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mie ne serait pas arrêtée par notre ligne de défense; elle passerait entre les places, et, sans doute elle marcherait droit sur Paris, persuadée qu'elle trouverait dans cette capitale les destinées de tout le royaume.

Mais, à la première nouvelle de sa marche les garnisons des places fortes se renforceraient par les régimens de force mobile qu'on y jugerait nécessaires, ou par une partie de garde nationale mobilisée, et la force mobile rassemblée, s'acheminerait vers l'intérieur, en suivant la direction qui lui aurait été donnée. Il y aurait une petite armée dans chaque place forte. L'ennemi craignant pour ses communications, serait obligé de les faire observer toutes par une force presque égale à leur garnison. Ainsi, une armée ennemie de 500 mille hommes, après s'être avancée de cinquante lieues sur le territoire français n'aurait plus que 300 mille hommes pour agir ultérieurement et se porter sur la capitale. Mais Paris serait, fortifié, on y aurait travaillé au premier danger; il est susceptible de l'être, on peut s'en rapporter aux officiers du génie les plus expérimentés. Pendant que l'ennemi aurait marché sur la capitale, on aurait réuni les forces du territoire envahi, on aurait pu appeler celles de la Normandie et de la Bretagne qui, réunies

aux forces de la capitale, seraient plus nombreuses que celles de l'ennemi et plus que suffisantes pour le tenir en échec.: si l'ennemi se divisait pour bloquer Paris et empêcher l'arrivée des subsistances, de grandes forces réunies au centre le battraient en détail. Nous supposons qu'on ne commettrait pas la faute dans laquelle on tomba en 1815, lorsque, après la bataille de Waterloo, on laissa les Prussiens le passer pont du Pecq et se porter, en se dirigeant par Versailles, sur les hauteurs de Meudon. Voilà donc déjà l'ennemi arrêté et fort embarrassé. Ce n'est pas tout, on aurait fait de Lyon une place forte (rien de plus facile à cause de sa position); les forces mobiles du Roussillon, du Languedoc, de la Provence, de l'Auvergne, du Vivarais, du Bourbonnais, s'y seraient réunies. Grenoble serait bien fortifié et bien armé, ainsi que le pont du Saint-Esprit, Tarascon et Beaucaire. On y aurait fait entrer des garnisons suffisantes. Les forces mobiles du Béarn, du Limousin, du Bordelais, du Poitou, de la Saintonge, se rassembleraient à Bourges, qui est une place, forte et un grand arsenal. Les trois cent mille hommes rassemblés à Lyon, s'avanceraient vers l'Alsace et la Lorraine, sur les flancs et sur les derrières de l'ennemi. Ceux rassemblés à

Bourges passeraient la Loire, traverseraient la Bourgogne et viendraient faire leur jonction à Metz. Que deviendraient alors les cinq cent mille ennemis qui auraient pénétré en France? Nous laissons juger les hommes habiles dans l'art militaire.

Si la France a été envahie deux fois, c'est à cause de la mauvaise organisation de sa force armée; ou plutôt, parce que cette organisation ne pouvait pas exister avec la nature de son gouvernement. On pourrait donner un plus grand développement au sujet qui nous occupe; mais en voilà assez pour persuader, si on est disposé à entendre, et tout ce qu'on pourrait dire est inutile, si l'espoir de relever un système de priviléges l'emportait sur l'amour de la patrie et sur le sentiment pénible de l'humiliation qu'éprouve un peuple nombreux, à qui il reste encore du courage et d'autres vertus, mais qui attend une direction nationale pour reprendre sa place parmi les nations.

TARAYRE, lieutenant-général.!

DEUXIÈME PARTIE.

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OUVRAGES

SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES.

HISTOIRE CRITIQUE

De l'Inquisition d'Espagne, depuis son établissement jusqu'au règne de Ferdinand VII, tirée des pièces originales des archives du conseil de la Suprême et de celles des tribunaux subalternes du saint-office.

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Par J. A. LLORENTE, ancien secrétaire de l'inquisition de la Cour, etc., Traduit de l'espagnol par Alexis Pellier (1).

(ARTICLE PREMIER.)

ON cite, parmi les bienfaits du christianisme l'abolition de l'esclavage et des sacrifices de sang

(1) Il a déjà paru deux volumes de cette histoire qui sera composée de trois. Il n'en avait paru qu'un, lorsque cet article a été fait.

humain. Mais qu'est-ce donc que la traite des nègres et les autodafés de l'inquisition? Les prétres de la Gaule ou de Carthage ont-ils sacrifié plus de victimes humaines sur les autels de leurs Dieux, que n'en ont immolé, au nom du Ciel, les prêtres de la Castille ou de l'Arra

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A Dieu ne plaise qu'on impute à la religion chrétienne, les crimes de ses ministres; quelle religion se présenterait sous un jour plus affreux !

Tout ce que l'histoire rapporte des Néron, des Caligula et de tous ces monstres qui, à diverses époques, ont désolé l'humanité, n'approche pas du tissu d'horreurs qui composent l'histoire du saint-office.

- Nous n'avions jusqu'à ce jour que des mé moires peu authentiques sur ce trop fameux tribunal, dont le secret était l'ame, et on n'avait pas manqué de dire que l'inquisition y était calomniée, comme on a osé dire, de nos jours, dans une harangue à Napoléon, que les philoso phes avaient calomnié la guerre.

Mais, voici qu'un membre de l'inquisition, qui la croyait pour jamais abolie, a entrepris, pendant le séjour des Français en Espagne, d'en écrire l'histoire. Toutes les archives du conseil

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