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les êtres Gentes non usque adeo ad falsos deos sunt delapsæ, ut opinionem amitterent unius veri Dei ex quo omnis qualiscumque natura. (S. Aug., contra Faustum manich., c. 20, n. 19.) Aussi saint Paul ne reproche point aux gentils d'ignorer Dieu; au contraire, ce qui les rendoit inexcusables, c'est que, le connoissant, ils ne le glorifioient pas comme Dieu : Ita ut sint inexcusabiles, quia, cùm cognovissent Deum, non sicut Deum glorificaverunt aut gratias egerunt. ( Epist. ad Rom., c. 1, v. 20, 21.) Le savant Schuckford reconnoît que les anciennes nations conservèrent longtemps des usages qui annonçoient une religion primitive universelle, dont il s'étoit conservé des traces dans les rites et les cérémonies de leur culte religieux; et il met au nombre de ces usages les sacrifices expiatoires et impétratoires, soit les sacrifices des animaux où l'on faisoit couler le sang des victimes, soit les simples oblations du vin, de l'huile, des fruits et productions de la terre. On élevoit des autels, on dressoit des monceaux de pierre : tel celui que Jacob éleva pour y répandre de l'huile et le consacrer à l'Eternel. Toutes ces coutumes et cérémonies, pratiquées par les patriarches, furent admises par les gentils, qui d'abord ne les firent servir qu'au culte du vrai Dieu, et qui dans la suite les transportèrent au culte sacrilége des idoles. — Voyez Shuckford, Connex. de l'Hist. sacr.et de l'Hist. prof., t. 1.

NOTE XXVI.

IDOLE. (Pag. 519.)

Le préjugé qui a fait peupler le ciel d'esprits n'étoit pas sans fondement; il se rapporte évidemment au dogme de l'existence des anges qui fait partie de la révélation primitive.

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Nous croyons que les dieux du paganisme les plus anciens étoient de vrais génies, des êtres intelligents, les esprits bons et mauvais dont Dieu se sert dans le gouvernement du monde. Voyez l'article ANGE. Les anges, honorés d'abord simplement comme les ministres de Dieu, devinrent ensuite l'objet d'un culte direct et idolâtrique. Ce culte peu à peu s'étendit à tous les esprits chargés de veiller, soit aux éléments, soit aux destins des nations et même de chaque homme, soit aux animaux et aux productions inanimées de la nature. Le désir des biens et la crainte des maux portèrent les hommes à adorer et à invoquer les êtres qui en étoient les dispensateurs immédiats. Oubliant le souverain maître, et ne considérant que les exécuteurs de ses ordres, ils se prosternèrent devant eux comme devant la Divinité elle-même, et par tous les moyens qu'une imagination déréglée leur suggéra, ils s'efforcèrent d'apaiser leur haine, de détourner leur vengeance, ou de s'assurer leur protection.

On ne peut pas douter que l'esprit du mal, Satan, et ses anges, éternels ennemis du genre humain, et dont le genre humain tout entier atteste l'existence, n'aient employé leur pouvoir funeste pour le précipiter dans cet effroyable désordre. Excitant les passions d'une créature aveugle et corrompue, l'enivrant d'affreux désirs, ils se firent adorer des peuples, et l'on vit tous les crimes, évoqués de l'abime, traverser le cœur de l'homme, et aller s'asseoir sur d'infàmes autels.

Ainsi, par un horrible progrès de la dépravation, le culte des esprits devint presque uniquement le culte de l'enfer et de ses princes: Omnes dii gentium dæmonia. (Ps. 95.) Quæ immolant gentes, dæmoniis immolant et non Deo. (Epist. 1 ad Corinth., c. 10, v. 20.) Il existoit encore une autre espèce d'idolâtrie non moins générale, celle des hommes morts et quelquefois même vivants, à qui on décernoit volontairement, ou qui ordonnoient qu'on leur décernât les honneurs divins. Le culte des morts dut son origine à la piété envers les ancêtres, et à la reconnoissance envers les rois et les bienfaiteurs des nations. Les hommages qu'on rendoit à leur mémoire, fondés sur le dogme universel de l'immortalité de l'âme, dégénérèrent promptement en superstition, et enfin en une véritable idolâtrie. L'orgueil, en menaçant, demanda des adorateurs; la crainte et le désir en amenèrent aux pieds de tous les vices.

Sous une multitude de formes diverses, l'idolâtrie se réduisoit donc au culte des esprits répandus dans tout l'univers, et au culte des hommes qu'on croyoit être élevés, après leur mort, à un degré de puissance et de perfection qui les rapprochoit des esprits célestes.

On peut lire dans l'Essai sur l'Indifférence, etc., t. 3, les preuves de ce que nous avançons ici d'après M. de la Mennais.

NOTE XXVIII. -IDOLE. (Pag. 322.)

La première et la plus ancienne idolâtrie se réduit au culte des esprits; car on n'adoroit les astres et les éléments, que parce qu'on les croyoit animés par des intelligences, que l'on a toujours regardées comme des êtres mitoyens entre le Dieu suprême et les hommes.

NOTE XXIX. - IDOLATRIE. (Pag. 323.)

On peut mettre au rang des causes de l'idolâtrie le sentiment que l'homme a naturellement de sa foiblesse et de son indignité. Plus le Dieu véritable, unique, éternel, invisible, étoit élevé au-dessus de l'homme, plus l'homme, esclave des sens, éprouvoit le besoin de se le représenter par quelque image qui fixât sa pensée vacillante, et soulageât la foiblesse de son entendement. Ce fut là, probablement, une des causes de l'idolâtrie: on honora le Créateur dans ses œuvres les plus éclatantes, devenues autant de symboles de la Divinité.

Déchu de son premier état par une faute dont tous les peuples avoient conservé le souvenir, l'homme coupable et dégradé ne levoit qu'en tremblant ses regards vers le Dieu souverainement parfait, que sa conscience craignoit de rencontrer, et qu'à peine son esprit pouvoit atteindre dans les redoutables profondeurs de sa puissance et de sa gloire. 11 chercha donc des êtres plus rapprochés de sa nature, et en même temps moins éloignés de la nature divine, afin qu'ils fussent comme les médiateurs entre l'Eternel et sa créature tombée; et cette idée put paroître d'autant plus naturelle, qu'elle sembloit se rapprocher de l'antique tradition, qui. annonçoit le véritable Médiateur. « Sentant, dit le >> docte Prideaux, leur néant et leur indignité, les hommes ne pouvoient comprendre » qu'ils pussent d'eux-mêmes avoir accès près de l'Etre suprême. Ils le trouvoient trop » pur et trop élevé pour des hommes vils et impurs, tels qu'ils se reconnoissoient. » Ils en conclurent qu'il falloit qu'il y eût un médiateur, par l'intervention duquel ils » pussent s'adresser à lui; mais, n'ayant point de claire révélation de la qualité du Mé»diateur que Dieu destinoit au monde, ils se choisirent eux-mêmes des médiateurs, » par le moyen desquels ils pussent s'adresser au Dieu suprême; et, comme ils croyoient, » d'un côté, que le soleil, la lune et les étoiles étoient la demeure d'autant d'intelli» gences qui animoient ces corps célestes, et en régloient les mouvements; de l'autre, » que ces intelligences étoient des êtres mitoyens entre le Dieu suprême et les hommes, >> ils crurent aussi qu'il n'y en avoit point de plus propres à servir de médiateurs entre » Dieu et eux. (Hist. des Juifs, t. 1.) »

« Personne, dit Maimonide, ne se livre à un culte étranger (ou idolâtrique), dans la » pensée qu'il n'existe point d'autre divinité que celle qu'il sert. Il ne vient non plus » dans l'esprit de personne qu'une statue de bois, de pierre ou de métal, est le créateur » même et le gouverneur du ciel et de la terre ; mais ceux qui rendent un culte à ces » simulacres, les regardent comme l'image et le vêtement de quelque être intermé» diaire entre eux et Dieu. (Maimonide, More Nevoch., part. 1, cap. 36.) l'Essai sur l'Indifférence, etc., t. 3, chap. 24.

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Les priviléges dont jouissoit autrefois le clergé de France sont abolis.

NOTE XXXI. IMMUTABILITÉ. (Pag. 553.)

Voyez

Les incrédules prétendent que l'immutabilité de Dieu détruit la liberté. Dieu, disentils, est immuable; ses propriétés le sont comme lui; sa volonté l'est aussi ; il ne peut vouloir une chose et une autre : il n'est donc pas libre.

D'abord, quand nous serions dans l'impuissance de concilier la liberté et l'immutabilité de Dieu, ce ne seroit pas une raison pour contester l'un ou l'autre de ces deux attributs. Dès que deux vérités sont reconnues comme certaines, on ne peut être admis à prouver qu'elles sont contradictoires. Il y a dans le monde même physique une multitude de choses que nous ne comprenons point, qui nous offrent des difficultés insolubles, et qu'on est cependant forcé de croire d'après le sens commun. Seroit-il étonnant qu'il s'en trouvât dans l'Etre infini et nécessairement incompréhensible ?

Mais est-il bien vrai que nous n'ayons aucun moyen de concilier la liberté de Dieu avec son immutabilité ? Non, certainement: car, premièrement, dans l'opinion trèsprobable de l'éternité non successive, on ne voit aucune contradiction entre ces deux attributs. Voyez l'article ETERNITÉ. Dans cet instant qui compose toute son éternité, Dieu veut librement tout ce qui existe; et il ne peut plus changer, puisqu'il n'y a pas d'autre instant où le changement puisse s'opérer. L'acte de sa volonté est toujours le même; car, dans le même moment, il ne peut pas avoir deux volitions opposées. Tout changement exige une succession ; et un vouloir, comme tout autre chose, ne peut pas être en même temps le même et différent. Cette réponse suffiroit encore pour résoudre l'objection proposée. On n'est pas fondé à nous opposer une incompatibilité d'attributs, s'il y a un système raisonnable dans lequel ils soient compatibles.

Secondement, en supposant même l'éternité successive, je dis que même dans ce système, on ne peut démontrer qu'il y ait opposition entre la liberté et l'immutabilité. En effet, l'objection est fondée sur une fausse idée de la liberté divine. La question n'est pas de savoir si Dieu, ayant formé de toute éternité la détermination de créer le monde tel qu'il est, a pu depuis former une détermination différente. Il s'agit de savoir si cette résolution prise par lui de toute éternité, l'a été librement, ou s'il y a été alors nécessité par sa nature. La liberté de Dieu ne pouvant pas, comme nous l'avons observé, contrarier ses autres attributs, est et doit être différente de celle de l'homme. L'homme qui a formé une résolution, peut en changer, parce qu'il peut lui survenir de nouveaux motifs, de nouvelles connoissances, de nouveaux intérêts, de nouvelles passions. Mais rien de tout cela ne peut atteindre Dieu. Il ne peut donc pas avoir de raison pour changer. Primitivement, éternellement, Dieu a voulu par un seul acte de sa volonté tout ce qui est et tout ce qui sera à jamais. Cet acte originaire a-t-il été libre? voilà ce dont il s'agit. Les incrédules ne prouvent certainement pas que Dieu a été nécessité à ce décret éternel, en disant que Dieu, après l'avoir rendu, n'a pas pu le changer, Ils dénaturent l'état de la question, et ne prouvent que ce qui ne leur est pas contesté. Ainsi, même dans le système de l'éternité successive, se concilient pleinement les deux dogmes de la liberté et de l'immutabilité divines. Dieu a exercé sa liberté en formant le décret universel de la création de tous les êtres ; il manifeste son immutabilité par l'invariable permanence de ce décret. Il a voulu librement que le monde fût tel qu'il est; il le veut immuablement.

« Mais, dira-t-on, Dieu, dans cette explication, n'a été libre qu'au moment où il`a » formé la résolution de créer. Il ne l'est plus maintenant, et toutes ses volitions sont » nécessaires. »

Dieu, ayant ordonné librement dans son éternité tous les êtres, tous les événements qui devoient à jamais avoir lieu, n'a plus eu d'emploi à faire de sa liberté. Il n'a pu rien ajouter à son décret, puisqu'il avoit tout décrété. Il n'a eu rien à y changer, puisqu'il avoit tout réglé avec sagesse, et qu'il n'a pu lui survenir de motifs de changement. Il n'est plus libre, c'est-à-dire sa liberté n'a plus d'objet. Il en a fait tout l'usage qu'il vouloit à jamais en faire. Ses volitions actuelles sont nécessaires : elles le sont d'une nécessité non absolue, mais hypothétique; elles sont les conséquences nécessaires de sa première volition librement formée. Elles sont, à proprement parler, non pas nécessaires, mais nécessitées par sa propre volonté. Cette nécessité ne détruit donc pas la liberté de Dieu, puisqu'elle est l'effet de l'usage que Dieu a fait de sa liberté. Dissertation sur l'existence de Dieu, par le cardinal de la Luzerne.

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Si l'on veut appeler infaillibilistes ceux qui croient à l'infaillibilité du pape, il faudra donner à ceux qui la rejettent, le nom de faillibilistes. Ce nom leur conviendroit à plusleurs égards; car on pourroit les appeler faillibilistes, soit parce qu'ils nient l'infaillibilité du souverain pontife, soit parce que l'on ne peut la nier, sans être forcé de nier l'infaillibilité même de l'Eglise.

A l'article GALLICAN, nous avons déjà rapporté quelques preuves de l'infaillibilité du

souverain pontife. Ici nous citerons les textes de l'Evangile, renvoyant à l'article Pape les preuves tirées de la tradition. On distingue dans le nouveau Testament trois sortes de promesses touchant l'enseignement de la foi : les unes faites à Pierre, les autres faites au collége des apôtres, et d'autres qui regardent l'unité et la perpétuité de l'Eglise. Voici comme le cardinal Litta explique ces promesses.

« Jésus-Christ dit à Pierre seul, en présence des apôtres : « Simon, Simon, voilà que » Satan a demandé de vous cribler, » c'est-à-dire de cribler Pierre et les apôtres, ut cribraret vos : c'est un danger commun à tout le collége des apôtres. Et quel sera le secours que Jésus-Christ a préparé ? Le voici : « Mais j'ai prié pour toi : Ego autem ro» gavi pro te; afin que ta foi ne manque jamais, et après ta conversion tu dois affermir »tes frères: Confirma fratres tuos. » Cette promesse regarde l'enseignement de la foi. Une autre promesse, qui a le même objet, comme il est évident, et comme je le prouverai dans la suite, est contenue dans ces paroles : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. » Enfin, une autre promesse sur le même objet est comprise dans le devoir qu'il a imposé à Pierre, en lui disant : « Sois le pasteur de mes agneaux, le pasteur de mes brebis : » Pasce agnos meos, pasce oves meas. Voilà les promesses faites à Pierre seul.

» Il y en a d'autres faites à tout le collége des apôtres, y compris Pierre qui en étoit le chef et le pasteur : « Allez, prêchez l'Evangile à tout l'univers, enseignez à toutes les >> nations à observer mes commandements. Je vous enverrai le Saint-Esprit, qui vous >> enseignera toute vérité. Voilà que je suis avec vous jusqu'à la consommation des >> siècles. » Dans ces promesses faites au collége des apôtres, si je veux saisir tout l'ensemble du plan, il faut que je ne perde pas de vue deux observations : la première, que non- seulement elles sont communes à Pierre qui étoit dans ce collége, mais encore qu'elles sont faites à ce collége en tant qu'il est uni à Pierre, déjà nommé pour son chef et son pasteur; la seconde, que ces promesses ne doivent pas détruire les autres faites à Pierre seul, mais plutôt s'accorder avec elles.

» Enfin, il y a des promesses qui regardent l'unité et la perpétuité de l'Eglise. « Sur cette » pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle; » ce qui peut s'entendre qu'elles ne prévaudront pas contre la pierre sur laquelle est bâtie l'Eglise, ou contre l'Eglise et cela revient au même, comme je vous le montrerai plus tard. « Voilà que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles. Les brebis écoutent » la voix du pasteur et le suivent, parce qu'elles connoissent sa voix. Mes brebis écoute>> ront ma voix, et il n'y aura qu'un seul bercail et un seul pasteur. » On doit rapporter au même objet la prière de Jésus-Christ après la dernière cène, non - seulement pour ses apôtres, mais encore pour tous ceux qui devoient croire à l'Evangile....... « afin que » tous soient une seule chose, comme vous, mon Père, en moi, et moi en vous; qu'eux >> aussi soient une seule chose en nous. Qu'ils soient une seule chose comme nous : Ut » omnes unum sint sicut tu, Pater, in me, et ego in te, ut et ipsi in nobis unum sint... » Ut sint unum sicut et nos unum sumus. » Or, le principal objet de cette union est l'unité de la foi : Unus Dominus, una fides, unum baptisma.

>> Réunissons toutes ces promesses, et tâchons d'en faire résulter le plan sur lequel est établi l'enseignement de la foi. Souvenons-nous que ce plan doit embrasser toutes les promesses et être d'accord avec l'accomplissement de toutes et de chacune d'elles. Mais je trouve déjà ce plan tout fait par les paroles de Jésus-Christ.

:

» Il s'élève des questions sur la foi; je cherche une autorité enseignante pour m'éclairer. Voilà que j'entends la voix de Pierre, qui prononce son jugement. Ici je demande Puis-je craindre quelque erreur dans ce jugement? Pour former un tel doute, il faudroit oublier que c'est en vain que Satan a demandé de cribler les apôtres; car Jésus-Christ a prié pour Pierre, afin que sa foi ne manque pas. Je ne peux pas craindre non plus que Jésus-Christ ait manqué son but, lorsqu'il a choisi Pierre pour affermir ses frères, lorsqu'il l'a choisi pour la pierre sur laquelle il a bâti son Eglise: il a promis que les portes de l'enfer ne prévaudroient pas contre elle, ce qui affermit également la pierre et l'édifice, puisque si la pierre venoit à chanceler, l'édifice ne seroit pas solide non plus; enfin Jésus-Christ n'a pas manqué son but, en le choisissant pour pas teur des agneaux et des brebis. Si le pasteur s'égaroit, irois-je demander aux brebis quel est le chemin du salut ?

» J'entends la voix du collége des apôtres. Quand je dis la voix du collège des apôtres, la voix de Pierre y est aussi, et même c'est la voix de leur chef et de leur pasteur. Ici,

demanderai-je encore: Puis-je craindre quelque erreur dans ce jugement ? Eh! ne voyezvous pas que j'ai pour me rassurer les mêmes promesses faites à Pierre, et de plus toutes celles qui ont été faites au collège des apôtres ?

» Mais ici vous pourriez me faire deux questions. La première est celle-ci : N'êtes-vous pas plus sûr dans le dernier cas, où vous avez pour garant les promesses faites à Pierre et de plus celles qui ont été faites aux apôtres, que dans le premier, où Pierre seul auroit parlé, et où vous n'auriez que les promesses qui lui ont été faites?

» Avant de vous répondre, permettez-moi de vous demander s'il peut y avoir une assurance plus grande que celle qui dérive d'une promesse de Dieu ? Vous me répondrez sans doute qu'une promesse de Dieu donne la plus grande assurance qu'on puisse ima giner; et moi j'ajoute qu'une seule promesse de Dieu ne me donne pas moins d'assurance que cent promesses de sa part. Je suis convaincu que quand Dieu daigna multiplier ses promesses à Abraham, il ne le fit que pour s'accommoder à la foiblesse des hommes. Car de la part de Dieu une seule promesse a tant de stabilité et de sûreté, qu'il ne peut y en avoir de plus grande. Ne croyez pas cependant que ces promesses faites au collége des apôtres soient inutiles, parce que non seulement elles ont pour objet de raffermir notre foiblesse, mais encore elles ont un autre but particulier, que je vous montrerai dans la suite.

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» Quant à la seconde question, je ne veux pas que ce soit vous qui me la fassiez, parce qu'elle est absurde. Je la fais moi-même uniquement pour éclaircir nos recherches. Cette voix du collége des apôtres peut-elle être différente de la voix de Pierre? Vous sentez tout de suite l'absurdité de la question, parce que la voix de ierre ne peut pas se séparer de la voix de ce collége. On ne peut pas non plus supposer cette différence. Car alors il y auroit deux voix : l'une seroit celle de Pierre, qui est le chef, et l'autre la voix des apôtres, qui sont les membres du collége; cette voix ne pourroit donc pas s'appeler la voix du collége des apôtres.

:

On pourroit peut-être faire plutôt une autre question, qui elle-même ne vaut pas grand'chose Peut-il arriver que la voix de Pierre reste seule, isolée et différente de la voix de tous les apôtres ? Je réponds que cela n'est pas possible, et j'ai pour garant de ma réponse les promesses faites à Pierre, au collége des apòtres, et celles qui regardent l'unité et la perpétuité de l'Eglise.

» A Pierre, parce que dans cette supposition il cesseroit d'être la pierre fondamentale, car une pierre isolée ne peut pas s'appeler le fondement; il cesseroit aussi d'être pasteur, car le pasteur suppose un troupeau.

» Au collége des apôtres, parce que cette supposition ne peut pas s'accorder avec les promesses. En effet, j'entends d'un côté une promesse à Pierre que sa foi ne manquera pas, de l'autre côté une promesse aux apôtres, y compris Pierre, que Jésus-Christ sera avec eux jusqu'à la consommation des siècles, que le Saint-Esprit leur enseignera toute vérité. C'est Dieu qui a fait toutes ces promesses; c'est Dieu qui assure la foi de Pierre ; c'est Dieu qui promet sa présence et l'assistance du Saint-Esprit aux apôtres. Mais Dieu ne peut pas être contraire à lui-même. Le Saint-Esprit est l'esprit de vérité : la vérité est une ; un seul Dieu, une seule foi : Unus Dominus, una fides.

» Il ne peut donc pas y avoir ici deux voix différentes, mais une seule voix : la voix de la vérité et de la foi.

D

Enfin, les promesses qui regardent l'unité et la perpétuité de l'Eglise; car dans cette supposition l'Eglise seroit séparée de la pierre fondamentale, les portes de l'enfer prévaudroient, Jésus-Christ auroit abandonné son Eglise, les brebis ne suivroient plus, n'écouteroient plus le pasteur, et on ne trouveroit plus cette unité pour laquelle JésusChrist a prié son Père éternel.

» De tout ceci je tire cette conséquence : l'enseignement de Pierre par rapport à la foi n'est jamais sujet à l'erreur, n'est jamais ni différent ni séparé de l'enseignement du collége des apôtres ; et ces deux enseignements n'en font qu'un. »

Tel est le plan de l'enseignement de la foi que Jésus-Christ a placé dans son Eglise. «En lisant l'histoire ecclésiastique, et notamment ce qui concerne les conciles et les bérésies, vous aurez la satisfaction de voir ce plan s'exécuter à la lettre; vous verrez quelquefois une quantité plus ou moins grande d'évêques opposés au jugement de Pierre et du corps épiscopal, qui ne font ensemble qu'un seul jugement et un seul enseignement; mais ce malheur qui peut arriver, et que Jésus-Christ a prédit, ne portera aucune atteinte ni aucun changement au plan et aux promesses de Jésus-Christ; car l'en

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