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opposition était dûe en grande partie à l'ignorance de la question et à l'indifférence de certains membres du gouvernement et d'une portion notable de la population.

A Séville, plus personne ne révoquait en doute l'utilité de l'irrigation. On examina son importance pour l'augmentation de la production nationale; on souligna ses avantages pour l'agriculture, l'élevage et le reboisement. On toucha aussi les questions administratives et juridiques.

A Valence, certains thèmes furent repris, surtout celui de l'administration et de la colonisation. On insista fortement sur le besoin d'intensifier les travaux en cours et sur la nécessité d'en entreprendre de nouveaux.

Dans le prochain Congrès de Barcelone on examinera surtout des questions d'administration et d'organisation. L'activité intermittente des Congrès d'Irrigation est complétée par les travaux d'une Commission Permanente des Congrès. Celle-ci s'occupe de leur organisation et de tout ce qui touche à l'irrigation.

Congrès et Commission Permanente prospèrent grâce à l'initiative privée. Les promoteurs défendent auprès des pouvoirs publics les intérêts de l'irrigation; pour garder leur liberté d'action, ils ne veulent accepter aucun statut officiel, qui pourrait ralentir leur essor en les soumettant à des ordonnances administratives. Ils s'abstiennent aussi de toute exploitation et de toute participation directe à des entreprises d'irrigation, afin de se prononcer avec plus d'indépendance et de désintéressement sur les problèmes qui peuvent se poser dans le pays tout entier. Le fait que la plupart des membres sont intéressés individuellement dans des travaux d'irrigation ne présente pas les mêmes inconvénients. Puisqu'ils appartiennent à toutes les régions du pays, leur action se complète et contribue à rendre leur activité vraiment nationale. Les Congrès d'irrigation établirent des relations plus intimes et plus suivies entre tous les partisans de la IV® SÉRIE. T. X.

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<< politique hydraulique », et provoquèrent des échanges de vues entre les auteurs de divers projets régionaux. Dans ce contact les idées se précisèrent et les éléments divers se coordonnèrent en un plan d'action unique, dont les principes resteraient les mêmes pour tout le pays, mais dont les applications seraient adaptées aux besoins régionaux de chaque bassin hydrographique.

Pour obtenir un rendement plus élevé du capital hydraulique, il faut régulariser le régime des cours d'eau et tirer profit des énormes quantités d'eau que les fleuves portent à la mer sans utilité pour personne (1). Pendant l'hiver les eaux seront captées dans de grands barragesréservoirs pour être mises à profit pendant l'été (2). Dans la partie haute des bassins, où l'on rencontre des chutes et des rapides, on créera des installations hydroélectriques; dans les régions basses les eaux seront employées pour l'irrigation, à moins qu'elles ne soient réclamées par des besoins plus pressants, l'alimentation des populations par exemple.

Il faut donc élaborer pour chaque bassin fluvial indépendamment des divisions administratives ou politiques - un plan d'ensemble qui tiendra compte des droits acquis et auquel devront se conformer les concessions futures. On réalisera ainsi un ensemble harmonieux de travaux qui intégreront l'exploitation complète et rationnelle de chaque bassin (3).

(1) Au Congrès de Saragosse on estimait à 29 milliards de m3 la quantité d'eau perdue; encore y manquait-il la part du Guadiana et du Mino. Si l'on se rappelle que seul le Guadalquivir est navigable, et seulement jusqu'à Séville, on peut dire vraiment que cette eau ne profite à personne. (Congrès de Sar., III, p. 6).

(2) Dans une même région, la quantité de pluie diffère considérablement d'une année à l'autre. Le barrage ne servira pas seulement de régulateur entre l'hiver et l'été, mais aussi entre les années sèches et les années plus humides. La capacité du bassin doit être calculée de façon à pouvoir servir de régulateur pour une période de cinq années.

(3) Le décret royal du 5 mars 1926 autorise, dans chaque bassin

BARRAGE DE ALFONSO XIII

Vue en amont du barrage situe sur le Rio Quipar dans la province de Murcie.

Hauteur totale: 47.80 m. dont 6.80 m. pour les fondations. Longueur au sommet: 87 m. Capacité: 41.000.000 m3
Superficie 216 hectares. Il permettra d'augmenter pendant l'été les irrigations dans la vega du Segura.

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L'initiative particulière peut concevoir un pareil dessein, mais elle est impuissante à le réaliser; c'est donc à l'État qu'il appartient d'arrêter le cadre général du projet et de prendre les mesures efficaces pour son exécution.

Les partisans des barrages ne condamnent nullement les méthodes traditionnelles, car les irrigations locales utilisent d'une façon simple et économique les eaux que la rivière met spontanément à leur disposition pendant la croissance des moissons. Mais elles ne profitent pas des eaux plus abondantes que le fleuve porte à la mer pendant la saison d'hiver. Le rôle des barrages est donc supplétif. Les anciennes organisations subsistent, mais elles sont complétées par la régularisation du régime des cours d'eau qui met les cultures à l'abri des variations saisonnières de la pluie. L'irrigation utilisera ainsi toutes les pluies de l'année.

QUI EXÉCUTERA LES TRAVAUX ?

Trois solutions peuvent être envisagées : la construction des barrages et des canaux peut se faire par une société financière, par les usagers intéressés ou par l'État.

Du point de vue technique et économique, les sociétés industrielles ou financières mériteraient la préférence. Elles termineront ces constructions plus rapidement et à meilleur compte. Pourtant cette solution n'a pas prévalu, sauf quand il s'agissait de sociétés hydroélectriques, qui subsidiairement s'occupaient d'irrigation. Les sociétés financières hésitent à s'engager dans ces entreprises qui promettent cependant un bénéfice appréciable. Pourquoi ? D'abord, le capital espagnol ne se porte pas

fluvial, la constitution d'une Confédération Hydraulique qui réunira les représentants de tous les intérêts. Elle s'occupera de l'étude des divers problèmes que soulève la mise en valeur de ce bassin.

volontiers vers des entreprises agricoles ; il préfère l'industrie ou le placement à l'étranger. Puis, les travaux d'irrigation ne deviennent rémunérateurs qu'après quinze ou vingt ans. Il faut une dizaine d'années pour les constructions et autant pour la transformation des cultures qui suppose l'immigration de colons, ou la rééducation des populations locales.

L'exploitation d'un barrage-réservoir par une société financière présente de sérieux inconvénients. L'irrigation doit augmenter le bien-être des classes agricoles par l'amélioration des cultures; il faut donc que l'eau soit bon marché, alors que la société désire vendre cher. Pour harmoniser les intérêts, la concession pourra comporter un certain nombre de clauses au profit des usagers; mais ces clauses diminuent pour autant l'attirance qu'une pareille entreprise peut exercer sur un groupe financier.

Actuellement il se produit un revirement d'opinion, parce que l'expérience a prouvé que malgré leur coût élevé ces grands travaux sont un placement de premier ordre. En voici un exemple tout récent. Le Gouvernement vient de conclure une entente avec une banque privée pour mettre en valeur le bassin de l'Ebre ; on construira le grand barrage de Reinosa près de Santander pour organiser l'irrigation dans le Haut Aragon, la Navarre et une partie de la Catalogne.

La construction des barrages par les intéressés euxmêmes, serait la solution idéale du point de vue social. Pas de conflit d'intérêts à craindre, car les bénéfices de l'exploitation retourneraient aux usagers de l'eau. La Communauté des Irrigants serait propriétaire du barrage.

Une pareille situation peut s'établir progressivement, mais elle est difficilement réalisable au moment même de la construction des travaux, parce que les petits propriétaires ruraux n'ont pas de capitaux. L'allocation de subsides ne remédie pas suffisamment à leur pénurie.

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