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hors? La nature, sans cesse dominée et tenue en bride par sa volonté, n'était-elle pas accoutumée à voir en lui un maître dont il fallait subir l'empire? Si, d'ailleurs, avertie par une sorte d'instinct, elle semble reconnaître dans les saints les enfants de Dieu, qui la délivrent de la vanité à laquelle elle est assujettie, est-il surprenant qu'elle se soit montrée si docile envers un homme qui ne lui avait jamais fait cet outrage? (Quel outrage, s'il vous plaît ?) Ces considérations paraîtront, je le sais, bien mystiques (ce mot est doux; on pourrait dire: sottes et impies) aux esprits qui, se donnant pour positifs, se font gloire de rejeter tout ce dont ils ne peuvent pas se rendre compte par le raisonnement (c'est-à-dire à tous les hommes qui ont du bon sens). Mais elles seront goûtées, j'en ai la confiance, de ceux qui savent que, par-delà la sphère de notre esprit, il y a tout un ordre de vérités qu'ils ne peuvent qu'entrevoir et deviner, mais qui n'en sont pas moins certaines.

>> Le miracle était devenu naturel, en quelque sorte, au P. Almeida comme au vénérable Anchieta, son maître. Comme lui, il était arrivé à ce point où le merveilleux cesse en un certain sens d'être extraordinaire et devient journalier. Il faisait des miracles pour des causes qui sembleraient futiles, si la manifestation de la bonté de Dieu et de la sainteté de ses serviteurs n'était toujours une cause suffisante en cet ordre de choses. Bien souvent d'ailleurs les miracles se faisaient pour lui et sans lui. Ils naissaient en quelque sorte sous ses pas, sans même qu'il sentit s'échapper de lui la vertu secrète qui les opérait. Ainsi, lorsque, pendant qu'il disait la messe, les branches des arbres s'inclinaient et leurs feuilles tressaillaient d'un doux frémissement, comme pour rendre hommage à la sainte victime qui s'immolait sur l'autel, ce n'était pas lui qui faisait ce prodige : c'était Dieu qui le faisait pour lui, afin de manifester sa sainteté.

>> Une chose nous a frappé en lisant cette vie si intéressante et si merveilleuse. Nous nous sommes demandé avec

étonnement comment un homme aussi extraordinaire a pu rester si longtemps inconnu. »

La réponse est facile : c'est que sa vie que M. Jourdain, dit Ch. Sainte-Foi, a tirée, selon son panégyriste, de la poussière des bibliothèques, n'est qu'un fade et ridicule roman, d'autant plus insipide qu'on a la prétention d'y donner le mensonge pour la vérité. Les Contes bleus publiés de nouveau par M. Jourdain, dit Ch. Sainte-Foi, ne contribueront jamais à la gloire et à la réputation du P. Almeida; c'est pourquoi il restera toujours inconnu, comme il l'a été précédemment.

Nos lecteurs ont remarqué certainement, dans l'extrait que nous venons de citer, l'affectation impie avec laquelle on dit que le prétendu thaumaturge faisait des miracles par une vertu secrète qui s'échappait de sa personne; et qu'il était le maître de la nature. Chacun flétrit de telles inepties en les lisant.

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« Le Mémorial de Courtrai avait publié et l'Indépendance s'était empressée de reproduire une nouvelle d'après laquelle les RR. PP. Carmes-Déchaussés de la ville d'Ypres auraient reçu une caisse de bouteilles étiquetées : Eau de la Salette. Nous n'avons pas besoin de dire à quelles agréables plaisanteries les deux feuilles belges se livraient à cette occasion. Aujourd'hui elles sont obligées de publier la lettre suivante :

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>> Monsieur le rédacteur de l'Indépendance belge, »Ne lisant pas les feuilles, c'est par la rumeur publique » que nous avons eu connaissance de l'article de votre jour»nal, en date du 29 mars. Comme cet article nous regarde » personnellement, nous croyons de notre devoir d'y appor»ter les rectifications suivantes. Veuillez les insérer dans » votre plus prochain numéro.

» La caisse a été expédiée de Paris le 17 mars; la décla

» ration qui a été présentée à la douane porte en termes » formels Eau des Carmes. Cette eau est répandue » dans toute l'Europe; son efficacité contre les apoplexies » n'est nullement miraculeuse, mais naturelle, et elle a été >> reconnue pour telle par la Faculté de médecine de Paris.. >> Les petites fioles contenant ce liquide portent aussi en » lettres imprimées: Eau des Carmcs-Déchaussés de la rue » de Vaugirard, etc.

>> Nous ne comprenons pas comment M. le receveur des » douanes de la station de Courtrai a pu écrire, le 23 mars, » sur l'acquit d'entrée : « Drogueries: eau de source, de la » Salette, une caisse, etc..... »

>> Nous sommes entrés malgré nous dans ces détails. >> Nous avons exposé l'exacte vérité : le public jugera.

» Nous espérons qu'après ces explications vous serez le » premier à désavouer les insinuations et les conclusions >> malveillantes de votre article.

» Le prieur des Carmes-Déchaussés d'Ypres,

» Fr. AUGUSTtin de Sainte-Thérèse. »

Nous voulons croire que les Pères Carmes-Déchaussés n'ont pas reçu d'eau de la Salette, mais bien de l'eau de mélisse des Carmes, médicament bien connu. Mais, ce que ne peut nier l'Univers, c'est que l'eau de la Salette ne soit envoyée à d'autres en bouteilles ; qu'elle ne soit traitée dans les douanes comme eaux minérales ordinaires, et que l'on n'en fasse un commerce considérable qui rapporte beaucoup d'argent aux entrepreneurs de la Salette. Il est triste de dire que le monde catholique possède assez de niais pour alimenter ce commerce; mais il en est ainsi, on ne peut le

contester.

Nous ne pouvons, du reste, que féliciter les Pères Carmes d'avoir protesté contre l'envoi qui leur aurait été fait de l'eau de la Salette, à la vertu de laquelle ils croient peu, l'on en juge par leur lettre.

GUELON.

Paris, imprimerie de Dubuisson et Ce, rue Coq-lleron, 5.

si

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLESIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX

Omnia instaurare in Christo. Eph., I, 10.

DE L'AUTORITE DOCTRINALE

ET DE LA RÈGLE DE FOI DANS L'ÉGLISE CATHOLIQUE.

I.

Plus les ultramontains mettent de persistance à obscurcir les vraies notions de l'autorité doctrinale et de la règle de foi dans l'Église de Jésus-Christ, plus les catholiques doivent avoir de zèle pour les rappeler, afin que ceux qui se laissent séduire par les faux Christs et les faux prophètes n'aient pas d'excuse.

Dans l'état lamentable où se trouve l'Église, c'est un devoir, pour tout chrétien sincère et consciencieux, de parler haut et ferme, et de prêcher sur les toits, selon les préceptes du Maître, cette divine vérité qu'il est venu annoncer au monde, et que l'Antichrist cherche à détruire. Le temps est venu où les hommes de foi disparaissent; bientôt on pourra s'adresser la question posée par Jésus-Christ: «< Pensez-vous qu'il y ait encore de la foi dans le monde?»>

A moins de regarder la foi comme l'humiliation de la raison, le servilisme intellectuel, l'indifférence imbécile de ceux qui consentent à admettre tout ce qu'on veut bien leur dire, au nom de Dieu, sans se préoccuper de savoir si Dieu l'a dit; à moins de faire du mot foi le synonyme d'abrutissement, il faut admettre que la foi est rare. Où rencontret-on, en effet, de nos jours, cette conviction forte dans la vérité surnaturelle, qui domine les préjugés, et qui respecte en même temps les droits de la raison? qui sache se manifester, même en présence de la persécution? Or, la foi qui ne se manifeste pas est-elle une foi sincère? La profession de sa croyance n'est-elle pas aussi obligatoire que la conviction intime? Celui qui croit en Jésus-Christ et qui rougit de lui, qui n'ose pas se déclarer son disciple, est-il digne de lui? ne mérite-t-il pas sa réprobation?

Il ne faut pas permettre à ceux qui couvrent leur indifférence ignare sous des prétextes d'apparence religieuse, de s'endormir sur l'oreiller si commode et si doux de la foi aveugle. Il faut qu'ils sachent qu'ils font injure à Dieu qui leur a donné l'intelligence, au Verbe divin qui s'est manifesté aú monde plein de Grâce et de Vérité, lorsqu'ils acceptent sans discernement tout ce qui leur est enseigné, même par ceux qui sont revêtus de l'autorité la plus respectable, et sans examiner si la doctrine qui leur est offerte présente les garanties qu'elle doit avoir pour être acceptée comme l'écho du ciel.

L'obéissance doit être raisonnable, selon saint Paul. Pour qu'elle mérite cette qualification, il faut qu'elle soit une sou mission éclairée à une autorité légitime.

Or, quelle est, dans l'Église chrétienne, l'autorité légitime à laquelle nous devons être soumis?

Tous les catholiques conviennent que cette autorité est celle de l'Église. L'Église seule est infaillible, c'est-à-dire que, seule, elle peut nous transmettre, sans se tromper et sans nous tromper, la vérité que Dieu a révélée au monde par son Verbe.

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