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de la pénurie du bas clergé, l'opulence du haut clergé est un objet de scandale. Si le clergé inférieur était convenablement rétribué au moyen d'un capital formé par les revenus des couvents dont les habitants sont complétement inoccupés, le rude sort des prêtres les plus actifs serait adouci et un important moyen de séduction serait enlevé aux ennemis de la religion et de l'ordre public.

>> La parole de Dieu est enchaînée dans la personne de ceux qui sont chargés de l'annoncer. S'il n'est pas promulgué des réformes qui nous assurent une existence indépendante, s'il n'est pas mis un terme au célibat forcé qui rend notre moralité suspecte et nous rend étrangers à l'humanité, notre action sera paralysée, la religion vouée au mépris, la hiérarchie à une ruine inévitable, l'État à des troubles incalculables. >>

On lit dans la Presse :

« Des négociations avaient été ouvertes entre la cour de Rome et le cabinet de Saint-Pétersbourg pour régler la situa. tion religieuse dans le royaume de Pologne. Quelques journaux, animés d'un beau zèle pour le Saint-Siége, avaient a annoncé que l'Église grecque orthodoxe allait se fondre avec l'Église grecque unie, et reconnaître, par conséquent, la suprématie du pape. Cette illusion devait être de courte durée. On assure aujourd'hui que les grecs unis sont au contraire tout disposés à sortir du giron de Rome pour se réfugier dans celui du czar. La défection est générale dans le diocèse de Chelm; le clergé a donné l'exemple et les fidèles s'empressent de le suivre. »

C'est ainsi que s'accomplissent les prédictions faites à l'époque de la promulgation de l'Immaculée-Conception. Tous les cultes dissidents devaient, après cette promulgation, se réunir à l'Église catholique, comme par enchantement; et voici que les catholiques en grand nombre quittent l'Église, et que les cultes dissidents croissent en nombre et en puissance. Faux prophètes prédits par Jésus-Christ, votre règne serait-il arrivé?

-L'Univers chante souvent les triomphes de l'Église. Nous voudrions qu'il eût raison, pourvu que sous le nom d'Église il n'entendit pas l'ultramontanisme. Mais l'Univers prend ses rêves pour des réalités. Rien n'est plus ordinaire que de l'entendre dire que le protestantisme se meurt en Angleterre. L'Espérance répond de cette manière à cette

assertion :

« Comment le protestantisme se meurt en Angleterre!— Dans une allocution adressée dernièrement par l'évêque anglican de Winchester à une partie des pasteurs de son diocèse, ce prélat a établi que depuis 1801 le montant des offrandes volontaires recueillies au sein de l'Église établie, dans le seul but de construire ou de réparer des églises, ne s'est pas élevé à moins de onze millions de livres sterling (275,000,000 de fr.). Le nombre des Églises nouvelles bàties dans le même espace de temps est de 1,092, et celui des anciennes églises reconstruites de 2,064. Une association auxiliaire fondée dans le même but à Winchester a pour sa part fait construire 166 églises, en a agrandi un grand nombre d'autres, et a mis ainsi à la disposition du public religieux 50,000 places de plus dans les édifices consacrés au culte. »

- On lit dans l'Espérance:

« Les missions catholiques romaines et les missions protestantes. Des comptes-rendus présentés par l'OEuvre de la propagation de la foi pour 1857, il résulte que cette institution a reçu dans le courant de cette année la somme de 4,191,716 fr. 27 c. Dans ce chiffre, la France seule figure pour plus de 2,500,000 francs, la Belgique pour environ 240,000 fr.; les îles Britanniques pour 186,000 fr., etc.

» Ces sommes ne sont pas exclusivement consacrées à l'évangélisation des païens. Les missions établies dans les pays chrétiens et notamment dans les pays protestants en absorbent une bonne partie. Ainsi, celles d'Angleterre et d'Écosse reçoivent pour leur part plus de 230,000 fr., et celles des contrées de l'Orient où dominent d'autres communions que

l'Eglise de Rome sont aussi abondamment soutenues. Les principaux champs de travail parmi les païens sont les Indes, la Chine, l'Afrique, l'Océanie. Environ 350,000 fr. sont consacrés à cette dernière partie du monde.

» Les Annales de la propagation de la foi, journal de la Société, sont rédigées en neuf langues. Elles paraissent tous les deux mois, et se tirent à près de 200,000 exemplaires, dont 23,000 en français, 20,000 en anglais, 20,000 en allemand, 25,000 en italien, etc.

>> Ces chiffres sont imposants, et annoncent une organisation puissante dont nous nous garderons bien de contester la valeur. Cependant les protestants peuvent les citer sans peur et sans honte. Le protestantisme n'a pas et ne peut pas avoir une institution exactement pareille, mais toutes ses Églises considérables ont leurs Sociétés de missions, et couvrent le monde de leurs missionnaires dans des proportions plus vastes que l'OEuvre de la propagation. Leurs recettes et leurs dépenses sont aussi bien autrement considérables. Le chiffre des recettes des Sociétés de missions d'Angleterre s'est élevé, en 1857, à environ 12 millions de francs; celui des Sociétés américaines, à environ 10 millions, de sorte qu'en évaluant au minimum celui des Sociétés du continent européen à 1 million, on arrive à la somme totale d'au moins 23 millions, sans parler de la part qui revient à l'œuvre missionnaire dans les opérations des Sociétés Bibliques et des Sociétés des Traités religieux.

>> Nous nous contentons de ce simple rapprochement. Il n'empêchera pas les défenseurs de l'Église romaine de proclamer que cette Église seule a de la vie, et que le protes

tantisme est mort. »>

GUÉLON.

Pari. — Imprimerie de Dubuisson et Ce, rue Coq-Héron, 5.

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLESIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX.

Omnia instaurare in Christo. Eph., I, 10.

LETTRES A MONSEIGNEUR MALOU,

ÉVÊQUE DE BRUGES,

Sur son livre intitulé: L'Immaculée-Conception de la B. Vierge considérée comme dogme de foi.

Quinzième Lettre (1).

Monseigneur,

Nous voici arrivés, à votre suite, à la tradition de l'Église. Yous partagez ce que vous avez à dire, sur ce sujet, en deux parties. Dans la première, vous traitez de la tradition générale sur la sainteté parfaite, perpétuelle, indéfinie de la sainte Vierge. Dans la seconde, vous recueillez les témoignages dans lesquels il est parlé, d'une manière formelle,' de l'Immaculée-Conception.

(1) Voir les numéros des 16 août, 16 septembre, 1er et 16 octobre, 1er et 16 novembre, 1er décembre 1857, 1er janvier, 16 février, 16 juillet, 1er et 16 août, 1er et 16 octobre 1858.

Permettez-nous d'abord, Monseigneur, de faire une remarque générale sur le chapitre où vous traitez la première question.

Il semblerait que, voulant faire connaître le témoignage de la tradition universelle touchant la sainteté de la sainte Vierge, Votre Grandeur aurait dû se demander si, à côté de certains témoignages particuliers qui paraissent absolus, il n'y en avait pas d'autres contraires qui mériteraient, autant que les premiers, d'être pris en considération, qui serviraient à déterminer le vrai sens des autres, et qui fixeraient ainsi, dans sa vérité, le sens général de la tradition.

Nous ne pouvons, Monseigneur, vous croire assez peu pénétrant pour n'avoir pas eu cette idée. Pourquoi alors vous êtes-vous contenté de citer quelques textes favorables à votre thèse et n'avez-vous pas tenu compte des autres? Nous savons, Monseigneur, que le but de votre livre a été de faire l'apologie de la définition de Pie IX; mais le respect que nous devons à votre caractère nous défend de penser que vous ayez voulu faire cette apologie aux dépens de la vérité. Retenus d'un côté par ce respect, et de l'autre, obligés de vous croire assez pénétrant pour avoir fait la remarque générale dont nous avons parlé, nous somines, Monseigneur, vis-àvis de Votre Grandeur, dans une position très difficile; et nous ne savons comment concilier les égards que nous devous à votre caractère, avec ceux que nous devons à votre intelligence.

Nous laisserons là cette difficulté; nous passerons pardessus cet obstacle, et nous entrerons dans votre thèse.

La tradition a proclamé Marie sainte, d'une manière parfaite, perpétuelle, indéfinie, donc elle a enseigné, d'une manière générale, l'Immaculée-Conception.

Telles sont, Monseigneur, les propositions que vous entreprenez de prouver. Vous avouez, dès le début, qu'on n'avait jamais raisonné de cette manière avant ces dernières années. Votre raisonnement, comme vous le proclamez, est une conquête de la théologie moderne (p. 342), et vous donnez au

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