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deux alliances; que d'un côté Isaac et Ismaël, de l'autre Jacob et Esau, représentent deux peuples, dont l'un a été choisi de Dieu par préférence à l'autre. Il nous apprend, Hebr., c. 8, 7. 5; c. 9, 7. 9 et 23; c. 10, 7. 1, que le sanctuaire du tabernacle dans lequel le grand prêtre n'entroit qu'une fois l'année, étoit la figure du ciel et l'ombre des biens futurs. Il nous enseigne, I. Cor., c. 9, ỹ. 9, et I. Tim., c. 5, f. 18, que la loi de ne point emmuseler le bœuf qui foule le grain ne regarde point les bœufs, mais les ouvriers évangéliques. Peut-on conclure, de ces exemples, que tout est figure dans l'ancienne loi?

Quelques Pères de l'Eglise ont fait fort peu de cas des explications figurées et allégoriques de l'Ecriture sainte. Saint Grégoire de Nysse, l. de vitâ Mosis, p. 223, après en avoir donné plusieurs, dit : « Ce que nous venons de proposer » se réduit à des conjectures; nous les » abandonnons au jugement des lec»teurs. S'ils les rejettent, nous ne ré> clamerons point; s'ils les approuvent, » nous n'en serons pas plus contents de » nous-mêmes. » Saint Jérôme convient | que les paraboles et le sens douteux des allégories, que chacun imagine à son gré, ne peuvent point servir à établir des dogmes. Saint Augustin pense de même, Epist. ad Vincent.

Nous ne parlons pas d'une secte moderne de figuristes, qui vouloient trouver une signification mystique et prophétique dans les contorsions et les rêveries des convulsionnaires; c'est une absurdité qu'il faut oublier.

FILIAL, crainte filiale. Voy. CRAINTE. FILLES-DIEU. Voyez FONTEVRAUD. FILLEUL, FILLEULE, nom tiré de filiolus et filiola, que donnent les parrains et marraines aux enfants qu'ils ont tenus sur les fonts de baptême. Voy. PARRAIN.

FILS, FILLE. Dans le style de l'Ecriture sainte, comme dans le langage ordinaire, on distingue aisément plusieurs espèces de filiation, celle du sang, celle d'alliance ou d'adoption établie par les lois, et celle d'affection: par la nature du sujet dont il est question, l'on voit dans

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lequel de ces trois sens il faut prendre les mots fils, fille, enfant. Mais la manière dont ils sont souvent employés dans nos versions, doit paroître fort étrange à ceux qui n'entendent pas le texte original.

On est étonné de voir les méchants ou les impies appelés fils ou enfants de méchanceté, d'iniquité, d'impiété, de colère, de malédiction, de mort, de perdition, de damnation; les hommes courageux, enfants de force, les hommes éclairés, enfants de lumière, les ignorants, fils de la nuit ou des ténèbres, les pacifiques, enfants de la paix, un otage, fils de promesse ou de caution. Il est aisé de concevoir que les enfants de l'Orient, de Tyr, de l'Egypte, de Sion, du royaume, sont les Orientaux, les Tyriens, les Egyptiens, les habitants de Jérusalem, les regnicoles; mais que les Hébreux aient appelé un sol fertile fils de l'huile ou de la graisse, une flèche, fille du carquois, la prunelle, fille de l'œil, les oreilles, filles du chant ou de l'harmonie, un oracle, fils de la voix, un navire, fils de la mer, la porte d'une ville, fille de la multitude, les étoiles du Nord, filles de l'étoile polaire, cela paroît fort bizarre. Il ne l'est pas moins qu'un vieillard centenaire soit nommé enfant de cent ans, un roi qui a régné deux ans, fils de deux ans de règne, et que les rabbins appellent fils de quatre lettres, le nom Jéhovah, composé de quatre caractères.

Ce sont des hébraïsmes, disent les plus savants critiques, c'est-à-dire des manières de parler propres et particulières à la langue hébraïque. Glassii philolog. sacra, col. 659 et suiv. Si cela est vrai, ce langage ne ressembloit à celui d'aucun autre peuple. Mais si nous remontions au sens primitif et original des termes, peut-être trouverions-nous que la plupart de ces expressions sont françoises, et ne sont pas plus des hébraïsmes que des gallicismes.

Il est certain que les mots ben, bur, bath, syllabes radicales et primitives, ont en hébreu un sens plus étendu et plus général que fils, fille, enfant, en françois ; ceux-ci ne se disent guères

que des hommes; en hébreu, ils se di- | sent non-seulement des animaux, mais de toute production quelconque. Ainsi ils signifient né, natif, élève, nourrisson, ce qui sort, ce qui provient, produit, résultat, rejeton. Ils désignent ce qui tient à la souche de laquelle il est sorti, à la famille dans laquelle il est né, au maître par lequel il a été élevé; par conséquent, disciple, imitateur, sectateur, partisan, dévoué, etc. Et le nom de père a autant de sens relatifs à ceux-là. Voy.

PÈRE.

est la production d'une voix ; qu'un otages provient d'une promesse ou d'un traité : qu'un navire semble sortir de la mer, comme s'il y étoit né; que Jéhovah est le produit de quatre lettres. Tous ces termes sont plus généraux que ceux dc fils ou d'enfant.

l'oreille, l'entrée ou le canal du chant et de l'harmonie ; il n'est point question à de filiation. Les bizarreries de la ponctuation des massorettes, le défaut de termes qui répondent exactement dans les autres langues aux mots hébreux, défaut qui a été remarqué par le traducteur grec de l'Ecclésiaste, ne prouvent rien contre la justesse des expressions d'un auteur sacré.

Par un simple changement de ponctuation, ben, ou bin, est une préposition qui signifie en ou entre; lorsqu'elle devient un nom, elle désigne le dedans, l'intérieur, l'entrée ; ainsi pour traduire. exactement, il faut appeler la prunelle Cela supposé, il n'y a aucune bizar-non la fille, mais l'intérieur de l'œil; rerie à dire qu'un sol fertile est nourri par la graisse de la terre, que les étoiles du Nord tiennent à l'étoile polaire comme des filles à leur mère. On dit sans métaphore que les méchants et les impies sont élèves, partisans, imitateurs de l’iniquité et de l'impiété ; qu'ils sont dévoués et destinés à la malédiction, à la perdition, à la mort; qu'ils sont nés pour la damnation, etc. Dans le même sens, nous appelons enfant gáté, un homme mal élevé, ou trop favorisé par la fortune; enfant perdu, ceux qui commencent une bataille. Nous disons qu'un tel est fils de son père, lorsqu'il lui ressemble; qu'une jeune personne est fille de sa mère, lorsqu'elle a le même caractère. Les enfants de la lumière ou des ténèbres sont donc ceux qui sont nés et ont été élevés dans la lumière ou dans les ténèbres, comme chez nous enfant de la balle, est celui qui a été instruit dès l'enfance dans le métier de son père, enfant de chœur, celui qui chante au chœur.

Nous disons encore enfant pour natif, enfant de Paris, enfant de l'hôtel, enfant de famille, comme les Hébreux disoient, enfants de l'Orient, de Tyr, de l'Egypte; et nous appelons nos princes enfants de France.

Ces réflexions nous paroissent importantes, soit pour faciliter l'étude de l'hébreu, soit pour réfuter les incrédules qui veulent persuader que cette langue ne ressemble à aucune autre, et qu'on lui fait dire tout ce que l'on veut, soit pour démontrer que la science étymologique n'est ni frivole, ni inutile, quand on l'assujettit à des principes certains et à une méthode régulière. Voyez IIEBRAÏSME.

FILS DE DIEU, expression fréquente dans l'Ecriture sainte, de laquelle il est essentiel de distinguer les divers sens.

1° Elle désigne souvent les adorateurs du vrai Dieu, ceux qui le servent, le respectent et l'aiment comme leur père, ceux que Dieu adopte et chérit comme ses enfants, ceux qu'il comble de ses bienfaits, ceux qu'il a revêtus d'un caractère particulier, et qui sont spécialePuisque ben en hébreu signifie en gé-ment consacrés à son culte. Dans ce sens, néral, ce qui vient, ce qui sort, on a pu dire très - naturellement qu'Abraham, presque centenaire, étoit sortant de sa quatre-vingt-dix-neuvième année ; que Saül étoit sortant de la seconde année de son règne; que la porte d'une ville est la sortie de la multitude; qu'un oracle

les anges, les saints et les justes de l'ancien Testament, les juges, les prêtres, les chrétiens en général, sont appelés fils de Dieu, ou enfants de Dieu.

2o Adam est nommé fils de Dieu, qui fuit Dei, parce qu'il avoit reçu immédiatement de Dieu l'existence et la vie,

et que par sa puissance Dieu avoit sup-, dans la vue de n'attribuer à Jésus-Christ pléé aux voies ordinaires de la généra- qu'une filiation adoptive. tion. Quelques hérétiques, et en particulier un certain Théodote, dont Tertullien a parlé l. de Præscript., sub fin., ont prétendu que Jésus-Christ n'étoit Fils de Dieu que dans ce même sens.

3o D'autres, comme les sociniens et leurs partisans, disent que, dans le style des auteurs sacrés, Fils de Dieu signifie simplement Messie ou envoyé de Dieu, et que tel est le sens dans lequel ce nom a été donné à Jésus-Christ dans le nouveau Testament. Nous réfu

terons cette erreur, et nous ferons voir que les Juifs, aussi bien que les apôtres et les évangélistes, ont non-seulement appelé le Messie Fils de Dieu, mais qu'ils l'ont nommé Dieu dans toute la rigueur du terme.

4o Suivant la foi catholique, le Verbe, seconde Personne de la sainte Trinité, est Fils de Dieu, Fils du Père, qui est la première Personne, par la voie d'une génération éternelle. C'est ce qu'enseigne saint Jean, c. 1, . 1, lorsqu'il dit: Au commencement étoit le Verbe, il » étoit en Dieu, et il étoit Dieu. Voyez TRINITÉ.

50 Suivant cette même foi, JésusChrist, qui est le Verbe incarné, ou fait homme, est Fils de Dieu, par l'union de la nature humaine avec la nature divine dans la seconde Personne de la sainte Trinité; c'est ce que nous apprend encore saint Jean, en disant que le › Verbe s'est fait chair, et qu'il est le > Fils unique du Père; et saint Paul, qui l'appelle la splendeur de la gloire et la figure de la substance du Père, Hebr., c. 1, . 3, etc.

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Mais la faculté de théologie de Paris a censuré cette opinion du père Berruyer: il n'est donc plus permis d'y avoir recours.

Le nom de Fils de Dieu peut donc être pris dans le sens propre, naturel et rigoureux, ou dans un sens impropre et métaphorique; la question est de savoir dans lequel de ces deux sens il est donné à Jésus-Christ par les auteurs sacrés.

Suivant l'opinion des ariens et des sociniens, Jésus-Christ est appelé Fils de Dieu, parce qu'il est le Messie et l'envoyé de Dieu, parce que Dieu l'a formé dans le sein d'une vierge sans le concours d'aucun homme, parce qu'il l'a comblé de ses dons et l'a élevé en dignité par-dessus toutes les créatures, etc. Quelques-uns, qui ont senti que toutes ces raisons ne suffisoient pas pour remplir l'énergie du titre de Fils unique de Dieu, ont imaginé que Dieu a créé l'âme de Jésus-Christ avant toutes les autres créatures, et s'est servi de ce pur esprit pour créer le monde. Ils se sont flattés de satisfaire, par cette supposition, tous les passages de l'Ecriture sainte qui attribuent à Jésus-Christ l'existence avant toutes choses, le pouvoir créateur, et à tous les titres qui lui sont donnés par les auteurs sacrés. Cette opinion a été soutenue publiquement à Genèveen 1777; c'est le socinianisme moderne. Dissert. de Christi Deitate.

Mais ceux qui l'ont embrassé, ont-ils bien saisi la notion du pouvoir créateur? S'il y a un attribut de Dieu qui soit incommunicable, c'est certainement celui6o Selon le père Berruyer, souvent là. Dieu, qui opère toutes choses par le dans le nouveau Testament Fils de Dieu seul vouloir, a-t-il donc eu besoin d'un signifie directement l'humanité sainte de agent ou d'un instrument pour créer le Jésus-Christ, unie à une Personne di- monde, c'est-à-dire pour vouloir que le. vine., sans désigner si c'est la seconde monde existât? Il est absurde qu'un ou la première; parce que les Juifs, être quelconque veuille à la place de dit-il, ni les apôtres, avant la descente Dieu, ou que Dieu s'en serve pour voudu Saint-Esprit, n'avoient aucune con- loir; dès qu'il veut immédiatement luinoissance du mystère de la sainte Tri-même, l'effet suit seul son vouloir. Ici nité. Ce sens lui paroissoit commode l'action d'un autre personnage est nonpour expliquer plusieurs passages de seulement superflue, mais impossible. l'Ecriture dont les sociniens abusent, | Puisque l'Ecriture sainte attribue au Fils

de Dieu la création du monde, il est Dieu | Evangile, c. 12, 7. 41, après avoir cité lui-même, égal, coéternel et consub- un passage d'Isaïe, il ajoute : « Le prostantiel au Père, et non un être créé.» phète a dit ces paroles, lorsqu'il a vu Si un esprit créé a donné l'être à l'uni-» sa gloire (de Jésus-Christ) et qu'il a vers par son seul vouloir, Dieu le Père» parlé de lui. » Or, ce passage est tiré n'a point eu de part à cette création. du ch. 6. d'Isaïe, . 9 et 10, qui porte, Aussi les sociniens ne goûtent pas beau-. 1 : « J'ai vu le Seigneur assis sur un coup le dogme de la création. » trône... Des séraphins crioient l'un à D'ailleurs cette supposition absurde » l'autre Saint, saint, saint est le Seine peut se concilier avec ce que l'Ecri- » gneur (Jéhovah) des armées; toute ture sainte nous enseigne touchant le » la terre est remplie de sa gloire. > Fils de Dieu, auquel elle attribue con- Ainsi, selon la pensée de saint Jean, stamment la divinité dans toute la ri-Jéhovah, dont Isaïe a vu la gloire, est gueur du terme. Cette question est une Jésus-Christ lui-même, et c'est de Jésusdes plus importantes de toute la théo-Christ que le prophète a parlé.

logie; nous devons faire tous nos efforts pour la traiter exactement.

1o Les écrivains de l'ancien Testament, aussi bien que ceux du nouveau, attribuent au Messie le nom et les caractères de la Divinité. Isaïe le nomme Emmanuel, Dieu avec nous, le Dieu fort, le père du siècle futur, c. 7, ỹ. 14; c. 9, f. 6. Le psalmiste, ps. 44, 7. 7 et 8, le nomme simplement Dieu : « Votre › trône, ó Dieu, est de toute éternité... > C'est pour cela, o Dieu, que votre » Dieu vous a donné l'onction qui vous » distingue, etc. » Il lui attribue la création, ps. 33, †. 6 : « Les cieux ont été > affermis par la parole ou le Verbe du › Seigneur, et toute l'armée des cieux > par le souffle de sa bouche. » Ce ne sont pas seulement les écrivains du nouveau Testament et les Pères de l'Eglise qui ont appliqué ces paroles au Fils de Dieu, au Messie, mais ce sont les docteurs juifs les plus anciens, les auteurs des Paraphrases chaldaïques, les compilateurs du Talmud, et les rabbins les plus célèbres. Galatin a cité leurs passages, de Arcan. cathol. vérit., liv. 3, c.1 et suiv. A quels titres les ariens et les sociniens prétendent-ils mieux entendre l'Ecriture sainte que tous les docteurs juifs et chrétiens?

Quelques-uns d'entre eux ont avancé que dans le texte sacré le nom Jéhovah, qui exprime l'existence éternelle, nécessaire, indépendante, est donné à Dieu le Père seul, et non au Fils ou au Verbe. C'est une fausseté; saint Jean nous enseigne le contraire. Dans son

Le même évangéliste, chap. 19, f. 37, applique à Jésus-Christ ces paroles de Zacharie, c. 12, f. 10: « Ils tourneront » leurs regards vers moi qu'ils ont » percé. Or, le personnage qui parle dans Zacharie est Jéhovah lui-même. Jérémie, ch. 23, 7. 6, et ch. 33, ỹ. 16, promet aux Juifs un roi de la race de David, qui sera nommé Jéhovah, notre justice. Non-seulement les Pères de l'Eglise, mais le paraphraste chaldéen, entendent que ce sera le Messie. Les rabbins modernes appliquent cette prédiction à Zorobabel; mais Galatin a fait voir qu'ils s'écartent du sentiment de leurs anciens docteurs, 1. 3, c. 9. Saint Paul a fait allusion à ce passage, lorsqu'il a dit que Dieu a fait Jésus-Christ notre sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption. I. Cor., c. 1, 7. 30.

Suivant l'opinion commune des anciens Juifs, et suivant le sentiment unanime des premiers Pères de l'Eglise, c'est le Fils de Dieu ou le Verbe qui est apparu et qui a parlé aux patriarches, à Moïse, aux prophètes. Galatin, ibid., c. 12 et 13. C'est donc lui qui a dit à Moïse: Je suis Jéhovah. Toute l'énergie de ce nom est attribuée à Jésus-Christ dans l'Apocalypse, c. 1, 7. 4, où il est appelé celui qui est, qui étoit, qui sera ou qui viendra. Le fait avancé par les sociniens est donc absolument faux.

2° Quand la divinité du Fils de Dieu, ou du Messie, ne seroit pas révélée aussi clairement qu'elle l'est dans l'ancien

tèrent, c. 9, †. 35; c. 11, f. 27. Le centurion même, témoin de la mort de Jésus, s'écria: Cet homme étoit véritablement le Fils de Dieu, Matth., c. 27, 7. 54. Si saint Pierre a eu besoin d'une révélation expresse, il a donc eu de Jésus-Christ une idée plus sublime. Lui est-il venu à l'esprit, comme aux soci

Testament, il suffit qu'elle le soit positivement dans le nouveau. Or, JésusChrist, depuis le commencement de sa prédication jusqu'à la fin, s'est nommé constamment le Fils de Dieu, et s'est fait appeler ainsi par ses disciples. S'il ne l'étoit que dans le sens impropre et métaphorique, imaginé par les sociniens, il a dû le dire; il s'est nomméniens, que l'âme de Jésus-Christ avoit la vérité, Joan., c. 14, ỹ. 6. Il a promis à ses apôtres que le Saint-Esprit leur enseigneroit toute vérité, 7. 26, et c. 16, . 13. Cependant il n'a jamais expliqué cette énigme, ni à ses disciples ni aux Juifs; jamais le sens imaginé par les sociniens ne leur est venu à l'esprit, et il n'y en a aucun vestige dans leurs écrits. Le démon lui-même n'a pas pu le deviner; quand il dit à Jésus-Christ : « Si vous êtes le Fils de Dieu, dites que » ces pierres deviennent du pain, Matth., c. 4, 7. 3, il ne pouvoit pas ignorer que ce grand personnage étoit l'envoyé de Dieu, que sa naissance avoit été annoncée par les anges, qu'il avoit été adoré par les mages, qu'il avoit été reconnu pour le Messie par Siméon, que le temps de l'accomplissement des prophéties étoit arrivé, etc. Un socinien qui a l'âme honnête ne croit pas pouvoir se dispenser de déclarer en quel sens il entend le titre de Fils de Dieu, lorsqu'il le donne à Jésus-Christ, et il attribue à ce divin Sauveur une dissimulation que lui-même ne se croit pas permise.

été créée avant toutes choses, qu'elle avoit créé le monde, etc.? S'il n'y a pas pensé, son maître auroit dû l'instruire, et l'apôtre nous auroit parlé plus correctement; il n'auroit pas appelé JésusChrist notre Dieu et notre Sauveur, II. Petri, c. 1, §. 1. Il nous auroit appris le vrai sens des paroles qu'il avoit entendues à la transfiguration: << Voilà mon » Fils bien-aimé dans lequel j'ai mis mes complaisances; écoutez-le. » ỳ. 17. 4o Plus d'une fois les Juifs ont voulu mettre Jésus à mort, parce qu'il se nommoit Dieu mon Père, et qu'il se faisoit égal à Dieu, Joan., c. 5, 7. 18. Lorsqu'il eût dit: Mon Père et moi sommes une seule chose, ils voulurent le lapider, parce qu'il se faisoit Dieu, c. 10, 7. 30 et 33. S'il n'étoit ni Dieu dans le sens propre, ni égal à Dieu, c'étoit le cas de leur apprendre en quoi consistoient cette paternité et cette filiation, afin de dissiper le scandale, et de les tirer d'erreur. En leur parlant de Dieu, Jésus leur disoit, votre Père céleste; il leur avoit appris à nommer Dieu notre Père; les prophètes avoient dit à Dieu : Vous êtes notre Père, Isaïe, c. 63, . 16; c. 64, 7. 8. Cela ne scandalisoit personne. Il faut donc que les Juifs aient compris que Jésus appeloit Dieu mon Père dans un sens différent;

3o Lorsque saint Pierre eut fait cette confession célèbre : « Vous êtes le Christ, » Fils du Dieu vivant, Jésus-Christ lui >> dit : Vous êtes heureux, Simon, fils » de Jean, parce que ce n'est ni la chair » ni le sang qui vous a révélé cette vé-il étoit absolument nécessaire de le leur > rité, mais c'est mon père qui est dans expliquer, afin de leur faire comprendre » le ciel. » Ensuite il lui promet les clefs que le titre de Fils de Dieu n'emportoit du royaume des cieux, etc. Matth., pas l'égalité avec Dieu. Jésus-Christ l'a c. 16, . 16. Si saint Pierre a seulement fait, répondent les sociniens, lorsque voulu dire: Vous êtes le Messie ou les Juifs lui dirent: « Ce n'est pas pour l'envoyé de Dieu, cette confession n'a-» une bonne œuvre que nous voulons voit rien de merveilleux; les autres dis- » vous lapider, mais pour un blasphème, ciples l'avoient faite avant lui. Matth., » et parce qu'étant homme, vous vous c. 14, 7. 33. Saint Jean-Baptiste leur » faites Dieu. » Jésus leur répliqua : en avoit donné l'exemple, Joan. c. 1, << N'est-il pas écrit dans votre loi je 7. 54; l'aveugle-né et Marthe la répé- » vous ai dit: Vous êtes des dieux ? Si

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