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demeurent en Dieu et en qui Dieu demeure... Car c'est de cette union qu'il est écrit : « Qui adhère en Dieu est un même esprit avec Dieu. » Quoi donc ? Le Fils unique dit : « Je suis dans le Père et le Père est en moi, nous sommes un; » et l'homme dit à son tour: « Je suis en Dieu et Dieu est en moi, et nous sommes un seul esprit »... Heureuse union (que celle qui est fondée sur la communion des volontés et des cœurs); heureuse, si vous l'avez éprouvée; nulle, si vous la comparez à la première (fondée sur l'unité de nature). Il la connaissait d'expérience celui qui s'écriait ; « Il m'est bon d'adhérer à Dieu. » Oui, cela est bon, si vous adhérez à lui par tout vous-même. Qui donc adhère ainsi parfaitement à Dieu ? Celui qui, demeurant en Dieu, parce qu'il est aimé de Dieu, attire Dieu en lui par un amour réciproque. Donc, puisque l'homme et Dieu sont de toute part attachés l'un à l'autre; puisqu'un mutuel amour, et le plus intime, les fait passer en quelque sorte dans les entrailles l'un de l'autre, comment douter que par là Dieu soit dans l'homme et l'homme en Dieu ?» S. Bernard, In Cantic., serm. LXXI, n. 6, 10.

2. Filiation divine du juste. « Disons donc à Dieu Notre Père. Nous osons le dire, parce que luimême nous commande de l'oser; mais vivons de telle sorte qu'il ne puisse nous adresser ce reproche : « Si je suis père, où est l'honneur qui m'appartient ? » (Mal., 1, 6) A qui disons-nous : Notre Père ? Au Père du Christ. Celui qui dit au Père du Christ: Notre Père, que dit-il au Christ, si ce n'est: Notre frère ? Pourtant il n'est pas le Père du Christ comme il est notre père. Le Christ, luimême, en nous présentant avec lui devant ce père commun, a toujours et partout maintenu la distinction entre lui et nous. Lui est le Fils égal au Père; nous, nous avons été faits par le Fils, adoptés par cet Unique. C'est pourquoi personne n'a jamais entendu Jésus-Christ Notre Seigneur parler à ses disciples de Dieu, son Père, et dire de lui: Notre Père. Il disait, ou mon Père ou votre Père. Notre Père, c'est ce qu'il n'a dit nulle part; vérité tellement incontestable que, dans une circonstance, où il

avait à exprimer et son rapport au Père et le leur, il a dit : « Je monte vers mon Dieu et votre Dieu, mon Père et votre Père. » Vous le voyez, il unit, mais il distingue; il distingue, mais ne sépare pas. Il veut que nous soyons un en lui; mais il veut être un avec son Père. » S. Augustin, In Joan., tract. xx1, 3.

«Notre Père qui êtes aux cieux. Voilà ce que je tremblais de dire; voilà ce que la condition servile, propre aux natures célestes comme à celles de la terre, nous défendrait même de soupçonner qu'il s'établisse tout à coup entre le ciel et la terre, entre la chair et Dieu, un commerce si étroit que Dieu devienne homme, et que l'homme devienne dieu; le Seigneur, esclave, et l'esclave, enfant; en un mot, que la nature humaine et la divinité soient unies d'une manière ineffable par le lien d'une éternelle parenté... O homme, vois à quelle hauteur t'a subitement porté la grâce, où t'a ravi la nature céleste; tu demeures dans la chair et sur la terre, et tu dis comme si tu n'étais ni de l'une ni de l'autre : Notre Père qui êtes aux cieux. A celui-là donc qui se croit et se confesse le fils d'un tel Père, de répondre à cette naissance par sa vie, à cette paternité par ses mœurs; qu'il atteste par ses pensées et par ses actes ce qu'il a reçu de la nature divine. » S. Pierre Chrysologue, In Orat. domin., serm. LXXII; Patr. lat., t. LII, col. 404.

3. L'adoption des enfants de Dieu « Celui qui prend désormais le nom (de fils adoptif) n'appartient pas pour cela à la race. S'il porte un cœur noble et reconnaissant, il épousera les sentiments, les pensées, les traditions de sa famille adoptive; il lui vouera amour et obéissance; mais à cette filiation factice et conventionnelle, il manquera toujours le lien d'origine, le cri du sang. Il n'en va pas ainsi dans l'ordre de notre filiation surnaturelle. Le jour où nous devenons chrétiens, notre initiation ne nous confère pas seulement le nom, elle ne nous agrège pas seulement à la maison, elle ne nous engage pas seulement envers la doctrine de Jésus-Christ: elle imprime dans notre âme un sceau de ressemblance, un caractère indélébile; elle nous communique intérieurement << l'es

LB CATÉCHISME.

T. III.

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prit d'adoption des enfants dans lequel nous crions : « Père!» Enfin, par l'action sacramentelle du baptême et des autres signes, et mieux encore par la liqueur eucharistique, elle insinue au plus intime de notre être le sang de Celui en qui nous sommes adoptés. Par là nous entrons authentiquement dans sa race: Ipsius enim et genus sumus. Et parce que nous sommes de la race de Dieu, parce que notre filiation n'est pas purement nominale, mais rigoureusement vraie et réelle, nous devenons héritiers de plein droit et à titre de stricte justice, héritiers du Père commun que nous avons avec Jésus-Christ, cohéritiers par conséquent de l'aîné de notre race. >> Cardinal Pie, Troisième instr. synod. sur les principales erreurs du temps présent, $ 16.

4. Le Père et l'Esprit-Saint viennent Jésus. « Jésus entre dès qu'on lui ouvre... et dès qu'il entre, l'union se fait. C'est un vrai mariage... Qui dira cette union? Celles de la terre n'y sont point comparables; et pour en trouver l'analogue, il faut remonter à cette union des deux natures du Christ qui fait le nœud de l'incarnation. C'est tout l'être de Jésus qui épouse ici l'âme tout entière et même en principe l'homme tout entier. Si l'âme se livre, ou du moins se laisse posséder sans réserve, comme il arrive à l'enfant qu'on baptise, Jésus se verse en elle et la remplit... Ils sont deux dans un seul esprit et forment une communauté parfaite. La vie entière de l'Epoux devient celle de l'épouse: ses états, ses mystères, ses titres, ses excellences, ses vertus, ses actions, ses souffrances, ses mérites, il donne et livre tout... Ils s'unissent à ce point qu'ils deviennent l'un à l'autre une communion et un festin; ils passent l'un dans l'autre, et l'Ecriture dit qu'ils y demeurent. - Et Jésus n'est pas seul seconde personne de la sainte Trinité, il ne se peut séparer ni du Père qui l'engendre, ni du SaintEsprit qui procède des deux où est l'un de ces trois, c'est une nécessité qu'ils y soient tous les trois ensemble. C'est pourquoi Notre Seigneur nous dit : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, » mon Père, Moi et notre amour

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qui est notre commun Esprit, « et nous établirons en lui notre séjour. » Et ces deux qui accompagnent Jésus ne sont pas là comme de simples témoins de sa présence, de ses dons et de ses œuvres : ils opèrent avec lui et se donnent comme lui, chacun selon le caractère qui lui est propre. Par Jésus et en Jésus, nous entrons en relation avec l'un et avec l'autre, et, chose aussi vraie que merveilleuse, dans la même relation qu'ils ont avec Jésus. Je veux dire d'abord que par Jésus et en Jésus, nous devenons vraiment et réellement fils de Dieu, et nous avons le même droit que lui d'appeler Dieu notre Père... Mais de plus, par Jésus et en Jésus, l'Esprit-Saint devient notre esprit. Jésus lui-même nous le donne afin qu'ayant vivifié et dirigé le chef, il vivifie et dirige tous les membres, et qu'entre les membres et le chef il n'y ait qu'un seul et même Esprit, l'Esprit tout divin du Père et du Fils. Cet Esprit avait déjà préparé et formé notre bienheureuse union avec le Christ: il était personnellement mêlé à tous ces dons préliminaires dont nous avons parlé ; il était l'âme du bras quand Jésus frappait à la porte; quand Jésus nous parlait, il était l'accent de sa voix, et c'était lui encore qui en portait les vibrations dans notre cœur. Et maintenant il est le nœud de ce mariage qui a tout conclu, et il tend à en resserrer incessamment les liens jusqu'à ce que l'union elle-même soit éternelle et consommée ». Gay, De la vie et des vertus chrétiennes, 3° édit., Paris, 1875, t. 1, p. 44-47.

Leçon XV

La grâce sanctifiante

I. La justification, d'après le concile de Trente. - II. Nature de la grâce sanctifiante. — III. Ce que la grâce apporte avec elle.

E

N opposition formelle avec l'enseignement de l'Ecriture et des Pères, les protestants

partaient de ce principe que la justification s'opère par la foi seule (1). Or, qu'entendaientils par cette foi? Ce n'était pas exclusivement, comme le mot pourrait le faire supposer, la vertu théologale qui nous fait adhérer aux vérités révélées, sur le témoignage de Dieu, c'était surtout une confiance ferme dans les mérites du Christ. Et qu'entendaient-ils par la justification? Assurément, la rémission des péchés, mais sans transformation intérieure. A leurs yeux, cette rémission n'est nullement la destruction du péché luimême, mais une simple absolution qui, sans effacer le mal commis, se borne de la part de Dieu, à n'en pas tenir compte, à le regarder comme couvert et à imputer au pécheur la justice du Christ. De la sorte, le pécheur ne change pas : il reste intérieurement ce qu'il était; la justification le laisse dans l'état où elle le trouve, c'est-à-dire dans un état de corrup

1. Pour la bibliographie, voir les ouvrages signalés à la leçon XIII.

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