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ciété sans avoir d'abord consulté l'ouvrage de M. Guettée.

» La portion la plus importante de l'histoire dont il s'agit est naturellement ce qui se rapporte aux actes des Jésuites en France. M. Guettée peut consulter à Paris des documents dont un étranger ne saurait connaître l'existence; il peut distinguer les sentiers tortueux par lesquels les Jésuites sont arrivés au pouvoir, et signaler les moyens secrets par lesquels ils se maintiennent à ce pouvoir, qu'ils avaient obtenu malgré l'aversion profondément enracinée de l'Université, du Parlement et de toute la France, excepté de la cour corrompue et de quelques ecclésiastiques éminents qui tiraient de Rome leur inspiration.

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>> Nous ne pouvons suivre M. Guettée dans son histoire des Jésuites dans les autres pays. Elle est rapportée fidèlement et en un style intéressant et agréable. Son premier volume, le seul qui ait paru jusqu'ici, finit avec le centième anniversaire de la fondation de la Société, en 1636. Ignace, Laynės, Borgia, Mercurian, Aquaviva étaient morts alors, et Vitelleschi était le sixième général. Arrivé à ce point, l'historien s'arrête pour indiquer les manières diverses dont les Jésuites ont été jugés par différentes personnes pendant ce premier siècle de leur existence; dans le second volume, il continuera leur histoire, et la conduira presque ou tout à fait jusqu'au temps présent dans le troisième. »

GUÉLON.

AVIS.

Nous prions ceux de nos abonnés qui n'auraient pas encore acquitté le prix de leur abonnement, de nous l'adresser le plus tôt possible.

Ceux dont l'abonnement finit avec le numéro du 16 mars, devront refuser le numéro du 1er avril, s'ils ne veulent pas continuer. En recevant ce numéro, ils déclareront continuer leur abonnement, selon l'usage généralement suivi pour les Revues.

Paris. Imprimerie de Dubuisson et Ce, rue Coq-Heron, 5.

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX

Omnia instaurare in Christo. Eph., I, 10,

LETTRES A MONSEIGNEUR MALOU,

ÉVÊQUE DE BRUGES,

Sur son livre intitulé: L'Immaculée-Conception de la B. Vierge considérée comme dogme de foi.

Vingtième Lettre (1).

MONSEIGNEUR,

Vous commencez au ve siècle seulement la série des témoignages que vous prétendez avoir été favorables à l'ImmaculéeConception dans l'Église latine. Le premier écrivain auquel vous en appelez est saint Augustin. Il est, dites-vous, « le premier témoin du privilége de la sainte Vierge, dans l'ordre des temps.» (P. 70.) Cependant vous citez, après lui, saint Ambroise. Auriez-vous découvert que saint Ambroise fût plus jeune que saint Augustin?

(1) Voir les numéros des 16 août, 16 septembre, 1er et 16 octobre, 1er et 16 novembre, 1er décembre 1857, 1er janvier, 16 février, 16 juillet, 1er et 16 août, 1er et 16 octobre, 1er décembre 1858, 1er et 16 janvier, 1er et 16 février, et 1er mars 1859.

Passons sur cette petite erreur, et conservons à saint Au gustin la place que vous lui avez donnée.

Vous citez du saint docteur deux textes dans lesquels il n'est point parlé de l'Immaculée-Conception, inais que vous avez comme perdus dans une foule de commentaires, afin de donner à croire que saint Augustin est pour vous. Au lieu de nous livrer, à votre exemple, à des observations à perte de vue, nous en appellerons à saint Augustin lui-même, qui nous expliquera le sens des paroles que vous avez prétendues favorables à votre nouveau dogme.

Voici d'abord votre premier texte fort mal traduit par vous il est tiré du livre De la Nature et de la Grâce (c. 36, n° 42).

« A l'exception de la sainte vierge Marie, au sujet de laquelle, lorsqu'il s'agit du péché, je n'entends admettre aucune controverse, à cause de l'honneur du Seigneur (car de là nous savons combien de grâces lui ont été conférées pour vaincre le péché sous tous les rapports, à elle qui a mérité de concevoir et d'enfanter celui qui certainement n'a jamais contracté de péché). Ainsi, excepté cette vierge sainte, si nous pouvions réunir tous les saints et toutes les saintes qui ont vécu ici-bas, et leur demander s'ils ont été sans péché, que pensez-vous qu'ils nous répondraient? Ne direntils pas d'une voix unanime: «Si nous disons que nous n'a»vons pas péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la » vérité n'est point en nous. »

Voici le fond de votre argumentation sur ce texte :

Pélage niait le péché originel et croyait que la nature était intacte. Il cite pour exemple de l'impeccabilité naturelle les justes de l'ancienne loi jusqu'à Joseph, époux de Marie, Élisabeth et Marie elle-même. Saint Augustin, en lui répondant d'une manière générale, parle aussi bien du péché originel que du péché actuel; or, il prétend qu'il ne faut pas la mentionner lorsqu'il s'agit du péché; donc il a cru qu'elle avait été conçue sans la tache originelle.

Votre argument est vicieux, Monseigneur ; car Pélage ne

niait pas le péché originel en lui-même; il soutenait seulement qu'il n'avait pas tellement vicié l'homme que des justes n'aient pu vivre sans péché par les seules forces de la nature. Saint Augustin répond que les justes que Pélage cite comme innocents eussent confessé eux-mêmes avoir commis des péchés, s'ils avaient été interrogés. Il ajoute ailleurs que si des justes n'ont pas commis de péchés pendant leur vie, ils ont dû ce privilége à la grâce de Dieu et non pas à la nature. Si la sainte Vierge a eu ce privilége, c'est que bien des grâces lui avaient été conférées, en vue de sa maternité divine.

Notre interprétation, Monseigneur, est plus exacte que la vôtre. Dom Guéranger lui-même, grand partisan du nouveau dogme, est obligé de convenir que saint Augustin ne parle dans votre texte que du péché actuel. Vous allez entendre tout à l'heure saint Augustin s'expliquer lui-même de manière à ne laisser aucun doute que, par vos commentaires, vous avez faussé sa doctrine, et que vous lui avez attribué une opinion contraire à celle qu'il avait.

Vous en appelez en note (p. 74.) au Concile de Trente, qui, d'après Votre Grandeur, aurait consacré votre interprétation des paroles de saint Augustin, en se servant à peu près des mêmes expressions que le saint docteur, pour le même objet.

Nous arriverons au Concile de Trente, et nous prouverons qu'il n'a pas plus cru à l'Immaculée-Conception que saint Augustin. Il n'a donc point consacré votre interprétation.

Votre second texte de saint Augustin est tiré de l'Ouvrage inachevé contre Julien (lib. 4., no 122.). Julien, vous le reconnaissez, Monseigneur, allait plus loin que Pélage, son maître, dans son opposition au péché originel. (P. 77.) Vous ne pouvez faire cet aveu sans admettre la justesse de notre interprétation du premier passage que vous avez cité. La vôtre n'a de force que si Pélage a nié d'une manière absolue le péché originel. Vous admettez cette erreur, pour donner plus de force à votre argument; puis vous avouez indirectement que Pélage n'a pas nié le péché originel d'une ma

nière absolue; car, s'il en eût été ainsi, Julien, son disciple, n'eût pu évidemment se montrer plus que lui adversaire du péché originel. La négation absolue n'est-elle pas le dernier degré de l'opposition qu'on pouvait soulever? La vérité vous a arraché un aveu qui, à lui seul, détruit toute votre argumentation sur le premier texte.

Julien prétendait attaquer le péché originel en disant, que cette doctrine conduisait à des conséquences absurdes; celle-ci par exemple: « Si la Vierge a contracté le péché originel, vous la placez sous le pouvoir du démon, par la condition de sa naissance. » Julien ne songeait même pas, dans son objection, à la conception; il ne parlait que de la naissance. Si saint Augustin eût cru à l'Immaculée-Conception, il eût répondu à son adversaire : Je ne crois pas que Marie ait contracté le péché originel; par conséquent, je ne la mets, à aucun instant de son existence, sous le pouvoir du démon. Au lieu de faire une réponse aussi simple, saint Augustin dit à Julien : « Je ne place point Marie sous le pouvoir du démon, par la condition de la naissance, parce que cette condition est effacée par la grâce de la renaissance. »

Telle est la réponse de saint Augustin dans laquelle vous découvrez un témoignage favorable à l'Immaculée-Conception. Vous eussiez dû, Monseigneur, y voir tout le contraire. Vous osez dire « Est-il possible d'énoncer plus clairement la croyance au privilége de l'Immaculée-Conception? » (P. 78.) Nous dirions, à plus juste titre, est-il possible de dire plus clairement qu'on n'y croit pas ? Saint Augustin ne parle pas d'Immaculée-Conception lorsqu'il devait nécessairement en parler s'il y croyait. Il affirme que Marie, sujette au démon par la condition de sa naissance, en a été délivrée par la grâce de la régénération; on ne pourrait donc trouver dans son texte une preuve en faveur de la purification de Marie dans le sein de sa mère, à plus forte raison n'en peut-on pas trouver une en faveur de la préservation du péché originel. On pourrait même, sans exagération, dire que saint Augustin a répondu à Julien comme il l'a fait parce qu'il ne

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