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v. 3

BX175

ENCYCLIQUE

« PASCENDI DOMINICI GREGIS »

sur le Modernisme

Gravité des erreurs modernes (1). « Ce qui exige surtout que nous parlions sans délai, c'est que, les artisans d'erreurs, il n'y a pas à les chercher aujourd'hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent, et

1. Cette magnifique Encyclique du 8 septembre 1907 est appelée à un grand retentissement et marquera une date célèbre dans l'histoire de l'Eglise. Il en est peu, dans le passé, qui l'égalent en importance; car elle englobe dans une vue synthétique tout ce que le mouvement de la pensée moderne, en opposition avec la révélation et le surnaturel, entraîne de principes erronés et d'idées fausses. Ce n'est plus seulement tel ou tel dogme qui est battu en brèche, c'est l'idée même du dogme, c'est la nature de la foi dans ses racines profondes, c'est le catholicisme, et, c'est toute religion, qui sont sapés de fond en comble. En groupant dans un système cohérent la doctrine des modernistes, jusque là éparse et comme noyée ou dissimulée dans de nombreuses publications parues depuis une dizaine d'années, et d'autant plus dangereuse qu'elle se paraît d'un faux zèle pour la vérité et pour les intérêts religieux de l'Eglise, S. S. Pie X a magistralement dénoncé le péril. Il en a montré les faux points de départ, la marche insidieuse, le lien logique, les aboutissements dangereux, les funestes conséquences; car, en dépit des apparences, c'est bien un tout lié, un corps parfaitement organisé, dont les parties sont si bien solidaires entre elles qu'on n'en peut admettre une sans les admettre toutes. > Et en le qualifiant de rendez-vous de toutes les hérésies, de ruine de la religion catholique et d'anéantissement de toute religion, le Pape le dénonce et le condamne.

Impossible donc, à l'heure qu'il est, d'avoir le moindre doute sur l'idée qu'il faut avoir du modernisme. Quelle que soit la valeur intellectuelle et scientifique de ses fauteurs, et quelque séduisants qu'aient pu paraître, aux yeux de personnes mal averties, les ouvrages où ils ont condensé leur doctrine, tels que les Etudes évangéliques, l'Evangile et l'Eglise, Autour d'un petit livre, Dogme et critique tre autres, on doit tenir pour condamné le modernisme.

en

LE CATÉCHISME,

T. III.

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a

c'est un sujet d'appréhension et d'angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l'Eglise, ennemis d'autant plus redoutables qu'ils le sont moins ouvertement. Nous parlons d'un grand nombre de catholiques laïques et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres qui, sous couleur d'amour de l'Eglise, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses (1), imprégnés au 'contraire jusqu'aux moelles d'un venin d'erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l'Eglise; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l'assaut à tout ce qu'il y a de plus sacré dans l'œuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne qu'ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu'à la simple et pure humanité.

« Ces hommes-là peuvent s'étonner que nous les rangions parmi les ennemis de l'Eglise. Nul ne s'en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions. à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d'agir. Ennemis de l'Eglise, certes ils le sont, et, à dire qu'elle n'en a pas de pires, on ne s'écarte pas du vrai. Ce n'est pas du dehors, en effet, c'est du dedans qu'ils trament sa ruine: le danger est aujourd'hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l'Eglise; leurs coups sont d'au

Déjà, dans les deux premiers volumes, nous avons signalé et combattu quelques-unes des idées modernistes relatives au dogme, à la foi, à la divinité, à la science, à la mort expiatoire et à la résurrection de Jésus-Christ, à l'Eglise. Nous en signalons et combattons quelques autres, dans le présent volume, touchant la révélation, l'inspiration, le miracle, la prophétie, le surnaturel. Il en restera d'autres encore à réfuter dans les volumes suivants, notamment celles qui ont trait à la nature et à l'origine des sacrements.

Nous insérons ici, en première page, ce document pontifical de capitale importance; toute la première partie est reproduite dans sa traduction officielle.

1. C'est nous qui soulignons.

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tant plus sûrs qu'ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n'est point aux rameaux ou aux rejetons qu'ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c'està-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d'immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l'arbre; nulle partie de la foi catholique qui reste à l'abri de leur main, nulle partie qu'ils ne fassent tout pour corrompre. >

Tactique perfide. - Et tandis qu'ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique. Amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d'habileté qu'ils abusent facilement les esprits mal avertis. D'ailleurs, consommés en témérité, il n'est sorte de conséquences qui les fassent reculer, ou plutôt qu'ils ne soutiennent hautement et opiniâtrément. Avec cela, et chose très propre à donner le change, une vie toute d'activité, une assiduité et une ardeur singulière à tous les genres d'études, des mœurs recommandables d'ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci paraît ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l'âme, qu'ils en sont devenus contempteurs de toute autorité, impatients de tout frein: prenant assiette sur une conscience fausse, ils font tout pour qu'on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est œuvre uniquement d'opiniâtreté et d'orgueil... Trêve donc au silence, qui désormais serait un crime ! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l'Eglise universelle tels qu'ils sont. Et comme une tactique des modernistes, ainsi les appelle-t-on communément et avec beaucoup de raison, - tactique en vérité fort insidieuse, — est de ne jamais exposer leurs doctrines méthodiquement et dans leur ensemble, mais de les fragmenter en quelque sorte et

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de les éparpiller ça et là, ce qui prête à les faire juger ondoyants et indécis, quand leurs idées au contraire sont parfaitement arrêtées et consistantes, il importe ici et avant tout, de présenter ces mêmes doctrines sous une seule vue, et de montrer le lien logique qui les rattache entre elles. Nous nous réservons d'indiquer ensuite les causes des erreurs et de prescrire les remèdes propres à retrancher le mal. >

PREMIÈRE PARTIE

Analyse des doctrines modernistes. « Et pour procéder avec clarté dans une matière en vérité fort complexe, il faut noter tout d'abord que les modernistes assemblent et mélangent, pour ainsi dire, en eux plusieurs personnages: c'est à savoir le philosophe, le croyant, le théologien, l'historien, le critique, l'apologiste, le réformateur: personnages qu'il importe de bien démêler si l'on veut connaître à fond leur système et se rendre compte des principes comme des conséquences de leurs doctrines. »

I. Le philosophe. 1° L'Agnosticisme. « Et pour commencer par le philosophe, les modernistes posent comme base de leur philosophie religieuse, la doctrine appelée communément agnosticisme (1). La raison humaine, enfermée rigoureusement dans le cercle des phénomènes, c'est-à-dire des choses qui apparaissent, n'a ni la faculté ni le droit d'en franchir les limites; elle n'est donc pas capable de s'élever jusqu'à Dieu, non, pas même pour en connaître, par le moyen. des créatures, l'existence: telle est cette doctrine. D'où ils infèrent deux choses: que Dieu n'est point objet di

1. Voir t. 1, p. 381-382; 398-400; 446-447; 457, 479.

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