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| ceur. Depuis la conversion de Clovis, nos rois n'ont point porté de lois sanglantes contre les hérétiques.

Au neuvième siècle, les empereurs iconoclastes employèrent la cruauté pour abolir le culte des images; les catholiques ne pensèrent point à s'en venger. Photius, pour entraîner les Grecs dans le schisme, usa plus d'une fois de vio

Mosheim nous paroît avoir mal rendu le sens d'une loi de ces deux empereurs, de l'an 445: elle porte, dit-il, qu'il faut regarder et punir comme hérétiques tous ceux qui s'écartent du jugement et de la croyance de la religion catholique, même en matière légère, vel levi argu- | mento. Syntagm. dissert. 3, § 2. Il nous paroît que levi argumento, signifie plutôt sur de légers prétextes, pour des rai-lence; il n'en fut pas puni aussi rigousons frivoles, comme avoient fait les donatistes; aucune des sectes connues pour lors n'erroit en matière légère. Lorsque Pélage et Nestorius eurent été condamnés par le concile d'Ephèse, les empereurs proscrivirent leurs erreurs, et ils en empêchèrent la propagation; ils savoient, par expérience, ce que font les sectaires dès qu'ils se sentent des forces. Aussi les pélagiens ne réussirent point à former des assemblées séparées, et les nestoriens ne s'établirent que dans la partie de l'Orient qui n'étoit plus soumise aux empereurs. Assémani, Biblioth. orientale, t. 4, c. 4, § 1 et 2.

reusement qu'il l'auroit mérité. Dans l'onzième siècle et les trois suivants, plusieurs fanatiques furent suppliciés, mais pour leurs crimes et leur turpitude, et non pour leurs erreurs. On ne peut citer aucune secte qui ait été poursuivie pour des opinions qui ne tenoient en rien à l'ordre public.

On a fait grand bruit de la proscription des albigeois, de la croisade publiée contre eux, de la guerre qu'on leur fit; mais les albigeois avoient les mêmes sentiments et la même conduite que les manichéens d'Orient, les priscillianistes d'Espagne, les pauliciens d'Arménie, et les Bulgares des bords du Danube; leurs principes et leur morale étoient destructifs de toute société, et ils avoient pris les armes lorsqu'on les poursuivit à feu et à sang. Voyez ALBIGEOIS.

Pendant plus de deux cents ans, les vaudois furent tranquilles, on ne leur envoya que des prédicateurs; en 1375,

Après la condamnation d'Eutychès au concile de Chalcédoine, Théodose le jeune et Marcien, dans l'Orient, et Majorien, dans l'Occident, défendirent de prêcher l'eutychianisme dans l'empire; Fa loi de Majorien porte la peine de mort, à cause des meurtres que les eutychiens avoient causés à Constantinople, dans la Palestine et en Egypte. C'est par la ré-ils tuèrent deux inquisiteurs, on comvolte que cette secte s'établit; ses par- mença de sévir contre eux. En 1545, tisans, dans la suite, favorisèrent les ils s'étoient unis aux calvinistes, et ils mahométans dans la conquête de l'E- en imitèrent les procédés; ils s'étoient gypte, afin de ne plus être soumis aux attroupés et révoltés, lorsque Franempereurs de Constantinople. çois Ier les fit exterminer. Voy. VAUDOIS.

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Depuis le milieu du cinquième siècle, En Angleterre, l'an 1581, Jean Balle, il n'est plus question de lois impériales ou Vallée, disciple de Wiclef, avoit, par en Occident contre les hérétiques : les ses sermons séditieux, excité une rérois des peuples barbares qui s'y étoient volte de deux cent mille paysans; établis, et dont la plupart embrassèrent ans après, un autre moine, entiché des l'arianisme, exercèrent souvent des vio-mêmes erreurs, et soutenu par les genlences contre les catholiques; mais les tilshommes chaperonnés, causa une nouprinces soumis à l'Eglise n'usèrent point velle sédition; en 1443, les wicléfites, de représailles. Récarède, pour con- qui avoient à leur tête Jean Oldcastel, vertir les Goths en Espagne; Agiluphe, se soulevèrent encore; ceux qui furent pour rendre catholiques les Lombards; suppliciés dans ces différentes occasions, saint Sigismond, pour ramener les Bour- ne le furent certainement pas pour guignons dans le sein de l'Eglise, n'em- dogmes. Jean Hus et Jérôme de Prague, ployèrent que l'instruction et la dou- héritiers de la doctrine de Wiclef, avoient

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mis en feu toute la Bohême, lorsqu'ils | bli. En 1534, quelques luthériens affifurent condamnés au concile de Con- chèrent à Paris des placards séditieux, stance; c'est l'empereur Sigismond qui et travaillèrent à former une conspirales jugea dignes de mort il croyoit tion; six d'entre eux furent condamnés arrêter les troubles par leur supplice, au feu, et François Ier donna le second il ne fit que rendre l'incendie plus ter- édit contre eux. Les voies de fait de ces rible. Voyez HUSSITES. sectaires n'étoient certainement pas des représailles.

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On sait sur quel ton les calvinistes ont prêché en France, dès qu'ils se sont sentis protégés par quelques-uns des grands du royaume; leur dessein ne fut jamais de se borner à faire des prosélytes par la séduction, mais de détruire le catholicisme, et d'employer pour cela les moyens les plus violents on défie leurs apologistes de citer une seule ville dans laquelle ils aient souffert aucun exercice de la religion catholique. En quel sens donc, à quelle occasion peuton soutenir que les catholiques ont été les agresseurs ?

Quand on leur objecte aujourd'hui l'intolérance brutale de leurs premiers chefs, ils répondent froidement que c'étoit un reste de papisme. Nouvelle calomnie. Jamais le papisme n'apprit à ses sectateurs à prêcher l'Evangile l'épée à la main. Lorsqu'ils ont mis à mort des catholiques, c'étoit pour leur faire abjurer leur religion; lorsque l'on a supplicié des hérétiques, c'étoit pour les punir de leurs forfaits; aussi ne leur a-t-on jamais promis l'impunité, s'ils vouloient renoncer à l'erreur.

Les écrivains protestants ont répété cent fois que les révoltes et les cruautés dont leurs pères se sont rendus coupables, n'étoient que la représaille des persécutions que les catholiques avoient exercées contre eux. C'est une imposture contredite par des faits incontestables. L'an 1520, Luther publia son livre de la Liberté chrétienne, dans lequel il excitoit les peuples à la révolte; le premier édit de Charles-Quint, contre lui, ne fut porté que l'année suivante. Dès qu'il se sentit appuyé par les princes, il déclara que l'Evangile, c'est-à-dire sa doctrine, ne pouvoit être établie qu'à main armée et en répandant du sang; en effet, l'an 1525, elle causa la guerre de Muncer et des anabaptistes. En 1526, Zwingle fit proscrire à Zurich l'exercice de la religion catholique; il étoit donc le vrai persécuteur: on vit paroître le traité de Luther touchant le fisc commun, dans lequel il excitoit les pleuples à piller les biens ecclésiastiques; morale qui fut exactement suivie. En 1527, les luthériens de l'armée de Charles-Quint saccagèrent Rome, et y commirent des cruautés inouïes. En 1528, le catholicisme fut aboli à Berne; Zwingle fit punir de mort les anabaptistes; une statue de la Vierge fut mutilée à Paris; c'est à cette occasion que parut le pre-mêmes dans tous les siècles, n'employer mier édit de François Ier contre les novateurs ; on savoit que déjà ils avoient mis la Suisse et l'Allemagne en feu. En 1529, la messe fut abolie à Strasbourg et à Bâle; en 1530, la guerre civile s'alluma en Suisse entre les zwin- Mosheim a calomnié l'Eglise, lorsqu'il gliens et les catholiques; Zwingle y fut a dit qu'au quatrième siècle on adopta tué. En 1533, même dissension à Ge- généralement la maxime que toute ernève, dont la suite fut la destruction reur en matière de religion, dans ladu catholicisme: Calvin, dans plusieurs quelle on persistoit après avoir été de ses lettres, prêcha la même morale dûment averti, étoit punissable et que Luther, et ses émissaires vinrent méritoit les peines civiles, même des la pratiquer en France, dès qu'ils y tourments corporels. Hist. ecclés., quavirent le gouvernement divisé et affoi-trième siècle, 2o part., c. 3, § 16. On

Il est donc prouvé, jusqu'à l'évidence, que les principes et la conduite de l'Eglise catholique ont été constamment les

que les instructions et la persuasion pour ramener les hérétiques, lorsqu'ils sont paisibles; implorer contre eux le bras séculier lorsqu'ils sont brutaux, violents, séditieux.

n'a jamais regardé comme punissables | pieuses, en disputant contre les héréque les erreurs qui intéressoient l'ordre tiques pour les vaincre plus aisément. public. Dissert. syntagm., dissert,, 3, § 11. Nous avons réfuté cette calomnie au mot FRAUDE PIEUSE.

Nous ne disconvenons pas de l'horreur que les Pères ont témoignée pour le schisme et pour l'hérésie, ni de la note d'infamie que les décrets des conciles ont imprimée aux hérétiques. Saint Cyprien, dans son livre de l'Unité de l'Eglise, prouve que leur crime est plus grief que celui des apostats qui ont succombé à la crainte des supplices. Tertullien, saint Athanase, saint Hilaire, saint Jérôme, Lactance, ne veulent point que les hérétiques soient mis au nombre des chrétiens; le concile de Sardique, que l'on peut presque regarder comme œcuménique, leur refuse ce titre. Une fatale expérience a prouvé que ces enfants rebelles à l'Eglise sont capables de lui faire plus de mal que les juifs et les païens.

Mais il est faux que les Pères aient calomnié les hérétiques, en leur imputant souvent des turpitudes abominables. Il est certain que toutes les sectes qui ont condamné le mariage, ont donné à peu près dans les mêmes désordres ; et cela est encore arrivé à celles des derniers siècles. Il est singulier que Beausobre et d'autres protestants aient mieux aimé accuser les Pères de mauvaise foi, que les hérétiques de mauvaises mœurs.

Leur inconséquence est palpable; ils ont fait des philosophes païens, en général, un portrait odieux, et ils n'ont pas osé contredire celui que saint Paul en a tracé or, il est certain que les hérétiques des premiers siècles étoient des philosophes qui avoient apporté dans le christianisme le caractère vain, disputeur, opiniâtre, brouillon, vicieux, qu'ils avoient contracté dans leurs écoles; pourquoi donc les protestants prennent-ils le parti des uns plutôt que des autres ? Le Clerc, Hist. ecclés., sect. 2, c. 5; Mosheim, Hist. christ., proleg., c. 1, § 23 et suiv.

II. Plusieurs ont encore écrit que, suivant la doctrine de l'Eglise romaine, on n'est pas obligé de garder la foi jurée aux hérétiques, que le concile de Constance l'a ainsi décidé, qu'il s'est du moins conduit suivant cette maxime à l'égard de Jean Hus; les incrédules l'ont ainsi affirmé. Mais c'est encore une calomnie du ministre Jurieu, et Bayle l'a réfutée; il soutient, avec raison, qu'aucun concile ni aucun théologien de marque n'a enseigné cette doctrine; et le prétendu décret que l'on attribue au concile de Constance, ne se trouve point dans les actes de ce concile.

Que résulte-t-il de sa conduite à l'égard de Jean Hus ? Que le sauf-conduit accordé par un souverain à un hérétique n'ôte point à la juridiction ecclésiastique le pouvoir de lui faire son procès, de le condamner et de le livrer au bras séculier, s'il ne rétracte pas ses erreurs. C'est sur ce principe que l'on a procédé contre Jean Hus. Celui-ci, excommunié par le pape, en avoit appelé au concile; il avoit solennellement protesté que si on pouvoit le convaincre de quelque erreur,

il ne refusoit pas d'encourir les peines portées contre les hérétiques. Sur cette déclaration, l'empereur Sigismond lui accorda un sauf-conduit, pour qu'il pût traverser l'Allemagne en sûreté et se présenter au concile, mais non pour le mettre à couvert de la sentence du concile. Lorsque Jean Hus, convaincu par le concile et en présence de l'empereur même, d'avoir enseigné une doctrine hérétique et séditieuse, refusa de se rétracter, et prouva ainsi qu'il étoit l'auteur des désordres de la Bohême, ce prince jugea qu'il méritoit d'être condamné au feu. C'est en vertu de cette sentence et du refus de rétractation, Mosheim, surtout, a poussé la pré- que cet hérétique fut livré au supplice. vention au dernier excès, lorsqu'il a Tous ces faits sont consignés dans l'hisprétendu que les Pères, particulière-toire du concile de Constance, composće ment saint Jérôme, ont usé de dissi- par le ministre Lenfant, apologiste démulation, de duplicité, de fraudes cidé de Jean Hus.

Nous soutenons que la conduite de l'empereur et du concile est irrépréhensible, qu'un fanatique sédieux tel que Jean Hus méritoit le supplice qu'il a subi, que le sauf-conduit qui lui avoit été accordé n'a point été violé, que luimême avoit dicté son arrêt d'avance en se soumettant au jugement du concile. Voyez HUSSITES.

et

que les hérétiques modernes attribuent ces fraudes aux chrétiens en général, même aux Pères de l'Eglise, et qu'ils en concluent que la plupart ne se sont fait aucun scrupule de mentir et d'en imposer pour les intérêts de la religion. Y a-t-il rien de commun entre les vrais fidèles et les ennemis de l'Eglise ? C'est pousser trop loin la malignité, que d'attribuer aux Pères les crimes de leurs ennemis.

HERÉTIQUES NÉGATIFS. Dans le langage de l'inquisition, ce sont ceux qui, étant convaincus d'hérésie par des preuves

toujours sur la négative, déclarent qu'ils ont horreur de la doctrine dont on les accuse, et font profession de croire les vérités opposées.

III. D'autres ennemis de l'Eglise ont prétendu qu'elle a tort de défendre aux fidèles lalecture des livres des hérétiques, à moins qu'elle n'interdisse aussi de lire ceux des orthodoxes qui les réfutent. Si ceux-ci, disent-ils, rapportent fidèle-incontestables, se tiennent cependant ment, comme ils le doivent, les arguments des hérétiques, autant vaut laisser lire les ouvrages des hérétiques mêmes. Faux raisonnement. Les orthodoxes, en rapportant fidèlement les objections des HERMAS, auteur du livre intitulé le hérétiques, en montrent la fausseté, Pasteur. Plusieurs écrivains anciens ont et prouvent le contraire; les simples cru, comme Origène, que cet Hermas fidèles qui liroient ces ouvrages, ne sont étoit celui duquel saint Paul a parlé dans pas toujours assez instruits pour trouver son Epitre aux Romains, chap. 16, eux-mêmes la réponse, et pour sentir. 14, où il dit, saluez Hermas; con

le foible de l'objection. Il en est de même des livres des incrédules.

Puisque les apôtres ont défendu aux simples fidèles d'écouter les discours des hérétiques, de les fréquenter, et d'avoir aucune société avec eux, II. Tim., c. 2, | †. 16; c. 3, †. 5; II. Joan., †. 10, etc.; | à plus forte raison auroient-ils condamné la témérité de ceux qui auroient lu leurs livres. Que peut-on gagner par cette curiosité frivole? Des doutes, des inquiétudes, une teinture d'incrédulité, souvent la perte entière de la foi. Mais l'Eglise ne refuse point cette permission aux théologiens, qui sont capables de réfuter les erreurs des hérétiques, et de prémunir les fidèles contre la séduction.

séquemment que ce personnage a vécu à Rome sous le pontificat de saint Clément, vers l'an de Jésus-Christ 92, et avant la mort de saint Jean. C'est dans cette persuasion qu'il a été placé parmi les Pères apostoliques. D'autres pensent qu'il n'a été écrit que vers l'an 142, qu'il étoit frère du pape saint Pie Ier, qui fut placé dans cette année même sur le saint Siége. Mosheim dit que cela est prouvé avec la dernière évidence par le fragment d'un petit livre ancien, au sujet du canon des divines Ecritures, que le savant Louis-Antoine Muratori a publié d'après un manuscrit de la bibliothèque de Milan, et qui se trouve Antiq. Italic. medii ævi, tom. 3, dissert. 45, pag. 853.

Le livre du Pasteur a été cité avec respect par saint Irénée, par saint Clément d'Alexandrie, par Origène, par Tertullien, par saint Athanase, par Eu

Dès la naissance de l'Eglise, les hérétiques ne se sont pas contentés de faire des livres pour répandre et pour soutenir leurs erreurs, ils en ont encore forgé et supposé sous le nom des personnages les plus respectables de l'ancien et du nou-sèbe, etc.; plusieurs semblent lui attriveau Testament. Mosheim est forcé d'en convenir à l'égard des gnostiques, qui ont paru immédiatement après les apôtres, Instit., Hist. christ., 2e partie, c. 5, p. 367. C'est donc très-injustement

buer autant d'autorité qu'aux écrits des apôtres, sans doute à cause de la simplicité du style et de la pureté de la morale que l'on y trouve. D'autres, comme saint Jérôme et saint Prosper, en ont

fait peu de cas. Un concile de Rome sous | s'est donné, dit-il, pour inspiré, pour le pape Gélase, l'an 496, l'a mis au avoir été instruit par un ange sous la rang des livres apocryphes, c'est-à-dire forme d'un berger; il vouloit que son des livres qui ne sont point canoni- livre fût lu dans l'église comme les saintes ques, ni censés faire partie des Ecritures Ecritures. Les Romains ont participé à saintes ; il n'est pas pour cela réprouvé cette fraude, puisqu'ils ont trouvé bon comme mauvais, ou comme indigne de que ce livre fût lu par les fidèles, quoiqu'ils ne l'aient pas fait lire dans l'église. Déjà dans le second siècle on se permettoit les fraudes pieuses sans scrupule.

croyance.

Mais plût à Dieu que les protestants ne se fussent jamais permis des supercheries plus odieuses que celles que l'on attribue aux chrétiens du second siècle! Mosheim abuse ici de la liberté de calomnier. Hermas a pu, sans imposture, se persuader que le berger qui lui avoit parlé étoit un ange; il a pu aussi se croire instruit par un ange, sans se donner pour inspiré, et il a pu désirer que son livre fût lu dans l'église, sans le mettre de pair avec les saintes Ecritures, puisque, suivant le témoignage des anciens, l'on y lisoit la première lettre de saint Clément. Quand même les Romains n'auroient pas approuvé la tournure qu'Her-` mas avoit prise pour faire goûter sa morale, n'ont-ils pas pu en conseiller la lecture, parce qu'ils la jugeoient utile? Toutes les conséquences que Mosheim tire de ces faits sont fausses, et ne prouvent que sa malignité. Voyez FRAUDE PIEUSE.

Mais les critiques protestants l'ont censuré avec plus de rigueur. Brucher, Hist. crit. phil., tom. 3, p. 272, soutient que le Pasteur est l'ouvrage d'un auteur visionnaire et fanatique, entêté des opinions de la philosophie orientale, égyptienne et platonique; il en donne pour preuve ce qui y est dit, L. 1, Mand. 6, que chaque homme est obsédé et gouverné par deux génies, l'un bon, l'autre mauvais, dont le premier lui suggère le bien, l'autre lui fait faire le mal, dogme, dit Brucker, qui vient évidemment des philosophes grecs et des Orientaux. Que répondroit ce critique, si on lui soutenoit que Luther son patriarche a pris chez les Orientaux ce qu'il | a dit, que la volonté de l'homme est comme une monture, que si elle porte Dieu, elle va où Dieu veut; que si elle porte Satan, elle marche et se conduit comme il plaît à Satan? Cotelier et le père Le Nourry ont fait voir que le passage d'Hermas n'est qu'une allégorie, et que le fond de sa pensée peut avoir été tiré des Livres saints. Nous ferons voir ailleurs quel est l'intérêt de système qui a porté les protestants à décrier tant qu'ils ont pu les auteurs ecclésiastiques les plus anciens, et celui-ci en particu-S lier.

Nous nous bornons à soutenir que le livre d'Hermas est exempt d'erreur, qu'il est respectable par la pureté de la morale qu'il enseigne, que c'est un monument de la sainteté des mœurs de l'Eglise primitive. On le trouve dans le premier tome des Pères apostoliques, édition de Cotelier; M. Fleury, dans son Ilist. ecclésiast., tom. 1, l. 2, n. 44, en a donné un extrait fort étendu.

Le Clerc a jugé de cet auteur avec beaucoup plus de modération; il l'a même disculpé de plusieurs erreurs que l'on croyoit y voir. Hist. ecclés., an 69, 7.

*HERMÉSIANISME. On donne ce nom aux doctrines philosophico- théologiques de George Hermès, prêtre, professeur de théologie à l'Université catholique de Bonn, mort chanoine de Cologne en 1831. Ces doctrines ont été condamnées par une bulle du pape Grégoire XVI, en date du 26 septembre 1835, comme fausses, téméraires, captieuses, conduisant au scepticisme et à l'indifférence, erronées, scandaleuses, subMosheim, Hist. christ., p. 166, ne se versives de la foi catholique, sentant contente pas de traiter cet auteur comme l'hérésie et déjà condamnées antérieusuperstitieux et insensé, il l'accuse en-rement par l'Eglise. Ce que l'on reproche core d'imposture et de fraude pieuse. Il à Hermès et à ses ouvrages, regarde

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