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Les auteurs ascétiques recommandent | tion. Zachar., c. 8, ỳ.2. Une pasl'usage fréquent de ces prières à tous sion aussi basse et aussi odieuse conceux qui veulent s'élever à la perfection vient-elle à Dieu ? Les marcionites, les chrétienne. Elles servent à rappeler le manichéens, Julien et d'autres ennemis souvenir de la présence de Dieu, à écarter du christianisme, ont été autrefois scanles tentations, à sanctifier toutes nos ac-dalisés de ces expressions; les incrédules tions.

JAHEL, épouse de Haber le Cinéen, allié des Israélites, est célèbre dans l'histoire sainte. Sisara, général de l'armée de Jabin, roi des Chananéens, vaincu par les Israélites, et obligé de fuir, se réfugia dans la tente de cette femme qui lui offroit un asile; elle le tua pendant qu'il dormoit. Voilà, disent les censeurs de l'histoire sainte, un trait de perfidie, et il est loué dans l'Ecriture. Jud., c. 5, f. 24.

Ce seroit une perfidie, sans doute, si, selon les lois de la guerre, suivies par les nations anciennes, il n'avoit pas été permis de tuer un ennemi vaincu et hors de défense; mais quel peuple a connu les lois observées aujourd'hui chez les nations chrétiennes ?

On dira que, suivant le livre des Juges, c. 4, 7. 17, il y avoit paix entre Jabin et la famille de Jahel, que cette femme abusa donc de la confiance d'un allié. Mais il n'y a point de verbe dans le texte; il signifie donc plutôt qu'il y avoit eu paix autrefois entre la famille de Jahel | et ce roi des Chananéens ; depuis que cette famille étoit voisine et alliée des Israélites, elle ne pouvoit être censée amie d'un roi qui étoit armé contre eux; Sisara eut donc tort de confier sa vie à une femme qu'il devoit regarder comme ennemie.

Il n'est pas étonnant que Jahel soit louée de son courage par les Israélites, et que le peuple l'ait comblée de bénédictions, parce qu'elle avoit consommé la victoire; chez toutes les nations l'on feroit encore de même aujourd'hui.

JALOUSIE. Nous lisons dans l'Ecriture sainte que le Seigneur est un Dieu jaloux ; qu'il ne souffre pas que l'on rende impunément à d'autres qu'à lui le culte qui lui est dû. Exod., c. 20, 7.5; c. 34, . 14, etc. Il dit par un prophète : « J'ai > eu contre Sion une violente jalousie | » qui m'a causé la plus grande indigna

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mordernes les reprochent encore aux auteurs sacrés. Il semble, disent-ils, que Dieu se fâche lorsque nous aimons autre chose que lui: cela est aussi absurde que le préjugé des païens, qui croyoient que leurs dieux étoient envieux et jaloux de la prospérité des hommes.

Déjà, au mot ANTHROPOPATHIE, nous avons expliqué pourquoi et en quel sens les écrivains sacrés semblent attribuer à Dieu les passions humaines ; ils ont été forcés de parler de Dieu comme on parle des hommes, parce qu'ils n'ont pas pu créer un langage exprès pour exprimer les attributs et les actions de la Divinité.

Sans ressentir la passion de la jalousie, Dieu agit comme s'il étoit jaloux; il défend de rendre à d'autres êtres qu'à lui le culte qui lui est dû, et il menace de punir ceux qui sont coupables de cette profanation. Ce n'est pas qu'il ait besoin de ce culte, ni qu'il perde quelque chose de son bonheur lorsque les hommes le lui refusent ; mais c'est parce que le polythéisme et l'idolâtrie sont absurdes, contraires à la raison et au bon sens, toujours accompagnés de crimes et de désordres, par conséquent pernicieux à l'homme. La jalousie de Dieu, à cet égard, n'est donc autre chose que sa justice souveraine et sa bonté à l'égard de l'homme.

Il ne s'ensuit pas de là que Dieu nous défend d'aimer autre chose que lui; il nous commande au contraire d'aimer nos père et mère et notre prochain comme nous-mêmes; il ne condamne point ceux qui aiment leurs amis, lorsqu'il leur ordonne d'aimer aussi leurs ennemis, et de faire du bien à tous. Matth., c. 5, 7. 44 et 56. Mais il nous défend de rien aimer autant que lui, de lui rien préférer; il veut que nous soyons prêts à tout quitter, à sacrifier même notre vie, lorsque cela est nécessaire

pour son service : y a-t-il en cela de l'injustice?

Lorsque les païens ignorants et stupides attribuoient à leurs dieux la jalousie, ils se les représentoient comme semblables aux petits tyrans envieux et ombrageux dont ils étoient environnés; mais lorsque les philosophes ont parlé de la jalousie des dieux, ils ont entendu par là, comme les auteurs sacrés, la justice vengeresse de la Divinité, qui punit les criminels orgueilleux et insolents; et en cela ils ne sont répréhensibles ni les uns ni les autres. Notes de Mosheim sur le Système intellect. de Cudworth, c. 5, § 39.

Quant à la jalousie dont les hommes sont souvent coupables les uns envers les autres, elle est formellement condamnée par l'apôtre saint Jacques, c. 3, *. 14 et 16, et c'est l'un des vices les plus opposés à la charité chrétienne si étroitement commandée par Jésus-Christ. Saint Cyprien a fait un traité exprès contre cette passion, de Zelo et Livore; il en fait voir les suites funestes; il lui attribue les schismes et les hérésies, et il n'est que trop vrai que la jalousie contre les chefs de l'Eglise a toujours eu plus de part que le zèle aux plaintes, aux déclamations, aux procédés violents des réformateurs de toute espèce. Saint Jean Chrysostome dit qu'un homme jaloux mérite autant d'être retranché de l'Eglise qu'un fornicateur public; mais pour que la jalousie pût être l'objet des censures ecclésiastiques, il falloit qu'elle fût prouvée par quelque action qui partoit évidemment de ce motif.

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dité de leur reproche, s'ils avoient faft attention que, dans le cas d'infidélité de son épouse, un juif pouvoit faire divorce avec elle et la renvoyer: cela étoit plus simple que de la faire empoisonner par un prêtre. La vérité est que l'eau de jalousie ne pouvoit produire naturellement aucun effet; il n'y entroit rien qu'un peu de poussière prise sur le pavé du tabernacle, et les malédictions que le prêtre avoit écrites sur un morceau de papier ou de vélin. Ces malédictions n'avoient certainement pas par elles-mêmes la force de faire mourir une femme coupable; il falloit donc que cet effet, s'il arrivoit, fût surnaturel, et alors il ne dépendoit plus du prêtre.

D'autres raisonneurs ont imaginé que l'eau de jalousie étoit un expédient illusoire et puéril que Moïse avoit prescrit pour calmer les soupçons jaloux et les accusations téméraires des Juifs contre leurs épouses; que cette eau ne pouvoit faire ni bien ni mal aux femmes, soit qu'elles fussent coupables ou innocentes, mais que c'étoit un épouvantail pour les contenir dans le devoir par une terreur panique. Cette conjecture n'a rien de vraisemblable. Indépendamment de l'inspiration de Dieu qui dirigeoit Moïse, la feinte qu'on lui attribue auroit été indigne d'un législateur aussi sage.

JANSENISME, système erroné touchant la grâce, le libre arbitre, le mérite des bonnes œuvres, le bienfait de la rédemption, etc., renfermé dans un ouvrage de Corneille Jansenius, évêque d'Ypres, qu'il a intitulé Augustinus, et dans lequel il a prétendu exposer la doctrine de saint Augustin sur les différents chefs dont nous venons de parler.

Ce théologien étoit né de parents catholiques, près de Laerdam en Hollande, l'an 1585. Il fit ses études à Utrecht, à Louvain et à Paris. Il fit connoissance, dans cette dernière ville, avec le fameux

JALOUSIE (Eau de ). Il est dit, Num., c. 5, 7. 14, que si un mari a des soupçons touchant l'infidélité de sa femme, il la conduira au prêtre, qui lui fera avaler une eau amère sur laquelle il aura pro- | noncé des malédictions; que si cette femme est innocente, il ne lui en arrivera point de mal; que si elle est cou-Jean de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, pable, elle en mourra. Plusieurs incrédules ont conclu de là que chez les Juifs un mari pouvoit, par le moyen des prétres, empoisonner sa femme lorsqu'il lui cn prenoit envie.

Ces critiques auroient compris l'absur

qui le conduisit avec lui à Bayonne, où il demeura douze ans en qualité de principal du collége. Ce fut là qu'il ébaucha l'ouvrage dont nous parlons; il le composa dans le dessein de faire revivre la doctrine de Baïus, condamnée par le

saint Siége en 1567 et 1579. Il l'avoit puisée dans les leçons de Jacques Janson, disciple et successeur de Baïus, et ce dernier avoit embrassé en plusieurs choses les sentiments de Luther et de Calvin. Voyez BAÏANISME. L'abbé de Saint-Cyran étoit dans les mêmes opinions.

De retour à Louvain, Jansénius y prit le bonnet de docteur; il obtint une chaire de professeur pour l'Ecriture sainte, et il fut nommé à l'évêché d'Ypres par le roi d'Espagne; mais il ne le posséda pas longtemps: il mourut de la peste en 1638, quelques années après sa nomination. Il avoit travaillé pendant vingt ans à son ouvrage; il y mit la dernière main avant sa mort, et il laissa à quelques amis le soin de le publier: on y trouve diverses protestations de soumission au saint Siége; mais l'auteur ne pouvoit pas ignorer que la doctrine qu'il établissoit avoit déjà été condamnée dans Baïus.

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justes qui veulent les accomplir, et qui » font à cet effet des efforts selon les » forces présentes qu'ils ont la grâce

qui les leur rendroit possibles leur trouve mot pour mot dans Jansenius, fut > manque. Cette proposition, qui se déclarée téméraire, impie, blasphématoire, frappée d'anathème, et hérétique, En effet, elle avoit déjà été proscrite par le concile de Trente, sess. 6, c. 11, et can. 18..

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2o Dans l'état de nature tombée, on ne résiste jamais à la grâce intérieure.> Cette proposition n'est pas mot pour mot dans l'ouvrage de Jansénius, mais la doctrine qu'elle contient y est en vingt endroits. Elle fut notée d'hérésie, et elle est contraire à plusieurs textes formels du nouveau Testament.

3o Dans l'état de nature tombée, » pour mériter ou démériter, l'on n'a pas besoin d'une liberté exempte de » nécessité; il suffit d'avoir une liberté > exempte de coaction ou de contrainte. > On lit en propres termes dans Jansenius: « Une œuvre est méritoire ou déméri» toire lorsqu'on la fait sans contrainte, » quoiqu'on ne la fasse pas sans néces»sité. » L. 6, de Grat. Christi. Cette proposition fut déclarée hérétique ; elle l'est en effet, puisque le concile de Trente a décidé que le mouvement de la grâce, même efficace, n'impose point de nécessité à la volonté humaine.

L'Augustin de Jansenius parut pour la première fois, à Louvain, en 1640, et le pape Urbain VIII, en 1642, le condamna comme renouvelant les erreurs du baïanisme. Cornet, syndic de la faculté de théologie de Paris, en tira quelques propositions qu'il déféra à la Sorbonne, et la faculté les condamna. Le docteur Saint-Amour et soixante-dix autres appelèrent de cette censure au parlement, et la faculté porta l'affaire devant le clergé. Les prélats, dit M. Go4o Les semi-pélagiens admettoient » la nécessité d'une grâce prévenante deau, voyant les esprits trop échauffés, » pour toutes les bonnes œuvres, même craignirent de prononcer, et renvoyè-» pour le commencement de la foi; mais rent la décision au pape Innocent X. Cinq » ils étoient hérétiques en ce qu'ils pencardinaux et treize consulteurs tinrent, » soient que la volonté de l'homme poudans l'espace de deux ans et quelques mois, trente-six congrégations; le pape présida en personne aux dix dernières. Les propositions tirées du livre de Jansénius y furent discutées : le docteur Saint-Amour, l'abbé de Bourzeys, et| quelques autres qui défendoient la cause de cet auteur, furent entendus, et l'on vit paroître, en 1653, le jugement de Rome qui censure et qualifie les cinq propositions suivantes :

1° « Quelques commandements de » Dieu sont impossibles à des hommes

voit s'y soumettre ou y résister. » La première partie de cette proposition est condamnée comme fausse, et la seconde comme hérétique ; c'est une conséquence de la seconde proposition. Voyez SEMIPÉLAGIANISME.

5o « C'est une erreur semi-pélagienne » de dire que Jésus-Christ est mort et a répandu son sang pour tous les hommes. Jansenius, de Gratiâ Christi, 1. 3, c. 2, dit que les Pères, bien loin de penser que Jésus-Christ soit mort pour le salut de tous les hommes,

ont

regardé cette opinion comme une erreur contraire à la foi catholique; que le sentiment de saint Augustin est que JésusChrist n'est mort que pour les prédestinés, et qu'il n'a pas plus prié son Père pour le salut des réprouvés que pour celui des démons. Cette proposition fut condamnée comme impie, blasphématoire et hérétique. (Ne LIII, p. 604.)

Il n'est pas nécessaire d'être profond théologien pour sentir la justice de la censure prononcée par Innocent X. Personne, dit M. Bossuet dans sa Lettre aux Religieuses de Port-Royal, personne ne doute que la condamnation de ces propositions ne soit canonique. On peut ajouter même qu'il suffit à un chrétien non prévenu de les entendre prononcer pour en avoir horreur.

On voit encore que la seconde est le principe duquel toutes les autres découlent comme autant de conséquences inévitables. S'il est vrai que dans l'état de | nature tombée l'on ne résiste jamais à la grâce intérieure, il s'ensuit qu'un juste qui a violé un commandement de Dieu, a manqué de grâce pour ce moment, qu'il l'a violé par nécessité et par impuissance de l'accomplir. Si cependant il a péché et démérité pour lors, il s'ensuit que pour pécher il n'est pas besoin d'avoir une liberté exempte de nécessité. D'autre part, si la grâce manque souvent aux justes, puisqu'ils pèchent, à plus forte raison manque-t-elle aux pécheurs, ou à ceux qui sont dans l'habitude de pécher : on ne peut donc pas dire que Jésus-Christ est mort pour mériter et obtenir à tous les hommes les grâces dont ils ont besoin pour faire leur salut. Dans ce cas, les semi-pélagiens qui ont cru que l'on résiste à la grâce, et que Jésus-Christ en a obtenu pour tous les hommes, étoient dans l'erreur.

Si donc la seconde proposition de Jansénius est fausse et hérétique, tout son système tombe par terre. Or, dans l'article GRACE, § 2 et 3, nous avons prouvé par plusieurs passages de l'Ecriture sainte, par le sentiment des Pères de l'Eglise, et surtout de saint Augustin, par le témoignage de notre propre conscience, que l'homme résiste souvent à

la grâce intérieure, et que Dieu donne des grâces à tous les hommes sans exception, mais avec inégalité. Aux mots SALUT, SAUVEUR, REDEMPTION, etc., nous prouverons par les mêmes autorités que Jésus-Christ a versé son sang pour tous les hommes. Au mot LIBERTÉ, nous ferons voir que l'idée qu'en a donnée Jansenius, n'est pas différente, dans le fond, de celle qu'en ont eue Calvin, Luther et tous les fatalistes.

En effet, tout le système de Jansénius se réduit à ce point capital, savoir, que depuis la chute d'Adam le plaisir est l'unique ressort qui remue le cœur de l'homme; que ce plaisir est inévitable quand il vient, et invincible quand il est venu. Si ce plaisir vient du ciel ou de la grâce, il porte l'homme à la vertu ; s'il vient de la nature ou de la concupiscence, il détermine l'homme au vice, et la volonté se trouve nécessairement entraînée par celui des deux qui est actuellement le plus fort. Ces deux délectations, dit Jansénius, sont comme les deux bassins d'une balance : l'un ne peut monter sans que l'autre ne descende. Ainsi l'homme fait invinciblement, quoique volontairement, le bien ou le mal, selon qu'il est dominé par la grâce ou par la cupidité; il ne résiste donc jamais ni à l'une ni à l'autre.

Ce système n'est ni philosophique ni consolant; il fait de l'homme une machine, et de Dieu un tyran; il répugne au sentiment intérieur de tous les hommes; il n'est fondé que sur un sens abusif donné au mot délectation, et sur un axiome de saint Augustin, pris de travers. Voy. DELECTATION. Il avoit déjà été frappé d'anathème par le concile de Trente, sess. 6, de Justif., can. 5 et 6.

Mais le désir de former un parti et d'en écraser un autre, l'inquiétude naturelle à certains esprits, et l'ambition de briller par la dispute, suscitèrent des défenseurs à Jansenius contre la censure de Rome. Le docteur Arnauld et d'autres, qui avoient embrassé les opinions de ce théologien, et qui avoient fait les plus grands éloges de son livre avant la condamnation, soutinrent que les pro

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positions censurées n'étoient point dans | İ’'Augustinus, qu'elles n'étoient point condamnées dans le sens de Jansénius, mais dans un sens faux que l'on avoit donné mal à propos à ses paroles; que sur ce fait le souverain pontife avoit pu se tromper.

C'est ce que l'on nomma la distinction du droit et du fait. Ceux qui s'y retranchoient disoient que l'on étoit obligé de se soumettre à la bulle du pape quant | au droit, c'est-à-dire de croire que les propositions, telles qu'elles étoient dans la bulle, étoient condamnables, mais que l'on n'étoit pas tenu d'y acquiescer quant au fait, c'est-à-dire de croire que ces propositions étoient dans le livre de Jansenius, et qu'il les avoit soutenues dans le sens dans lequel le pape les avoit condamnées.

Il est clair que, si cette distinction étoit admissible, inutilement l'Eglise condamneroit des livres et voudroit les ôter des mains des fidèles ; ils pourroient s'obstiner à les lire, sous prétexte que les erreurs que l'on a cru y voir n'y sont pas, et que l'auteur a été mal entendu. | Mais on vouloit un subterfuge, et celuici fut adopté. En vain l'on prouva, contre les partisans de Jansenius, que l'Eglise est infaillible quand il s'agit de prononcer sur un fait dogmatique, ils persévérèrent à soutenir leur absurde distinction; ils prodiguèrent l'érudition; ils brouillèrent tous les faits de l'histoire ecclésiastique ; ils renouvelèrent tous les sophismes des hérétiques anciens et modernes, pour la faire valoir. Voyez DOGMATIQUE,

Arnauld fit plus : il enseigna formellement la première proposition condamnée; il prétendit que la grâce manque au juste dans des occasions où l'on ne peut pas dire qu'il ne pèche pas ; qu'elle avoit manqué à saint Pierre en pareil cas, et que cette doctrine étoit celle de l'Ecriture et de la tradition.

La faculté de théologie de Paris censura, en 1656, ces deux propositions; et comme Arnauld refusa de se soumettre à cette décision, il fut exclu du nombre des docteurs ; les candidats signent encore cette censure.

Cependant les disputes continuoient; pour les assoupir, les évêques de France s'adressèrent à Rome. En 1665, Alexandre VII prescrivit la signature d'un formulaire, par lequel on proteste que l'on condamne les cinq propositions tirées du livre de Jansenius, dans le sens de l'auteur, comme le saint Siége les a condamnées. (Ne LIV, p. 605.) Louis XIV donna, dans cette même année, une déclaration qui fut enregistrée au parlement, et qui ordonna la signature du formulaire sous des peines grièves. Ce formulaire devint ainsi une loi de l'Eglise et de l'état : plusieurs de ceux qui refusoient d'y souscrire furent punis.

Malgré la loi, MM. Pavillon, évêque d'Aleth, Choart de Buzenval, évêque d'Amiens, Caulet, évêque de Pamiers, et Arnauld, évêque d'Angers, donnèrent, dans leurs diocèses, des mandements dans lesquels ils faisoient encore la distinction du fait et du droit, et autorisèrent ainsi les réfractaires.

Le pape irrité voulut leur faire leur procès, et nomma des commissaires : il s'éleva une contestation sur le nombre de juges. Sous Clément IX, trois prélats proposèrent un accommodement dont les termes étoient que les quatre évêques donneroient et feroient donner dans leurs diocèses une nouvelle signature du formulaire, par laquelle on condamneroit les propositions de Jansenius, sans aucune restriction, la première ayant été jugée insuffisante. Les quatre évêques y consentirent et manquèrent de parole; ils maintinrent la distinction du fait et du droit. On ferma les yeux sur cette infidélité, et c'est ce qu'on nomma la paix de Clément IX.

En 1702, l'on vit paroître le fameux cas de conscience. Voici en quoi il consistoit. On supposoit un ecclésiastique qui condamnoit les cinq propositions dans tous les sens dans lesquels l'Eglise les avoit condamnées, même dans le sens de Jansenius, de la manière qu'Innocent XII l'avoit entendu dans ses brefs aux évêques de Flandre, auquel cependant on avoit refusé l'absolution, parce que, quant à la question de fait, c'està-dire à l'attribution des propositions au

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