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D'ailleurs, une force formée par recrutement volontaire serait évidemment insuffisante pour défendre l'état, dans un temps où toutes les puissances de l'Europe ont sur pied des armées nationales basées sur un mode de recrutement inépuisable. Pour être en mesure de leur résister, il faut organiser une force nationale, basée sur un mode de recrutement qui soit inépuisable comme le leur.

Nous ne parlerons point des moyens immoraux dont il faut faire usage pour former une armée par le mode de l'enrôlement volontaire. Nous ne peindrons pas les recruteurs ralliant les mauvais sujets épars dans les grandes villes, en

battirent pas pour l'état, elles combattirent pour Marius, pour César, et la liberté expira sous leurs coups.

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Après la bataille de Salamine, Athènes proposa aux peuples ligués de la Grèce de lui céder leurs galères et leurs arsenaux ; et elle se chargea de les défendre contre les Perses. Qu'arriva-t-il? bientôt plusieurs villes grecques perdirent leur liberté, et les autres républiques se trouvèrent sous l'influence de celle d'Athènes. Pisistrate, qui avait su gagner la faveur populaire, feint de craindre pour sa sûreté; il demande une garde; on la lui accorde : il s'empare de la citadelle, et établit sa tyrannie sur les ruines de la liberté publique.

Cens. Europ. TOM. VI.

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traînant les jeunes gens dans les lieux de débauche, et leur faisant signer, dans l'ivresse, avant l'âge de majorité, des engagemens que toute bonne législation devrait réprouver. Si, avant l'âge de vingt-un ans, personne ne peut contracter aucune obligation relativement à ses biens sans le consentement de ses parens ou tuteurs, peut-il être permis à des enfans de faire taire l'autorité de leurs parens, en une chose aussi importante, et d'aliéner, sans leur aveu, les huit plus belles années de leur vie, celles qui décident du sort de l'homme ?

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Enfin, l'état ne peut pas confier le soin de sa défense à une armée qui ne tiendrait à la papar aucun lien, qui ne servirait que par contrainte, et ne rendrait pas même en services l'équivalent du modique salaire qu'on lui paierait. En temps de guerre, beaucoup de soldats déserteraient à l'ennemi, et les défaites ou les succès seraient indifférens, même aux plus fidèles. Si on était obligé de faire plusieurs campagnes, le recrutement de l'armée deviendrait impossible; alors, on serait obligé de recourir à un autre moyen. Et quel serait-il? la milice? Mais si elle porte indistinctement sur toutes les classes de la nation, d'un âge déterminé, ce ne serait autre chose que la conscription, contre laquelle

on s'est élevé si fortement; et nous verrions nos enfans obligés de s'incorporer dans les rangs d'une armée sans morale, formée de la lie de la population, et soumise à une discipline flétrissante. Si elle ne portait que sur les gens de travail, sur les artisans grossiers et sur les prolétaires, elle serait injuste ; car ce n'est pas à ceux qui ne possèdent rien à défendre les propriétés des riches.

La force nationale mobile nous paraît devoir être composée de tous les fils des citoyens, d'un âge déterminé, qui seraient obligés de servir pendant un certain temps. On doit tirer de cette force, soit la voie du sort, par soit par arrangement volontaire, une armée d'observation des frontières, du nombre strictement nécessaire, selon les circonstances. On doit avoir soin de tenir sur pied des troupes de cavalerie, d'artillerie et des officiers du génie, dans une proportion plus forte que celle de l'infanterie, à cause de la difficulté de l'instruction dans ces trois armes. Nul ne serait admis à servir plus long-temps que ne prescrit la loi (1). La durée du service

(1) Défendre l'état doit être le devoir de tous les intéressés, et non le métier de quelques hommes exclusivement. Ceux qui se dévouent à cet état finissent ordinai

serait au plus de cinq ans, pour l'infanterie.

On pourrait se faire remplacer dans l'armée d'observation des frontières, par le fils d'un citoyen de la même série, et même par le fils d'un prolétaire connu par sa bonne conduite, en lui assurant une propriété inaliénable pendant sa vie, qui le constituât citoyen, et qui l'attachât à la patrie et à son devoir (1).

Celui qui aurait été remplacé de cette manière ne pourrait plus être appelé à servir dans l'armée d'observation, il ferait partie de la garde nationale, quand il aurait atteint sa majorité.

La force mobile serait organisée en régimens dans chaque département; elle serait armée et équipée, et commandée par des officiers et sousofficiers surnuméraires de l'armée. Elle serait campée et exercée pendant un certain temps de l'année, et recevrait, pendant ce temps, la solde

rement par n'être plus citoyens : ils appartiennent à celui qui les paie, soit en argent, soit en rubans ou en dignités.

(1) Celui qui défend l'état doit en faire partie, il doit être intéressé à sa prospérité et à son bonheur. Cette mesure contribue encore à augmenter le nombre des citoyens, qui seuls font la force et la sûreté de l'état.

et le traitement accordés à l'armée d'observation des frontières.

La force mobile ne pourrait pas être employée dans l'intérieur (1); elle serait destinée à agir seulement contre les ennemis étrangers qui y auraient pénétré. Elle ne pourrait, sous aucun prétexte, dépasser les frontières, sans y être autorisée par une loi (2).

Le mode d'avancement serait fixé par la loi : en temps de guerre, il serait à l'entière disposition du Roi. Les récompenses seraient décernées par une loi, et remises, au nom du Roi (3).

(1) L'armée mobile doit avoir une obéissance passive et une discipline sévère; c'est pourquoi il ne faut, dans aucun cas, la mettre dans la situation d'avoir à délibérer, et à refuser ce qui lui paraîtrait contraire aux lois. Dailleurs, n'ayant pas contribué à faire la loi, elle ne doit être employée dans l'intérieur contre les citoyens.

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(2) L'expérience nous a prouvé combien il est nécessaire de mettre un frein à l'ambition du chef de l'état, et de l'empêcher d'étendre indéfiniment les conquêtes au-delà des limites naturelles; ce qui, bien loin d'augmenter la force d'une nation, la précipite au contraire vers sa ruine.

(3) Si le chef de l'état peut indéfiniment distribuer l'avancement, donner les récompenses, décerner les ·

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