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plus sérieuses, la théorie de Bohr reste confinée dans l'étude des atomes isolés et ne nous a pas dotés de modèles moléculaires acceptables.

C'est en prenant comme point de départ les faits qui se groupent pour le chimiste autour des notions de valence, de liaisons simples et multiples, de système périodique des éléments, que G. N. Lewis est arrivé à une représentation plutôt statique de l'atome où les orbites quantifiées de Bohr sont pour le moins inutiles. Dans un ouvrage intéressant dont nous avons rendu compte ici-même (1), le célèbre chimiste américain veut nous persuader de ce qu'en considérant l'effet magnétique de la gravitation des électrons autour du noyau, on pourrait trouver même dans les orbites de Bohr l'équivalent de ses électrons à poste fixe. Toutefois la preuve de cette opinion optimiste ne sera faite que le jour où quelqu'un aura réussi à l'exprimer sous forme d'une théorie cohérente et rigoureuse, déduite des postulats de Bohr.

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L'acuité du conflit entre le point de vue dynamique du physicien et le point de vue statique du chimiste est bien mise en évidence par les cinq conférences de J. J. Thomson qui constituent le petit ouvrage dont nous voulons parler. Ce livre original et même audacieux, ne résout nullement la question, mais il est fort suggestif par la nouveauté du point de vue par des raisonnements rigoureux fondés sur un petit nombre d'hypothèses qui ne sont pas des relations de quanta, bref, à la manière la plus classique des physiciens, l'auteur essaie de prévoir tous les faits d'ordre chimique qui font obstacle à l'application des idées de Bohr. Nous croyons qu'il y a réussi dans une large mesure; mais, hélas ! la théorie nouvelle, si parfaite quand on se borne à la chimie, ne semble pas capable de fournir en même temps l'explication des spectres.

La description que J. J. Thomson fait en fin de compte de la distribution des électrons dans les divers atomes, du lien normalement biélectronique qui cimente les molécules, des valences de différentes sortes, ressemble très fort aux schémas de Lewis. L'originalité de Thomson réside en ce qu'il

(1) R. Q. S., 4o série, VII, p. 265.

déduit cette description de quelques hypothèses vraiment simples ne dépassant pas les cadres classiques. La principale de ces hypothèses peut se formuler comme suit: La répulsion électrostatique entre deux électrons obéit rigoureusement à la loi de Coulomb. L'attraction, F, entre un électron de charge, e, et une charge positive, E, s'exprime en fonction de la distance, r, par la loi

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où c est une constante caractéristique de l'atome mono, bi, ..., polyélectronique au sein duquel l'attraction a lieu. La constante c n'est autre que la distance à laquelle l'attraction change de signe et devient répulsion par rapprochement excessif. Au fond, cette hypothèse de Thomson est la manière la plus simple d'exprimer l'impénétrabilité définitive du noyau positif et de l'électron.

De cette hypothèse et de quelques autres, qui reviennent au choix d'une configuration atomique déterminée parmi plusieurs configurations possibles, on peut déduire maintes conséquences. Celles-ci deviennent autant d'explications (parfois un peu trop ingénieuses) d'une foule de faits discutés dans les cinq chapitres de l'ouvrage. Inutile d'énumérer! Ceux que cela intéresse ne manqueront pas de lire soit le joli petit volume de J. J. Thomson, soit la bonne traduction que R. Fric a eu l'heureuse idée de nous offrir à un prix beaucoup moindre. Mais peut-être les ont-ils lus depuis longtemps.

W. MUND.

LE PROBLÈME DE CHIMIE, par J. Duval. — Un vol. de 116 pages (23 × 14). Paris, Blanchard, 1926.

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10 fr.

Il est bon de noter le sous-titre de cet ouvrage : « Recueil de Problèmes inédits avec leurs solutions à l'usage de la classe de Mathématiques Spéciales des candidats au S. P. C. N., au M. P. C., au Baccalauréat (M. E.), aux grandes Écoles et à divers concours ». Peut-être qu'en dehors des catégories de lecteurs énumérées, et même en Belgique, ce recueil pourra rendre des services. A vrai dire, les problèmes de J. Duval exigent pour la plupart des connaissances en

chimie plus détaillées que celles acquises dans n'importe quel enseignement moyen belge. D'autre part, dans nos Universités l'enseignement pratique est heureusement assez développé pour que des problèmes au moins aussi intéressants s'y présentent à chaque pas avec une valeur formative évidemment supérieure. Ce qui nous paraît être une qualité de l'ouvrage, c'est qu'il donne un grand nombre de problèmes où les calculs stœchiométriques sont l'accessoire et où la difficulté à vaincre consiste dans la prévision exacte de la réaction qui s'établirait dans les conditions indiquées. Grâce à cette circonstance, nous croyons qu'un étudiant de première candidature en sciences trouverait dans les problèmes de J. Duval un moyen agréable et très efficace de consolider ses connaissances en chimie - même au point de vue immédiat de l'examen. Sans doute, le laboratoire vaut mieux et rien ne peut le remplacer; mais on peut en un temps. donné résoudre plus de problèmes que faire de manipulations.

W. MUND.

XVI. LEHRBUCH DER HEterogenen GLEICHGEWICHTE, par GUSTAV TAMMANN.-Un vol. de XII-358 pages (15×24), avec 336 fig. Braunschweig, Vieweg, 1924. Broché, 15 marcs-or; relié, 17.

C'est une heureuse idée qu'ont eue les éditeurs de demander au professeur Tammann un coup d'oeil sur le domaine complet de la science des équilibres hétérogènes. Ce sujet est extrêmement vaste. Il y a un quart de siècle, H. W. Bakhuis Roozeboom (1854-1907) avait commencé à élaborer un grand traité (1) sur la matière, mais seuls les deux premiers tomes purent paraître (1901, 1904) signés par lui, une mort prématurée étant venue abattre le savant hollandais en plein labeur. Il est vrai que des fascicules furent ajoutés deux par F. A. H. Schreinemakers (1911-1913), sur les systèmes ternaires; un par E. H. Büchner (1918), sur les systèmes à deux phases liquides, et un par A. H. W. Aten (1918), sur les systèmes pseudo-binaires; toutes mono

(1) Die heterogenen Gleichgewichte, vom Standpunkte der Phasenregel. Vieweg u. Sohn, Braunschweig. L'ouvrage est épuisé. IVe SÉRIE. T. X.

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graphies de valeur, mais n'épuisant pas la question et laissant malheureusement incomplète l'œuvre entreprise par Bakhuis Roozeboom.

Aujourd'hui, cette branche de la physique, due presque entièrement aux Hollandais, a pris une telle extension toute la chimie minérale en est pénétrée, qu'il serait à peu près vain de vouloir rédiger un traité complet. Et tel n'a pas été le but de l'auteur. Il s'est simplement proposé d'écrire un ouvrage accessible aux étudiants, un Lehrbuch, ce qui manquait depuis longtemps, en dépit de l'importance prise par la théorie des équilibres hétérogènes. Dans les traités de physico-chimie, les exposés sur le sujet sont en général beaucoup trop brefs.

Le Lehrbuch est divisé en deux parties, fort inégales. Dans la première, l'étude des équilibres hétérogènes est fondée sur l'expérience, mais en se servant de la règle des phases, vrai fil d'Ariane. Les systèmes y sont classés d'après le nombre des composants indépendants (pages 3-132). La seconde partie (pp. 133-358), est consacrée à la théorie basée sur le potentiel thermodynamique; voie qui arrive exactement aux mêmes résultats que l'autre. On peut se demander si l'auteur a bien fait de reléguer ce chapitre à la fin du volume. Peut-être répondra-t-on à cette critique, que le lecteur moyen auquel s'adresse l'ouvrage sera mieux préparé à lire cet exposé assez difficile, ayant vu d'abord la partie élémentaire ? Mais, à part cela, l'ouvrage est fort bien ordonné.

Revenons à la première partie. Comme il est juste, les systèmes binaires sont étudiés plus longuement que les autres. L'auteur s'est inspiré de Bakhuis Roozeboom et de Büchner. Ce chapitre traite de l'équilibre des mélanges de deux liquides en présence de leur vapeur, en deçà de la température critique, puis à cette température; de l'équilibre des cristaux avec des mélanges binaires à l'état de vapeur et de liquide, de la solubilité mutuelle de deux liquides, de la cristallisation, du polymorphisme, de l'équilibre des mélanges binaires métalliques ou électrolytiques, etc. En ce qui concerne l'équilibre des mélanges de liquides avec la vapeur, on peut s'étonner qu'un auteur compétent puisse ne connaître de l'azéotropisme que ce qu'on en savait il y a un

quart de siècle, c'est-à-dire peu de chose (1). Tammann semble croire que les azéotropes sont très exceptionnels : il n'en cite pas même une trentaine, se bornant à reproduire ce qu'en donnait Bakhuis Roozeboom! Le lecteur sera loin de s'imaginer qu'on connaît des milliers de cas de ce phénomène singulier si important et qu'on peut en prévoir d'innombrables!

Pour les systèmes ternaires, l'auteur a suivi, dans une large mesure, la monographie de Schreinemakers.

Ayant voulu rester bref, Tammann a dû faire un choix de matières. On peut n'être pas toujours de son avis sur la manière dont il l'a fait ; mais qui le blâmerait d'avoir cédé parfois à ses préférences, qui se reflètent dans ses travaux personnels ? Par exemple, pour les systèmes à une seule `substance, il a reproduit à peu près l'exposé figurant dans son ouvrage Aggregat-Zustaende. Pour les systèmes binaires, il nous semble qu'une place trop grande est consacrée aux recherches de l'auteur sur les cristaux. Pour les ternaires, il est à regretter que certains des plus beaux résultats obtenus par Schreinemakers soient omis.

Des figures très abondantes (plus de trois cents) illustrent l'ouvrage ; il y a une vingtaine de perspectives et une dizaine de photographies de modèles en plâtre, la plupart pour les systèmes binaires. Ce secours géométrique était indispensable pour pouvoir représenter clairement les relations entre les différentes variables, le langage ordinaire étant tout à fait inapte à jouer ce rôle.

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A cause de l'abondance des faits expérimentaux étudiés, la table des matières, toute détaillée qu'elle est elle s'étend sur huit pages de texte serré -ne dispensait pas d'un index alphabétique systématique. Une table des noms d'auteurs eût été utile également. Une autre critique : les épreuves n'ont pas partout été corrigées avec tout le soin

(1) Cette ignorance de ce qui concerne les recherches sur l'azéotropisme est particulièrement surprenante quand on considère, par exemple, avec quel soin l'auteur a dressé la liste des résultats expérimentaux, acquis à ce jour, sur la T. C. D. (pp. 114-115). Comment aussi Tammann peut-il n'avoir pas vu les ouvrages de Young (1922) et de C. von Rechenberg (1923) ?

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