Sayfadaki görseller
PDF
ePub

lement par certains individus et certaines familles. Ce fait qui, selon Renan, ne s'est réalisé nulle part ailleurs, s'est accompli grâce au passage de la mer Rouge et à la manifestation du Sinaï......

« L'ancienne histoire d'Israël a pour elle tous les documents... Elle a pour elle la tradition unanime d'un peuple entier. Elle a pour elle la vraisemblance historique, car elle seule explique le fait unique et évident d'un peuple professant le culte pur du Dieu créateur et infiniment saint, quand tous les autres peuples étaient païens. Pour expliquer ce fait, elle a recours à des causes surnaturelles. Mais cela même est logique. Il faut que la cause soit proportionnée à l'effet. L'effet est unique et transcendant en lui-même un peuple entier qui adore le vrai Dieu. L'effet se manifeste encore au dehors d'une manière sublime et transcendante par une littérature religieuse à laquelle nulle autre ne peut être comparée. A un effet transcendant, il faut une cause transcendante. Les miracles physiques de l'Exode, le miracle moral de la doctrine de Moïse et des prophètes, le miracle historique du monothéisme national d'Israël, la sublimité incomparable de l'Evangile, le miracle de la propagation du monothéisme chrétien dans l'univers, s'appuient et s'expliquent mutuellement. Il y a entre ces grands faits une parfaite harmonie et une admirable proportion. C'est au point de vue surnaturel et chrétien qu'il faut se placer pour bien juger l'histoire religieuse du peuple d'Israël et celle du monde chrétien... L'ancienne histoire est la scule qui unisse d'une manière logique et vraisemblable le passé antique de la croyance du peuple d'Israël à la religion professée par cette nation pendant les derniers siècles de son existence indépendante. Elle est la seule aussi qui fournisse une explication plausible de la diffusion ultérieure du monothéisme dans le monde. Ce grand fait, auquel, selon Renan, nul autre dans l'histoire des religions ne peut être comparé, exige une cause proportionnée à sa grandeur; cette cause ne se rencontre que dans l'histoire traditionnelle du peuple d'Israël. » Ibid., p. 872-874.

3. Pascal et les prophéties messianiques. Pascal « n'avait pas tort de penser qu'en matière religieuse, rien n'est clair à ceux qui n'ont pas quelque désir de trouver Dieu, on dirait presque, quelque goût de Dieu. Et c'est par là, comme l'a fait remarquer M. V. Giraud, que son apologie est demeurée ou redevenue si moderne. Lui, mathématicien de génie, malgré sa tentative hardie du pari, ne paraît pas attendre grand'chose des arguments mathématiques pour prouver l'accomplissement des prophéties. Ou plutôt il sait bien que ces arguments n'existent pas. Il a cru que le temps du Messie était clairement marqué, mais avec une approximation de deux cents ans. Si les Juifs n'ont pas compris les prophéties, parce qu'ils étaient charnels, si les Apôtres ont levé le voile parce qu'ils ont mis à sa place, qui est la première, le sens religieux, le seul digne de Dieu, c'est qu'il faut, pour juger en ces matières, avoir un certain sentiment de ce que Dieu est pour nous et de ce que nous devons être envers lui; il faut pénétrer en quelque façon dans ses pensées ou du moins souhaiter de les connaître pour en inspirer sa vie. Sans un certain sentiment religieux, quelle que soit la part qu'y prend la grâce, il est inutile. d'aborder l'exégèse des prophéties; on n'y trouverait pas de lumières. C'est ce que Pascal a dit dans une demi-page, où son âme ardente fait éclater la foudre pour se rassénérer et rassénérer les autres dans la douceur vraiment infinie de la rédemption promise: « Il y en a qui voient bien qu'il n'y a pas d'autre ennemi de l'homme que la concupiscence, qui le détourne de Dieu, et non pas Dieu; ni d'autre bien que Dieu, et non pas une terre grasse. Ceux qui croient que le bien de l'homme est en la chair, et le mal en ce qui détourne les plaisirs des sens, qu'il s'en soûle et qu'il y meure. Mais ceux qui cherchent Dieu de tout leur cœur, qui n'ont de déplaisir que d'être privés de sa vue, qui n'ont de désir que pour le posséder et d'ennemis que ceux qui les en détournent, qui s'affligent de se voir environnés et dominés de tels ennemis, qu'ils se consolent, je leur annonce une heureuse nouvelle : il y un libérateur pour eux, je le leur ferai voir; je leur

montrerai qu'il y a un Dieu pour eux ; je ne le ferai pas voir aux autres (1). » Sans la passion qui l'anime, la pensée ne nous porterait pas au cœur le coup dont on est étourdi en lisant ces lignes... Il n'est pas nécessaire d'être aussi envahi qu'un Pascal du désir de posséder Dieu pour être dans la voie qui conduit à Lui et où les prophéties peuvent être vraiment utiles. Mais n'est-ce pas l'objet d'un éternel regret que Pascal n'ait pu réaliser sa promesse et montrer aux âmes de bonne volonté le Libérateur promis? >> Lagrange, Pascal et les prophéties messianiques, dans la Revue biblique, Paris, 1906, p. 559-560.

1. Pensées, édit. Havet, p. 343.

Sources de la Révélation

Leçon IV

L'Écriture Sainte

La canonicitė: 1. Notions préliminaires.— II. Canon de l'Ancien Testament. — III. Canon du Nouveau Testament. IV. Décret du concile de Trente (1).

S

OUVENT on accuse l'enseignement catholique de faire un cercle vicieux. Prouver la révélation par les miracles et les prophéties en serait un, car ce serait prouver le surnaturel par le surnaturel.

Que les miracles et les prophéties soient des faits surnaturels et divins, telle est bien la croyance catholique. Mais c'est une croyance très légitime et rationnellement justifiée, parce que le caractère

1. BIBLIOGRAPHIE: Pour l'histoire du canon en général, voir les introductions générales à l'Ecriture sainte, notamment celle de Cornély, t. 1, p. 19-230; pour les questions théologiques de la canonicité, voir les divers traités De locis theologicis; pour le canon des deux Testaments, voir les articles du Dictionnaire apologétique, de Jaugey; Dictionnaire de la Bible, de Vigouroux; Dictionnaire de théologie, art. Canon; Realencyclopädie; Dictionary of the Bible, de Hastings, Edimbourg, 18981900; Credner, Zur Geschichte des Kanons, Halle, 1847; Gaussen, Le canon des saintes Ecritures, Lausanne, 1860; Reuss, Histoire du canon, 2o édit., Strasbourg, 1864; Davidson, The canon of the Bible, Londres, 1877; Magnier, Etude sur la canonicilé, Paris, 1892; Preuschen, Analecta. Kurzere Texte zur

surnaturel ou l'origine divine des miracles et des prophéties est la seule conclusion logique possible qui s'impose devant l'impossibilité où la raison se trouve de les expliquer adéquatement par une cause purement naturelle, au même titre que les faits ordinaires dont se compose la trame des événements humains. C'est en tant que faits, et de la même manière que pour n'importe quel fait, qu'on les constate d'abord sans préjuger le moins du monde leur nature intime. Telle est la base, tel est le point de départ. Qu'après cela se pose la question de savoir si ces faits sont transcendants et divins, c'est un devoir de l'examiner. Et si un tel examen, conduit en toute rigueur de logique, oblige la raison à s'avouer incapable d'en rendre compte naturellement, quoi de plus rationnel que d'admettre, puisque la logique l'exige, leur caractère surnaturel, leur origine divine?

La raison est donc pleinement autorisée à en faire état Dieu a révélé aux hommes une doctrine Geschichte des alte Kirchen und des Kanons, Fribourg-en-Brisgau, 1893; Chevalier, Répertoire Topobibliographie, col. 566-568. Pour l'Ancien Testament: Loisy, Histoire du canon de l'Ancien Testament, Paris, 1890; Ryle, The canon of the Old Testament, Londres, 1892; Mullan, The canon of the Old Testament, 1893; Konig, Essai sur la formation du canon de l'Ancien Testament, Paris, 1894; Reuss, Geschichte der heiligen Schriften A. T., Brunswick, 6 édit., 1887; Westcott, A general survey of the history of the canon of the N. T., during the first four centuries, 6o édit., Londres, 1889; Van Kasteren, Le canon juif vers le commencement de notre ère, dans la Revue biblique, 1896, t. v; Dombrovski, La doctrine de l'Eglise russe el le canon de l'A. T., dans la Revue biblique, 1901. Pour le Nouveau Testament: Reuss, Geschichte der heiligen Schriften N. T., 6° édit., Brunswick, 1887; Hilgenfeld, Der Kanon und die Kritik des N. T., Halle, 1863; John, Geschichte der Neutestamentlichen Kanons, Leipzig, 1888-1892; Grundriss der Geschichte der Neulestamentlichen Kanons, Leipzig, 1901; Loisy, Histoire du canon du N. T., Paris, 1891.

-

« ÖncekiDevam »