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NOTE LI. - INTERPRÉTATION. (Pag. 432.)

Voyez l'article EGLISE.

NOTE LII. JACOB. (Pag. 451.)

L'auteur de la Philosophie de l'Histoire, dans le chapitre des Préjugés populaires, s'exprime ainsi :

« Parmi beaucoup d'erreurs auxquelles le genre humain a été livré, on croyoit qu'on pouvoit faire naître des animaux de la couleur qu'on vouloit, en présentant cette couleur aux mères avant qu'elles conçussent. L'auteur de la Genèse dit que Jacob eut des brebis tachetées par cet artifice. »

Réponse. Cet écrivain traite de préjugé l'opinion de la force de l'imagination de la mère sur le fœtus. Qu'on lise Bochart, et l'on verra si l'on peut qualifier ainsi un sentiment que ce savant a prouvé par une infinité d'exemples anciens et modernes : nous y en ajouterons un tout récent, rapporté par le père Gumila, dans sa curieuse Description de l'Orénoque. Voici ses paroles :

« Etant, en 1738, principal du collège de Carthagène, dans le nouveau royaume de Grenade, je fus à une infirmerie qui n'est séparée du collége que par une muraille, pour visiter les domestiques malades qu'on y amène de la campagne. J'y trouvai entre autres une négresse mariée, qui me fit le détail de sa maladie, ajoutant qu'il s'en falloit beaucoup qu'elle eût obtenu sa santé, dont le médecin l'avoit flattée lors de son accouchement. Là-dessus je voulus aussi voir l'enfant pour voir s'il se portoit bien. La négresse le découvrit, et je vis avec un étonnement que je ne puis exprimer, un enfant tel qu'on n'en a jamais vu depuis que le monde est monde. Je vais le dépeindre pour qu'on ne m'accuse point d'exagérer; mais je crains de ne pouvoir y réussir avec la plume, puisque les meilleurs peintres du pays n'ont pu en venir à bout avec le pinceau.

» Cette fille, qui pouvoit alors avoir environ six mois, et qui est entrée aujourd'hui dans sa cinquième année, est tachetée de blanc et de noir, depuis le sommet de la tête jusqu'aux pieds, avec tant de symétrie et de variété, qu'il semble que ce soit l'ouvrage du compas et du pinceau.

» Sa tête, pour la plus grande partie, est couverte de cheveux noirs bouclés, d'entre lesquels s'élève une pyramide de poil crépu aussi blanc que la neige, dont la pointe vient aboutir sur le sommet même de la tête, d'où elle descend, en élargissant ses deux lignes collatérales, jusqu'au milieu de l'un et de l'autre sourcil, avec tant de régularité dans les couleurs, que les deux moitiés des sourcils, qui servent de base aux deux angles de la pyramide, sont de poil blanc et bouclé, au lieu que les deux autres moitiés qui sont du côté des oreilles, sont d'un poil noir et crépu. Pour mieux relever l'espace blanc que forme la pyramide dans le milieu du front, la nature y a placé une tache noire régulière, qui domine considérablement, et sert à relever sa beauté.

» Le reste de son visage est d'un noir clair, parsemé de quelques taches d'une couleur plus vive; mais ce qui relève infiniment ses traits, sa bonne grâce et la vivacité de ses yeux, est une autre pyramide blanche, qui, s'appuyant sur la partie inférieure du cou, s'élève avec proportion, et qui, partageant le menton, vient aboutir au-dessous de la lèvre inférieure dans le creux qu'elle forme.

D Depuis l'extrémité des doigts des mains jusqu'au - dessus du poignet, et depuis les pieds jusqu'à la moitié des jambes, elle paroît avoir des gants et des bottines naturelles d'un noir clair tirant sur le cendré, ce qui produit une admiration sans égale, d'autant plus que ces extrémités sont parsemées d'un grand nombre de mouches aussi noires que du jais.

» De l'extrémité inférieure du cou descend comme une espèce de pèlerine noire sur la poitrine et sur les épaules, laquelle se termine en trois pointes, dont deux sont placées sur les gros muscles des bras; et la troisième, qui est la plus large, sur la poitrine. Son épaule est d'un noir clair et tacheté comme celui des pieds et des mains. » Enfin, ce qu'il y a de plus singulier dans cette fille est le reste du corps, lequel est tacheté de blanc et de noir, avec la même variété dont j'ai parlé, avec deux taches noires qui occupent les deux genoux.

» Je retournai plusieurs fois à l'infirmerie avec quelques-uns de nos Pères, pour contempler et admirer ce prodige; et à quelques jours de là, il y eut une affluence considérable de citoyens et d'étrangers, qui venoient d'arriver sur les galions, qui s'en retournoient tout remplis d'étonnement, et donnant des louanges au Créateur, qui, toajours admirable dans ses ouvrages, prend quelquefois plaisir à les varier pour montrer sa puissance. Les dames du pays attendoient avec impatience la guérison de la négresse, pour qu'elle pût porter chez elle cet enfant extraordinaire. Elles furent enfin satisfaites; et cet objet fit une telle impression sur leur esprit, qu'elles accablèrent la mère et la fille d'une infinité de présents. Elles ne la prenoient point entre leurs bras qu'elles ne lui missent des colliers et des bracelets de perles précieuses, et plusieurs bijoux semblables. Il y eut plusieurs personnes qui voulurent l'acheter à quelque prix que ce fût; mais les égards qu'elles se devoient les unes et les autres, joints à la crainte de chagriner le père et la mère, furent cause qu'elles ne purent se satisfaire. Cependant la lle se réveilla avec quelques symptômes de fièvre, le visage triste et abattu, ce qui m'obligea, dès que la nuit fut venue, de la rapporter à sa mère, dans l'habitation où elle étoit née. Cependant ce prodige fit du bruit dans le nouveau royaume et dans la province de Caracas, et l'on m'assura même que les consuls anglois avoient envoyé son portrait à la cour de Londres.

» Ce phénomène excita parmi les curieux plusieurs disputes sur l'origine des couleurs; on ne parloit plus d'autre chose, chacun adoptant l'opinion qui favorisoit son inclination, et ce fut alors que j'admis pour indubitable celle que j'ai avancée ci-dessus, touchant la force de l'imagination. Ayant pris un jour cette fille entre mes bras, pour mieux observer la variété des couleurs dont j'ai parlé, je remarquai qu'il sauta en même temps sur les genoux de la négresse, une chienne noire et blanche. Je comparai ses taches avec celles de la fille; et ayant trouvé beaucoup de ressemblance entr'elles, je me mis à les examiner en détail, si bien que je trouvai une conformité totale entre les unes et les autres, non-seulement pour la forme, la figure et la couleur, mais encore par rap port aux endroits où elles étoient placées. Je ne fis là-dessus aucune question à la négresse, pour ne point m'écarter du système que j'avois adopté. Je lui demandai settlement depuis quel temps elle avoit cette chienne; et elle me répondit qu'elle l'avoit élevée depuis qu'on l'avoit ôtée à sa mère pour la lui donner. Je lui demandai encore si la chienne suivoit son mari lorsqu'il alloit aux champs. Elle me dit que non, et que la chienne lui tenoit toujours compagnie. Je crus donc alors, et je crois encore que la vue continuelle de cet animal, jointe au plaisir qu'elle trouvoit à jouer avec elle, avoit été plus que suffisante pour tracer cette variété de couleurs dans son imagination, et l'imprimer à la fille qu'elle portoit dans son sein. Je communiquai ma pensée à deux de nos Pères, lesquels ayant comparé, comme j'avois fait, les taches de la chienne avec celles de la fille, ne doutèrent plus que ce ne fût un effet de l'imagination de la mère. » Tout ce que je pourrois ajouter, pour établir la vérité du fait que je viens de rapporter, seroit inutile, puisqu'il y a dans cette ville plusieurs personnes, tant ecclésiastiques que séculiers, qui en ont été témoins; et qu'à Cadix même il se trouve un grand nombre de gens qui ont vu la fille dont je parle. » — Réponses critiques, par Bullet, tom. 2.

NOTE LIII. - JANSÉNISME. (Pag. 461.)

La bulle d'Innocent X est ainsi conçue: Primam prædictarum propositionum : Aliqua Dei præcepta hominibus justis volentibus, et conantibus, secundùm præsentes quas habent vires, sunt impossibilia, deest quoque illis gratia quâ possibilia fiant. Temerariam, impiam, blasphemam, anathemate damnatam, et hæreticam declaramus, et uti talem damnamus.

>> Secundam: Interiori gratiæ in statu naturæ lapsæ, nunquam resistitur. Hæreticam declaramus, et uti talem damnamus.

» Tertiam: Ad merendum et demerendum, in statu naturæ lapsæ, non requiritur in homine libertas à necessitate, sed sufficit libertas à coactione. Hæreticam declaramus, et uti talem damnamus.

» Quartam : Semipelagiani admittebant prævenientis gratiæ interioris necessitatem ad singulos acius, etiam ad initium fidei, et in hoc erant hæretici, quod vellent eam gratiam talem esse, cui posset humana voluntas resistere vel obtemperare. Falsam et hæreticam declaramus, et uti talem damnamus.

Quintam Semipelagianum est dicere, Christum pro omnibus omnino hominibus mortuum esse, aut sanguinem fudisse. Falsam, temerariam, scandalosam, et intellectam eo sensu, ut christus pro salute duntaxat prædestinatorum mortuus sit, impiam, blasphemam, contumeliosam, divinæ pietati derogantem, et hæreticam declaramus, et uti talem damnamus.

» Mandamus igitur omnibus Christi fidelibus utriusque sexûs, ne de dictis propositionibus sentire, docere, prædicare aliter præsumant, quàm in hâc præsenti nostrâ declaratione et definitione continetur, sub censuris et pœnis contra hæreticos et eorum fautores in jure expressis.

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Formulaire d'Alexandre VII : « Ego N. constitutioni apostolicæ Innocentii X datæ die » 31 maii 1653 et constitutioni Alexandri VII datæ 16 octobris 1656 summorum pontill» cum me subjicio, et quinque propositiones ex Cornelii Jansenii libro, cui nomen D Augustinus, excerptas, et in sensu ab codem auctore intento, prout illas per dictas » constitutiones sedes apostolica damnavit, sincero animo rejicio ac damno, et ita juro : »sic me Deus adjuvet, et hæc sancta Dei Evangelia. »

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La bulle Vineam Domini Sabaoth condamne expressément le silence respectueux. « Primò quidem præinsertas Innocentii X et Alexandri VII prædecessorum constitutio»nes, omniaque et singula in eis contenta, auctoritate apostolicâ, tenore præsentium, » confirmamus, approbamus et innovamus.

» Ac insuper, ut quævis in posterum erroris occasio penitùs præcidatur, atque omnes >> catholicæ Ecclesiæ filii Ecclesiam ipsam audire, non tacendo solùm (nam et impii » in tenebris conticescunt), sed et interiùs obsequendo, quæ vera est orthodoxi ho» minis obedientia, condiscant hâc nostrà perpetuò valiturâ constitutione: obedientiæ, » quæ præinsertis apostolicis constitutionibus debetur, obsequioso illo silentio minimè » satisfieri; sed damnatum in quinque præfatis propositionibus Janseniani libri sensum, » quem illarum verba præ se ferunt, ut præfertur, ab omnibus Christi fidelibus ut hæ» reticum, non ore solùm, sed et corde rejici ac damnari debere; nec alià mente, » animo, aut credulitate supradictæ formulæ subscribi licitè posse; ita ut qui secùs, » aut contrà, quoad hæc omnia et singula, senserint, tenuerint, prædicaverint, verbo » vel scripto docuerint aut asseruerint, tanquam præfatarum apostolicarum constitu» tionum transgressores, omnibus et singulis illarum censuris et pœnis omninò subja» ceant, eâdem auctoritate apostolicâ decernimus, declaramus, statuimus, et ordi

» namus. »

NOTE LVI.

JEPHTE. (Pag. 472.)

Le sentiment de ceux qui croient que le vœu de Jephté n'eut pour objet que la consécration de sa fille au service du tabernacle, est aujourd'hui le plus suivi. On eût ajouté bien de la force à la preuve que l'on tire de l'hébreu en faveur de cette explication, si l'on eût fait attention à une des significations de la particule VAU, qui est celle de quamobrem, quapropter, en latin, et de c'est pourquoi, en françois. Car en traduisant le dernier VAU de cette sorte, il paroît si clairement que Jephté a seulement voulu consacrer sa fille au culte du Seigneur, qu'on ne peut penser le contraire. On s'en convaincra par la lecture du texte, traduit sur l'original, conformément à l'observation que nous venons de faire.

« Jephté fit ce vœu au Seigneur : Si vous livrez entre mes mains les enfants d'Ammon, ce qui sortira de la porte de ma maison, au devant de moi, lorsque je reviendrai en paix, victorieux des enfants d'Ammon, sera consacré au Seigneur, ou je l'offrirai en holocauste. Jephté passa donc dans le pays des enfants d'Ammon pour les combattre, et Dieu les livra entre ses mains..... Jephté revint à Maspha dans sa maison, et voici sa fille venant au devant de lui, au son des tambours et au milieu des danses: or elle étoit sa fille unique, et il n'avoit point d'autre enfant qu'elle. Dès que Jephté l'aperçut il dé chira ses vêtements et s'écria: Ah ma fille ! vous m'accablez de la plus vive affliction, et vous êtes devenue un sujet qui me remplit de trouble, car j'ai prononcé de ma

propre bouche un vœu au Seigneur, et je ne pourrai le changer. Elle lui dit : Mon père, puisque vous avez fait un vœu au Seigneur, accomplissez sur moi ce que vous lui avez promis, après que le Seigneur vous a fait tirer vengeance des enfants d'Ammon, vos ennemis; et elle dit à son père : Accordez-moi ce que je vais vous demander: donnezmoi un délai de deux mois, et j'irai vers les montagnes, et je pleurerai avec mes amies ma virginité. Son père lui dit : Allez; et il la laissa libre pendant deux mois, et elle alla et ses amies, et elle pleura sur les montagnes sa virginité; et au bout de deux mois elle revint trouver son père, qui accomplit à son égard le vœu qu'il avoit fait : c'est pourquoi elle n'avoit commerce avec aucun homme.

Si la fille de Jephté avoit été immolée, comment l'écrivain sacré auroit-il pu ajouter: c'est pourquoi elle n'avoit commerce avec aucun homme? Une telle réflexion seroitelle sensée?

Il faut à présent montrer par des exemples, que la particule VAU se prend dans le sens que nous lui avons donné.

Genèse, chap. 7, vers. 21. VAU, c'est pourquoi toute chair qui se mouvoit sur la terre expira.

Chap. 12, vers. 10. La famine survint dans ce pays; VAU, c'est pourquoi Abraham descendit en Egypte.

Chap. 20, verset 6. Je sais que vous l'avez fait avec un cœur simple; VAU, quoi je vous ai préservé de pécher.

c'est pour

Chap. 48, verset. 1. On vint dire à Joseph que son père étoit malade; VAU, c'est pourquoi il prit avec lui ses deux fils et l'alla voir.

Lévitique, c. 10, vers. 1, 2. Nadab et Abiu offrirent devant le Seigneur un feu étran· ger; VAU, c'est pourquoi il sortit de devant le Seigneur un feu qui les fit périr, et ils moururent.

Deuteronome, chap. 31, vers. 16, 17. Ce peuple violera l'alliance que j'ai faite avec lui; VAU, c'est pourquoi ma colère s'allumera contre lui. Réponses critiques, etc., par Bullet, tom. 2.

NOTE LVII.

JÉSUS-CHRIST. (Pag. 489.)

Voyez les articles CHRISTIANISME, Ecriture sainte, Evangile, Miracles,

etc.

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Preuves de l'authenticité du texte de Josèphe. -1° On ne connoît pas un seul manuscrit ancien, où ce passage ne se trouve tel que nous l'avons rapporté. Comment donc se peut-il faire qu'aucun n'ait échappé à l'interpolation?

2o On conserve dans la bibliothèque du Vatican un ancien manuscrit qui appartenoit à un juif, lequel, en traduisant Josèphe du grec en hébreu, y avoit effacé le texte dont nous parlons. La rature y paroît encore aujourd'hui. Que diront à cela les critiques et les censeurs ?

3o Eusèbe de Césarée, qui vivoit cent cinquante ou soixante années après la mort de Josèphe, cite le même texte dans son grand ouvrage de la Démonstration évangélique, par lequel il prouve, contre les Juifs, l'accomplissement des prophéties dans la personne de Jésus-Christ. Il le cite encore dans son Histoire ecclésiastique.

Or, l'histoire de Josèphe étant entre les mains des Juifs et des païens, un homme aussi éclairé qu'Eusèbe auroit-il osé citer un passage imaginaire? et tout le judaïsme et le paganisme ne se seroient-ils pas récriés contre la supposition? Cependant il n'y a pas le moindre vestige d'aucune réclamation.

4o Saint Jérôme, qui étoit si exact sur l'authenticité des ouvrages, Rufin, antagoniste de saint Jérôme, Isidore de Pelusium, et quantité d'autres auteurs grecs, syriens, égyptiens, du quatrième et du cinquième siècle, rapportent le même passage. Comment des hommes qui ne sont venus qu'onze ou douze siècles après eux, qui sont si eloignés des sources et des événements, nous prouveront-ils que tous ces anciens étoient des hommes sans discernement et sans critique, et que toute la sagacité étoit réservée à notre temps ?

5o Le savant Huet, Valois, Vossius, Spencer, Pagi, et une infinité d'autres critiques très-savants et très-éclairés, reconnoissent ce texte pour authentique. Et quels hommes,

vis-à-vis de deux ou trois qui l'ont suspecté, et qui sont Cappel, Blondel et Lefèvre ! - Nonnotte, Dictionnaire de la religion, t. 2.

6o Si l'on rejette le texte dont il s'agit, il faudra supposer aussi, contre toute raison, qu'on a également inséré dans Josèphe deux autres passages qui tiennent nécessairement au texte, et où l'auteur parle de la mort de saint Jean-Baptiste dont il fait l'éloge, et de la personne de Jacques qu'il appelle le frère de Jésus. Qui ne voit en effet que si ces deux textes sont authentiques, comme ils le sont évidemment, celui qui regarde Jésus-Christ ne l'est pas moins, puisqu'il seroit absurde de supposer que Josèphe a parlé de saint Jacques et de saint Jean, sans parler de Jésus-Christ même, dont l'histoire et le caractère avoient fait incomparablement plus de bruit? Le texte sur saint Jean-Baptiste est cité à son article. Voici celui sur saint Jacques. « Ananus, qui, comme nous » venons de le dire, avoit été élevé à la dignité de grand prêtre, étoit un esprit auda» cieux, féroce, de la secte des sadducéens, les plus sévères de tous les Juifs dans leurs » jugements. Il prit le temps de la mort de Festus, et où Albinus n'étoit pas encore ar» rivé, pour assembler un conseil devant lequel il fit venir Jacques, frère de Jésus » nommé Christ, et quelques autres, les accusa d'avoir contrevenu à la loi, et les fit » condamner à être lapidés. Cette action déplut infiniment à tous ceux des habitants de » Jérusalem, qui avoient de la piété et un véritable amour pour l'observation de nos >> lois. Ils envoyèrent secrètement vers le roi Agrippa, pour le prier de mander à Ana» nus de n'entreprendre plus rien de semblable, ce qu'il avoit fait ne pouvant s'excuser. » Quelques-uns d'eux allèrent au devant d'Albinus qui étoit alors parti d'Alexandrie, » pour l'informer de ce qui s'étoit passé, etc. ( Ant. jud., 1. 20, c. 8.) »

NOTE LIX. JUBILE. (Pag. 506,)

Il est certain que c'est le pape Boniface VIII qui a institué le jubilé de l'année sainte dans la forme que nous l'avons aujourd'hui. Il est cependant vrai qu'avant le temps où vivoit ce pape, qui étoit la fin du treizième siècle, on accordoit à Rome de grandes indulgences à ceux qui alloient visiter les églises de Saint-Pierre et de Saint-Paul de Rome, ainsi que Boniface VIII le dit dans l'Extravagante Antiquorum, parmi les Extravagantes communes, De Pœnit. et Remiss. C'est même ce qui porta ce pape à accorder le jubilé pour l'année 1300.

Le cardinal de Saint-Georges, son neveu, rapporte dans l'histoire de ce jubilé, qu'on étoit à Rome dans un grand étonnement de voir que, sur la fin de l'an 1299, les chcmins étoient pleins de pèlerins qui y arrivoient, entre lesquels il y en avoit de France, du diocèse de Beauvais, et que plusieurs d'entre eux ayant été interrogés pourquoi ils venoient à Rome, avoient assuré qu'ils avoient appris de leurs pères que tous les cent ans ceux qui alloient à Rome gagnoient de grandes indulgences, et que l'année 1300 étoit la centième. Sur ce témoignage, Boniface VIII publia cette année-là une bulle, par laquelle il aceorda une indulgence plénière et générale de cent ans en cent ans à tous ceux qui visiteroient les églises de Rome.

Clément VI jugeant que le terme de cent ans étoit trop long, parce que peu de personnes voient la fin du siècle, et qu'ainsi il y en avoit peu qui jouissent de cette grâce, mit le jubilé à la cinquantième année, dans laquelle Dieu avoit ordonné qu'on observât le jubilé de la loi ancienne. Paul II trouvant que ce terme étoit encore trop long, fixa, l'an 1470, cette indulgence à chaque vingt-cinquième année; et depuis ce temps-là on a des jubilés tous les vingt-cinq ans. Depuis quelque temps, les papes donnent, au commencement de leur pontificat et dans les grandes et pressantes nécessités de l'Eglise, des indulgences plénières à tous les fidèles, en forme de jubilé.—Conférences d'Angers, sur les Indulgences..

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La juridiction est nécessaire aux ministres de la religion. C'est une vérité reconnue et incontestable dans l'Eglise, que pour faire des canons, prononcer des censures, absoudre des péchés, il faut une juridiction canonique. Tous ces actes sont juridiques de leur nature. La différence des objets établit deux espèces de juridictions spirituelles : l'une intérieure, qui s'exerce dans le tribunal de la pénitence et qui remet les péchés ; l'autre extérieure, qui maintient et gouverne l'Eglise, et qui a pour sanction les cengures.

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