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de Châlons. Pendant ce temps-là, cet honorable ecclésiastique est accablé d'infirmités et de misères.

Sommes-nous obligés d'apprendre à l'archevêché de Paris et à l'évêché de Châlons que c'est un devoir pour eux de secourir M. Peltier qui a rendu des services dans les deux diocèses ?

Sa qualité seule d'ecclésiastique ne suffit-elle pas pour qu'il soit aidé d'une manière toute particulière par des confrères?

Quant à nous, nous remplirons notre devoir à l'égard d'un prêtre malheureux ; et si quelqu'un de nos honorables abonnés veut concourir à notre bonne œuvre, nous serons heureux d'être ses intermédiaires auprès de cet homme respectable.

-M. Léon Aubineau est aux genoux de M. l'abbé Guéranger. Nous enregistrons ces belles phrases qu'il lui consacre dans l'Univers, à propos de la guerre que le néo-bénédictin a déclarée à ce qu'il appelle le naturalisme.

<< On peut dire que toute la vie de l'éminent bénédictin a été consacrée à combattre cette cause évidente des maux de la société ; le naturalisme, sous toutes ses formes, n'a pas eu un adversaire plus convaincu ni plus dévoué; et, pour nous en tenir à ses œuvres littéraires, elles nous représentent bien les légions d'Esdras ayant en main la truelle et l'épée, travaillant à rebâtir les murs de Jérusalem en même temps qu'à repousser ses ennemis. Nous ne dirons rien aujourd'hui de la polémique de Don Guéranger, de cette épée tranchante et lumineuse qui atteint les erreurs les plus subtiles, dissipe les nuages de littérature, de progrès ou d'histoire dont elles s'enveloppent, et dévoile aux yeux de tous leur inanité. Nous ne voulons nous occuper que de son travail d'édification. C'est un rempart contre l'envahissement du naturalisme qu'il s'efforce d'élever; il tend à rendre aux âmes l'aspiration vers les choses surnaturelles, qui a fait la force des générations passées; et tout le résultat que le docte écrivain

attend de ses veilles est d'ouvrir à ses lecteurs l'intelligence des prières de l'Église.»

Voyez-vous cette épée tranchante et lumineuse qui dissipe des nuages, qui dévoile aux yeux de si belles choses? Il n'y a pas d'autre épée douée de telles prérogatives. L'épée seule du vengeur de Marie d'Agreda, des miracles et des écrits apocryphes, jouit d'aussi admirables propriétés.

Le pape Pie IX, dans sa lettre relative à la guerre d'Italie, engage à prier pour la paix, d'abord la sainte Vierge, puis Dieu; c'est-à-dire qu'il faut avoir plus de confiance en Marie qu'en Dieu, ou que Marie est notre médiatrice. Une telle doctrine ne devrait pas se rencontrer dans un acte pontifical.

Les journaux non timbrés ont obtenu la permission de donner des nouvelles de la guerre d'Italie. Nos lecteurs lisent tous les journaux politiques, et connaissent certainement tout ce qui se rapporte à notre glorieuse expédition. Nous ne profiterons donc pas de l'autorisation; mais nous ferons remarquer, à l'occasion, que nos adversaires, c'est-à-dire les jésuites et les ultramontains, oublient qu'ils sont Français et montrent beaucoup d'opposition à la cause si juste que l'armée française fait triompher. Nous ne sommes point des hommes politiques, mais il nous semble qu'il suffit d'avoir un peu de bon sens et d'honneur pour flétrir ce que disait dernièrement, dans un sermon, un jésuite de Vienne. Le bon Père a comparé l'Empereur des Français à Satan, et a vu dans l'empereur d'Autriche un nouveau Michel qui triomphera de l'ange infernal. De tout temps la politique des jésuites a été autrichienne; nous ne sommes donc point étonné des sympathies de la Compagnie; mais que des catholiques français les partagent, voilà ce que l'on doit déplorer et flétrir.

GUÉLON.

Paris.

Imprimerie de Dubuisson et Ce, rue Coq-Héron, 5.

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX

Omnia instaurare in Christo. Eph., I, 10.

DE L'AUTORITÉ DOCTRINALE

ET DE LA RÈGLe de foi dans L'Église catholique.

IX

Aux deux faits de la Pâque et des rebaptisants, nous joindrons celui du concile de Nicée. Ce concile fut convoqué par Constantin. Ce fut cet empereur qui envoya en son nom la lettre de convocation à tous les évêques. Le témoignage d'Eusèbe est formel (Vit. Constant., lib. III, c. 6.) Le même historien (c. 7) fait l'énymération de toutes les Églises qui furent représentées au concile par leurs évêques. Il la termine par ces paroles: « L'évêque de la ville royale (c'està-dire de Rome) était absent à cause de son grand âge, mais il y avait deux prêtres pour le remplacer. » Le concile eut lieu dans le palais de l'empereur. Tous les membres étant réunis, Constantin entra et s'assit au milieu des évêques, à la place d'honneur (c. 11). Celui des évêques qui était le premier à la droite de l'empereur lui adressa un dis

cours de félicitation. Les autres gardèrent le silence, ayant les yeux fixés sur Constantin, qui adressa à l'assemblée une allocution dans laquelle il dit : qu'il avait convoqué les évêques pour travailler à établir la paix qui était troublée dans plusieurs Églises. Il donna ensuite la parole aux présidents de l'assemblée, dit Eusèbe (c. 13). De vives discussions s'élevèrent. Constantin s'y mêla pour les diriger et pour travailler à la conciliation. Enfin, après le concile, il écrivit une lettre à toutes les Églises pour leur faire connaître les décisions qui avaient été adoptées. Lorsque le concile eut terminé ses séances, Constantin fit ses adieux aux évêques en les exhortant à conserver entre eux la bonne harmonie. La lettre de Constantin aux Églises, donnée en entier par Eusèbe, démontre que cet empereur agit véritablement comme s'il eût été le chef de l'Église aussi bien que de l'empire.

Ces détails sont tirés littéralement d'Eusèbe, écrivain contemporain fort grave et parfaitement renseigné. Aucun monument ne contredit son récit. Le concile de Nicée eut donc plusieurs présidents, sous la haute présidence de l'empereur. L'évêque de Rome, représenté par deux prêtres, n'est mentionné que comme les autres évêques. Dans les actes du concile, ses deux représentants ne signèrent qu'après Osius, évêque de Cordoue en Espagne. On a affirmé, mais sans preuve aucune, que cet évêque était un des représentants de l'évêque de Rome et même son légat. L'évêque de Rome n'avait pas alors de légats; Osius représentait son Église d'Espagne, selon Eusèbe; celle de Rome était représentée par deux de ses prêtres envoyés par l'évêque. Gélase de Cizique, qui a écrit au ve siècle une espèce de roman sur le concile de Nicée, est le seul qui ait fait d'Osius un représentant du pape. Si cet évéque a signé, le premier, les actes du concile, ce n'est pas parce qu'il en fut président, puisque le concile en avait plusieurs; mais sans doute parce qu'il était l'évêque le plus influent à la cour, celui dont Constantin suivait les conseils, et qui avait le plus travaillé

à la réunion de l'assemblée. Osius était, pour ainsi dire, l'évêque de la cour, et c'est sans doute à cause de cette position qu'il signa le premier; les représentants de l'Église de Rome signèrent après lui.

Quoique l'évêque de Rome ne jouît pas de la primauté sur toute la catholicité, il était cependant en possession de certains priviléges sur les autres Églises d'Occident. Le concile de Nicée reconnut ces priviléges, et les confirma dans son sixième canon, mais en attribuant des prérogatives analogues aux évêques d'Alexandrie sur la Lydie et la Pentapole, et aux évêques d'Antioche sur les Églises orientales. L'évêque de Rome n'était donc, pour le concile de Nicée, qu'un des trois grands patriarches de l'Église universelle. Par un décret spécial, cette assemblée reconnut et consacra l'indépendance de l'évêque de Jérusalem, qu'il considérait comme acéphale, c'est-à-dire sans supérieur, au même titre que les trois grands patriarches.

Nous ne pousserons pas plus loin nos recherches pour le moment. Nous ne faisons pas une dissertation sur l'origine des prérogatives du saint-siége: il suffira d'avoir prouvé que l'évêque de Rome ne jouissait pas de la primauté universelle pendant les trois premiers siècles de l'Église, pour démontrer que cette primauté ne lui a été attribuée que par droit ecclésiastique; qu'elle n'a pu lui conférer que les prérogatives clairement établies par ce droit ; que ces prérogatives ne peuvent être arbitrairement étendues, d'après des textes de l'Écriture mal interprétés; mais qu'elles doivent être appuyées sur des textes de droit, sur des canons précis.

X.

Or, les ultramontains n'ont jamais pu citer un seul canon en faveur de la souveraineté spirituelle du pape, de son absolutisme doctrinal ou de son infaillibilité. C'est en vain qu'ils ont cherché, dans les trois premiers siècles, quelque texte pour étayer leurs systèmes; ils n'y ont rencontré que

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