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lation, de révélation surnaturelle et de foi divine, on voit que cette foi et cette révélation ne sont que la perception naturelle de Dieu, l'homme se rendant compte au-dedans de lui-même du rapport « qu'il a avec Dieu, présent derrière le monde phénonénal, » et apprenant à connaître de mieux en mieux, « par la perception de nouveaux rapports, ou plutôt par une détermination plus précise et plus distincte du rapport essentiel, entrevu à l'origine, et la grandeur de Dieu et le caractère de son propre devoir. » Le mot de révélation est bien celui de la langue chrétienne, mais le sens que la tradition lui reconnaît a été subtilisé. Qu'est-ce donc que la révélation, d'après l'enseignement catholique ?

3. Vraie notion de la révélation. 1. Le concile du Vatican va nous l'apprendre d'une manière autorisée; ce n'est pas qu'il en ait donné une définition, mais ce qu'il en a dit permet de s'en faire une idée précise et rigoureuse. Voici, en effet, comment il s'exprime. Il rappelle d'abord que « par la lumière naturelle de la raison humaine, Dieu peut être connu avec certitude au moyen des choses créées, » d'après la doctrine expresse de saint Paul, puis il ajoute : « Néanmoins il a plu à la sagesse et à la bonté de Dieu de se révéler lui-même et les éternels décrets de sa volonté, par une autre voie, et cela par une voie surnaturelle. C'est ce que dit l'Apôtre : « Après avoir à plusieurs reprises et en diverses manières parlé autrefois à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils (1). » Dieu est donc intervenu dans l'histoire.

2. Dans ces quelques mots, nous trouvons la cause de la révélation, la manière dont elle a eu lieu, son objet et le sujet auquel elle s'adresse.

1. Constit., Dei Filius; Hebr., 1, 1-2.

Sa cause d'abord. C'est Dieu faisant connaître des vérités religieuses et les garantissant de l'autorité de son témoignage; c'est Dieu intervenant dans l'histoire d'une manière toute particulière, très librement, par une détermination de son bon plaisir; car aucune nécessité de nature ne l'y pousse, aucun devoir ne l'y oblige. Mais, pour s'y décider, il a des raisons, et ces raisons il les puise dans sa sagesse et sa bonté dans sa sagesse, parce qu'il juge que ce mode d'enseignement est nécessaire moralement à l'homme dans l'ordre naturel, et absolument dans l'ordre surnaturel; dans sa bonté, par ce qu'il veut le bien de l'homme et de l'humanité.

Son mode ensuite. C'est un mode de connaître Dieu tout différent de celui que possède naturellement l'homme par sa raison, et absolument supérieur. Par lui-même, et en vertu des principes constitutifs de sa nature raisonnable, l'homme peut arriver à une certaine connaissance de Dieu. Mais rien, en lui, n'exige que Dieu vienne l'instruire personnellement par un autre moyen que celui de la nature créée. Et pourtant Dieu l'a voulu; il a voulu instruire l'homme par un moyen qui ne se trouve ni dans la nature humaine ni dans la création. S'il s'adresse directement à l'esprit de l'homme dans l'intimité de la conscience, sans aucune démonstration extérieure, il lui donne la certitude intime inébranlable que c'est bien lui qui parle et qu'il réclame une adhésion formelle; et cette certitude est complètement en dehors ou plutôt au-dessus des lois psychologiques ordinaires; elle ne s'appuie ni sur une évidence naturelle, ni sur une preuve de raison, mais sur l'autorité même de Dieu, sur sa véracité infinie. Si, au contraire, il use de signes extérieurs, ces signes sont produits en dehors des lois de la

LE CATÉCHISME. - T. III.

nature et constituent des miracles. Dans aucun cas, une intelligence quelconque, créée ou possible, n'est à même par sa nature de réclamer une communication divine de ce genre. Et c'est pourquoi le concile du Vatican distingue ce moyen du moyen naturel de connaissance propre à l'homme et le qualifie de moyen surnaturel.

Son objet. L'objet de la révélation, c'est la vérité religieuse, que cette vérité soit accessible ou non à la raison. C'est Dieu, l'être nécessaire, dans l'unité de sa nature et la trinité de ses personnes ; ce sont les éternels décrets de sa volonté, la création, par exemple, l'élévation de la créature intelligente et libre à l'ordre surnaturel, sa rédemption, sa destinée à la vision béatifique et les moyens appropriés pour l'atteindre. Ainsi, grâce à la révélation, l'esprit humain entre sans effort et sans péril d'errer dans la possession complète et tranquille des vérités religieuses qu'il aurait pu connaître par luimême; mais surtout il s'élève d'un infaillible élan à la connaissance assurée de celles qui le dépassent, dont il n'aurait pu jamais avoir le soupçon, et qu`il aurait toujours ignorées, s'il n'avait plu à Dieu de les lui faire connaître ; dans l'un et l'autre cas, il adhère à l'enseignement révélé parce que Dieu l'a révélé, le motif de son adhésion n'étant autre que l'autorité infaillible du témoignage divin.

Le sujet de la révélation. C'est le genre humain tout entier; car il ne s'agit pas de révélation privée, ne s'adressant qu'à un homme et pour l'intérêt de quelques-uns, mais bien de révélation publique, c'est-à-dire destinée à être communiquée au monde et s'imposant à la foi de tous les hommes sans exception.

4. Le fait de la révélation. Le concile l'af

firme pour l'Ancien Testament et pour le Nouveau, sur l'autorité de l'Epître aux Hébreux. Dieu a parlé jadis par les prophètes, à plusieurs reprises et de plusieurs manières ; et c'est à l'histoire biblique de nous en faire connaître tous les détails circonstanciés. Dieu a parlé en dernier lieu par son propre Fils, et c'est à l'histoire évangélique de nous instruire sur cette révélation ultime, parfaite et définitive.

A la lumière de cet enseignement et avec des données aussi précises, la révélation publique peut donc se définir: la notification faite surnaturellement par Dieu au genre humain, par l'intermédiaire des prophètes et de son Fils, des vérités qui tendent à la fin surnaturelle. C'est donc un mode nouveau de connaissance, librement voulu de Dieu, auquel ni la nature humaine ni aucune nature créée ou possible ne saurait avoir droit, qui vient se surajouter à notre puissance naturelle de connaître. Et ainsi, à la manifestation de Dieu, qui résulte de la création elle-même et qui est naturellement accessible à la raison humaine, mais qui ne nous apprend rien de la nature intime de Dieu ni des décrets de sa libre volonté, l'intervention positive de Dieu ajoute une connaissance infiniment supérieure dans son mode et son objet, et c'est ce qu'on appelle la révélation.

II. Possibilité de la Révélation

1. Objections contre la possibilité de la révėlation. Cette communication surnaturelle de la vérité religieuse nécessaire à l'homme pour qu'il puisse connaître sa fin glorieuse et les moyens appropriés d'y parvenir, est-elle possible?

Non, prétend le rationalisme. Car il n'y a, pour

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l'homme, d'autre fin que celle qui résulte de sa constitution naturelle. Or, il est à même de la connaître par sa seule raison, de la poursuivre et de l'atteindre par ses seules forces. Dieu l'a ainsi réglé immuablement dans sa sagesse, dès l'origine, et rien n'autorise à croire qu'il intervienne de nouveau pour remanier son œuvre, pour surcharger le poids déjà assez lourd de nos obligations naturelles envers lui et pour rétrécir d'autant le champ d'action de notre liberté. Ce serait supposer en Dieu chose absolument inacceptable soit un défaut de prévision, soit un changement de dessein. Et ce serait aussi réduire la raison humaine à une sorte de passivité et d'abdication, inconciliable avec sa dignité, son autonomie et sa liberté. La religion naturelle suffit amplement à régler nos rapports avec Dieu. La raison découvre avec ses propres lumières les obligations qui découlent naturellement du seul titre de Créateur et de Providence, du côté de Dieu, et du seul titre de créature intelligente et libre, du côté de l'homme. Tout autre rapport doit être considéré comme superflu et est à rejeter. C'est donc à tort que la religion positive ou le catholicisme revendique une provenance surnaturelle et se réclame d'une parole révélée ou prétendue telle.

Ainsi raisonne le rationalisme et tel est, en abrégé, le sommaire des objections qu'il oppose à la possibilité de la révélation. A priori, il écarte toute élévation de l'homme à l'ordre surnaturel et toute notification de la volonté libre de Dieu; et tour à tour il fait appel à la nature de Dieu et à la nature de l'homme pour déclarer impossible, entre l'homme et Dieu, tout commerce surnaturel. A tort ou à raison? A tort, incontestablement. Car il tient pour acquise l'impossibilité de l'élévation de l'homme

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