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élection à l'archevêché d'Utrecht, par l'acte authentique de cette élection, joint à la lettre du chapitre métropolitain du dix-huitième jour du mois d'août, accompagnée de la profession de foi du pape Pie IV souscrite par moi.

Aujourd'hui, ayant reçu, le 21 septembre, la consécration épiscopale des mains de l'illustrissime évêque de Harlem, je me fais un devoir d'adresser à Votre Sainteté l'acte de cette consécration, signé des deux évêques de cette province, du doyen et des chanoines du Chapitre, et de plusieurs autres témoins d'ordres divers; vous priant de vouloir bien le recevoir comme une marque de ma très sincère soumission au saint-siége, et de mon profond respect pour Votre Sainteté.

Ce n'est pas sans avoir le cœur percé d'une profonde douleur que je m'adresse par cette lettre à Votre Sainteté. Car je crains qu'il ne semble à Votre Sainteté que je me moque de vous; vu qu'il plut à Votre Sainteté, il y a cinq ans, de donner aux Églises d'Utrecht et de Harlem de nouveaux évêques qui, jusqu'à présent, gouvernent l'Église en votre nom dans ces contrées, comme s'ils en étaient véritablement les légitimes évêques.

Qui pourra donc, sans opposition de leur part, se dire évêque d'Utrecht, et demander à Votre Sainteté de vouloir

titas Vestra certior facta est ipso electionis instrumento authentico, epistolæ capituli metropolitani die 18 mensis augusti datæ adjuncto, una cum professione fidei Pii papæ IV a me subscripta.

Nunc vero, cum die vigesima mensis septembris consecrationem episcopalem ab illust. Harlemensi episcopo acceperim, officii mei esse duco ejusdem consecrationis instrumentum, a duobus comprovincialibus episcopis, decano et canonicis capituli, aliisque pluribus diversi ordinis testibus subsignatum, ad Sanctitatem Vestram mittere, rogans ut illud tanquam sincerissimi mei in sanctam sedem obsequii, meæque erga Sanctitatem Vestram profundæ venerationis signum accipere velitis.

Non sine intimo cordis dolore Sanctitatem Vestram hisce meis litteris aggredior. Vereor, etenim, ne irridere vos videar Sanctitati Vestræ. Quinque nempe ab hinc annis lubuit Sanctitati Vestræ novos episcopos

bien ratifier et approuver son élection et sa consécration? Cependant, que Votre Sainteté me permette de lui adresser quelque peu de paroles. L'Église d'Utrecht a été, en vertu du droit ancien, dans l'usage d'élire ses évêques. Elle a jusqu'à ce jour constamment revendiqué ce droit, et elle l'a exercé par le Chapitre. Il est vrai, hélas! que de coupables amis des ténèbres, et ennemis de la vertu et de la vérité, ont circonvenu vos prédécesseurs par une impie adulation, et se sont déchaînés par des mensonges, par des injures et par des calomnies contre le clergé hollandais, comme si ce clergé, s'écartant de la vérité ancienne, méprisait les droits du siége apostolique. Il est vrai, et l'on ne peut assez le déplorer, que plusieurs de vos prédécesseurs ont prêté l'oreille à ces flatteurs. Ils ont méprisé ce droit de se donner des évêques par l'élection. Ils ont dédaigné un clergé qui prenait fortement la défense de son droit; ils l'ont condamné comme des désobéissants et des perturbateurs de l'Église ; bien plus, ils se sont même efforcés de le faire frapper de l'excommunication et de le retrancher de l'Église. En vain ce clergé a demandé à vos prédécesseurs un jugement vraiment ecclésiastique, et a fait de fréquentes tentatives pour rétablir l'union; mais elles ont été également repoussées. Inutilement essayait-il d'établir une paix qu'on ne voulait

ecclesiis Ultrajectensi ac Harlemensi præficere, qui usque nunc, quasi vere legitimi essent episcopi, hisce in regionibus Ecclesiam nomine vestro regunt. Quisnam ergo, his non obstantibus, episcopum Ultrajectensem se nuncupare audebit, necnon a Sanctitate Vestra postulare ut ratam ac probatam ejus electionem ac consecrationem habeatis? Mihi autem liceat pauca ad Sanctitatem Vestram verba proferre. Jure antiquo Ecclesiæ Ultrajectensi mos fuit sibimetipsi episcopos suos eligere.

Jus illud usque hodie constanter sibi vindicavit necnon per capitulum exercuit. Eheu! verum est, nefandos tenebriones, virtutis veritatisque inimicos, impia adulatione antecessores vestros circumvenisse, ac mendaciis, conviciis et calumnia in clerum Batavum debacchatos esse, quasi clerus iste, ab antiqua veritate devians, jura sedis apostolicæ contemneret. Verum est nec satis deplorandum, antecessorum vestrorum plurimos adulationi isti aurem præbuisse. Jus illud episcopos sibi eligendi

lui accorder qu'à la condition de se résigner entièrement à la discrétion des souverains pontifes. Cela lui était impossible; il ne connaît que les canons de l'Église pour règle de sa conduite. Il en appela donc à l'Église. Très saint-Père, n'aurait-il pas été de l'équité et de la justice, tandis que cet appel subsistait, d'observer cette règle du droit la cause pendante, point d'innovation. Il a plu à Votre Sainteté d'en décider autrement. Comme s'il n'y avait eu aucun différend, aucun procès, ni de parties opposées, ni de juge souverain, il vous a plu de détruire absolument, par la plénitude de votre puissance, l'antique Église hollandaise, d'en établir une nouvelle, de changer les limites des diocèses, quoique déterminées sous leur ancien nom, et d'y placer de nouveaux évêques. Certes, un tel arbitraire n'établit pas un droit; les canons de l'Église, quelque affaiblis qu'ils soient, ne peuvent être abrogés par un tel arbitraire; un tel arbitraire n'anéantit pas les droits d'autrui.

Établi évêque d'Utrecht par une élection légitime, sacré canoniquement, j'en appelle de nouveau à l'Église, afin que les droits de mon Église demeurent inébranlables. Je prie Votre Sainteté de ne le pas trouver mauvais. Je n'attaque

aspernati sunt. Clerum jus suum fortiter tuentem despexerant, quasi inobedientes ac pertubatores Ecclesiæ condemnaverunt; coram facie Ecclesiæ opprobriis et contumelia affexerunt, quinimo excommunicationis pœnam illi irrogare et sic eum ab Ecclesia sejungere conati sunt. Frustra clerus ab antecessoribus vestris judicium vere ecclesiasticum deprecatus est. Sæpius vero tentavit dextram dextræ committere; ast æque incassum. Inaniter pacem tentare videbatur nisi ad arbitrium summorum pontificum se totum fingeret. Hoc illi nefas. Ecclesiæ canones illi regula et norma. Ecclesiam appellavit. Nonne, Sanctissime Pater! æquum ac justum fuisset, dum hæc provocatio exstaret, regulam juris servare: Lite pendente, nihil innovetur? Aliter de hac re statuere Sanctitati Vestræ placuit. Quasi nulla contentio, nulla lis, non partes contrariæ, non summus judex extarent, placuit ex plenitudine potestatis antiquam Ecclesiam Batavam prorsus diruere, novam constituere, diœceses, quanquam antiquo nomine designatas, aliter delineare, ac novos illis episcopos præficere. Certe non tali arbitrio jus constituitur; non

point l'autorité donnée par Jésus-Christ à saint Pierre, les droits du siége apostolique réglés par les saints canons, en revendiquant mes droits; loin de moi une telle impiété; je défendrai avec un zèle infatigable ces droits, comme une autorité reçue de Dieu, contre quiconque oserait les attaquer. Je supplie seulement Votre Sainteté de juger ma cause selon les règles de la justice et de l'équité. Je ne doute pas, très saint-Père, que, si vous voulez en faire un examen canonique, vous ne reconnaissiez en moi une foi vraiment catholique et une obéissance vraiment canonique. Avec votre prédécesseur Pélage II, je reconnais que l'Église romaine est, par l'institution divine, le chef de toutes les Églises. Je crois, avec saint Augustin, que la primauté de la chaire apostolique a toujours résidé dans l'Église de Rome. Je dis avec saint Jérôme : Je suis uni de communion à la chaire de saint Pierre. En l'embrassant de tout mon cœur, je vous donne, très saint-Père, l'assurance de mon respect et de ma soumission canonique; je vous promets qu'avec l'aide de Dieu je ne m'en départirai jamais; en qualité de fils, de frère et de coévêque, je vous demande le baiser de paix et de charité; et, pour en avoir un gage, j'implore votre béné

tali arbitrio Ecclesiæ canones, quanquam debilitenter, abrogantur; tali arbitrio aliorum jura non dissolvuntur.

Legitima electione episcopus Ultrajectensis constitutus, canonica consecratione infulatus, de novo Ecclesiam appello, ut inconcussa Ecclesiæ meæ jura permaneant. Non indignetur, quæso, Sanctitas Vestra. Potestatem, a Christo S. Petro collatam, Apostolicæ sedis jura, a sacris canonibus circumscripta, non aggredior, dum mea jura vindico. Absit a me talis impietas. Indefesso zelo jura illa æquè ac potestatem divinitus institutam, quisquis illa aggredi audeat, defendam. Hoc tantum à Sanctitate Vestra deprocor, ut causam meam æquo ac justo judicio judicetis. Non dubito, Sanctissime Pater! modo canonicum examen instituere velitis, quin vere catholicam fidem, vere canonicam obedientiam in me agnosretis. Cum antecessore vestro Pelagio II agnosco romanam sedem, instituente Deo, caput esse omnium Ecclesiarum. Cum Augustino credo in Romana Ecclesia semper apostolicæ cathedræ viguisse principatum. Hieronymo dico: Beati Petri cathedræ communione consocior.

Cum

diction paternelle pour moi et pour les fidèles sous ma conduite.

Enfin, pour prouver à Votre Sainteté ma très humble soumission, je signe avec effusion de cœur,

Très saint-Père,

de Votre Sainteté le très dévoué et très obéissant fils en Jésus-Christ.

Utrecht, le 4 octobre 1858.

† HENRI, archevêque d'Utrecht.

Hanc toto corde amplectens, meam vobis, Sanctissime Pater! venerationem et canonicam subjectionem testificor: ab ea me, Deo juvante, nunquam recessurum promitto: a vobis, ut filius, frater et co-episcopus osculum pacis et caritatis peto; atque in hujus pignus paternam benedictionem vestram pro me ac mihi subditis imploro.

Meum denique Sanctitati Vestræ humillimun obsequium exhibens, pleno corde subscribor,

Sanctissime Pater!

Sanctitatis Vestræ devotissimus et obsequentissimus

In Christo filius.

+ HENRICUS, archiepiscopus Ultrajectensis.

Ultrajecti, 4 octobris 1859.

DE LA SITUATION RELIGIEUSE EN FRANCE.

Il n'est pas inutile de jeter, de temps à autre, un coup d'œil sur la situation religieuse de la France. Puisque les ultramontains cherchent sans cesse à se tromper eux-mêmes, et s'obstinent, dans leurs journaux, à faire partager aux autres leurs illusions, il faut bien qu'une voix s'élève pour dire la vérité, et avertir que l'ultramontanisme est la principale cause des maux qui nous accablent dans l'ordre religieux!

Nous voudrions avoir à tracer un tableau plus flatteur; mais nous mentirions à notre conscience si nous chantions victoire, lorsque, de toutes parts, nous ne trouvons que des sujets de désolation.

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