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crable extrémité de demander la permission de lire l'Ecriture sainte en langue vulgaire, sans craindre d'y rencontrer le poison le plus mortel. »

En même temps qu'on fit la guerre aux livres, on la fit aux tableaux, aux estampes, aux médailles, aux éventails, aux tabatières, aux meubles d'appartement, dans lesquels on trouva quelque chose d'hérétique ou de mythologique à reprendre.

propres

On ne permit de lire que les livres à entretenir l'ignorance et la superstition; ceux où on apprenait qu'on pouvait se racheter de ses crimes, en adressant une prière à l'image de tel ou tel saint; en portant un scapulaire ou une relique; en baisant la dent machelière de sainte Polonie, ou un os de la poitrine de sainte Agathe, des reins de saint Raimond, de l'épine de sainte Rite de Casia; ou en baisant la robe d'un moine, ou en habillant le saint du couvent.

C'est par de tels moyens que l'inquisision s'est maintenue en Espagne jusqu'à nos jours. Faut-il s'étonner, après cela, que les cortès et leur projet de constitution aient eu dernièrement le même sort que sous Charles V. Ce n'était, comme au 16. siècle, qu'une poignée d'hommes qui vou

laient des institutions plus libérales; et, grace à l'inquisition, les lumières n'avaient pas pénétré dans la masse de la nation.

Rien n'empêcherait donc que le saint-office n'y renouvelât ses hécatombes humaines, si l'occasion s'en présentait. On a vu naguères dans un pays bien plus éclairé, le parti que les passions politiques pouvaient retirer encore de la différence des cultes. Les scènes du 13. siècle ont paru recommencer dans le pays des Albigeois, et l'Europe a entendu parler, a vu des guerres de religion.

L'ouvrage de M. Llorente est un véritable service rendu à l'humanité. Le premier volume qu'il publie fait désirer les autres; on pourrait y souhaiter, peut-être, plus de méthode; mais, tel qu'il est, il est éminemment propre, par les scènes d'horreurs qu'il rapporte, à étouffer dans son berceau l'inquisition renaissante et à faire frémir les cœurs les plus endurcis, sur les conséquences de l'intolérance religieuse, et des tribunaux d'exception. L'auteur verra sans doute son livre figurer en tête de l'index du saint-office l'ordre sera donné aux douaniers de garder soigneusement les défilés des Pyrénées pour en empêcher l'introduction. Mais la lumière finira

et

par pénétrer, malgré ce triple rang de montagnes et de soldats

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Sur l'histoire et sur l'état actuel de l'instruction publique en France.

PAR F. GUIZOT,

Maître des requêtes au conseil d'état et professeur d'histoire moderne à l'Académie de Paris.

(Brochure in-8° de 157 pages.)

Sr jamais homme a mérité la qualification d'usurpateur, c'est assurément le chef de notre dernier gouvernement. Nous ne parlons point de son invasion du trône; nous ne parlons pas non plus de ses envahissemens de territoire il ne s'agit ici que de ses empiétemens sur nos droits. publics lorsqu'il a été maître du pouvoir. C'est surtout pour ces empiéteméns que Bonaparte a mérité d'être qualifié d'usurpateur; jamais homme, en effet, n'a porté si loin les invasions de ce genre; jamais despote n'a autant entrepris sur les prérogatives d'une nation : il nous a enlevé, en quelques années, plus de libertés que

Essai sur l'histoire et sur l'état actuel, elc. 51 nous n'en avions conquis dans l'espace de plusieurs siècles.

On sait quel était l'état de nos franchises, lorsqu'il s'est emparé du gouvernement. La révolution avait achevé de faire disparaître l'ancienne distinction des castes et de soustraire les classes laborieuses à la domination des privilégiés. Elle avait voulu que nul ne pût rien sur les hommes ; que chacun put tout sur les choses; qu'on ne pût jamais être entravé dans l'exercice de ses facultés, quel que fût l'objet auquel on les appliquat, et que l'office du gouvernement se bornat, dans tous les cas, à réprimer l'abus qu'on en pourrait faire. En même temps qu'elle avait entrepris de ramener ainsi le pouvoir à sa véritable destination, elle avait cherché à placer dans nos mains les moyens d'empêcher qu'il ne se pervertît encore. Elle avait décrété la liberté de la presse, institué le jury, proclamé l'indépendance des tribunaux, rendu aux communes le droit de s'administrer elles-mêmes, étendu ce droit à toutes les provinces, fondé la représentationnationale, reconnu le droit de pétition, confié le maintien de la paix intérieure à des gardes nationales qui nommaient elles-mêmes leurs officiers. En un mot, tandis qu'elle s'était efforcée de réduire le pouvoir à son objet naturel,

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