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condamnées d'un commun accord ? Fourier nie l'autre vie, dans le seus chrétien, quoiqu'il admette une succession indéfinie de phases dans l'existence humaine qui ira se transformant et devenant en même temps de plus en plus parfaite et heureuse. Il rejette encore la révélation chrétienne telle que nous la possédons, quoiqu'il fasse profession de regarder Jésus-Christ comme son maître et son docteur. Selon lui, ses disciples sont appelés à faire revivre dans toute leur pureté les doctrines du Sauveur qui n'avoient pas d'autre but, que le bonheur des hommes et surtout des pauvres et des malheureux ; doctrines qui n'existent plus que très-altérées dans les écrits du nouveau Testament, et qui aujourd'hui sont tout-à-fait méconnoissables dans l'enseignement de l'Eglise.

Nous croyons qu'il suffit de cet exposé que nous venons de faire des doctrines morales, sociales et religieuses des disciples de Fourier, pour en faire sentir et toucher au doigt toute la fausseté, toute l'immoralité, disons mieux, toute la folie. A quoi bon les réfuter autrement?

poseroient les unes aux autres dans le conflit de leurs exigences contraires. Nous touchons ici à la prétention la plus extraordinaire et la plus folle de Fourier c'est que dans l'organisation sociale qu'il a imaginée et que cherchent à réaliser ses disciples, les passions (je prends toujours ce mot dans le sens favorable) se feront tellement équilibre l'une à l'autre, que nulle n'excédera ses | besoins et ses droits, et par conséquent qu'il n'y aura pas de vices, puisque le vice n'est que dans les excès, en plus ou en moins, auxquels l'homme peut se laisser aller dans la satisfaction de ses appétits. Ainsi d'une part l'homme trouvera dans la société de Fourier la plus grande somme possible de bonheur, et d'autre part, le mal, le vice, le péché n'y pourra exister, puisque rien n'est mal, rien n'est vice, rien n'est péché de ce qui procure à l'homme un plaisir réclamé par sa nature et ses besoins. Fourier blâme, il est vrai, et condamne tous les excès; mais l'excès n'est pas pour lui la même chose que pour les disciples de l'Evangile. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter les yeux sur ce qu'il dit des relations des sexes en- Ils se forment à leur fantaisie certre eux et de l'usage des puissances qui taines idées singulières sur Dieu et ses sont la base de ces relations. On y verra perfections, sur l'homme, sa destinée, qu'il regarde la continence, telle que ses droits et ses devoirs ; et ils partent l'entend la religion, comme une des de là pour amener, par voie d'induction, choses les plus contraires aux droits de la destruction de tout ce qui est, puis l'homme et à ses plaisirs, et que, en une organisation sociale nouvelle qu'ils ce qui concerne le mariage, il n'en admet croient en harmonie parfaite avec leurs ni l'unité ni l'indissolubilité. Bien loin idées, avec leurs affirmations. Mais ce de là, il pousse le cynisme jusqu'à per- n'est point ainsi que raisonnent des phimettre à l'homme et à la femme ce que losophes, ni même des hommes tant Mahomet n'a pas toléré dans ses dis- soit peu sensés et de bonne foi. Le point ciples. Je sais bien qu'il prétend se dé- de départ, dans des matières d'une nafendre de ces doctrines révoltantes, en ture si grave et si importante, doit être disant qu'elles ne sont pas faites pour pris dans des idées et des croyances une société organisée comme la nôtre, admises d'un accord commun par toutes mais qu'elles seront toutes naturelles, les parties intéressées; celui qui veut agir alors qu'un autre état de choses aura autrement, est exposé à se voir arrêté complétement changé et mis sur un dès le premier pas qu'il voudra faire. autre pied les relations qui existent entre C'est précisément ce que nous faisons les hommes. Mais de quel droit et à nous-mêmes ici, au nom de la religion quel titre peut-il prétendre introduire et de la révélation chrétienne, en décla une modification et des changements rant à Fourier et à ses adeptes que nous que les idées sociales et religieuses de rejetons absolument comme fausses ou tous les peuples éclairés ont jusqu'ici | incomplètes toutes les idées qu'ils se

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sont faites sur Dieu, sur l'homme et sur | sa destinée, n'admettant à cet égard que ce qui nous est fourni par l'enseignement chrétien et que tous les philosophes raisonnables n'ont cessé d'admettre avec nous, depuis que la révélation faite par Jésus-Christ est venue éclairer la philosophie, la tirer de ses incertitudes, de ses variations et de ses erreurs, et lui donner un point d'appui qu'elle n'abandonne jamais, sans tomber bientôt dans les doctrines les plus incohérentes et les moins certaines. FOURNAISE. Voyez ENFANTS DANS LA FOURNAISE.

FRACTION DE L'HOSTIE. V. MESSE. FRANCISCAINS, FRANCISCAINES, religieux et religieuses institués par saint François d'Assise au commencement du treizième siècle. La règle qu'il leur donna fut approuvée d'abord par Innocent III, et confirmée ensuite par Honorius ou Honoré III, l'an 1223. Un des principaux articles de cette règle est la pauvreté absolue, ou le vœu de ne rien posséder, ni en propre, ni en commun,

mais de vivre d'aumônes.

Cet ordre avoit déjà fait des progrès considérables, lorsque son saint fondateur mourut en 1226. Il se multiplia tellement, que, neuf ans après sa fondation, il se trouva dans un chapitre général, tenu près d'Assise, cinq mille députés de ses couvents; probablement il y en avoit plusieurs de chaque maison. Aujourd'hui encore, quoique les protestants en aient détruit un très-grand nombre en Angleterre, en Allemagne et dans les autres pays du Nord, on prétend que cet ordre possède sept mille maisons d'hommes sous des noms différents, et plus de neuf cents couvents de filles. Par leurs derniers chapitres, on a compté plus de quinze mille religieux et plus de vingt-huit mille religieuses.

Il n'a pas tardé de se diviser en différentes branches : les principales sont les cordeliers, distingués eux-mêmes en conventuels et en observantins, les capucins, les récollets, les tiercelins ou religieux pénitents du tiers-ordre, et nommés en France de Picpus; mais il s'est fait plusieurs autres réformes de

franciscains en Italie, en Espagne et ailleurs. Nous parlerons de ces divers instituts ou congrégations sous leurs noms particuliers. Quelques-unes sont de religieux hospitaliers qui ont embrassé la règle de saint François, comme les frères infirmiers-minimes ou abrégons, les bons-fieux, etc., et ce ne sont pas les moins respectables.

Si les vertus de saint François n'avoient pas été aussi solides et aussi authentiquement reconnues que le témoignent les auteurs contémporains, cette multiplication si rapide et si étendue de son ordre seroit un prodige inconcevable; mais le saint forma des disciples qui lui ressembloient : l'ascendant de leurs vertus gagna des milliers de prósélytes. Ce phénomène, qui paru constamment dans tous les siècles plus ou moins, se renouvellera jusqu'à la fin du monde, parce que la vertu, sous quelque forme qu'elle paroisse, a des droits imprescriptibles sur le cœur des hommes.

Cependant les protestants n'ont rien omis pour persuader que la naissance de l'ordre des franciscains a été une plaie et un malheur pour l'Eglise. Mais ceux qui en parlent ainsi fournissent eux-mêmes des faits qui démontrent le contraire, et qui prouvent qu'aucun ordre n'a rendu de plus grands services; ils en ont calomnié le fondateur, et il n'est besoin que de leurs écrits pour faire complétement son apologie. Ils disent que saint François fut, à la vérité, un homme pieux et bien intentionné, mais qui joignoit à la plus grossière ignorance un esprit affoibli par une maladie dont il avoit été guéri; qu'il donna dans une espèce de dévotion extravagante, qui approchoit plus de la folie que de la piété ; ainsi en a parlé Mosheim, Hist. ecclés., 13a siècle, 2e part., c. 2, § 25. Ce tableau est-il ressemblant?

Le même écrivain nous fait remarquer qu'au douzième siècle et au commencement du treizième, l'Eglise étoit infestée par une multitude de sectes hérétiques; les cathares albigeois ou bagnolois, les disciples de Pierre de Bruis, de Tanchelin et d'Arnaud de

Bresse, les vaudois, les capuciati, les traités de paix, ménager des alliances, apostoliques, dogmatisoient chacun de présider aux conseils des rois, gouleur côté. Tous se réunissoient à exalter verner les cours. En considération de le mérite de la pauvreté évangélique; leurs services, les papes les comblèrent ils faisoient un crime aux moines, aux de grâces, d'honneurs, de distinctions. ecclésiastiques, aux évêques, de ce qu'ils de priviléges, d'immunités, d'indulne menoient pas la vie pauvre, labo-gences à distribuer, etc. Ibid., § 23 rieuse, mortifiée des apôtres, sans la- et 26. Jusqu'à présent nous ne voyons quelle, disoient-ils, on ne peut parvenir pas en quoi saint François a péché, ni au salut; ils forçoient leurs propres doc- en quel sens la fondation de son ordre teurs à la pratiquer; par cet artifice, ils a été un malheur pour l'Eglise. séduisoient le peuple. Mosheim prétend qu'en effet le clergé manquoit de lumières et de zèle; que les ordres monastiques étoient entièrement corrompus; que les uns et les autres laissoient triompher impunément l'hérésie. « Dans » ces circonstances, dit-il, on sentit la » nécessité d'introduire dans l'Eglise une > classe d'hommes qui pussent, par » l'austérité de leurs mœurs, par le mé» pris des richesses, par la gravité de › leur extérieur, par la sainteté de leur » conduite et de leurs maximes, res» sembler aux docteurs qui avoient ac» quis tant de réputation aux sectes » hérétiques. Ibid., § 21.

Or, voilà précisément ce que pensa saint François, ce prétendu ignorant imbécille; il vit le mal, il en aperçut le remède, il eut le courage de le mettre en usage, et Mosheim est forcé de convenir qu'il y réussit parfaitement. Qu'auroit pu faire de mieux un habile et profond politique?

En effet, notre censeur avoue que ces religieux, menant une vie plus régulière et plus édifiante que les autres, acquirent en peu de temps une réputation extraordinaire, et que le peuple conçut pour eux une estime et une vénération singulières. L'attachement pour eux, dit-il, fut porté à l'excès; le peuple ne voulut plus recevoir les sacrements que de leurs mains; leurs églises étoient sans cesse remplies de monde ; c'étoit là que l'on faisoit ses dévotions et que l'on vouloit être inhumé. On les empløya, non- seulement dans les fonctions spirituelles, mais encore dans les affaires temporelles et politiques. On les vit terminer les différends qui survenoient entre les princes, conclure des

C'est, dit Mosheim, que le crédit excessif des religieux mendiants les rendit intéressés, ambitieux, intrigants, rivaux et à la fin ennemis déclarés du clergé séculier. Ils ne voulurent plus reconnoître la juridiction des évêques, ni dépendre d'eux en aucune manière; ils occupèrent les prélatures et les places de l'Eglise les plus importantes; ils voulurent remplir les chaires dans les universités; ils soutinrent à ce sujet les disputes les plus indécentes; les papes, par leur imprudence à les autoriser dans la plupart de leurs prétentions, se jetèrent dans une infinité d'embarras. Une partic des franciscains finit par se révolter contre les papes mênies, lorsqu'ils voulurent les accorder au sujet du vœu de pauvreté. Malgré les bulles de plusieurs papes, ceux que l'on nomma fratricelles, tertiaires, spirituels, beggards et béguins, firent schisme avec leurs confrères, furent condamnés comme hérétiques, et plusieurs furent livrés au supplice par les inquisiteurs.

Supposons tous ces faits, et voyons ce qui en résultera. 1o Il y auroit de l'injustice à vouloir rendre saint François responsable de ce qui est arrivé plus d'un siècle après sa mort, il n'étoit certainement pas obligé de le prévoir, et sa règle, loin de donner aucun lieu à l'ambition de ses religieux, sembloit composée exprès pour la prévenir et pour l'étouffer; 2o, il faudroit examiner si tous ces inconvénients que l'on exagère ont porté réellement plus de préjudice à l'Eglise, que les travaux des franciscains n'ont pu produire de bien : or, nous soutenons que le bien l'emporte de beaucoup sur le mal. Ils ont détruit peu à peu la plupart des sectes

mates dans un accès de dévotion pendant sa retraite sur le mont Alverne; qu'il y a dans les histoires de ce siècle plusieurs exemples de ces fanatiques stigmatisés, qui avoient mal entendu les paroles de saint Paul, Galat., c. 6,

» fasse de la peine; car je porte sur mon corps les cicatrices de Jésus-Christ. »

qui troubloient l'Eglise ; ils ont ranimé parmi le peuple la piété qui étoit à peu près éteinte, leurs disputes mêmes ont contribué à tirer le clergé séculier de l'inertie dans laquelle il étoit plongé, et ont fait éclore un germe d'émulation; ils ont composé de très - bons ouvrages. 17: Au reste, que personne ne me dans un temps où il n'étoit pas aisé de former de bons écrivains; un grand nombre se sont livrés aux missions étran- Ce n'est point ici le lieu de discuter ce gères et y travaillent encore, etc. Lors- fait; on peut voir ce qu'en a dit le judique nous reprochons aux protestants cieux auteur des Vies des Pères et des l'ambition, l'esprit de révolte, les dis- martyrs, t. 9, p. 392. Quand le fait seputes violentes, les fureurs auxquelles roit tel que le prétend Mosheim, il s'ense sont abandonnés leurs premiers pré- suivroit encore que saint François n'a dicants, ils nous répondent que ces dé- eu aucune part à l'opinion qui s'établit fauts de l'humanité doivent leur être après sa mort, savoir que ces stigmates pardonnés en faveur du bien qui en est lui avoient été imprimés par miracle, résulté. Nous voudrions savoir pourquoi | puisqu'aucun témoin n'a déposé que cette excuse ne doit pas avoir lieu à l'é- saint François le lui avoit ainsi affirmé; gard des franciscains et des autres au contraire, il cachoit ces plaies avec mendiants, comme à l'égard des apôtres beaucoup de soin. Que parmi ses relide la réforme. gieux il y ait eu des écrivains ignorants, animés d'un faux zèle pour la gloire de leurs fondateurs, crédules et avides de merveilleux, cela n'est pas étonnant, puisque, pendant le treizième et le quatorzième siècle, il s'en est trouvé dans tous les états. L'on est à présent guéri de cette maladie, et les protestants ont mauvaise grâce de supposer qu'elle subsiste toujours parmi les catholiques.

Mosheim sait bon gré aux fratricelles et aux autres franciscains révoltés, de ce que, par leurs écrits fougueux et séditieux, ils ont contribué à indisposer les peuples contre l'autorité des papes, et de ce qu'ils ont ainsi préparé les voies à la réformation. Pour nous, nous avons un plus juste sujet d'applaudir au zèle avec lequel les franciscains, en général, comme les autres religieux, se sont opposés aux progrès de cette réforme prétendue, et ont travaillé à préserver les peuples de la contagion de l'hérésie. Plusieurs ont généreusement sacrifié leur vie pour la défense de la foi catholique; et si Mosheim avoit voulu se souvenir de la multitude des victimes que les protestants ont immolées à leur fureur, il auroit peut-être moins insisté sur le nombre des fanatiques qui se sont fait condamner par l'inquisition.

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A la vérité, tous les protestants ne sont pas également prévenus contre les franciscains; nous savons avec une entière certitude que les capucins qui se trouvent placés dans le voisinage des luthériens, en reçoivent autant d'aumônes que des catholiques; que souvent ceuxlà demandent le secours des prières de ces bons religieux dans leurs besoins, et leur donnent des rétributions de messes. Cela nous paroît prouver ce que nous avons déjà dit, que la vertu se fait respecter partout où elle se trouve, que souvent même elle triomphe des préjugés de religion. C'est encore une preuve qu'il ne tient qu'aux franciscains et aux

Il n'a pas manqué de renouveler le souvenir des fables, que des écrivains ignorants ont placées dans les vies qu'ils ont faites de saint François, l'histoire de ses stigmates, le livre des conformi-autres religieux de récupérer l'estime tés de saint François avec Jésus-Christ, les ouvrages qui ont été faits pour et contre, etc. Il prétend que saint Francois s'étoit imprimé lui-même ces stig

la considération, le crédit dont ils ont joui autrefois. Que sans éclat, sans dispute, sans révolte contre l'autorité, ils en reviennent à l'observation stricte et

sévère de leur règle, le peuple les ché- | analogue et aussi austère. Ainsi, outre rira, le clergé séculier leur applaudira, les urbanistes, l'on distingue les cordele gouvernement les protégera, leurs lières ou clarisses réformées, que l'on ennemis mêmes seront forcés de les res- nomme à Paris, filles de l'Ave-Maria, pecter. Voyez MENDIANTS. Hist. des Or-les capucines, les récollettes, les tiercedres monast., t. 7, etc.

lines ou pénitentes du tiers-ordre, connues à Paris sous le nom de filles de Sainte-Elisabeth, etc.

A l'imitation des religieux, il y a eu des franciscaines hospitalières, comme les sœurs grises, les sœurs de la Faille, les sœurs de la Celle, etc. C'est sur le modèle des sœurs grises que saint Vincent de Paul a institué les sœurs de la charité.

FRANCISCAINES, religieuses qui suivent la règle que leur donna saint François, l'an 1224. Elles sont nommées autrement clarisses, parce que sainte Claire en fut la première fondatrice. Cette vertueuse fille avoit déjà embrassé la vie religieuse sous la direction de saint François, l'an 1212, à l'âge de dix-huit ans, et déjà elle avoit formé des monastères non- FRATRICELLES, petits frères. Ce seulement dans plusieurs villes de l'Ita- nom fut donné, sur la fin du treizième lie, mais encore en France et en Espa- siècle, à des quêteurs vagabonds de difgne, dont les religieuses suivoient la férente espèce. Les uns étoient des franrègle de saint Benoît, et des constitu- ciscains qui se séparèrent de leurs contions particulières qu'elles avoient reçues frères, dans le dessein ou sous le prédu cardinal Hugolin. Celles du monas- texte de pratiquer, dans toute la ritère d'Assise s'attachèrent particulière- gueur, la pauvreté et les austérités comment à imiter la pauvreté et les austé-mandées par la règle de leur fondateur: rités qui étoient pratiquées par les dis- ils étoient couverts de haillons, ils quêciples de saint François; ce saint fon- toient leur subsistance de porte en porte, dateur les ayant placées dans une mai-ils disoient que Jésus-Christ et les apôson qui étoit contiguë à l'église de Saint- tres n'avoient rien possédé ni en propre Damien, il composa pour elles une règle ni en commun, ils se donnoient pour les sur le modèle de celle qu'il avoit faite seuls vrais enfants de saint François. pour ses religieux, et bientôt elle fut Les autres étoient, non des religieux, adoptée par d'autres monastères de filles. mais des associés du tiers-ordre que saint Dans la suite, cette règle ayant paru François avoit institué pour les laïques. trop austère pour des personnes déli- Parmi ces tertiaires, il y en eut qui voucates, le pape Urbain IV la mitigea l'an lurent imiter la pauvreté des religieux 1253, et permit aux clarisses de possé- et demander l'aumône comme eux, on der des rentes; mais celles de Saint-Da- les nommoit en Italie bizochi et bocamien, et quelques autres, ne voulurent soti, ou besaciers; comme ils se répanpoint de ces adoucissements, et persé- dirent bientôt hors de l'Italie, on les vérèrent dans l'étroite observation de la nomma en France beguins, et en Allerègle de saint François. De là se forma magne beggards. Il ne faut pas néanla distinction entre les urbanistes et les moins les confondre avec les béguins damianites ou pauvres clarisses. flamands et les béguines, dont l'origine et la conduite sont très-louables. Voyez BEGGARDS.

Parmi les urbanistes mêmes ou clarisses mitigées, plusieurs maisons sont revenues dans la suite à l'étroite observance de la règle, principalement par la réforme qu'y introduisit au quinzième siècle sainte Colette, nommée dans le monde Nicole Boilet, née à Corbie en Picardie, et morte l'an 1447. A chaque fois qu'il s'est fait des réformes chez les franciscains, il s'est trouvé des clarisses qui ont embrassé une manière de vivre

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Pour avoir une juste opinion des fratricelles, il faut savoir que très-peu de temps après la mort de saint François, un grand nombre de franciscains, trouvant leur règle trop austère, se relâchèrent en plusieurs points, en particulier sur le vœu de pauvreté absolue, et ils obtinrent de Grégoire IX, en 1231, une bulle qui les y autorisoit. En 1245,

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