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ceux

qu'aux dépens des autres; tous ceux à qui il ne suffit pas qu'on les protège, et qui veulent encore qu'on les emploie; tous ceux qui, ne sa chant que faire de la liberté ont besoin qu'on leur accorde du pouvoir, des brevets et des grâces. Il a pour amis, en un mot, qui possèdent quelque fortune et qui cherchent à l'accroître par le travail; et pour ennemis, ceux qui, ne possédant rien, sont incapables de rien acquérir, ou qui ne savent augmenter leur fortune qu'en attentant directement ou indirectement à celle d'autrui; c'est-à-dire, qu'il a pour amis les hommes utiles et laborieux, et pour ennemis les ambitieux et les vagabonds, les privilégiés et les prolétaires.

On voit ainsi bien clairement où est le prin cipe de sa force, et quels sont les hommes.dont il lui convient de s'entourer pour se maintenir. Ce sont ceux que nous venons de désigner comme ses amis naturels; tous ceux qui, par leurs lumières, leur industrie, leurs capitaux, concou rent de quelque manière à l'activité, à la vie, à la prospérité sociales.

C'est d'après cette vue qu'a été faite la loi du 5 février 1817, qui a mis les élections dans les-mains de la classe d'hommes la plus direc

tement intéressée au maintien de la liberté, de la sûreté, de la propriété ; loi excellente dans. son principe, qui doit être considérée comme le piédestal du gouvernement représentatif, et qui servira infailliblement de modèle à tous les peuples qui voudront établir ce gouvernement parmi eux, et l'asseoir sur ses véritables bases. C'est d'après le même principe que devraient être déterminées et la capacité d'élire et les conditions d'éligibilité à toutes les fonctions publiques. C'est enfin d'après le même principe qu'on doit se diriger dans la composition de la force armée, c'est-à-dire, dans le choix des hommes à qui l'état doit remettre le soin de le défendre contre les oisifs, les ambitieux, les voleurs qui pourraient troubler sa tranquillité au-dedans contre les pillards enrégimentés qui pourraient venir l'attaquer du dehors. Comme les colléges électoraux, comme toutes les branches de l'administration publique, la force armée doit être composée des hommes intéressés au maintien des maximes que le gouvernement représentatif tend à faire prévaloir; ce n'est qu'ainsi en effet qu'elle peut lui offrir un appui véritable.

L'organisation de la force armée est la chose dans laquelle il importe le plus à un gouverne

ment de se bien conformer au principe de sa constitution; car c'est celle dont l'action est la plus énergique, et qui tend le plus directement à l'affaiblir ou à le consolider. La politique de l'ancienne monarchie peut, à cet égard, servir d'exemple. Sous ce gouvernement, on ne composait en général la force armée que d'étrangers et de vagabonds, et l'on n'en confiait la direction qu'à des hommes des classes privilégiées; les roturiers, les bourgeois, les hommes de la classe moyenne étaient rigoureusement exclus de ce commandement. Et cela était fondé en principe; car l'objet de la monarchie étant d'assurer la domination des privilégiés sur les hommes des classes laborieuses, il eût été évidemment absurde de recruter l'armée parmi les hommes de ces classes, et de leur en remettre le commandement.

De même, l'objet du gouvernement représentatif ayant été d'affranchir les classes laborieuses de la domination des privilégiés, et de garantir à ces classes la liberté du travail et la sûreté des personnes et des fortunes qui sont leur premier besoin, rien ne serait plus dangereux et plus absurde, sous un gouverment véritablement représentatif, que de composer la force armée d'é

trangers, de prolétaires et de privilégiés. Ce serait la former des élémens les plus contraires aux principes de ce gouvernement; ce serait remettre le soin de le défendre aux hommes les plus intéressés à le dénaturer. Les privilégiés et les prolé+ taires, en effet, sont les ennemis naturels de la propriété, de la liberté, de tous les intérêts que tend à faire prévaloir le gouvernement représen tatif.

Sous un pareil gouvernement, la force armée, qu'elle soit employée à faire la police locale, à poursuivre les malfaiteurs, à décorer le trône, ou à repousser l'ennemi, ne doit jamais présenter qu'un corps homogène de citoyens armés pour la défense des libertés que le gouvernement a la charge de garantir. Si elle est employée à faire la police intérieure, elle est appelée garde nationale sédentaire; si on la fait servir à repousser les aggressions étrangères, elle doit prendre le nom de garde nationale mobile.

La garde nationale sédentaire doit être aussi nombreuse que possible. Elle doit se composer de la généralité des citoyens ayant un intérêt positif au maintien du gouvernement représentatif, et être organisée de manière à ce qu'aucun parti

grave

ne puisse se l'approprier et s'en servir pour chan ger la nature du gouvernement. On dira peut-être que la formation d'une garde aussi nombreuse aurait le inconvénient de distraire beaucoup trop de citoyens de leurs occupations habituelles. Rien ne serait moins fondé qu'une pareille objection. La garde nationale sédentaire doit être une force tranquille, quoique vigilante. Elle ne doit avoir ni combats, ni marches forcées à soutenir. Il suffit qu'elle existe et qu'elle veille, pour qu'on n'ait pas besoin de la mettre en mouvement. Il est inutile, il serait ridicule de l'affu bler de bonnets à poil et d'uniformes bizarres. Il n'est pas plus nécessaire de la dresser aux exercices militaires, et de lui apprendre toutes les sin-geries de ces automates, de ces machines à fusil, qui vont si bien et si aveuglément dans les mains des gouvernemens absolus. Elle ne doit dépendre que de l'administration municipale on départementale; elle ne doit pouvoir être mobilisée que par une loi.

La garde sédentaire, formée d'après les prin cipes que nous venons de poser, doit être exclu sivement chargée de la police locale, du maintien de l'ordre, et, seule, elle doit donner force à la loi. Une gendarmerie peu nombreuse est

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