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tendre que l'union hypostatique du Verbe et de l'humanité dans la personne de Jésus-Christ, est le type de l'union, dans la personne de l'évêque de Rome, du pouvoir temporel avec l'autorité spirituelle; c'est une ineptie de donner à entendre que cette union est tellement essentielle que les deux puissances ne peuvent pas plus être séparées, dans le pape, les deux natures dans l'homme-Dieu. M. L. Veuillot a cru sans doute faire du sublime en usant de sa comparaison. Si un gallican se permettait un pareil sublime pour défendre ses opinions, il serait bientôt dénoncé par tout le parti comme un hérétique, coupable d'avoir sacrilégement abusé d'un dogme vénérable.

que

Nous ne dénonçons à la manière ultramontaine ni les impiétés, ni les erreurs de l'Univers, mais nous en signalons publiquement quelques-unes, et nous croyons rendre ainsi service à l'Église.

Terminons en répondant à une réflexion que nous entendons faire, même par des catholiques qui ne partagent en rien les erreurs de l'Univers.

Il est nécessaire, disent-ils, que le pape soit souverain temporel, car, sans cela, il appartiendrait à un prince qui pourrait le dominer, lui enlever toute liberté pour le bien de l'Église. Nous répondons : le pape a eu moins de liberté depuis qu'il est roi que pendant les siècles antérieurs où il ne le fut pas. Il est entré comme roi dans toutes les affaires d'État, dans toutes les intrigues de la diplomatie; il n'a pu

faire prédominer ses idées; il a dû nécessairement, comme plus faible, subir celle de rois plus puissants que lui: obligé de se déclarer tantôt pour les uns, tantôt pour les autres, au grand détriment de la paix de l'Église. Le pape n'étant que le premier évêque de l'Église, et toute l'Église contribuant à lui faire une position exceptionnelle, par ses dons et ses offrandes, le pape jouirait de la plus haute liberté; tous les princes le respecteraient, et si jamais l'État où il résiderait voulait le dominer, ils lui offriraient tous un asile où le suivraient l'amour et le respect des catholiques.

C'est donc à tort que l'on met en avant l'indépendance dont la papauté a besoin pour l'exercice de son autorité spirituelle; cette indépendance serait plus grande si les préoccupations des choses de ce monde ne faisaient plus une si terrible diversion aux préoccupations des choses du ciel et des besoins de l'Église.

Nous aurions encore à relever beaucoup d'autres erreurs des défenseurs ultramontains de la souveraineté temporelle de la papauté; mais, à cause de la nature de cette Revue, nous devons rester dans la question religieuse et historique; il nous est interdit de la traiter au point de vue de la politique actuelle.

L'abbé GUETTEE.

BIBLIOGRAPHIE.

MM. L'ABBÉ DUPLESSY ET EUGÈNE VEUILLOT.

Il paraît depuis quelque temps beaucoup de livres excellents, au moins si on en juge par leurs titres. La doctrine chrétienne est non-seulement exposée dans ces livres, mais elle y est défendue et vengée; on y réfute toutes les objections qu'elle a suscitées et suscite chaque jour; toutes les preuves du catholicisme y sont présentées dans un ordre parfait et avec une invincible puissance: c'est le jugement qu'en portent l'Univers et la Bibliographie catholique, outre que ce triomphant mérite est indiqué dans l'Intitulé. Il n'y a donc plus pour les amis de la vérité qu'à émettre le vœu que ces livres soient lus, médités et portent leurs fruits. Pourtant ces fruits ne sont pas encore très sensibles en France: si l'on en croit la feuille gallo-romaine, ils le sont bien plus en Angleterre. Les apologistes français pénè

trent-ils jusque-là? Probablement puisque le journal de M. Veuillot et les lettres pastorales de M. Parisis sont très exactement envoyés au-delà du détroit; ce qui explique tout à la fois, et les conversions annoncées dans l'Univers, et les critiques que le clergé anglican se permet quelquefois des lettres de M. l'évêque d'Arras. A quelle cause attribuer en France la rareté des retours éclatants au catholicisme, malgré tant de livres concluants, et de si bonnes semences répandues avec profusion? Serait-ce que le grain qu'on sème n'est pas de bonne qualité, qu'il est gâté par de funestes mélanges, et que les livres concluants ne concluent pas en effet? Nous croyons, nous, qu'il en est ainsi ; et tant qu'on ne fera pas avec désintéressement la part à l'histoire, à la vraie science et à la raison, dans l'apologie du catholicisme, il n'apparaîtra à ceux qui cherchent la vérité, la sincérité et la justice, que comme un parti religieux puissant, défendu par des réticences intéressées et les pouvoirs humains. Quoi qu'il en soit, voici un de ces livres préconisés par l'Univers: « Le Catholicisme présenté dans l'ensemble de » ses preuves. » L'auteur est M. Bagnault de Puchesse. Il s'annonce aux lecteurs avec le suffrage de celui de nos évêques qui a franchi le seuil de l'Académie française, M. Dupanloup. La feuille néo-catholique, qui n'a pas transcrit le mandement de M. l'évêque d'Orléans sur le patrimoine de saint Pierre, a inséré l'approbation donnée par ce prélat au travail de M. de Puchesse, fruit de longues et intelligentes études, etc., etc. (Univers du 11 mai 1859.) L'éloge est complet: les traités sur la religion d'Abadie et de Bergier ne reçurent pas des honneurs aussi éclatants. Dans cette accumulation d'éloges, une chose nous a frappé : c'est qu'on associe l'auteur à MM. de Bonald, de Maistre et Nicolas. Cette association lui conciliera-t-elle la sympathie et l'attention du public qui lit et qui juge? On en peut douter. Aucun de ces écrivains n'a présenté le catholicisme dans l'ensemble de ses preuves. M. de Bonald, du reste, est ici le seul homme sérieux, grave, profond, sincère, étranger

à toute morgue, et sans prétention aucune au triomphe; il se contente, dans ses meilleurs écrits, de mettre en relief l'élé– ment social du christianisme. Cet élément est un signe de vérité sans doute, et à ce noble esprit revient peut-être l'honneur d'avoir indiqué le genre d'apologie auquel le XIXe siècle se montre surtout sensible. Cette ressemblance avec le philosophe le plus vraiment chrétien depuis Keppler et Descartes, nous la souhaitons en effet à M. de Puchesse. Pour la même raison, nous désirons qu'il en ait le moins possible avec l'auteur du Pape. Chrétiens, nous demandons à Dieu, pour venger l'Église de Jésus-Christ, des hommes qu'on ne puisse soupçonner, des écrivains dont on ne puisse dire rien qui approche de la critique, répétée il y a quelques jours dans ce recueil. Catholiques, nous supplions les évêques, vicaires du Christ, de n'appeler jamais au secours de leurs sollicitudes et de leurs angoisses, des noms compromis; or, celui de Joseph de Maistre sera compromettant aussi longtemps que tiendra le jugement du baron d'Echtein, sur l'historien savoyard de la papauté. (V. le Correspondant du 25 avril 1854.) Et ce docteur téméraire, et ce philosophe illuminé ne saurait être l'apologiste de ce qui est vrai et saint, tant que M. Frédéric Morain ne sera pas atteint et convaincu d'erreur ou de mensonge, d'hallucination ou de méchanceté. Quant à M. Nicolas, lorsqu'il aura retranché de son livre les longueurs et les redites que lui reprochent ses meilleurs amis; qu'il en aura effacé les textes suspects, apocryphes, controuvés, empruntés à des écrivains sans critique; qu'il aura pénétré plus profondément dans le témoignage que le Christ se rendait à lui-même par le miracle et la prophétie, il sera possible de le donner pour pair et compagnon aux apologistes du second ordre... Encore le philosophe bordelais devra-t-il étudier les douze livres de saint Augustin sur la Trinité, et la doctrine de saint Thomas sur les relations des personnes divines entre elles. Il y verra que, de toute éternité, elles sont achevées, rigoureuses, ineffables, et qu'une créature quelle qu'elle soit, homme ou

femme, maculée ou immaculée, n'a rien à insérer dans les rapports intimes de l'infini éternellement infini.

Le premier rang dans l'apologie de la doctrine catholique est réservé à l'esprit qui aura reçu de Dieu, dans une grande étendue, le bon sens, la science, l'indépendance et l'équité : le tout échauffé par le feu du génie, et mis en mouvement par la charité.

A la suite de la lettre de M. l'évêque d'Orléans, on lit dans le numéro de l'Univers déjà cité, un acte qu'on ne sait de quel nom flétrir; c'est M. Eugène Veuillot décernant un brevet d'orthodoxie à un ecclésiastique, M. l'abbé Duplessy. M. E. Veuillot, journaliste aujourd'hui, et homme de lettres probablement, qu'était-il avant que M. Louis, son frère, ne l'appelât au partage d'une grande gloire et de profits plus grands encore? Le P. Ventura nous le pourrait dire, lui qui a eu l'honneur d'assister au contrat de mariage de M. E. Veuillot? Est-il docteur en théologie, gradué à Rome ou à Louvain? Or, M. Duplessy est un ancien vicaire de la plus importante paroisse du diocèse de Belley (Notre-Dame-deBourg en Bresse). M. Devie, qui choisit M. l'abbé Duplessy, jeune alors, pour d'importantes fonctions, était un prélat aussi savant en théologie que vénérable par ses vertus; et le vicaire de Bourg ne quitta point son poste pour avoir laissé planer des soupçons sur sa foi. De quoi se mêle donc M. E. Veuillot? Quelle manie au plébéien d'imiter un gentilhomme, le comte de Maistre jugeant le plus grand théologien des temps modernes, l'évêque de Meaux? Mais M. Duplessy est Directeur de la Bibliographie catholique, et, comme journaliste, M. E. Veuillot adresse des compléments et des critiques à un confrère; il lui reproche par exemple d'avoir comparé le style de M. Crétineau-Joly à celui du duc de Saint-Simon. A la bonne heure; ici, M. E. Veuillot est mille fois dans son droit: il est compétent; tout à l'heure nous dirons pourquoi. Mais l'orthodoxie! Un laïque peut s'y tromper; car il y a deux espèces d'orthodoxie: celle de saint Paul, saint Clément pape, saint Irénée, saint Cy

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