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pas que le gouvernement qui les réprime le soit aussi; parce qu'il y a eu des persécutions injustes, il ne s'ensuit pas que toutes le soient.

Il reste à savoir de quels excès seroit capable un gouvernement imbu des maximes établies par nos plus célèbres incrédules, que toute religion est une peste publique; que, pour rendre les peuples heureux et sages, il faut bannir de l'univers la notion funeste d'un Dieu, Comme depuis la création aucun gouvernement n'est tombé dans un pareil accès de démence, il faut espérer qu'aucun n'y tombera jamais.

Il y a un fanatisme politique, un fanatisme littéraire, un fanatisme guerrier, un fanatisme philosophique, aussi bien qu'un fanatisme religieux. Dès que les passions sont exaltées, la frénésie s'ensuit. Qu'en résulte-t-il contre une religion qui condamne, qui réprouve, qui tend à réprimer toutes les passions?

Nos peintres infidèles du fanatisme disent que la terreur a élevé les premiers temples du paganisme. Erreur. Nous soutenons que c'est l'intérêt sordide; l'homme a voulu avoir un Dieu particulier, chargé de satisfaire à chacun de ses besoins, et attentif à remplir chacun de ses désirs. Avant l'érection des temples, les peuples avoient adoré le soleil et la lune : quelle terreur pouvoient leur inspirer ces deux astres?

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un trait de fanatisme, le rachat des premiers-nés chez les Juifs, et l'usage qui a subsisté dans l'Occident de vouer des enfants au célibat monastique. Double méprise. Le rachat des premiersnés attestoit que Dieu avoit conservé par miracle en Egypte les premiers-nés des Hébreux, lorsque les aînés des Egyptiens périrent. Cette cérémonie faisoit souvenir les Juifs que ces enfants étoient un don de Dieu, un dépôt confié à leurs parents, qu'il ne leur étoit pas permis de les vendre, de les exposer, de les tuer, de les immoler à de fausses divinités, comme faisoient les nations idolâtres. Où est le fanatisme? On nous persuadera peut-être que c'en est un de baptiser les enfants pour les consacrer à Dieu.

Dans les temps d'anarchie, de brigandage, de désordre universel dans tout l'Occident, les parents envisageoient la vie du cloître comme la plus pure, la plus douce, la plus heureuse qu'il y eût pour lors. Ils pouvoient donc y vouer leurs enfants par tendresse ; mais on n'a jamais forcé les enfants d'accomplir le vœu de leurs parents. Aujourd'hui encore les parents chargés de famille, peu favorisés par la fortune, accablés d'inquiétudes et de besoins, se félicitent lorsque l'un de leurs enfants entre dans le clergé ou dans le cloître. Ont-ils tort? Ils se promettent qu'il sera plus heureux qu'eux.

Ils prétendent que l'exemple d'Abra- On dit que le fanatisme a consacré ham a autorisé les sacrifices de sang la guerre. Cette maxime trop générale humain. Pure imagination. L'histoire est fausse. Q'un peuple injuste, ambid'Abraham n'a pas été écrite avant Moïse, tieux, usurpateur, cruel ou perfide, ait et déjà les Chananéens immoloient des voulu intéresser la Divinité à ses rapines, enfants. Les Chinois, les Scythes, les voilà le fanatisme. Mais qu'un peuple Péruviens, qui ont sacrifié des hommes, paisible, attaqué impunément, ait conconnoissoient-ils Abraham? Ce patriar-juré Dieu de le défendre et de le proche n'immola point son fils. Dieu, qui téger contre la violence des agresseurs, Je lui avoit commandé pour mettre son c'est un sentiment de religion très-raiobéissance à l'épreuve, étoit bien résolu sonnable. de l'en empêcher. La frénésie des sacrifices de victimes humaines est née d'abord des fureurs de la vengeance; l'homme vindicatif s'est persuadé que ses propres ennemis étoient aussi les ennemis de son dieu.

L'on ajoute que, pendant les persécutions du christianisme, on vit régner le fanatisme du martyre. Calomnie. Le nombre de ceux qui s'y offrirent euxmêmes fut très-borné; l'Eglise n'approuva point ce zèle excessif, parce que Ces mêmes censeurs regardent comme Jésus-Christ a dit : « Lorsqu'on vous

» persécutera dans une ville, fuyez dans » une autre. » Matt., cap. 10, f. 23. Le dessein de ceux qui alloient se déclarer chrétiens n'étoit pas de souffrir et de perdre la vie, mais de convaincre les persécuteurs de l'inutilité de leur fureur; ils vouloient, non la provoquer, mais la faire cesser, et quelques-uns y ont réussi. Leur charité étoit donc aussi pure que celle des citoyens qui se sont dévoués à la mort pour sauver leur patrie. Mais, encore une fois, ils ne furent pas approuvés. Voyez la Lettre de l'Eglise de Smyrne, au sujet du martyre de saint Polycarpe, no 4; saint Clément d'Alexandrie, Strom., 1. 4, chap. 4 et 10; le concile d'Elvire de l'an 300, can. 9.

Selon nos savants dissertateurs, c'est le fanatisme qui a imputé aux premières sectes hérétiques les désordres honteux dont des païens accusoient les chrétiens. On sait que ces hérétiques étoient des païens mal convertis ; est-il certain qu'aucune de ces sectes n'a cherché à introduire dans le christianisme les abominations dont elle avoit contracté l'habitude dans le paganisme? Dans les derniers siècles, les begghards, les condormants, les dulcinistes, les libres ou libertins, les disciples de Molinos, etc., ont voulu renouveler les mêmes désordres et les justifier: est-ce encore le fanatisme qui leur a inspiré cette impudence? C'est leur tempérament voluptueux.

Par des réflexions profondes, ils ont découvert que Mahomet fut d'abord fanatique, et ensuite imposteur. Cela est impossible. Mahomet n'a pu commencer par se croire inspiré; il auroit plutôt conçu cette idée lorsqu'il fut étonné de ses propres succès, et c'est par là qu'il auroit fini. Son premier motif fut l'ambition de procurer à sa famille l'autorité civile et religieuse sur les autres tribus arabes, prétention fondée sur une ancienne possession, à ce que disent ses panégyristes mêmes. Pour la soutenir, il employa l'imposture de ses prétendues révélations, et ensuite la voie des armes, lorsqu'il fut assez fort. Il n'y a rien là d'étonnant.

C'est le fanatisme, disent-ils, qui dévasté l'Amérique et dépeuplé l'Europe; on faisoit les Américains esclaves sous prétexte du baptême. Double imposture. C'est la soif de l'or et la cruauté des brigands espagnols qui ont produit tous leurs crimes. Le fanatisme ne pouvoit pas les porter à s'égorger les uns les autres, comme ils ont fait. Ils s'opposoient à ce que les missionnaires baptisassent les Américains; ils réduisoient ces malheureux à l'esclavage pour les faire travailler aux mines. Voilà ce que nous apprennent les historiens même protestants.

Si l'Europe étoit dépeuplée, les guerres qui se sont faites depuis deux cents ans y auroient plus contribué que le fanatisme; mais où nos philosophes ont-ils appris que l'Europe est dépeuplée?

Ils disent que pendant dix siècles deux empires ont été divisés pour un seul mot. Sans doute ils veulent parler du mot consubstantiel; mais il falloit décider par ce mot si Jésus-Christ est Dieu ou s'il ne l'est pas, si le culte suprême que nous lui rendons est légitime ou superstitieux, par conséquent si le christianisme est une religion vraie ou fausse. Déjà depuis plus d'un siècle nos philosophes disputent aussi pour savoir" s'il faut être déiste ou athée, et lequel est le meilleur ; il n'y a pas d'apparence qu'ils viennent sitôt à bout de s'accorder.

Ils affirment que les peuples du Nord ont été convertis par force. Quand cela seroit vrai, nous aurions encore à nous féliciter de cette heureuse violence, qui a délivré l'Europe entière de leurs incursions, et qui les a tirés eux-mêmes de la barbarie. Mais le fait est faux; nous prouverons le contraire au mot MISSIONS.

Il est encore faux que les ordres militaires aient été fondés pour convertir les infidèles à coups d'épée; ils l'ont été pour repousser les infidèles qui attaquoient le christianisme à coups d'épée; on a été forcé de se défendre de même.

Ses adversaires s'enveloppent d'un verbiage obscur pour nous apprendre que la révélation a été plus funeste au genre humain, que les penchants natu

rels de l'homme. Mais nous avons fait voir que ce sont les penchants naturels de l'homme, exaltés et devenus passions, qui ont causé tous les abus que l'on a faits de la révélation. Osera-t-on soutenir que ces penchants n'ont pas produit plus de mal chez les nations infidèles que chez les peuples éclairés par la révélation? Il faut être tombé en démence pour vouloir nous persuader que nous avons à regretter de n'être pas païens, mahometans ou sauvages.

Cent fois ils ont répété que la persécution augmente le nombre des partisans de la secte persécutée, et en favorise les progrès. Nous prouverons la fausseté de cette maxime à l'article PERSÉCUTION.

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Déjà nous avons fait voir que les vraies causes du fanatisme, sont les passions humaines, et qu'il n'y en a point d'autres; n'importe, il faut suivre les visions de nos adversaires jusqu'à la fin.

Comme il y a eu des fanatiques dans le christianisme même, il faut que leur maladie soit venue de l'obscurité des dogmes, de l'atrocité de la morale évangélique, de ce que l'Evangile a confondu les devoirs, etc. Cependant ces censeurs ont avoué, dans des moments de calme, qu'il ne faut pas rejeter sur la religion les abus qui viennent de l'ignorance des hommes; que le christianisme est la meilleure école d'humanité; qu'il ordonne d'aimer tous les hommes, sans excepter même les ennemis, etc. Sont-ce là les dogmes obscurs, la morale atroce, la confusion des devoirs qui engendrent le fanatisme?

Pour avoir droit de diffamer le christianisme, après un aveu aussi clair, il faudroit nous apprendre quel est le système d'incrédulité qui ne renferme point de dogmes obscurs. Nous sommes en état de prouver que le déisme, l'athéisme, le matérialisme contiennent plus d'obscurités, de mystères, de choses incompréhensibles que le symbole de notre foi. Où faudra-t-il nous réfugier pour ne plus trouver de principe de fa

Ils ont rêvé que c'est le fanatisme qui a fait des esclaves aux papes. En attendant qu'ils aient expliqué ce qu'ils entendent par esclaves, nous répondons que dans l'état de désordres et de barbarie dans lequel l'Europe a été plongée pendant plusieurs siècles, il a été nécessaire que l'autorité pontificale fût très-étendue, et fût un frein pour des princes et des grands qui n'avoient ni mœurs ni principes; que cet inconvénient passager a prévenu de plus grands maux que ceux qu'il a causés. Mais nos adversaires, aveuglés par le fanatisme anti-religieux, n'ont égard ni aux temps, ni aux mœurs, ni aux circonstances dans lesquelles les nations se sont trouvées. Selon leur jugement, le plus grand de tous les abus est de punir de mort tous les hérétiques. Lorsqu'ils sont pai-natisme? sibles, soumis au gouvernement, et ne Il faudroit montrer en quoi la morale cherchent à séduire personne: d'accord. chrétienne est atroce, quels sont les Lorsqu'ils sont turbulents et séditieux devoirs qu'elle a confondus, pourquoi nous soutenons qu'il est juste de les ré-il n'est pas permis d'infliger des peines primer par des peines afflictives. On ca- infamantes aux apostats, et des peines lomnie quand on soutient que leurs ré- afflictives aux séditieux. Il faudroit faire voltes sont toujours venues de ce que voir que jamais les hérétiques n'ont été l'on a violé les serments qu'on leur avoit fanatiques avant d'être persécutés. faits. L'on n'avoit point fait de serments aux albigeois, aux vaudois, aux protestants, lorsqu'ils se sont révoltés et ont pris les armes.

II. Des philosophes, qui raisonnent si mal sur les effets du fanatisme, seroient-ils plus habiles pour en découvrir

Luther n'avoit pas été tourmenté, lorsqu'il alluma le feu dans toute l'Allemagne; les anabaptistes ne l'étoient pas, lorsqu'ils mirent en pratique les maximes de Luther; les zwingliens ne l'étoient point en Suisse, lorsqu'ils firent main basse sur les catholiques; personne n'a

voit été persécuté en France, lorsque les émissaires de Luther et de Calvin y vinrent briser les images, afficher des placards séditieux aux portes du Louvre, prêcher contre le pape et contre la messe dans les places publiques, etc., etc. Ce sont ces excès mêmes qui attirèrent les édits que l'on porta contre eux. Ils ne devinrent donc pas fanatiques parce qu'ils étoient persécutés, mais ils furent poursuivis parce qu'ils étoient fanatiques.

païens pour nous servir désormais de catéchisme; sûrement cette morale vaudra mieux que celle de Jésus-Christ, elle aura une toute autre efficacité dans la bouche d'un païen ou d'un athée que dans celle du Fils de Dieu.

Nos sublimes réformateurs nous font toucher au doigt l'inconvénient qu'il y a de faire entrer le christianisme pour quelque chose dans les principes du gouvernement. « Alors, disent-ils, le Nos profonds méditatifs observent que » zèle, quand il est mal entendu, peut les lois de la plupart des législateurs » quelquefois diviser les citoyens par des n'étoient faites que pour une société » guerres intestines. L'opposition qui se choisie; que ces lois étendues par le > trouve entre les mœurs de la nation zèle à tout un peuple, et transportées» et les dogmes de la religion, entre par l'ambition d'un climat à un autre, certains usages du monde et les pradevoient changer et s'accoutumer aux tiques du culte, entre les lois civiles circonstances des lieux et des personnes. » et les préceptes, fomente ce germe Comme le législateur des chrétiens » de trouble. Il doit arriver alors qu'un n'est pas excepté, nous devons conclure» peuple, ne pouvant allier le devoir de que Jésus-Christ n'avoit d'abord fait ses > citoyen avec celui de croyant, ébranle lois que pour une société choisie, qu'il» tour à tour l'autorité du prince et a eu des vues trop étroites, lorsqu'il a » celle de l'Eglise.... jusqu'à ce que, dit à ses apôtres : Préchez l'Evangile à toutes les nations; que par un zèle ambitieux les apôtres ont transporté l'Evangile d'un climat à un autre. Tel est l'avis de nos judicieux adversaires. Il s'ensuit encore que les empereurs romains et les autres souverains ont été de très - mauvais politiques, lorsqu'ils ont cru que le christianisme convenoit à leurs sujets pour tous les lieux et pour tous les temps.

mutiné par ses prêtres contre ses ma»gistrats, il prenne le fer en main pour la gloire de Dieu. »

Nous voudrions savoir en quelle occasion nos lois civiles se sont trouvées opposées aux préceptes divins, en quel temps le peuple mutiné par les prêtres a pris le fer en main contre ses magistrats. Si cela n'est pas encore arrivé depuis dix-sept cents ans que le christianisme est établi, il est à présumer que cela n'arrivera jamais. Lorsque le peuple s'est mutiné contre les magistrats, il n'étoit pas excité par les prêtres, mais par des prédicants d'un caractère semblable à celui des incrédules d'aujourd'hui.

Autrefois on croyoit que les mœurs, les usages, les préjugés des nations devoient plier sous la loi de Dieu et s'y conformer. C'est tout le contraire, selon nos sages philosophes ; la loi divine doit changer selon les temps, s'accommoder aux mœurs, aux usages, aux idées des peuples selon les circonstances: bien entendu que ce sont les philosophes in-natisme. crédules qui présideront à cette sage Le premier est de rendre le monarque indépendant de tout pouvoir ecclésia

III. Mais apprenons à connoître les remèdes qu'ils ont trouvés contre le fa

réforme. A la vérité ils ne sont pas encore d'ac-stique, et de dépouiller le clergé de toute cord pour savoir ce qu'ils ôteront de l'Evangile et ce qu'ils en conserveront; mais ils s'accorderont sans doute dès qu'ils auront reçu de pleins pouvoirs pour commencer l'ouvrage. Déjà ils nous donnent le recueil de la morale des

autorité. Cette sublime politique est établie en Angleterre, et depuis cette époque le fanatismen'y a jamais été si commun; l'on n'a pas oublié les torrents de sang qu'il y a fait répandre. Il n'est aucun peuple du monde qui soit plus disposé

à se mutiner contre ses magistrats pour cause de religion. Nous en avons vu un exemple à l'occasion de l'abolition du serment du test; et sans la guerre qui étoit allumée pour lors, ce feu auroit bien pu causer un incendie.

Le second est de nourrir l'esprit philosophique, ce grand pacificateur des états, qui a toujours fait tant de bien à l'humanité, qui a rendu si heureux les peuples chez lesquels il a régné. Cependant l'histoire nous apprend que cet esprit, après avoir fait éclore l'irréligion chez les Grecs et chez les Romains, y étouffa le patriotisme et les vertus civiles, prépara de loin la chute de ces républiques, ouvrit la porte au dispotisme des empereurs, relâcha tous les liens de la société. Mais c'est un malheur qu'il faut oublier pour l'honneur de l'esprit philosophique. Sans doute il n'est pas à craindre chez nous, parce que nos philosophes ont beaucoup plus d'esprit, de bon sens et de sagesse que ceux qui ont brillé dans la Grèce et à Rome.

obstiné d'écouter les raisons qu'on leur oppose, démontrent que, loin de désirer la foi, ils la redoutent et se félicitent de leur incrédulité.

Le quatrième est de ne punir les fanatiques que par le mépris et par le ridicule. Pour cette fois, nous sommes de leur avis; nous pensons que le ridicule et le mépris dont les philosophes incrédules commencent d'être couverts, est le remède le plus efficace pour guérir leur fanatisme antireligieux, que bientôt ils seront réduits à rougir de leurs emportements et de l'indécence de leurs écrits. Quand ils n'auroient jamais fait autre chose que leurs diatribes contre le fanatisme, c'en seroit assez pour les noter d'un ridicule ineffaçable.

Quis tulerit Gracchos de seditione
querentes ?

Ils disent que le fanatisme a fait beaucoup plus de mal dans le monde que l'impiété. Quand cela seroit, il ne s'ensuivroit rien. Les incrédules impies, presque toujours détestés, ont eu rarement assez de crédit et de force pour bouleverser les états, mais ce n'est pas faute de volonté. Les invectives que la plupart ont vomies contre les souverains, contre les lois, contre les magistrats, démontrent qu'il n'a pas tenu à eux de faire naître, chez une nation très-paisible, la sédition et la révolte.

Le troisième remède est de ne point punir les incrédules. Cela va de suite; nous avons dû prévoir qu'en veillant aux intérêts du genre humain, ces profonds politiques n'oublieroient pas les leurs, et prétendroient du moins à l'impunité ; c'est même un trait de modestie de leur part de ne pas exiger des récompenses. Mais ils ajoutent une restriction fâcheuse : < Punissez, disent-ils, les Le fait qu'ils avancent est faux d'ail> libertins qui ne secouent le joug de leurs : « Si l'athéisme, dit un auteur » la religion, que parce qu'ils sont ré- > très - connu (Ne VI, p. 564.) ne fait » voltés contre toute espèce de joug,» pas verser le sang des hommes, c'est » qui attaquent les mœurs et les lois en > moins par amour pour la paix, que » secret et en public.... Mais plaignez par indifférence pour le bien: comme > ceux qui regrettent de n'être pas per- » que tout aille, peu importe au pré»suadés. Et comment les distingue- tendu sage, pourvu qu'il reste en nous? Parmi nos incrédules les > repos dans son cabinet. Ses principes plus célèbres, en est-il quelqu'un qui» ne font pas tuer les hommes, mais ils n'ait jamais attaqué ni les mœurs ni les » les empêchent de naître ; en détruisant lois, soit en secret, soit en public? Des » les mœurs qui les multiplient, en les ouvrages aussi fougueux que les leurs, détachant de leur espèce, en réduine sont guères propres à nous con- »sant toutes leurs affections à un secret vaincre qu'en insultant à la religion, ils égoïsme aussi funeste à la population regrettent cependant de n'être pas per- » qu'à la vertu. L'indifférence philososuadés. La colère, la haine, les impos- phique ressemble à la tranquillité de tures, les calomnies, l'opiniâtreté à » l'état sous le despotisme; c'est la tranrépéter les mêmes clameurs, le refus» quillité de la mort: elle est plus des

rons

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