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surtout l'a parfaitement développée dans ses Instructions sur les promesses de l'Église. Ce grand évêque ne veut pas que l'on s'étonne des obscurcissements que l'Église avait eus à souffrir: « Nous en attendons, dit-il, de plus grands » encore en ces derniers temps, où nous savons qu'il doit » arriver que les élus mêmes, s'il était possible, soient dé» çus. >>

» Nous ne devons donc point nous laisser séduire par le grand nombre. La règle de foi est claire; en la suivant, nous ne pouvons nous égarer. Conservons précieusement l'ancienne doctrine, et laissons passer sans crainte les flots du scandale et de l'erreur. Après l'orage, Dieu fera briller sa lumière; s'il souffre que son Église soit éprouvée par l'hérésie, c'est afin d'affermir de plus en plus les élus dans la foi, et ôter à cette foi tout motif humain. Au milieu des nuages qui nous environnent, que notre foi, appuyée sur l'espérance, s'enflamme de charité: Ardet amans, spe nixa fides.

» Agréez, etc. »

Le journal l'Univers a reçu l'avertissement suivant : « Le ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur,

» Vu l'article 32 du décret organique sur la presse, du 17 février 1852;

» Vu le premier avertissement officiel donné au journal l'Univers, à la date du 26 mars 1857;

» Vu l'article publié par cette feuille dans son numéro du 10 juillet 1859, sous la signature: Louis Veuillot, et commençant par ces mots : « Il y a de grandes affinités ; »

>> Considérant que cet article donne une publicité coupable à des pamphlets imprimés à l'étranger, et qui contiennent les attaques les plus odieuses contre le peuple français, le gouvernement, la religion et l'armée;

>> Considérant que les extraits de ces publications, insérés dans l'Univers, sont de nature à exciter la haine entre

la population et l'armée, unies dans un sentiment commun d'ordre et de gloire nationale;

>> Considérant enfin que le même article contient une attaque et un outrage contre l'origine du pouvoir que l'Empereur a reçu du suffrage universel;

» Arrête :

» Art. 1er. Un deuxième avertissement est donné au journal l'Univers, dans la personne de M. Taconet, gérant, et de M. Louis Veuillot, signataire de l'article;

» Art. 2. Le préfet de police est chargé de l'exécution du présent arrêté.

» Paris, le 11 juillet 1859.

» Pour ampliation :

>> DUC DE PADoue.

» Le conseiller d'État en mission,

» A. DE LA GUERONNIÈRE,>>

Nous avons reçu la deuxième livraison du troisième et dernier volume de l'Histoire des Jésuites, par M. l'abbé Guettée. Nous y trouvons cette appréciation de l'Amour pénitent :

« Un ouvrage théologique de Neercassel, intitulé l'Amour pénitent, fournit aux Jésuites une nouvelle occasion d'attaquer l'archevêque d'Utrecht. Les Jésuites ont toujours fait les plus grands efforts pour prouver que, sans l'amour de Dieu, on pouvait avoir de ses fautes un repentir suffisant pour que le sacrement opère ses effets et purifie. L'école de Port-Royal regardait cette thèse comme impie, et croyait, conformément à la doctrine de l'Évangile, que l'amour de Dieu était le principe nécessaire de tout acte religieux et méritoire. Selon l'Évangile, en effet, l'amour de Dieu est le résumé de tout le christianisme; le sentiment chrétien ne se développe dans les âmes qu'en raison du progrès qu'y fait l'amour de Dieu, qui est un avec l'amour du prochain. Neercassel développait cette doctrine dans l'Amour pénitent, et combattait les Casuites avec autant d'énergie que de

raison. Cet ouvrage parut en 1683. Les Jésuites le dénoncèrent aussitôt à l'Inquisition. Cette Congrégation accorda à leurs intrigues un de ces décrets insignifiants dont elle n'ose pas faire connaître les motifs et qu'elle enveloppe prudemment dans le silence le plus absolu. Elle allait le publier lorsque Innocent XI le lui défendit. « L'ouvrage est bon, dit-il, et l'auteur est un saint. » Ce double jugement était aussi juste que celui de l'Inquisition était faux et ridicule. La plupart des évêques et des théologiens français, parmi lesquels il nous suffira de nommer Bossuet, approuvaient l'Amour pénitent, et le regardaient comme un livre fort orthodoxe; les Jésuites n'en poursuivirent pas moins leurs intrigues. Après la mort d'Innocent XI, ils obtinrent de l'Inquisition la publication de son fameux décret. C'était, comme on voit, une honorable victoire qu'ils remportaient. Elle suffit, à elle seule, pour faire apprécier à leur juste valeur les décrets des Congrégations romaines, et démontrer que c'est avec raison que l'Église de France les a toujours regardés comme non avenus.

» Ce n'était pas tant au livre de Neercassel qu'en voulaient les Jésuites qu'au docteur Arnauld, confident et ami de cet évêque. En frappant le premier, ils voulaient faire retomber les coups sur le second, qui l'aidait dans ses travaux théologiques. >>

GUELON.

Paris. Imprimerie de Dubuisson et Ce, rue Coq-Héron, 5.

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX

Omnia instaurare in Christo. Eph., I, 10.

UNE THÈSE EN SORBONNE.

M. l'abbé Martin présenta dernièrement à la faculté de théologie, en Sorbonne, une thèse sur le Commonitorium ou Avertissement de saint Vincent de Lérins. Le sujet était piquant par ce temps de dogmes nouveaux. Nous nous attendions à voir torturer le célèbre ouvrage qui fera toujours le désespoir de l'hérésie, et à entendre formuler, à son propos, de nouvelles opinions.

Notre espoir n'a pas été trompé. Nous devons reconnaître que les plus savants professeurs, et en particulier M. l'abbé Maret, ont dit du livre de Vincent de Lérins ce que les plus grands théologiens catholiques en ont dit dans tous les temps, laissant à d'autres le soin de concilier la règle de foi catholique qui y est si nettement tracée, avec la prétendue définition du 8 décembre 1854. Les jeunes professeurs, MM. Freppel, Lavigerie et Régnier, ont été moins prudents. Ne pouvant accorder les principes catholiques du livre avec la prétendue définition du dogme nouveau, ils ont cherché

à atténuer l'autorité du livre et de son auteur. Nous exaininerons leurs reproches.

que

Quant au répondant, on conçoit qu'il était fort embarrassé, lorsqu'on le pressait d'appliquer au dogme nouveau la règle de saint Vincent de Lérins. On lui demandait l'impossible. Il ne pouvait, d'un autre côté, dire publiquement la définition de Pie IX était illégitime, anti-catholique, sans voir se soulever contre lui les professeurs immaculatistes, et sans renoncer à toute carrière ecclésiastique. Il cherchait donc à éluder la difficulté, et se perdait en des considérations générales qui pouvaient être fort bonnes, mais qui n'avaient pas le mérite de résoudre la difficulté.

Le premier qui souleva indirectement la question fut M. l'abbé Bargès. Il demanda au candidat pourquoi saint Vincent de Lérins, au lieu de sa règle de catholicité qui exige beaucoup d'études et de recherches, n'en a pas proposé une beaucoup plus simple pratiquée de nos jours, à savoir le recours au Saint-Siége? « Serait-ce, ajouta le professeur, parce qu'on n'avait pas, à l'époque de Vincent de Lérins, touchant l'autorité du siége apostolique, la même idée qu'au XIXe siècle? » La question était insidieuse ; peutêtre M. le professeur y mettait-il quelque inalice. Le candidat essaya de prouver que son auteur ne rejetait pas le recours au Saint-Siége, et cita un passage du Commonitorium où Vincent, parlant de la dispute de saint Cyprien et d'Étienne sur le baptême des hérétiques, relève l'autorité du siége apostolique. << Mais, répond M. Bargès, quelque haute idée que vous supposiez aux hommes de cette époque sur le siége apostolique, elle ne leur parut pourtant pas suffisante pour terminer la question. Serait-ce donc, encore une fois, qu'on n'attachait pas autrefois autant d'importance au Saint-Siége que de nos jours? » M. Bargès s'aperçut sans doute de l'embarras où le candidat se trouvait; aussi n'attendit-il pas une nouvelle réponse. «Mais, dit-il, c'est assez, c'est assez, je n'ai voulu faire qu'une réflexion que je laisse à vos méditations. »

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