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prouvé par les paroles de saint Paul. I leur croyance d'après le catéchisme et Une erreur soutenue par de tels motifs, d'après les instructions publiques de est certainement volontaire et crimi- leurs ministres, avant de savoir si cette nelle. doctrine est conforme ou contraire à la Quelques protestants ont dit qu'il parole de Dieu; 4o c'est, de leur part, n'est pas aisé de savoir ce que c'est un trait d'orgueil insupportable de qu'une hérésie, et qu'il y a toujours de croire qu'ils sont éclairés du Saint-Esla témérité à traiter un homme d'héré- prit pour entendre l'Ecriture sainte, tique. Mais, puisque saint Paul ordonne | plutôt que l'Eglise catholique qui l'enà Tite d'éviter un hérétique, après l'a- tend autrement qu'eux. Excuser tous voir repris une ou deux fois, c. 3, 7. 10, les hérétiques, c'est condamner les il suppose que l'on peut connoître si un apôtres, qui les ont peints comme des homme est hérétique ou s'il ne l'est pas, hommes pervers. si son erreur est innocente ou volontaire, pardonnable ou digne de censure. Ceux qui ont prétendu que l'on ne doit regarder comme hérésies que les erreurs contraires aux articles fondamentaux du christianisme, n'ont rien gagné, puisqu'il n'y a aucune règle certaine pour juger si un article est ou n'est pas fondamental.

Nous ne prétendons pas soutenir qu'il n'y ait un bon nombre d'hommes nés dans l'hérésie, qui, à raison de leur peu de lumière, sont dans une ignorance invincible, par conséquent excusables devant Dieu : or, de l'aveu de tous les théologiens sensés, ces ignorants ne doivent point être mis au rang des hérétiques. C'est la doctrine formelle de Un homme peut se tromper d'abord saint Augustin, Epist. 43, ad Glorium de bonne foi; mais dès qu'il résiste à la et alios, n. 4. Saint Paul a dit : « Evicensure de l'Eglisé, qu'il cherche a faire » tez un hérétique, après l'avoir repris des prosélytes, à former un parti, à une ou deux fois; sachant qu'un tei cabaler, à faire du bruit; ce n'est plus homme est pervers, qu'il pèche, et la bonne foi qui le fait agir, c'est l'or- qu'il est condamné par son propre jugueil et l'ambition. Celui qui a eu le » gement. Quant à ceux qui défendent malheur de naître et d'être élevé dans un sentiment faux et mauvais, sans le sein de l'hérésie, de sucer l'erreur » aucune opiniâtreté, surtout s'ils ne dès l'enfance, est sans doute beaucoup > l'ont pas inventé par une audacieuse moins coupable; mais on ne peut pas présomption, mais s'ils l'ont reçu en conclure qu'il est absolument inno- » de leurs parents séduits et tombés cent, surtout lorsqu'il est à portée de» dans l'erreur, et s'ils cherchent la connoître l'Eglise catholique, et les caractères qui la distinguent d'avec les différentes sectes hérétiques.

» vérité avec soin, et prêts à se corri

ger lorsqu'ils l'auront trouvée, on ne » doit pas les ranger parmi les héréti» ques. » L. 1, de Bapt. contra Donat., c. 4, n. 5. « Ceux qui tombent chez les » hérétiques sans le savoir, et en croyant » que c'est là l'Eglise de Jésus-Christ, » sont dans un cas différent de ceux qui

savent que l'Eglise catholique est celle » qui est répandue par tout le monde. » L. 4, c. 1, n. 1. « L'Eglise de Jésus

Vainement l'on dirá qu'il ne connoît point la prétendue nécessité de se soumettre au jugement ou à l'enseignement de l'Eglise, qu'il lui suffit d'être soumis à la parole de Dieu. Cette soumission est absolument illusoire; 1o il ne peut savoir avec certitude quel livre est la parole de Dieu, que par le témoignage de l'Eglise; 2o dans quelque secte que Christ, par la puissance de son époux, se soit, il n'y a que le quart des mem- » peut avoir des enfants de ses serbres qui soient en état de voir par eux- »vantes: s'ils ne s'enorgueillissent point, mêmes si ce qu'on leur prèche est con- » ils auront part à l'héritage; s'ils sont forme ou contraire à la parole de Dieu; » orgueilleux, ils demeureront dehors. › 3o tous commencent par se soumettre Ibid., c. 16, n. 23. « Supposons qu'un à l'autorité de leur secte, par former » homme soit dans l'opinion de Photin

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⚫ touchant Jésus-Christ, croyant que | c'est la foi catholique, je ne l'appelle ⚫ point encore hérétique, à moins qu'a» près avoir été instruit, il n'ait mieux ⚫ aimé résister à la foi catholique, que › de renoncer à l'opinion qu'il avoit em› brassée. » L. de Unit. Eccles., c. 25, n. 73, il dit de plusieurs évêques, clercs et laïques donatistes convertis : Renonçant à leur parti ils sont revenus » à la paix catholique, et avant de le » faire, ils étoient déjà partie du bon > grain; pour lors ils combattoient, non » contre l'Eglise de Dieu, qui produit » du fruit partout, mais contre des » hommes desquels on leur avoit donné » mauvaise opinion. »

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Saint Fulgence, L. de Fide ad Petrum, c. 39 : « Les bonnes œuvres, le martyre même, ne servent de rien » pour le salut à celui qui n'est pas » dans l'unité de l'Eglise, tant que la » malice du schisme et de l'hérésie » persévère en lui. »

Salvien, de Gubern. Dei, 1. 5, c. 2, parlant des Barbares qui étoient ariens: Ils sont hérétiques, dit-il, mais ils » l'ignorent..... Ils sont dans l'erreur, » mais de bonne foi, non par haine, » mais par amour pour Dieu, en croyant » l'honorer et l'aimer ; quoiqu'ils n'aient » pas une foi pure, ils croient avoir une » charité parfaite. Comment seront-ils » punis au jour du jugement pour leur >> erreur? Personne ne peut le savoir » que le souverain juge. »

Nicole, Traité de l'unité de l'Eglise, 1. 2, c. 3: « Tous ceux qui n'ont point › participé, par leur volonté et avec » connoissance de cause, au schisme et » à l'hérésie, font partie de la véri» table Eglise. »

Aussi les théologiens distinguent entre l'hérésie matérielle et l'hérésie formelle. La première consiste à soutenir une proposition contraire à la foi, sans savoir qu'elle y est contraire, par conséquent sans opiniâtreté, et dans la disposition sincère de se soumettre au jugement de l'Eglise. La seconde a tous les caractères opposés, et c'est toujours un crime qui suffit pour exclure un homme du salut. Tel est le sens de la maxime |

hors de l'Eglise point de salut. Voyez EGLISE, § 5.

Dieu a permis qu'il y eût des hérésies dès le commencement du christianisme et du vivant même des apôtres, afin de nous convaincre que l'Evangile ne s'est point établi dans les ténèbres, mais au grand jour; que les apôtres n'ont pas toujours eu des auditeurs dociles, mais que souvent ils en ont trouvé qui étoient tout prêts à les contredire; que s'ils avoient publié des faits faux, douteux, ou sujets à contestation, l'on n'auroit pas manqué de les réfuter et de les convaincre d'imposture. Les apôtres eux-mêmes s'en plaignent ; ils nous apprennent en quoi ils étoient contredits par les hérétiques, c'étoit sur les dogmes, et non sur les faits.

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« Il faut, dit saint Paul, qu'il y ait » des hérésies, afin que l'on connoisse > ceux dont la foi est à l'épreuve. I. Cor., c. 11, f.19. De même que les persécutions servirent à distinguer les chrétiens véritablement attachés à leur religion, d'avec les âmes foibles et d'une vertu chancelante, ainsi les hérésies mettent une séparation entre les esprits légers, et ceux qui sont constants dans leur foi. C'est la réflexion de Tertullien. Il falloit d'ailleurs que l'Eglise fût agitée, pour que l'on vît la sagesse et la solidité du plan que Jésus-Christ avoit établi pour perpétuer sa doctrine. Il étoit bon que les pasteurs, charges de l'enseignement, fussent obligés de fixer toujours leurs regards sur l'antiquité, de consulter les monuments, de

renouer sans cesse la chaîne de la tradition, de veiller de près sur le dépôt de la foi ; ils y ont été forcés par les assauts continuels des hérétiques. Sans les disputes des deux derniers siècles, nous serions peut-être encore plongés dans le mème sommeil que nos pères. C'est après l'agitation des guerres civiles que l'Eglise a coutume de faire des conquêtes.

Lorsque les incrédules ont voulu faire un sujet de scandale, de la multitude des hérésies dont l'histoire ecclésiastique fait mention, ils n'ont pas vu, 1o que la même hérésie s'est ordinai rement divisée en plusieurs sectes, et a

mais manqué d'attribuer aux Pères del'Eglise et aux théologiens catholiques toutes les conséquences que l'on peut tirer de leur doctrine, même par de faux raisonnements; et c'est principale

porté quelquefois dix à douze noms différents; il en a été ainsi des gnostiques, des manichéens, des ariens, des eutychiens et des protestants; 2° que les hérésies des derniers siècles n'ont été que la répétition des anciennes er-ment par là qu'ils ont réussi à rendre reurs, de même que les nouveaux sys- la foi catholique odieuse. Voyez ERtèmes de philosophie ne sont que les vi- REURS. On doit encore moins leur parsions des anciens philosophes; 3° que donner la prévention par laquelle ils se les incrédules eux-mêmes sont divisés persuadent que les Pères de l'Eglise en divers partis, et ne font que copier ont mal exposé les sentiments des héréles objections des anciens ennemis du tiques qu'ils ont réfutés, soit par ignochristianisme. rance et par défaut de pénétration, soit par haine et par ressentiment, soit par un faux zèle, et afin de détourner plus aisément les fidèles de l'erreur.

Il est nécessaire à un théologien de connoître les différentes hérésies, leurs variations, les opinions de chacune des sectes qu'elles ont fait éclore; sans cela Cette calomnie a été suggérée aux on ne réussit point à prendre le vrai protestants par les passions mêmes sens des Pères qui les ont réfutées, et qu'ils osent attribuer aux Pères de l'El'on s'expose à leur prêter des senti- glise; nous la réfuterons ailleurs, en ments qu'ils n'ont jamais eus. C'est ce parlant des différentes sectes hérétiques, qui est arrivé à la plupart de ceux qui et au mot PÈRES DE L'EGLISE. Souvent, ont voulu déprimer les ouvrages de ces disent ils, les Pères attribuent à la saints docteurs. Pour en acquérir une même hérésie des sentiments contraconnoissance plus détaillée que celle que dictoires. Cela ne peut étonner que ceux nous pouvons en donner, il faut con- qui affectent d'oublier que les hérétiques sulter le Dictionnaire des hérésies, fait n'ont jamais été d'accord, ni entre eux, par M. l'abbé Pluquet; on y trouve ni avec eux-mêmes, et que jamais les non-seulement l'histoire, les progrès, disciples ne se sont fait une loi de suivre les opinions de chacune des sectes, mais exactement les opinions de leurs maîencore la réfutation de leurs principes. tres. Un piétiste fanatique, nommé ArLes protestants ont souvent accusé nold, mort en 1714, a poussé la démence les auteurs ecclésiastiques qui ont fait jusqu'à soutenir que les anciens héréle catalogue des hérésies, tels que Théo-tiques étoient des piétistes, plus sages doret, saint Epiphane, saint Augustin, et meilleurs chrétiens que les Pères qui Philastre, etc., de les avoir multipliées les ont réfutés. mal à propos, d'avoir mis au rang des erreurs des opinions orthodoxes ou in-mée à une proposition par la censure de nocentes. Mais, parce qu'il a plu aux l'Eglise. Démontrer l'héréticité d'une protestants de renouveler les sentiments opinion, c'est faire voir qu'elle est forde la plupart des anciennes sectes héré- mellement contraire à un dogme de foi tiques, il ne s'ensuit pas que ce sont décidé et professé par l'Eglise cathodes vérités, et que les Pères ont eu tort|lique. Héréticité est l'opposé de cathode les taxer d'erreur: il s'ensuit seule- licité et d'orthodoxie. ment que les ennemis de l'Eglise catholique sont mauvais juges en fait de doctrine.

HÉRÉTICITÉ, note d'hérésie impri

HÉRÉTIQUE, sectateur ou défenseur d'une opinion contraire à la croyance de l'Eglise catholique. Sous ce nom l'on Ils ne veulent pas que l'on attribue comprend non-seulement ceux qui ont aux hérétiques, par voie de consé-inventé une erreur, ou qui l'ont emquence, les erreurs qui s'ensuivent de leurs opinions, surtout lorsque ces hérétiques les désavouent et les rejettent: mais ces mêmes protestants n'ont ja- |

brassée par leur propre choix, mais encore ceux qui ont eu le malheur d'en être imbus dès l'enfance, et parce qu'ils sont nés de parents hérétiques. Un hé

rétique, dit M. Bossuet, est celui qui a une opinion à lui, qui suit sa propre pensée et son sentiment particulier : un catholique, au contraire, suit sans hésiter le sentiment de l'Eglise universelle. A ce sujet nous avons à résoudre trois questions: la première, s'il est juste de punir les hérétiques par des peines afflictives, ou si, au contraire, il faut les tolérer; la seconde, s'il est décidé dans l'Eglise romaine, que l'on ne doit pas garder la foi jurée aux hérétiques; la troisième, si l'on fait mal de défendre aux fidèles la lecture des livres des hérétiques.

la tranquillité publique, il est juste de les tolérer; alors on ne doit employer que la douceur et l'instruction pour les ramener dans le sein de l'Eglise. Dans les deux cas contraires, le gouvernement est en droit de les réprimer et de les punir; et s'il ne le fait pas, il aura bientôt lieu de s'en repentir. Prétendre, en général, que l'on doit tolérer tous les sectaires, sans avoir égard à leurs opinions, à leur conduite, au mal qui peut en résulter; que toute rigueur, toute violence exercée à leur égard est injuste et contraire au droit naturel c'est une doctrine absurde qui choque le bon sens et la saine politique ; les incrédules de notre siècle qui ont osé la soutenir, se sont couverts d'ignominie. Voyez TOLÉRANCE.

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A la première, nous répondons d'abord que les premiers auteurs d'une hérésie, qui entreprennent de la répandre, de gagner des prosélytes, de sc faire un parti, sont punissables comme perturbateurs du repos public. Une expérience de dix-sept siècles a convaincu tous les peuples qu'une secte nouvelle ne s'est jamais établie sans causer du tumulte, des séditions, des révoltes contre les lois, des violences, et sans qu'il y eût, tôt ou tard, du sang ré-quence, sans causer aucune sédition ni pandu.

L'on aura beau dire que, suivant ce principe, les juifs et les païens ont bien fait de mettre à mort les apôtres et les premiers chrétiens; il n'en est rien. Les apôtres ont prouvé qu'ils avoient une mission divine; jamais un hérésiarque n'a prouvé la sienne : les apôtres ont prêché constamment la paix, la patience, la soumission aux puissances séculières; les hérésiarques ont fait le contraire. Les apôtres et les premiers chrétiens n'ont causé ni sédition, ni tumulte, ni guerre sanglante; on a donc versé leur sang injustement, et jamais ils n'ont pris les armes pour se défendre. Dans l'empire romain et dans la Perse, chez les nations policées et chez les Barbares, ils ont suivi la même conduite.

En second lieu, nous répondons que quand les membres d'une secte hérétique, déjà établie, sont paisibles, soumis aux lois, fidèles observateurs des conditions qui leur ont été prescrites, lorsque d'ailleurs leur doctrine n'est contraire ni à la pureté des mœurs, ni à

Le Clerc, malgré son penchant à excuser tous les sectaires, est cependant convenu que, dès l'origine de l'Eglise, et du temps même des apôtres, il y a eu des hérétiques de ces deux espèces : que les uns sembloient errer de bonne foi sur des questions de peu de consé

aucun désordre; que d'autres agissoient par ambition et avec des desseins séditieux; que leurs erreurs attaquoient essentiellement le christianisme. En soutenant que les premiers devoient être tolérés, il avoue que les seconds méritoient l'anathème que l'on a prononcé contre eux. Hist. ecclés., an 83, § 4 et 5.

Leibnitz, quoique protestant, après avoir observé que l'erreur n'est pas un crime, si elle est involontaire, avoue que la négligence volontaire de ce qui est nécessaire pour découvrir la vérité dans les choses que nous devons savoir, est cependant un péché, et même un péché grief, suivant l'importance de la matière. Au reste, dit-il, une erreur dangereuse, fût- elle totalement involontaire et exempte de tout crime, peut être pourtant très - légitimement réprimée, dans la crainte qu'elle ne nuise, par la même raison que l'on enchaîne un furieux, quoiqu'il ne soit pas coupable. Esprit de Leibnitz, t. 2, p. 64.

L'Eglise chrétienne, depuis son origine, s'est conduite à l'égard des héré

quelques incrédules l'ont avancé; cependant plusieurs ariens l'avoient meritée, et cela fut prouvé au concile de Sardique, l'an 347.

Déjà Valentinien Ier, prince très-tolérant, loué de sa douceur par les paiens mêmes, avoit proscrit les manichéens à cause des abominations qu'ils pratiquoient. Cod. Théod. 1. 16, tit. 5, n.3. Théodose et ses successeurs firent de

tiques, suivant la règle que nous venons d'établir; elle n'a jamais imploré contre eux le bras séculier, que quand ils ont été séditieux, turbulents, insociables, ou que leur doctrine tendoit évidemment à la destruction des mœurs, des liens de la société, et de l'ordre public. Souvent, au contraire, elle a intercédé auprès des souverains et des magistrats pour obtenir la rémission ou l'adoucissement des peines que les hérétiques | même. L'opinion de ces hérétiques, touavoient encourues. Ce fait est prouvé jusqu'à la démonstration dans le Traité de l'unité de l'Eglise, par le père Thomassin; mais comme nos adversaires affectent continuellement de la méconnoître, il faut le vérifier, du moins par un coup d'œil rapide jeté sur les lois portées par les princes chrétiens contre les hérétiques.

Les premières lois, sur ce sujet, ont été faites par Constantin, l'an 331. Il défendit par un édit les assemblées des hérétiques; il ordonna que leurs temples fussent rendus à l'Eglise catholique, ou adjugés au fisc. Il nomme les novatiens, les paulianistes, les valentiniens, les marcionites et les cataphryges où montanistes; mais il y déclare que c'est à cause des crimes et des forfaits dont

ces

sectes étoient coupables, et qu'il n'étoit plus possible de tolérer. Eusèbe, Vie de Constantin, 1. 3, c. 64, 65, 66. D'ailleurs, aucune de ces sectes ne jouissoit de la tolérance en vertu d'une loi. Constantin n'y comprend pas les ariens, parce qu'il n'y avoit encore aucune violence à leur reprocher.

Mais, dans la suite, lorsque les ariens, protégés par les empereurs Constance et Valens, se furent permis des voies de fait contre les catholiques, Gratien et Valentinien II, Théodose et ses enfants sentirent la nécessité de les réprimer. De là sont venues des lois du code théodosien qui défendent les assemblées des hérétiques, qui leur ordonnent de rendre aux catholiques les églises qu'ils leur avoient enlevées, qui leur enjoignent de demeurer tranquilles, sous peine d'être punis, comme il plaira aux empereurs. Il n'est pas vrai que ces lois portent la peine de mort, comme

chant le mariage, étoit directement contraire au bien de la société. Honorius, son fils, usa de la même rigueur envers les donatistes, à la prière des évêques d'Afrique; mais on sait à quelles fureurs et à quel brigandage les circoncellions des donatistes s'étoient livrés. Saint Augustin atteste que tels furent les motifs des lois portées contre eux ; et c'est pour cette raison seule qu'il en soutint la justice et la nécessité, L. contra Epist. Parmen. Mais il fut un des premiers à intercéder pour que les plus coupables, même des donatistes, ne fussent pas punis de mort. Ceux qui se convertirent gardèrent les églises dont ils s'étoient emparés, et les évêques demeurèrent en possession de leurs siéges. Les protestants n'ont pas laissé de déclamer contre l'intolérance de saint Augustin. Voyez DONATISTES.

Arcadius et Honorius publièrent encore des lois contre les phrygiens ou montanistes, contre les manichéens et les priscillianistes d'Espagne ; ils les condamnèrent à la perte de leurs biens. On en voit le motif dans la doctrine même de ces hérétiques, et dans leur conduite. Les cérémonies des montanistes sont appelées des mystères exécrables, et les lieux de leurs assemblées des antres meurtriers. Les priscillianistes soutenoient, comme les manichéens, que l'homme n'est pas libre dans ses actions, mais dominé par l'influence des astres; que le mariage et la procréation des enfants sont l'ouvrage du démon; ils pratiquoient la magie et des turpitudes dans leurs assemblées. Saint Léon, Epist. 15. ad Turib. Tous ces désordres peuvent-ils être tolérés dans un état policé?

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