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porte quelle congrégation. Par une hypocrisie bien digne de ses auteurs, le décret ajoute qu'il sera rendu compte au souverain Pontife des motifs qui ont mis le gouvernement dans la nécessité d'adopter cette mesure. Les correspondances que nous résumons disent encore qu'avant la publication du décret, plusieurs lettres ont été échangées entre le ministre de l'intérieur et le supérieur des jésuites, qui repousse énergiquement les accusations formulées par ce ministre. >> BARRIER. »

C'était bien le moins que l'Univers appelât hypocrites et impies des hommes honorables, bons catholiques, qui chassent les jésuites après avoir appris à les connaître.

Le correspondant, qui écrit de Rome à l'Univers, est revenu à plusieurs reprises sur le carnaval; ce sujet lui plaît infiniment. Il s'est montré grand partisan des masques; cela n'a rien que de très naturel. Nous allons copier une partie de ses derniers récits pour l'édification de nos lecteurs :

• Pendant que le saint-Père se livre à sa tendre piété, que les fidèles redoublent de ferveur et que l'Europe passe par les appréhensions les plus diverses, le peuple romain est tout entier aux joies du carnaval; il ne partage en rien le souci que la révolution prend de son sort, et proteste de sa félicité par les plus naïves et les plus innocentes extravagances. Hier, on remarquait particulièrement dans le Corso deux groupes de masques assez originaux : l'un, traîné dans un char grossier par des bœufs, avait la prétention de caricaturer l'homœopathie ; il se composait d'hommes à la mine burlesque, qui avaient un étendard où on lisait le fameux aphorisme Similia similibus. L'autre, à pied, que les princes de la politique le pardonnent, était formé d'une réunion de gars spirituels, de noir tout habillés, mais portant des têtes d'ânes et de mulets; ils s'appelaient les représentants de la diplomatie, les membres du congrès. Il y a eu cependant jeudi dernier un accident fâcheux dû à la rivalité de ceux qui font courir les petits chevaux appelés barberi. Un homme, jaloux

:

du succès constant d'un de ces chevaux, se suspendit à son cou au moment du départ. Une rixe s'ensuivit. La police emmena les trouble-fêtes en prison. Mais l'affaire ne devait pas s'arrêter là. A la moitié du parcours du Corso, un masque, qui s'était fait remarquer par l'étrangeté de sa coiffure, formée d'un tuyau de poêle très élevé, saisissant le moment où le cheval vainqueur passait près de lui, s'est avancé pour jeter sous ses pieds sa coiffure. Le malheureux a été étendu raide mort. L'animal, en faisant un écart, a en outre renversé quatre personnes, qui ont été légèrement contusionnées, et un de nos voltigeurs s'étant précipité généreusement pour enlever le corps inanimé du masque, afin que les autres chevaux ne l'écrasassent point, a été repoussé aussi assez rudement. A part cela, tout se passa avec un calme parfait. Les hôtels garnis regorgent de forestiers, et le concours des princes est extraordinaire. »

Quand on pense qu'il se rencontre des gens qui ne trouvent tout cela ni amusant ni édifiant! qui haussent même les épaules en lisant de si belles choses!... Oh ! les jansénistes! Vive l'ex-Père Moigno qui quitta les étoiles, le compas et le Cosmos le jour du dimanche gras, pour faire dans la chaire de Saint-Sulpice l'apologie de la joie en style carnavalesque !

Pour être impartial, il faut dire qu'après avoir exalté les mascarades du carnaval, le correspondant de l'Univers s'est recueilli le mercredi des Cendres, a prêché la pénitence, et désiré le rétablissement des pénitences publiques.

de

Dans le mandement de M. de Bonald, archevêque Lyon, pour le carême, on lit que « le vicaire de JésusChrist, pierre angulaire visible de l'Église, ne fait entendre du haut de sa chaire indéfectible que des paroles de paix et de VÉRITÉ. » Et la bulle Ineffabilis, Monseigneur, et l'excommunication des évêques de Hollande qui demandaient la paix et l'union?

GUÉLON.

Paris. nprimerie de Dubuisson et Ce, rue Coq-Heron, 5.

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLESIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX

Omma instaurare in Christo. Eph., I, 10.

DE L'INTERDICTION D'UN LIVRE DES JÉSUITES

PAR M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE et des cultes.

L'attention de M. le ministre de l'Instruction publique semble, depuis quelque temps, attirée sur les mauvais livres élémentaires publiés par le Père Loriquet. Ce jésuite avait publié, sous la Restauration, un cours d'histoire, à l'usage de ses élèves de Saint-Acheul et de tous les établissements de sa Compagnie. Les séminaires adoptèrent ce cours, trompés sans doute par l'étiquette A. M. D. G. qui veulent dire, en latin vulgaire, pour la plus grande gloire de Dicu, mais qui, traduits en bon français, doivent signifier pour l'intérêt de la Compagnie des Jésuites. Les directeurs des séminaires se seraient certainement défiés des fameuses initiales, s'ils eussent connu l'histoire de l'Église pendant les trois derniers siècles; mais, par un renversement déplorable des plus saines idées, le clergé n'a entre les mains, sur l'histoire ecclésiastique de notre époque, que des ouvrages mensongers fabriqués par des jésuites, dans le but évident

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de tromper le monde ecclésiastique sur leur compte. On s'explique ainsi comment il est arrivé que ceux qui étaient chargés de faire l'éducation du clergé aient trouvé dans les initiales jésuitiques un motif d'approuver les ouvrages qui en étaient illustrés, au lieu de les regarder comme une étiquette qui devait les tenir en défiance.

On trouve, dans le cours d'histoire du Père Loriquet, les défauts des autres ouvrages publiés par les Jésuites : beaucoup de morgue et d'emphase; les mensonges les plus grossiers; des calomnies déguisées sous le voile 'd'un zèle ardent pour la pureté de la foi; une mauvaise doctrine cachée sous les dehors de l'orthodoxie; l'ultramontanisme plus ou moins dissimulé suivant les circonstances, mais qui se trahit toujours pour celui qui connaît les vues des jésuites et l'ardeur qu'ils mettent à l'accomplissement de leur œuvre.

L'ultramontanisme est le dogme fondamental des jésuites et de leurs affiliés; non pas que les gros bonnets à quatre vœux se soucient plus du pape que des évêques, ou de tel et tel gouvernement; mais ils savent qu'ils gouverneront la cour de Rome, tant qu'elle sera organisée comme elle l'est depuis trop longtemps; ils prêchent donc en faveur de leur domination personnelle, en enseignant l'absolutisme et l'infaillibilité pontificales; en plaçant cette infaillibilité dans un simple décret d'une congrégation, revêtu, pour la forme, de la signature officielle du pape. L'ultramontanisme a trop bien servi la Compagnie des jésuites ainsi que leurs complots contre les gouvernements et contre la cour de Rome ellemême, pour que cette association, aussi anti-sociale qu'anticatholique, renonce jamais à la propagation de ce système.

Mais s'il est de l'intérêt des jésuites de le répandre, l'iñtérêt de ceux qui ne veulent pas se courber sous leur joug, exige qu'on le combatte avec la même persistance qu'ils mettent à le soutenir.

Nous applaudissons donc à la mesure que M. le ministre de l'Instruction publique vient de prendre contre l'Histoire

ecclésiastique du Père Loriquet. Ce mauvais petit livre est interdit dans les écoles publiques et libres, par arrêté en date du 24 mars dernier. Il y a quelque temps, M. le ministre avait de même interdit l'Histoire de France du même auteur.

Si les jésuites n'adressaient leurs livres qu'à ceux qui sont capables de les apprécier, on pourrait leur laisser le plaisir de dénaturer l'histoire tout à leur aise; ils ne tromperaient que ceux qui voudraient s'en rapporter aveuglément à leurs récits. Mais de vouloir inoculer leurs mauvais principes dans de jeunes intelligences incapables d'apercevoir le venin caché sous leurs phrases prétentieuses et hypocrites, c'est là une œuvre qu'on ne peut leur laisser accomplir sans protestation. L'abbé GUETTÉE.

LETTRES A MONSEIGNEUR MALOU,
ÉVÊQUE DE BRUGES,

Sur son livre intitulé: L'Immaculée-Conception de la
B. Vierge considérée comme dogme de foi.

Vingt-deuxièmo Lettre (1).

Monseigneur,

Du milieu du ve siècle, vous passez au viio. Vous y rencontrez un anonyme qui s'exprime ainsi : « Voici le Seigneur qui vient sur un nuage léger. Ce nuage signifie ou le corps du Sauveur, parce qu'il fut léger, n'étant chargé d'aucun péché, ou bien la sainte Vierge, qui ne conçut pas de l'homme. >>

(1) Voir les numéros des 16 août, 16 septembre, 1er et 16 octobre, 1er et 16 novembre, 1er décembre 1857, 1er janvier, 16 février, 16 juillet, 1er et 16 août, 1er et 16 octobre, 1 décembre 1858, 1er et 16 janvier, 1er et 16 février, 1er et 16 mars, et 1er avril 1859.

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