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retenant 4.734.288.000 m3 coûtèrent 640.943.600 pesetas; soit 0.003 comme minimum, 0.135 comme moyenne et 3.3 comme maximum.

Dans ces évaluations ne sont pas compris les travaux des Indes ni le barrage d'Assouan, dont les prix sont très réduits tant à cause de leur énorme capacité que du prix dérisoire de la main-d'oeuvre indigène. Vingt-neuf canaux indiens coûtèrent 405.510.800 pesetas pour 4.135.000 hectares irrigués; soit 22 comme minimum, 98 comme moyenne et 1630 comme maximum. Vingt-neuf barrages indiens retenant 1.735.690.000 m3 coûtèrent 63.348.000 pesetas; soit 0.009 par m3 comme minimum, 0.036 comme moyenne et 0.248 comme maximum.

Ces chiffres sembleraient suggérer que le coût des travaux croît en raison directe du développement économique de la nation qui les exécute. Mais il faut manier les chiffres avec beaucoup de prudence et se garder d'en tirer des conclusions trop simplistes. En la matière qui nous occupe, il faudrait faire une étude détaillée de chaque cas avant de se hasarder à formuler une conclusion d'ensemble. L'importance et le coût des travaux dépendent bien plus des facteurs naturels que de la compétence des ingénieurs qui dressent les plans. Le coût du mètre cube de maçonnerie sera peu élevé si on rencontre à proximité des matériaux convenables et si on dispose de moyens de communication faciles. Le coût par mètre cube d'eau capté sera plus variable encore. S'il faut barrer un cours d'eau qui passe par une gorge étroite, on pourra emmagasiner cent millions de mètres cubes avec un barrage relativement réduit; ailleurs il faudra des constructions beaucoup plus importantes pour retenir cinq ou six millions de mètres cubes. Le prix des travaux par hectare irrigable subira les mêmes écarts. Donnons un exemple. Le barrage de Riudecanas qui arrose 1.500 hectares coûta 3.310.000 pesetas, tandis que celui de Hijar qui en arrose 3620 ne coûta

que 623.000 pesetas. Le barrage du Guadalcacin qui arrose 12.300 ha. coûta 13.400.000 pesetas ; celui de Alfonso XIII qui en arrose 14.000 ne coûta que 2.275.000 pesetas. Dans le même ordre d'idées on peut faire remarquer qu'une légère surélévation d'un barrage existant peut augmenter notablement la capacité de son réservoir; il suffirait par exemple d'élever le barrage de Calahora de un mètre pour augmenter la capacité du bassin de 50 %.

Nous devrions faire une remarque semblable pour ce qui regarde les bénéfices de l'exploitation ; ici encore il faudrait examiner chaque cas en particulier. Toutefois on peut assurer que partout le bénéfice est des plus considérables. Dans le premier Congrès d'Irrigation (Saragosse 1913) on estimait que « lorsque les travaux d'irrigation sont entrés dans leur période de pleine activité, ils produisent un bénéfice annuel égal au coût des travaux exécutés ». Le barrage de la Peña coûta huit millions. En 1913, la première année d'irrigation, il produisit une récolte de trois millions de pesetas. Celle-ci s'élevait déjà à quatorze millions en 1918, bien qu'à cette date les travaux ne fussent pas encore complètement terminés; deux ans après, la récolte valait trente et un millions. Le barrage de Cueva Foradada donnait déjà un bénéfice de deux millions et demi, quand la construction n'était encore achevée qu'à moitié. Celui de Mezolacha assura dès la première année d'irrigation une récolte dont la valeur dépassa le coût du barrage.

Ce qui est vrai pour les barrages vaut aussi pour les grands canaux. C'est ainsi que l'on estime que le Canal Royal du Jarama, exploité par l'Etat, pourra rapporter au Trésor un revenu annuel de 30 % sur le capital engagé. Quelques exemples montreront la plus-value que l'irrigation donne aux terres labourables. Dans le village de Vadocondes près de Burgos, une fanega de culture IVe SÉRIE T. X.

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sèche produit 7 pesetas en deux ans, tandis que les terres irriguées qui se trouvent à côté produisent 180 pesetas. Dans le terrain sec on ne peut cultiver que tous les deux ans et la valeur de la moisson couvre à peine les frais de labour et de semence. Au Congrès de Séville on estima qu'aux prix ordinaires, la production d'un hectare de secano vaut 70, 80, 100 pesetas, tandis que le regadio produit 400, 600, 800 et 1.000 pesetas. En Aragon la terre se vend à 600 pesetas l'hectare pour les terres sèches et à 3.000 pesetas pour les champs irrigués.

Quel est le prix de l'eau ? Il est des plus variables; il diffère notablement dans des localités voisines et parfois dans une même localité. Lorsque l'eau est élevée au moyen de pompes ou de norias, le prix de revient varie avec la profondeur du puits; le coût habituel par mètre cube est de 1 à 3 centimos de peseta, mais il peut monter à 10 centimos et plus. Les eaux des grands barrages reviennent environ aux mêmes prix ; à Benalobar et à Rincones on paye 0,02 pes. par mètre cube et à Riudecanas 0,048 pes. Ces prix représentent 5 à 6 % du coût des installations par mètre cube capté.

Les écarts de prix sont plus considérables pour les eaux fournies par des canaux ou des nappes souterraines. Souvent l'eau est gratuite; c'est la règle générale dans la région de Valence. On ne peut ni acheter, ni vendre l'eau ; elle est incorporée à la terre. Chaque champ a droit à un certain nombre de tours d'arrosages. L'acquéreur de pareilles terres paye indirectement la valeur de l'eau, car le droit d'arrosage leur donne une plus-value importante. Ailleurs, le droit d'arrosage se paye par hectare. Ce droit varie souvent entre 2 et 30 pesetas. En certains endroits cependant il est bien plus élevé ; dans la province de Malaga le prix moyen est de 144 pesetas et dans la province de Séville 225 pesetas. Les prix les plus élevés sont atteints dans le village de Totana, près de Murcie, où on paye jusqu'à 670 pesetas par hectare,

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Le canal principal de distribution a 45 km. de long; il traverse le Rio Seco de Borriol au moyen d'un aqueduc.

ou une peseta par mètre cube. Même à ce prix, l'achat de l'eau reste une affaire lucrative, car, dans cette bonne terre et sous ce beau soleil, elle fera mûrir de splendides récoltes d'oranges et d'amandes.

LA TECHNIQUE DES BARRAGES

Il faut dire un mot du problème technique. Une description collective des barrages est impossible à cause de leur diversité ; une série de monographies sur les principaux travaux serait fastidieuse. Contentons-nous donc de quelques indications sommaires.

Trois facteurs principaux donnent au barrage la résistance nécessaire la masse, la solidité et la forme géométrique. Ces trois éléments se trouvent toujours combinés, bien qu'avec une forte prédominance de l'un d'entre eux. Dans la digue en terre la masse prédomine; dans les constructions en maçonnerie ou en béton, la résistance des matériaux supplée en partie à la masse. Dans les deux cas on a un barrage à gravité. Dans le barrage en voûte, le tracé géométrique constitue l'élément principal. L'épaisseur pourra être minime si les matériaux sont résistants. Ce système convient aux gorges étroites entre des parois rocheuses qui offrent un appui solide à la voûte.

En Espagne le barrage en voûte reste l'exception. Il faut signaler cependant celui de Montejaque construit sur le Guadiaro par la « Sevillana de Electricidad »>. Le barrage a 72 m. de hauteur ; sa longueur n'est que de 60 m. à la crête et 19 m. à la base. Il ferme un réservoir de cinq kilomètres de longueur.

Pour le barrage du Chorro on rencontra des conditions encore bien plus favorables. Le Guadalhorce, après avoir reçu les eaux du Turon et du Guadalteba, traverse un long couloir qui a environ 200 m. de haut et seulement

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