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et la noblesse que nous avions perdues. Dire quelle a été cette œuvre accomplie par la grâce divine dans l'âme humaine est chose impossible; aussi les Livres saints, les Pères de l'Eglise, nous appellent-ils heureusement régénérés, créatures nouvelles, participants de la nature divine, fils de Dieu, déifiés, et autres titres analogues. Ce n'est pas sans raison que de si grands bienfaits sont attribués spécialement au Saint-Esprit. Il est l'Esprit d'adoption des fils par lequel nous crions: Abba! Père (Rom., vIII, 15-16); c'est lui qui répand dans les cœurs la suavité de l'amour paternel; c'est lui qui nous fait comprendre que nous sommes les fils de Dieu. Pour l'expliquer, la similitude constatée par l'Ange de l'Ecole (Sum. theol., III, Q, XXXII, a. 1) entre les deux œuvres de l'Esprit-Saint vient fort à propos Par lui, le Christ a été conçu dans la sainteté pour être le Fils naturel de Dieu et les autres sont sanctifiés pour devenir fils adoptifs de Dieu. Ainsi, l'amour, mais l'amour incréé, produit une régénération spirituelle bien supérieure à ce qui pourrait se faire dans la

nature. »

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5. Le baptême et la confirmation. « Cette régénération et rénovation commence pour l'homme au baptême. Dans ce sacrement, l'âme se dépouille de l'esprit impur, est pénétrée pour la première fois de l'Esprit-Saint qui la rend semblable à lui : « Ce qui est né de l'Esprit est esprit. » (Joan., III, 7) Ce même Esprit se donne dans la confirmation d'une façon plus abondante pour assurer la fermeté et la vigueur de la vie chrétienne. C'est à lui que les martyrs et les vierges ont dû leur triomphe sur les attraits de la corruption. >>

6. L'Esprit-Saint est un don. « L'esprit-Saint se donne lui-même. « L'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné. » (Rom., v, 5) Non seulement il nous apporte les grâces divines, mais il en est l'auteur et il est lui-même le don suprême. Procédant du mutuel amour du Père et du Fils, il est, et on l'appelle à juste titre le don du Dieu Très-Haut. Pour mettre plus en lumière la nature et la force de ce don, ilim

porte de rappeler les explications données par les Docteurs d'après les enseignements des saintes Lettres. Dieu est présent en toutes choses par sa puissance, en tant que tout lui est soumis; par sa présence, en tant que tout est est découvert à ses yeux; par son essence, en tant qu'il est pour tous les êtres la cause de leur existence (Sum. theol., I, Q. vi, a. 3). Mais Dieu n'est pas seulement dans l'homme comme il est dans les choses; il est de plus connu et aimé de lui, puisque notre nature nous fait ellemême aimer, désirer et poursuivre le bien. »

7. Habitation de la Trinité dans l'âme du juste. — « Enfin Dieu, par sa grâce, réside dans l'âme du juste ainsi qu'en un temple, d'une façon très intime et spéciale. De là, ce lien d'amour qui unit étroitement l'âme à Dieu plus qu'un ami ne peut l'être à son meilleur ami, et le fait jouir de lui avec une pleine suavité. Cette admirable union, appelée inhabitation, dont l'état bienheureux des habitants du ciel ne diffère que par la condition, est cependant produite très réellement par la présence de toute la Trinité : « Nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure » (Joan., XIV, 23). Elle est attribuée néanmoins d'une façon spéciale au Saint-Esprit. En effet, des traces de la puissance et de la sagesse divines se manifestent même chez un homme pervers; mais le juste seul participe à l'amour, qui est la carastéristique du Saint-Esprit. Ce qui le confirme, c'est que cet Esprit est appelé Saint parce qu'étant le premier et le suprême amour, il conduit les âmes à la sainteté, qui, en dernière analyse, consiste dans l'amour de Dieu. C'est pourquoi l'Apôtre, appelant les justes temple de Dieu, ne les appelle pas expressément temple du Père ou du Fils, mais du Saint-Esprit : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu ?» (I Cor., VI, 19).

8. Richesses qu'apporte le Saint-Esprit. — « L'abondance des biens célestes qui résultent de la présence du Saint-Esprit dans les âmes pieuses, se manifeste de beaucoup de manières. Telle est, en effet, la doctrine de saint

Thomas d'Aquin (Sum. theol., I, Q. XXXVIII, a 2): « Puisque l'Esprit-Saint procède comme amour, il procède en qualité de premier don; c'est pourquoi Saint-Augustin dit que, par le don qui est l'Esprit-Saint, beaucoup de dons particuliers sont distribués aux membres du Christ (De Trinit., XV, xix). Parmi ces dons se trouvent ces secrets avertissements, ces mystérieuses invitations qui, par une impulsion de l'Esprit-Saint, sont faits aux âmes et sans lesquels on ne peut ni s'engager dans la voie de la vertu, ni progresser, ni parvenir au terme du salut éternel. Puisque ces paroles et ces influences se produisent secrètement dans les âmes, c'est avec propos que les saintes Lettres les comparent quelquefois au souffle de la brise; et le Docteur angélique les assimile avec raison aux mouvements du cœur dont toute la force est cachée dans l'être qu'il anime: le cœur a une certaine influence secrète; c'est pourquoi on lui compare l'Esprit-Saint qui vivifie et unit l'Eglise d'une façon invisible (Sum. theol., III, Q. VIII, a. I, ad. 3). De plus, le juste qui vit déjà de la vie de la grâce, et chez lequel les vertus jouent le rôle des facultés dans l'âme, a absolument besoin des sept dons qu'on appelle plus particulièrement dons du Saint-Esprit. Par ces dons, l'esprit se fortifie et devient apte à obéir plus facilement et plus promptement aux paroles et aux impulsions du Saint-Esprit. Aussi ces dons sont d'une telle efficacité qu'ils conduisent l'homme au plus haut degré de la sainteté ; ils sont si excellents qu'ils demeureront les mêmes dans le royaume des cieux, quoique dans un degré plus parfait. Grâce à eux, l'âme est amenée et excitée à acquérir les béatitudes évangéliques, ces fleurs que le printemps voit éclore, signes précurseurs de la béatitude éternelle. Enfin, quelle suavité dans ces fruits énumérés par l'Apôtre (Gal., v, 22), apportés par l'EspritSaint aux âmes justes même en cette vie périssable, pleins de douceur et d'allégresse, tels qu'il convient à l'Esprit de les produire, lui qui est, dans la Trinité, la suavité du Père et du Fils, et qui répand sur toutes les créatures ses généreuses et fécondes largesses (Saint-Augustin, De Trinit., VI, 1x)!

9. Résumé de l'Encyclique. « L'Esprit divin procédant du Père et du Verbe dans l'éternelle lumière de la sainteté, en tant qu'amour et don, après s'être montré dans l'Ancien Testament sous le voile des figures s'est répandu lui-même avec abondance dans le Christ et dans l'Eglise, son corps mystique. Par sa présence et par sa grâce, il a transformé les hommes plongés dans la corruption et le vice d'une façon si complète que, n'étant plus terrestres tout en restant sur la terre, ils deviennent semblables à des habitants du ciel. >>

Léon XIII termine son Encyclique « Divinum illud munus » par des conseils pratiques. On doit s'appliquer à mieux connaître le Saint-Esprit, à l'aimer et à le prier. Il prescrit en conséquence, pour l'année 1877 et les années suivantes, une neuvaine préparatoire aux fêtes de la Pentecôte.

Leçon XIV

Habitation de Dieu

dans l'âme des justes

I. Le fait de cette habitation. - II. Sa nature.
III. Son mode. IV. La Trinité tout entière

habite dans l'âme des justes.

R

ÉDUIRE la justification à la seule collation de

la grâce sanctifiante serait oublier et négliger l'un de ses côtés les plus importants, à savoir l'habitation de Dieu dans l'âme des justes. Car Dieu ne se borne pas à donner la grâce, il se donne en même temps lui-même; et bien qu'il soit déjà dans l'âme des justes comme il est dans toute autre créature, il y vient à un titre nouveau, il s'y trouve d'une manière spéciale. A quel titre et de quelle manière ? C'est ce qu'il convient de rechercher (1).

En quelques mots, saint Thomas nous indique le fait, la nature, le mode, le sujet et les conditions de cette présence: «Au-dessus du mode ordinaire et commun suivant lequel Dieu est en toutes choses par son essence, sa puissance et sa présence, comme la cause est dans les effets qui entrent en participation de sa bonté, il en est un autre spécial, qui

1. Pour la bibliographie, voir au commencement de la leçon précédente.

LE CATÉCHISME.

- T. III.

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