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10 à 15 m. de large. Entre les deux parois, on pouvait établir à peu de frais un barrage en voûte et former un réservoir d'un demi-milliard de mètres cubes s'allongeant sur 20 kilomètres en amont. Mais les eaux auraient inondé les tunnels de la voie ferrée qui relie Madrid à Malaga et qui ne pouvait être détournée. Il fallut donc reporter la construction en amont, au delà du barrage déjà existant du Gaitanejo.

Le barrage en terre est plus fréquent. Il mérite la préférence pour des ouvrages d'élévation moyenne qui barrent des vallées assez larges; en pareil cas on trouve sur place beaucoup de terre meuble et peu de matériaux rocheux. Les barrages en terre sont assez nombreux dans la vallée de l'Ebre ; ils sont plutôt rares ailleurs. Certains d'entre eux sont anciens, d'autres récents ou en projet. On leur applique d'ordinaire un revêtement plus résistant.

En 1788 on commença sur le Guaderrama (province de Madrid) un barrage en terre qui aurait été le plus grand du monde à cette époque. Il devait mesurer 93 m. de hauteur, 250 m. de longueur et une épaisseur de 72 m. à la base. Il comportait un mur de revêtement sur chaque face et une série de murs transversaux ; ceux-ci formeraient une série de chambres remplies de matériaux meubles. Le 14 mai 1789 on était arrivé à 57,12 m. de hauteur, lorsqu'une pluie torrentielle emporta les matériaux de remplissage et fit crouler une partie de la maçonnerie. On renonça à l'entreprise. Un siècle plus tard on construisit avec succès plusieurs barrages en terre dans le bassin de l'Ebre : La Grajera, Calahorra, Val de la Fuen et La Molineta. Plus récemment on éleva celui de Garguera dans le bassin du Tage; ceux de Gasset et de Cornalvo dans le bassin du Guadiana sont près d'être terminés. Enfin, depuis plusieurs années on élabore des plans pour barrer l'Ebre à Reinosa, dans la province de Santander; il semble que l'on soit à la veille de l'exécu

tion. Le projet de l'ingénieur Lorenzo Pardo comporte un barrage en terre de 24 m. de haut et de 180 m. de long. Le lac artificiel aurait une superficie de 600 hectares et sa capacité dépasserait un demi-milliard de mètres cubes. Ce réservoir emmagasinerait pendant l'hiver les eaux de la vallée supérieure de l'Ebre ; il alimenterait le fleuve pendant la période assez courte où son débit n'est plus suffisamment assuré par ses affluents pyrénéens. Dans la partie centrale du barrage un rideau d'argile assurerait l'étanchéité.

Le barrage à gravité plein, en pierre, est le plus commun en Espagne, mais sa technique a évolué avec le temps. A la maçonnerie ordinaire s'est substitué d'abord le béton, puis le « béton cyclopéen » dans lequel on enrobe d'énormes quartiers de rocher. La régularité de la surface s'obtient au moyen d'un béton ordinaire ou d'un revêtement en pierre de taille.

Les barrages en maçonnerie antérieurs au XIXe siècle (Puentes, Tibi, Val de Infierno) se font remarquer par leur section massive, à peine amincie au sommet ; on retrouve encore cette caractéristique dans celui de Nijar en 1843. Ce sont des constructions empiriques; leur profil n'est pas déterminé par des calculs de poussée. Le front du barrage est parfois polygonal comme à Puentes (Murcie). Le barrage du Lozoya (Puentes Viejas, province de Madrid) est tout droit comme s'il s'agissait d'une digue en terre. Cependant la plupart des barrages anciens et tous les barrages modernes sont construits en arc de cercle; la courbure, qui augmente la résistance, est très variable d'un barrage à l'autre. Le plus grand nombre des barrages mentionnés dans la liste annexée au présent article (1) sont des barrages à gravité pleins,

(1) Nous donnons en annexe la liste des grands barrages avec leurs caractéristiques; nous la croyons complète pour les réservoirs de 500.000 m3 ou plus. A notre connaissance, un pareil relevé n'a pas été fait dans les dernières années ; nous avons donc dû compulser

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Le canal principal traverse un repli de montagne au moyen d'un tunnel

(Province de Cordoue).

construits en arc de cercle. Ce type convient le mieux aux conditions naturelles que l'on rencontre d'ordinaire en Espagne ; c'est-à-dire une vallée assez étroite dans un terrain rocheux. Le barrage à gravité évidé n'a guère été adopté.

L'Espagne possède quelques travaux remarquables. Signalons le barrage de Camarasa, construit dans les Pyrénées par la compagnie « Riegos y Fuerzas del Ebro » ; sa hauteur de 103 mètres, dont 11 pour les fondements, le classe troisième du monde pour la hauteur. Celui de Montejaque a 72 mètres de haut sans compter les fondements, et celui de Talarn (S. Antonio) 83 mètres.

CONSTRUCTIONS COMPLÉMENTAIRES

Un barrage ne constitue jamais une construction isolée ; il suppose des travaux préparatoires et des installations complémentaires. Il faut étudier le terrain, choisir l'emplacement et examiner si on trouvera des matériaux sur place. Ensuite il faut détourner le cours d'eau pour asseoir les fondements et créer des voies d'accès pour amener les matériaux et les machines à pied d'œuvre.

L'exploitation du barrage-réservoir exige des travaux complémentaires qui varieront d'après le but qu'on se propose. Veut-on utiliser la force motrice, on établira

de multiples documents. C'est dire que cette liste n'ose pas prétendre à une exactitude absolue; les sources de renseignements ne concordent pas toujours. Nous indiquons ici quelques publications qui fournissent des indications assez abondantes.

- Severino Bello. Coste de las obras Hidraulicas en España. Zaragoza, 1914.

Le dictionnaire España, dont les données semblent souvent inspirées de la brochure précédente.

Liste des barrages en cours de construction en 1919, publiée par le Ministerio de Fomento.

Medios que se utilizan para suministrar el riego a las tierras, Ministerio de Fomento.

des usines génératrices et des conduites qui amènent l'eau aux turbines. Les installations de Capdella dans les Pyrénées utilisent une dénivellation de 830 mètres ; celle du Durcal près de Grenade 778 mètres (1). L'alimentation des villes exige des installations de filtrage et de dépôts subsidiaires pour suppléer aux heures de consommation intense.

Ailleurs le barrage a un but industriel. A Huelva, il en existe plusieurs pour laver les minéraux et pour traiter le cuivre par voie humide.

Pour l'irrigation, qui nous occupe principalement, il faudra un canal avec de multiples ramifications pour amener l'eau aux rigoles d'arrosage. Le canal principal sera une forte construction en maçonnerie ou en béton; pour en diminuer le coût on supprimera tous les détours. qui en allongeraient le tracé. Ce canal sera aussi droit que possible; il ne suivra pas tous les contours de la montagne pour arroser directement les terres qui se trouvent en contre-bas. Il traversera les vallées au moyen de siphons ou d'aqueducs et les replis saillants de la montagne au moyen de tunnels. Les canaux plus petits et partant moins coûteux, distribueront les eaux tout le long du versant. Citons à titre d'exemple les installations du Chorro dans la province de Malaga. Un tunnel de cinq kilomètres traverse un saillant de la montagne et évite un détour de 25 kilomètres. Plus loin, le même canal passe un ruisseau au moyen d'un siphon d'un kilomètre de longueur et de 75 mètres de dénivellation ; il aurait fallu 50 kilomètres pour contourner la vallée

(1) Les réserves hydroélectriques de l'Espagne sont évaluées à 6.000.000 HP. dont environ 900.000 sont exploités et les travaux en construction permettront d'en utiliser 250.000 autres. Certaines lignes à haute tension atteignent un potentiel très élevé ; la station transformatrice de la « Hidroelectrica Iberica » à Bilbao reçoit le courant à 132.000 volts, ce qui, au dire de l'ingénieur, est le potentiel le plus élevé que l'on ait atteint en Europe.

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