie se rapproche donc de lui dait un prophète plus grand que Moïse, en avançant, et finit par arriver au même qui était le Désiré des nations, en qui terme, la négation de l'obéissance due à le genre humain avait été béni dès l'oril'autorité de l'Église. gine des temps, et que l'Église n'attend rien après Jésus-Christ jusqu'à la fin des temps; parce que la Synagogue n'enseignait pas expressément, comme l'Église, qu'elle avait reçu tous les siècles pour héritage: de sorte qu'au lieu de conclure de la mort de la Synagogue à la mort de l'Église, il faut conclure tout le contraire, il faut dire que l'Église est indéfectible, précisément pour la même raison qui fait qu'on ne pouvait pas attribuer cette indéfectibilité à la Synagogue, la tradition de l'une étant toute retentissante de promesses d'immortalité qui se taisaient dans la tradition de l'autre, ou plutôt qui y faisaient place à des prophéties de changement et de ruine.

Pour étayer cette comparaison caduque entre la Synagogue et l'Église, irait

Mais, à raison de l'incompatibilité qui existe entre ce qu'elle reconnaît en débutant et ce qu'elle affirme en finissant, elle est marquée d'un sceau si manifeste d'inconséquence et de contradiction, que c'est à elle surtout que l'on peut appliquer cette sentence du Christ: Tout royaume divisé en lui-même sera détruit, et ses maisons seront des ruines tombant les unes sur les autres. Si l'Eglise catholique est d'institution divine, tout ce que sa constante tradition enseigne appartient nécessairement au dépôt de la révélation. L'infaillible autorité de sa tradition, voilà le dogme constitutif de l'Église catholique, voilà son essence, et il serait impossible de la concevoir comme fondée par Dieu même, si ce qui forme son essence ne venait de Dieu. Or, qui ne sait que la croyan-on, en se traînant sur les traces des ance à la perpétuelle durée de son enseignement fait partie intégrante de son enseignement même. Qui ne sait que ces paroles : « Enseignez toutes les « nations; voilà que je suis avec vous « jusqu'à la consommation des siècles, » et ces autres : « Les portes de l'enfer ne prévaudront point contre l'Eglise, » et ces autres encore : « l'Eglise est la co« lonne et le solide fondement de la « vérité,» ont toujours été entendues dans tous les temps comme renfermant des promesses d'immortalité, faites à l'Église par celui dont les paroles ne passeront point. Rêver la mort de l'Église tout en reconnaissant sa divine institution, c'est donc déclarer que son enseignement est à la fois vrai et faux: vrai, puisque son infaillibilité est une suite nécessaire de l'institution divine; faux, puisque l'immortalité que l'Église s'attribue ne serait qu'un magnifique mensonge.

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On dit : Si la Synagogue, quoique d'institution divine, a passé, pourquoi l'Eglise ne passerait-elle pas comme elle? Pourquoi? parce que la Synagogue était la pierre d'attente, et que l'Église est l'édifice; parce que l'une était fille des

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ciens protestans, chercher dans les abîmes de l'Apocalypse je ne sais quels textes qu'on présenterait comme des prophéties de la ruine de l'Église catholique et d'un nouveau règne de Dieu sur la terre? Cette manie a été fatale même à Newton. Mais du moins les protestáns ne faisaient pas dépendre la question de l'Église de considérations de ce genre, qu'ils ne regardaient que comme des argumens accessoires. Ils ne prenaient leurs ébats dans l'Apocalypse qu'après avoir nié, sur un autre fondement, l'institution divine de l'Église catholique,tandis que l'étrange système qui nous occupe en ce moment est forcé de placer son point d'appui dans cette argumentation apocalyptique. Car pour pouvoir conclure théologiquement de l'abolition de la Synagogue à la destruction de l'Église, il faut nécessairement trouver dans les prophéties qui concernent les destinées de l'institution du Christ quelque chose d'analogue aux prédictions qui annonçaient la ruine de l'institution de Moïse. Nous voilà donc lancés dans les commentaires sur l'Apocalypse: nous dirons apparemment que le chapitre de saint Jean sur la chute de la Babylone symbolique

lors avec la croyance constante de l'Église, et, par une inconséquence déplorable, foulerait aux pieds l'autorité même dont il reconnaît la céleste origine.

Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps sur cette hypothèse insoutenable, premier refuge de la désobéissance à

marque la fin de l'Église romaine aussi clairement que la destruction du temple et la dispersion du peuple juif étaient signalées par la célèbre prophétie de Daniel. Une fois en si beau chemin, je ne vois pas pourquoi nous ne ferions pas figurer aussi, dans nos argumens, l'ingénieuse comparaison des vêtemens écarlates de la grande prostituée avec la pour-l'Église. Une semblable erreur n'exige pre des cardinaux, et cent autres choses de cette force, qui n'en ont pas moins été mises au rebut par la plupart des protestans. Nous avions dit nous-mêmes cent fois qu'on trouve tout ce qu'on veut dans l'Apocalypse, que les pages de ce livre mystérieux changent en quelque sorte de formes et de couleurs selon le point de vue où l'on se place pour les lire; que Dieu aurait bien mal pourvu aux besoins des consciences chrétiennes, si le chrétien devait déterminer ses devoirs envers l'Église d'après le sens qu'il attribuerait à ces vénérables énigmes. N'importe: depuis les Encycliques, les sceaux ont été brisés; il est devenu manifeste que les commentateurs protestans de l'Apocalypse n'étaient que les précurseurs des évangélistes du dix-neuvième siècle, et quelques lambeaux usés de friperies calvinistes et anglicanes seront cousus à l'étendard du nouveau christianisme. Je ne dis point que M. de Lamennais dise cela, mais je dis qu'on est condamné à ces rêveries, si l'on veut soutenir que l'Église est caduque comme la Synagogue; je dis que ce système est cloué à ces extravagances.

Si quelques personnes d'une imagination mal réglée, mais d'ailleurs pleines de foi à l'institution divine de l'Église, pouvaient être troublées par ces chimères, nous leur dirons qu'un point décisif ruine par sa base cette malheureuse comparaison entre les prophéties de l'Ancien Testament et celles du Nouveau. C'est qu'un ancien juif qui aurait annoncé d'après Isaïe et Daniel que le Christ établirait une Église nouvelle, n'aurait rien avancé qui fût contraire à la croyance professée par la Synago. gue, et serait resté israélite fidèle, tandis que le catholique qui viendrait | affirmer, l'Apocalypse de saint Jean à la main, qu'une Église nouvelle sera établie par le Saint-Esprit, romprait dès

que quelques mots de réfutation, car il y a une contradiction trop palpable à reconnaître pour une œuvre divine, pour une institution surnaturelle une église idiote ou menteuse, qui aurait passé son temps à se tromper et à tromper le monde, au nom de Dieu, sur ses droits à l'obéissance du genre humain. Singu→ lière œuvre de l'Esprit de vérité! Le père du mensonge, je crois, aurait aussi bien fait! Le protestantisme est un chef-d'œuvre de raison près d'une pareille théologie. Évidemment cette opinion n'est pas un poste tenable: il faut de toute nécessité, ou croire avec l'Église à sa perpétuelle durée, ou faire un nouveau pas dans la route de l'erreur, en proclamant que cette église trompeuse n'est au fond, comme toute autre église, qu'une institution purement humaine. Ici l'erreur prend un autre caractère; il ne s'agit plus de commentaires sur l'Apocalypse; on ne sort plus de l'Église par la porte des songes, mais par une porte encore plus fatale, sur laquelle on pourrait placer cette inscription: laissez la foi, vous tous qui passez ici!

CHAPITRE IV.

Réflexions sur la seconde erreur qui attribue à l'Église une origine humaine.

Remarques préliminaires.

Le caractère de la nouvelle hérésie, son caractère constant, sous les diverses formes qu'elle peut revêtir, c'est qu'elle cherche un milieu imaginaire entre la foi catholique et les erreurs qui se sont élevées contre elle précédemment. Nous avons déjà remarqué que l'hypothèse d'une Église catholique fondée par le Christ et néanmoins périssable, se sépare de l'ancien protestantisme qui n'admettait pas cette institution divine, Nous allons voir maintenant que tout en soutenant

que l'Église n'est qu'une institution humaine, cette hérésie s'efforce également de se distinguer du protestantisme rationaliste de nos jours, qui professe d'ailleurs les mêmes opinions; et, plus tard, lorsque nous serons arrivés au dernier terme du nouveau système d'hétérodoxie, nous y rencontrerons le déisme sous un nom chrétien.

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le pouvoir spirituel tout autrement qu'il ne l'avait conçu jusqu'alors. Mais il n'en est point ainsi : c'est persister dans une étrange illusion que de se persuader encore qu'il y ait eu dans les jugemens et la conduite du Pape quelque chose de nouveau, quelque chose de contraire à la notion commune du catholicisme, et particulièrement à la notion qu'il s'en était faite lui-même.

Nous rappellerons d'abord que, dans plusieurs de ses précédens écrits, M. de Lamennais, tout en reconnaissant la distinction du spirituel et du temporel, avait constamment soutenu que le pouvoir spirituel devait intervenir dans les choses de l'autre ordre, lorsqu'elles se liaient à des questions de conscience, et que cet exercice du pouvoir spirituel remontait du simple curé qui décide que l'engagement contracté par un domestique envers son maître a cessé d'être obligatoire, jusqu'au pape prononçant la déposition d'un roi. Or je ne conçois pas comment, et partant d'une semblable notion, il a pu supposer que Rome avait déployé contre lui un pouvoir qui jusque là ne lui avait jamais paru renfermé dans la notion qu'il s'était faite de l'autorité spirituelle. Je mets à part, pour le mo

Pour bien comprendre la force qui pousse la nouvelle hérésie hors du christianisme, il faut d'abord apprécier l'étendue et la portée des motifs qui ont déterminé sa résistance à l'autorité de l'Église. Nous lisons dans le dernier écrit de M. de Lamennais : « Je croyais, je l'avoue, ma déclaration tellement con• forme aux maximes catholiques universellement reçues, qu'il me semblait << presque impossible qu'on refusât de ⚫ s'en contenter. La dernière clause seule (cellepar laquelle il se déclarait entière« ment libre de ses opinions, de ses paro« les et de ses actes dans l'ordre purement temporel) pouvait déplaire, mais la re« pousser, c'eût été clairement poser le principe de l'union des deux puissan« ces dans la personne du souverain pontife, en vertu de l'institution de JésusChrist, et, par une conséquence nécessaire, ramener la vie politique et civilement, le jugement prononcé par le Sainttout entière sous la juridiction extérieure de l'Église, investie, dans l'ordre temporel comme dans l'ordre spirituel,

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Siége sur ses opinions: je suppose que sans même décider à fond les questions doctrinales, Rome lui eût dit seulement:

<< de l'autorité première et suprême. Or,« je m'oppose à ce que vous continuiez

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Si l'on s'en tenait à ces paroles, on pourrait croire que M. de Lamennais n'a résisté au Saint-Siége, que parce que les actes émanés de Rome lui présentaient

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d'écrire sur ce que vous appelez l'ordre temporel, parce que je sais que l'action que vous cherchez à exercer peut avoir des résultats dangereux pour l'Église : >> eh bien! je dis que dans ce cas là même M. de Lamennais, moins que personne, ne pouvait décliner une pareille juridiction comme impliquant des principes nouveaux pour lui. Il serait en effet trop étrange qu'un pouvoir à qui on reconnaîtrait le droit de déposer les rois, n'eût pas celui d'interdire des discussions politiques à un prêtre, à un simple membre de la hiérarchie qui, comme tel, est nécessairement soumis à une discipline spéciale? Quoi! Grégoire VII aurait pu légitimement briser, dans la main de l'empereur, le sceptre de Charlemagne, et Grégoire XVI ne pourrait régler la plume d'un lévite!

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