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Cinquième siècle.

OBSERVATIONS.

On ne possède aucun écrit de saint Sabas, et les Menées des Grecs, qui lui attribuent les paroles citées, ne sont qu'un recueil de légendes apocryphes, plus fautives encore que celles du moyen âge.

Le mot sanctifié dont se sert Fauste détermine le sens de la phrase. Si Marie a eu besoin d'être sanctifiée dans sa conception, c'est que, par sa nature, elle avait été soumise au péché. Seulement, Dieu l'a sanctifiée comme il a sanctifié Jean-Baptiste dès le sein de sa mère.

Par grâce originelle, saint Maxime entend celle que Marie a reçue dès son origine, celle d'être purifiée du péché. Et saint Proclus n'entend pas autre chose que ce qu'enseigne saint Maxime dans le passage transcrit à la colonne des textes contraires.

Saint Maxime de Turin a si peu admis que Marie avait été exempte du péché originel, qu'il enseigne, au contraire, qu'elle a été soumise à des faiblesses, à des imperfections qui ne peuvent être que la suite de ce péché. Il croyait, comme saint Jean Chrysostôme et plusieurs autres Pères de l'Église, qu'elle n'avait pas été pure de toute faute actuelle.

Si on veut en avoir la preuve, qu'on lise le Traité de l'Incarnation du P. Petau (lib. XIV, c. 1, § 6). On vante assez la théologie de ce savant jésuite, pour que nous puissions renvoyer aux témoignages qu'il a cités.

TÉMOIGNAGES CONTRAIRES,

TÉMOIGNAGES A L'APPUI.

Paroles de saint Cyrille d'Alexandrie: « Je vous salue, Marie, par laquelle le démon est repoussé. »

Paroles de saint Pierre Chrysologue: << Marie a été fiancée à J. C. dans le sein de sa mère lorsqu'elle fut formée. »

Le poète Sedulius dit que Marie, issue de la race d'Eve, efface le crime de sa mère.

Théodore d'Ancyre élève la sainte Vierge au-dessus du paradis terrestre; il appelle Marie très pure, lis entre les épines, etc.

Saint Amphyloque d'Icône affirme que Dieu a créé Marie exempte d'opprobre et de tout péché.

OBSERVATIONS.

Ces textes ne signifient autre chose sinon que la sainte Vierge a été sanctifiée dans le sein de sa mère. Les textes des saint Cyrille et saint Pierre Chrysologue ne prouvent rien.

La plupart des sermons attribués à saint Chrysologue sont d'un auteur inconnu, qui lui est postérieur de plusieurs siècles. Puis les paroles citées peuvent encore s'entendre de la sanctification au premier moment de l'existence.

Les paroles de Sedulius et de Théodote d'Ancyre sont vagues et ne contiennent rien d'où on puisse conclure l'Immaculée-Conception.

Quant à Théodote d'Ancyre, voici la discussion de son texte entier :

« A la place de la vierge Eve, qui a été pour nous un instrument de mort, Dieu a choisi, pour nous donner la vie, une vierge très agréable à ses yeux et toute pleine de sa grâce. »

Dieu nous a donné Jésus-Christ, qui est la vie, par l'entremise d'une vierge qu'il comble de sa grâce et du Saint-Esprit; c'est une grande vérité; mais il n'est pas question là de l'exemption de Marie du péché originel.

« Vierge qui appartient au sexe féminin, mais qui est étrangère à l'iniquité de la femme. >>

La sainte Vierge a conçu par l'opération du Saint-Esprit; elle a donc été exempte de la souillure de son sexe; elle n'a pas contracté la souillure du contact de l'homme, souillure pour laquelle l'ancienne loi lui ordonnait un sacrifice expiatoire.

Nous voyons là encore une grande vérité, qui découle de la première, mais rien de l'exemption du péché originel. Continuons le texte :

« Vierge innocente, sans tache, sans faute, sans souillure, intacte, saine d'esprit et de corps; produite comme un lis au milieu des épines, qui ne connut point les maux d'Eve. »

Théodote suit toujours son idée. Marie n'a point ressenti les maux d'Ève; c'està-dire qu'elle n'a pas ressenti, dans son enfantement virginal, les maux prédits à Eve et aux autres femmes dans sa personne, pour l'enfantement des enfants. Pourquoi ne les a-t-elle pas ressentis? Parce qu'elle a conçu son fils sans contracter aucune tache, aucune souillure, aucune faute, comme les autres femmes qui enfantent dans la concupiscence, et qui subissent les maux prédits à Ève. Nous ne voyons rien en tout ceci qui ait le moindre rapport avec l'exemption du péché originel. Son privilége de mère-vierge a fait de Marie comme un lis au milieu des épines de ce monde. Nous l'admettons comme Théodote d'Ancyre; mais de là à l'exemption du péché originel, nous n'apercevons aucune relation. Voici la suite du texte :

<< Vierge qui, avant sa naissance, était consacrée à Dieu son auteur. Nous croyons qu'il en a été ainsi, et que Marie a été sanctifiée dès le sein de sa mère, mais avant sa naissance, et non pas avant sa conception, ce qui est aussi impossible en soi que contraire à la saine doctrine catholique.

Le texte finit de cette manière :

« Après sa naissance, elle fut offerte à Dieu pour vivre dans le temple et dans le sanctuaire, tout imbibée du Saint-Esprit, et revêtue de la grâce comme d'un manteau, n'aimant que les choses divines, et fiancée à Dieu par le cœur. M. Malou fait suivre ce texte de cette réflexion : « Quel magnifique tableau de la sainteté originelle et perpétuelle de la mère de Dieu!» Sainteté perpétuelle pendant son existence oui; originelle, en ce sens qu'elle.est née sanctifiée, qu'elle a été purifiée dès le sein de sa mère, oui; mais dans le sens immaculaliste, non, mille fois non; on ne peut voir dans ce texte ni un témoignage explicite, ni même un témoignage implicite en faveur de l'Immaculée-Conception, à moins d'en forcer le sens, de le détourner de sa signification.

TÉMOIGNAGES CONTRAIRES.

SAINT AUGUSTIN.

TÉMOIGNAGES A L'APPUI.

SAINT AUGUSTIN.

<< Excepté la sainte Vierge, de la» quelle, pour l'honneur du Seigneur, je >> ne veux pas qu'il soit question lors» qu'il s'agit de péché; car nous savons » qu'il lui a été donné plus de grâce » pour vaincre tout péché, à elle qui a » mérité de concevoir et d'enfanter ce>>lui qui n'eut jamais aucun péché.>>

I.

La naissance et la renaissance sont deux choses bien différentes, quoique l'une et l'autre se rencontrent dans un même sujet; aussi ont-elle deux différents hommes pour principe: l'une vient du premier Adam, et l'autre du second, qui est Jésus-Christ... Ce n'était pas assez pour nous d'être nés, et nous avons eu besoin de renaître; mais Jésus-Christ n'a eu besoin que de naître, parce qu'il est né sans aucun péché et dans une parfaite justice; au lieu que ce n'est que par la renaissance que nous passons du péché à l'état de justice. »

II.

« Pourquoi Jésus-Christ n'a-t-il pas eu besoin de renaître ? Parce que n'ayant jamais été dans le péché, il n'a pas dû passer de l'état de péché à l'état de justice; PARCE QUE SA MÈRE NE L'A PAS CONÇU DANS L'INIQUITÉ, et qu'elle ne l'en a pas nourri dans ses entrailles!... Quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir des enfants qui sont encore dans le sein maternel, et quoique les paroles de l'Écriture sur JeanBaptiste et Jérémie (saint Augustin les cite) nous puissent donner lieu de penser que les enfants, dans cet état, sont capables d'une certaine sanctification, toujours est-il que celle qui nous rend le temple de Dieu n'est que pour ceux qui sont renés; et que la renaissance suppose la naissance. »

III.

« NE COMPTANT PAS LA CONCEPTION POUR UNE NAISSANCE, ce n'est que lorsque nos mères nous mettent au monde qu'il est vrai de dire que nous naissons; et ce n'est qu'après être nés de cette sorte que nous sommes en état de renaître par l'eau

« Nous ne livrons point Marie au dé» mon par la condition de sa naissance, » parce que cette condition est effacée » (solvitur) par la grâce de la renais» sance. »

OBSERVATIONS.

Il ne s'agit évidemment, dans le passage de saint Augustin, extrait du livre de la Nature et de la Gráce, que du péché actuel ou de celui qu'on peut vaincre par la grâce.

Marie doit donc à une renaissance par la grâce de Dieu d'avoir été délivrée de l'assujettissement au démon.

Mais si saint Augustin eût cru à la conception immaculée, il semble qu'au lieu de répondre par le passage cité à l'objection que lui faisait Julien le Pélagien en ces termes : « Vous assujettissez Marie au démon, puisque vous prétendez » qu'elle a contracté le péché originel,» il lui eût tout naturellement répondu : « Nous ne croyons pas que Marie ait contracté de péché. » Au lieu de cela, il dit que Marie échappe au démon par une grâce qui a été pour elle une nouvelle naissance. On ne peut affirmer plus clairement que Marie a été purifiée par grâce et par privilége, après avoir contracté le péché d'origine.

Au reste, les passages de saint Augustin, transcrits dans la colonne des textes contraires, ne laissent aucun doute sur le sentiment de ce saint.

Le premier est tiré de sa lettre 187, où il traite ex professo cette question de la naissance et de la renaissance.

Marie a eu besoin de renaître; elle est donc passée du péché à l'état de justice. Écoutons encore saint Augustin, dans la même lettre (2e texte).

Saint Augustin doute même qu'il faille prendre à la lettre la sanctification de Jean-Baptiste et de Jérémie dans le sein de leur mère. Quant à celle de Marie, il n'en parle pas, parce que l'Écriture n'en a pas parlé Suivons encore le raisonnement de saint Augustin (3e texte).

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