Sayfadaki görseller
PDF
ePub

LIVRAISON DE JUILLET 1926

[ocr errors]
[ocr errors]
[merged small][ocr errors]
[blocks in formation]

UNIV. OF CALIFORNIA

L'électricité atmosphérique

La Terre se comporte comme un conducteur chargé d'électricité négative; son atmosphère est un champ de force où se déplacent des masses électriques dont l'éclair et le tonnerre sont une des manifestations, la plus éclatante et la plus bruyante. Pour mieux comprendre ces phénomènes de la nature, pour en déceler les particularités, la science bénéficie des progrès qu'elle réalise dans la connaissance des phénomènes électriques provoqués en laboratoire.

Il y a quelque vingt-cinq ans, la REVUE a publié un aperçu général remarquable de l'état des recherches relatives à l'électricité de l'atmosphère (1). On voudrait indiquer ici les aspects nouveaux de cette étude, les faits acquis par l'observation et les hypothèses d'interprétation les plus plausibles (2). Comme dans la précédente mise au point, on se trouve obligé, vu la complexité des rapports entre l'électricité de l'air et les autres facteurs météo

(1) R. P. V. Schaffers, S. J., L'origine de l'électricité atmosphérique. REV. QUEST. sc., t. 48 (1900), pp. 426-453.

(2) BIBLIOGRAPHIE. Traité d'électricité atmosphérique et tellurique, publié sous la direction de E. Mathias. Paris, Presses Univ. de France, 1924. Électricité atmosphérique, par B. Chauveau. Trois fascicules. Paris, Doin, 1922, 24, 25.-Die Luftelektrizitaet, par A. Gockel, 1908. Un mémoire du Dr Gockel, Luftelektrische Beobachtungen im Schweizerischen Mittelland, im Jura und in den Alpen, paru dans les NouVEAUX MÉMOIRES de la SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES, Vol. LIV, mém. 1. Zurich, 1917.- Nombreux articles passim dans PHYSIKALISCHE ZEITSCHRIFT, PHYSICAL REVIEW, TERRESTRIAL MAGNETISM AND ATMOSPHERIC ELECTRICITY, BOLETIN MENSUAL DEL OBSERVATORIO DEL EBRO.

6332.9

rologiques, tels que les nuages, le brouillard et la pluie, de limiter l'exposé de la question au cas de l'atmosphère calme et serejné..

Deux:physiciens allemands, Elster et Geitel, entrèrent en 1899, dans une voie nouvelle d'interprétation de l'électricité atmosphérique, en tirant parti des découvertes récentes concernant l'ionisation de l'air, c'està-dire l'existence de particules, ou ions, chargées d'électricité.

Leur théorie n'était qu'ébauchée; il n'en subsiste plus que le point de départ; mais cette idée admirablement féconde a permis de diriger systématiquement les recherches. On peut espérer élucider bien des énigmes de ce problème cosmique, en multipliant d'une part les observations sur l'état d'ionisation de l'atmosphère, et en démêlant expérimentalement d'autre part les causes de l'ionisation et de ses variations.

Le présent rapport exposera par quels genres d'observations et de mesures l'électricité est discernable en tout temps dans l'atmosphère ; il notera les résultats généraux des expériences faites, et passera ensuite en revue les hypothèses actuellement les plus plausibles pour rendre compte de l'existence et des propriétés de l'électricité atmosphérique par temps calme et serein.

[blocks in formation]

La méthode universellement employée pour étudier le champ électrostatique de l'atmosphère consiste à observer la différence de potentiel entre deux points de ce champ. On connaît le principe de cette mesure et de l'appareil qui la fournit. L'électromètre est constitué par un système conducteur mobile ou déformable mis en communication électrique avec une prise de poten

tiel au point du champ qu'il s'agit d'observer. Les parois fixes de l'appareil sont élevées à un potentiel connu, ou bien reliées au sol ou à une prise de potentiel placée en un autre point du champ. Les déformations, ou les déplacements du système intérieur par rapport aux parois permettent de repérer et même de mesurer la différence de potentiel, soit entre les deux points du champ, soit entre le premier point et le sol ou le potentiel connu.

L'intensité de la force électrostatique est caractérisée par une grandeur que l'on déduit de la différence de potentiel, exprimée en volts, en la divisant par la distance, en mètres, des surfaces d'égal potentiel correspondantes. C'est ce qu'on appelle le gradient du potentiel; il est mesuré en volts par mètre.

Nous allons passer en revue les moyens ordinaires d'amener l'équipage mobile de l'électromètre au potentiel du point à explorer, les modèles d'électromètres généralement adoptés, les procédés d'enregistrement du potentiel. Nous signalerons en passant les particularités qui distinguent les appareils suivant les conditions imposées à l'observation, d'après qu'elle se fait dans un poste fixe, en campagne, ou sur mer, ou en ballon.

Collecteur.

Divers moyens permettent d'amener le système mobile de l'électromètre au potentiel d'un point déterminé du champ. Quand on réunit ce point à l'appareil par un conducteur isolé, ce conducteur subit l'influence électrostatique des charges de signe contraire s'y dissocient et s'accumulent principalement aux deux extrémités. Le potentiel du conducteur est celui de la ligne neutre de démarcation entre les charges ainsi séparées par influence. Si l'on peut laisser échapper ou neutraliser ces charges à un endroit, le conducteur entier prend le potentiel du champ en cet endroit. On appelle ce système égaliseur de potentiel ou plus simplement collecteur.

L'équilibre de potentiel s'obtient plus ou moins rapidement et plus ou moins parfaitement. La vitesse de son établissement, ou de ce qu'on peut appeler le nivellement, est définie par l'inverse du temps, mesuré en secondes, nécessaire pour que la différence de potentiel entre le conducteur et le point de prise du champ soit réduite au centième. Cette vitesse est d'autant plus grande, évidemment, que la capacité du conducteur est moindre et son isolement plus parfait.

Le collecteur à pointe, employé le premier par Franklin, n'assure pas un nivellement rapide, ni complet, ni avec un point de prise bien localisé. Il est abandonné aujourd'hui.

Dans le collecteur à flamme (Volta), l'extrémité du fil se charge ou se décharge par les ions de la flamme. Le nivellement est rapide; avec une capacité de 20 cm, 30 secondes suffisent pour la réduction au centième. Mais les ions de la flamme modifient la répartition du champ à mesurer. De plus, le point de prise est plus ou moins indéterminé ; on arrive à le connaître par comparaison avec les indications d'un collecteur à liquide; il dépend en tout cas de la hauteur de la flamme, et celle-ci varie aisément dans les endroits exposés. Des coups de vent font osciller l'électromètre, quand même ils n'éteignent pas complètement la flamme.

On a employé, notamment dans les ascensions en ballon, des collecteurs à mèche (Lord Kelvin), combustible sans flamme ni étincelle, mais avec dégagement d'une fumée épaisse. On doit y tenir compte de la différence de potentiel due au fait de la combustion, et avoir égard au recul du point en ignition de la mèche.

Dans le collecteur (W. Thomson) à liquide (généralement de l'eau, solution de sel, additionnée d'alcool, ou chauffée, s'il s'agit d'observations par basses températures comme dans les montagnes ou en ballon), l'égalité de potentiel s'établit à l'endroit où le liquide, qui s'écoule

« ÖncekiDevam »