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1. Les auteurs des Livres saints: Dieu et l'homme. « Avec les conciles nous cherchons la raison du caractère propre des Livres saints. Nous ne prenons pas pour point de départ la formule dogmatique Dieu est l'auteur des divers saints; mais nous devons tenir une notion de l'inspiration qui la renferme nécessairement. L'objet de l'inspiration étant de faire écrire des livres, Dieu choisit son instrument, le décide d'écrire, puis par une lumière surnaturelle il élève son intelligence de manière à causer en lui un jugement infaillible sur les objets proposés à sa connaissance, soit par suggestion, soit par voie naturelle, soit par révélation. Cette lumière divine lui fait connaître également son objet comme opportun à consigner dans son livre, et l'éclaire sur l'expression convenable de la vérité. Après le jugement pratique, la volonté est inclinée par Dieu d'une manière proportionnelle; cependant elle se détermine librement à écrire ce que Dieu lui propose.

«En conséquence, Dieu est l'auteur du livre, parce qu'il a suscité un homme pour l'écrire, parce qu'il garantit la véracité de tout ce qu'il contient, non par une approbation postérieure, ni parce qu'il en révèle le contenu, mais parce qu'il cause, grâce au secours d'une lumière divine, le jugement de l'écrivain sacré. Il se peut qu'il n'ait pas fourni une seule idée, mais il a voulu tous les jugements. Il est encore l'auteur du livre, parce que l'écrivain sacré s'est décidé constamment, soit dans le choix de ses pensées, soit dans celui des termes, par l'opportunité objective que la lumière de Dieu répandait sur les pensées qui se présentaient à lui. Tout l'enseignement est garanti vrai, tout est voulu par Dieu et il n'y a rien autre.

« L'écrivain sacré est l'auteur instrumental du livre. Les idées sont les siennes, soit qu'il les possède depuis longtemps, soit qu'il les acquière au cours de son travail.

M. Dausch, pratiquer la vivisection. Dieu et l'homme sont, à des titres divers, les auteurs responsables de la Bible toute entière, idées et mots, fond et forme, vérités religieuses et données historiques, cosmologiques ou autres. »>

Son travail est d'un ordre supérieur, mais rien ne dit qu'il soit plus facile. Il fait tout ce que fait un autre auteur, mais il le fait mieux. Les mots ne lui sont pas imposés de manière à gêner sa liberté, mais il en est de même des pensées. S'il emploie certaines pensées et certaines expressions, ce n'est pas pour obéir à un ordre directement perçu, c'est que pensées et expressions lui plaisent, et comme Dieu n'a pas conçu son livre sans y faire entrer la notion de son instrument, ce qu'il lui paraît opportun d'écrire sous la lumière divine n'est pas moins spontané que ce qu'il aurait choisi de lui-même sans ce secours spécial. De là le caractère profondément humain et individuel de l'Ecriture. Tout s'explique en reconnaissant la Toute-Puissance et l'infinie douceur du Saint-Esprit. » Lagrange, L'inspiration des Livres saints, dans la Revue biblique, 1896, t. v, p. 219-220.

2. La psychologie de l'inspiration. — «En tombant sur l'intelligence d'abord, la lumière inspiratrice se décomposa. Un premier rayon - si je puis m'exprimer ainsi atteignit les concepts ou pensées, qui allaient devenir le verbum Dei scriptum, tandis qu'un second, pénétrant la puissance elle-même, la fortifiait et facilitait l'émission de son acte.

«< Or, sous l'influence du premier rayon de lumière divine, trois phénomènes purent se produire : ou bien des concepts tout nouveaux furent introduits dans l'intellect de l'écrivain; ou bien des concepts obscurs, oubliés, y redevinrent plus nets, plus définis; ou enfin des concepts préexistants déjà furent simplement réunis et coordonnés. De fait et à tout prendre, l'homme inspiré reçut de l'Esprit-Saint l'ordre d'écrire soit des choses qu'il ignorait entièrement, ce cas fut assez rare; soit des choses qu'il ne savait qu'imparfaitement, qu'il avait oubliées, totalement ou en partie; soit des choses très connues de lui, et dont sa mémoire gardait encore un vivant souvenir.

«Dans la première hypothèse, le rayon de lumière introduisit le concept nouveau, ou mieux se transforma en la pensée elle-même, qui se présenta éclatante au

regard de l'esprit : « Omne quod manifestatur, dit saint Paul (Eph., v, 13), lumen est. » C'était la révélation proprement dite. Il y eut alors ce que saint Thomas appelle acceptio cognitorum (De verit., Q. xí, a. 7), et cette acceptio cognitorum fut évidemment divina manifestatio ignoti. Dieu parla directement à l'intellect humain et lui confia son verbe, sa pensée qui allait être transmise au dehors par l'écriture. Nous le répétons, ce cas de révélation divine venant se mélanger à l'inspiration fut assez rare.

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« Dans la seconde hypothèse, - lorsqu'il s'agissait de rendre plus saisissables ou de réveiller des concepts endormis dans le sanctuaire de la mémoire intellectuelle, le rayon illuminateur qui les touche, les mit en un jour plus complet et plus vif. Ce n'était plus la révélation stricte, la révélation totale, comme celle que suppose la première hypothèse; néanmoins, il nous faut bien le reconnaître, cette illumination appartient encore au genre de la révélation.

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« Enfin, s'agissait-il de réunir des concepts préexistants, de les coordonner entre eux, telle est la troisième hypothèse, — le rayon illuminateur dut s'arrêter sur ceux que Dieu voulait faire siens, les désigner en quelque sorte à l'attention actuelle et au choix de l'écrivain inspiré. Ce n'était là ni une révélation, ni une suggestion; c'était une simple manifestation ou illumination. Comme l'enseigne saint Thomas, les connaissances naturelles, les souvenirs personnels de l'auteur sacré se trouvèrent placés dans une clarté d'un ordre supérieur, sous le rayonnement de la lumière même de Dieu (II II", Q. CLXXI, a. 3, ad 2).

«Est-ce tout? Non. Il ne suffisait pas que les concepts fussent illuminés dans l'intellect; il fallait de plus que la faculté fût à son tour et en même temps pénétrée par la lumière inspiratrice (De verit., Q. Ix, a. 1 ; IIa ÏÏTM‚ Q. CLXXI, a. 1, ad 4). Donc, sous l'influence de cette lumière d'en haut qui la pénétra, la fortifia, l'éclaira, l'intelligence de l'écrivain put émettre et consommer son acte d'intuition, de jugement, partant de connaissance ; c'est le judicium de acceptis, dont parle le docteur Angé

lique (De verit., Q. xп, a. 7). Ainsi aidée par l'EspritSaint dans son travail intime, la puissance perçut mieux la vérité en elle-même; elle saisit plus clairement les attaches de cette vérité avec d'autres, et son opportunité à figurer au milieu d'elles dans le récit ou dans le contexte bibliques; elle les combina toutes, les réunit, les groupa, comme Dieu le voulait et l'entendait. La composition fut vraiment toute entière l'œuvre de Dieu, et toute entière l'œuvre de l'homme l'œuvre de Dieu, auteur principal; l'œuvre de l'homme, auteur secondaire :

Effectus totus attribuitur instrumento, et principali agenti etiam totus...; sed totus ab utroque secundum alium modum (Cont. Gent., ш, c. 70). » C'est Dieu qui a pensé, jugé, enseigné avec et par l'auteur inspiré, instrument vivant, actif, raisonnable. Aussi la parole que celui-ci laissait tomber de sa plume n'était-elle plus la sienne, mais celle de Dieu. » Chauvin, L'inspiration des divines Ecritures, Paris, 1896, p. 35-39.

Leçon VI

L'Ecriture Sainte

Etendue de l'inspiration. - I. Inspiration plénière. — II. Inspiration verbale

E

I. Inspiration plénière

NTRE tant d'autres questions que soulève l'étude de la Bible, celle de l'étendue de l'inspiration

et de l'inerrance qui en est la suite, est une des plus complexes (1). Il est de foi que l'Ecriture est inspirée; mais dans quelle mesure? Tous les livres de la Bible et toutes les parties de chacun de

1. BIBLIOGRAPHIE: Voici les ouvrages signalés au commencement de la leçon précédente; plus particulièrement, sur la question de l'inspiration verbale, cf. Pègues, Une pensée de saint Thomas sur l'inspiration scripturaire, dans la Revue thomiste, 1895, p. 95-112; Revue biblique, 1895, t. iv, p. 563567; 1897, t. vi, p. 76-79; Lévesque, dans la Revue biblique, 1895, p. 425; dans la Revue des Facultés de l'Ouest, 5o année, p. 212; Lagrange, L'inspiration des Livres saints, dans la Revue biblique, 1896, t. v, p. 199-220; Chauvin, L'inspiration, Paris, 1896; Leçons d'introduction générale, Paris, 1898; Encore l'inspiration biblique, dans la Science catholique, mars 1900; Zanecchia, Divina inspiratio, Rome, 1899; Dutouquet, Psychologie de l'inspiration, dans les Etudes, octobre 1900; Mangenot, Inspiration, dans le Dict. de la Bible; Schiffini, Divinitas Scripturarum, Turin, 1905; Pesch, De inspiratione S. S., Fribourg-en-Brisgau, 1906,

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