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Fondé par les apôtres, il est apostolique. Telles sont les quatre notes (1) assignées à l'Église par le symbole de Nicée et de Constantinople, et qui doivent être considérées comme ses caractères distinctifs.

L'Église est l'œuvre de Jésus-Christ, accomplie par le ministère des apôtres; elle est une, sainte, universelle; tout homme doit donc en faire partie. Il n'y a de salut qu'en Jésus-Christ, et il n'y a pour l'opérer que sa doctrine, telle qu'elle est conservée dans son Eglise impérissable et dotée de l'infaillibilité. Or, établie par son céleste époux pour régner sur toute la terre, destinée à opérer le salut de l'humanité, elle a dû être constituée dans des conditions appropriées à la nature humaine : elle doit ètre visible (2).

Aussi voyez Dieu veut lui-même en être le fondateur; il se rend visible en se révélant sous la forme de l'humanité. Il se manifeste aux yeux des hommes sous la figure d'un enfant; il grandit au milieu d'eux; il leur enseigne la doctrine du salut de ses lèvres divines; il fonde son Église sur Pierre; il établit les sacrements, et offre lui-même, à la face du monde, le sacrifice de la rédemption. Il est déposé dans le sépulcre, mais le sépulcre ne le dérobe pas aux regards des hommes; il ressuscite, et se montre de nouveau au milieu d'eux. Il disparaîtra enfin pour ne plus se manifester; mais ce ne sera qu'après de fréquentes apparitions renouvelées pendant quarante jours. Et déjà il avait donné à son Église, pour suppléer à sa présence, un chef visible, et établi dans les apôtres un gouvernement visible. Si, pendant sa vie mortelle, il se les est associés comme témoins de sa parole et de ses actes (§ XVIII), c'est précisément pour qu'en annonçant au monde ce qu'ils ont vu et entendu, ils puissent lui servir d'organes humains et visibles (3). C'est par la même raison qu'il

(1) Bellarmin, de notis Ecclesiæ, en distingue quinze. (2) Lupoli, Jur. eccl. præl., p. 26 sqq.

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Klee, Dogmatik, Bd. I, S. 154.

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(3) Rom., X, 17: Fides ex auditu, auditus autem per verbum Christi. De là cette invitation si fréquente de Jésus-Christ : Qui habet aures audiendi, audiat. - Matth. XI, 15; XIII, 9, 25. - Marc, IV, 9, 23; VII, 16. – Luc, XIII, 8; XIV, 34. — Apoc. 11, 7, 11, 27, 29; III, 6, 15, 22; XIII, 9.

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institue les sacrements, ces signes sensibles qui servent d'enveloppe extérieure à la grâce. Le don céleste n'arrivera à l'honime qu'en passant par le domaine des sens. La grâce de son initiation spirituelle, en particulier, est attachée à une forme matérielle qui imprime un signe visible à son admission dans l'Église.

Mais l'Église ne doit pas seulement être visible, il faut de plus qu'elle brille comme une lumière éclatante. « Et voilà que dans les derniers temps, dit Isaïe, la maison du Seigneur sera comme une montagne placée sur la cime des monts, et elle s'élèvera audessus des collines, et tous les peuples afflueront vers elle (1). » Se servant de la même image, le Christ compare aussi l'Église à une ville située sur le haut d'une montagne (2), où elle peut être aperçue de tous les yeux, et où tous les yeux doivent être tournés. Et en effet, si elle ne se manifestait pas avec éclat, comment pourrait la découvrir, se réunir à elle, celui qui ne la connaît pas, ou qui ne la connaît que sous un faux jour (3)? Comment la distinguer? Comment aller à elle, l'interroger, se faire instruire par elle de la vérité? Aussi l'Église, peu contente de resplendir par elle-même, comme le foyer de la lumière (4), veut-elle encore voir dans tous ses membres comme autant d'astres lumineux qui fassent de toute part éclater la vérité aux yeux de ceux qui l'ignorent ou qui la méconnaissent. Car enfin, l'Église, prise dans sa composition même, qu'est-ce autre chose qu'une agrégation d'éléments visibles, une société d'hommes réunis sous un chef, dont l'ensemble forme l'Église militante, et qui se manifeste tout entière dans deux catégories parfaitement distinctes et perceptibles d'une part, des maîtres qui enseignent et qui gouvernent; de l'autre, des disciples qui sont enseignés et gouvernés? Entre autres attributions, elle a reçu le pouvoir de lier et de délier (5);

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(1) Isaias, II, 2. S. Joan., n. 13. (2) Matth., V, 14.

- Chrysost., In h. 1.

August., Tract. I, in Epist.

(3) C'est ce qu'avoue lui-même Anton. de Domin., de Rep. Eccl., lib. VII, c. 10, n. 28: Infidelis, qui velit in Ecclesiam catholicam ingredi, ubinam illam quæret, si illam non congnoscat?

(4) Psalm. XVIII, 6. (5) Act. XX, 28.

August, Tract. II in Epist. S. Joann., n. 3.

si elle ne peut agir d'une manière visible, comment exercerat-elle ce pouvoir? Comment bannira-t-elle de son sein celui que le Christ lui a ordonné de regarder comme un païen et un publicain, celui qui refuse de lui obéir (1)?

D'ailleurs, toutes les voix de l'histoire nomment, montrent, signalent cette Église militante, ce royaume en état permanent de combat et de défense. Les prodiges (2) opérés, à l'exemple et au nom du Christ, par les apôtres et par tant d'autres de ses saints; les martyrs (3) qui ont scellé sa foi de leur sang, la perpétuité de son épiscopat, sa propagation sur toute la terre, la chute de tant d'églises élevées par l'erreur, 'de tant d'empires terrestres qu'elle a vus s'écrouler, tomber en ruines autour de son roc inébranlable (4), la longue durée des sociétés humaines qui se sont appuyées sur elle, tous ces phénomènes et tant d'autres, ne sont-ce pas autant de rayons lumineux qui convergent sur elle pour la manifester avec éclat à tous les yeux?

Cependant l'Église n'est pas visible sous toutes ses faces; elle a aussi son côté invisible, ou plutôt uniquement visible pour Dieu (5). Et cela est vrai non-seulement de l'Église triomphante et de l'Église souffrante, mais encore de l'Église militante sur la terre, qui, elle aussi, renferme l'élément spirituel, intérieur, accessible à l'œil de Dieu seul. La conscience humaine, l'élévation de l'âme vers Dieu par la prière, les opérations internes de la grâce surnaturelle, les intentions des hommes, et généralement toute leur vie intérieure, ne sont connues que de Dieu; encore peut-on dire que cette vie intérieure elle-même s'échappe, s'irradie dans le monde extérieur et s'y manifeste par les actes.

(1) Matth., XVIII, 17.

Devoti, a. a. O., p. 142.

(2) Gotti, Vera Eccl. Christi, vol. I, p. 16 sqq.

(3) Idem, loc. cit., 0., p. 63 sqq.

(4) Stapleton, Vere admiranda, seu de magnitudine Rom. Eccl., p. 9. (5) Lupoli, loc. cit., p. 23. ·

buch des Kirchenrechts, S. 28.

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Klee, loc. cit., S. 157. - Walter, Lehr

§ XXVII.

2. L'Église, une, sainte, catholique et apostolique

Il y a sur la terre pluralité de royaumes, mais il n'y a qu'un royaume de Dieu (1). L'Église, fondée par un seul Christ sur une seule pierre, forme un corps unique qui n'a qu'un seul chef: l'évêque de Rome, lieutenant du Christ sur la terre (§ 17). Elle a une foi, une espérance, une charité, une communion de sacrements et de grâces (2), et les diverses églises particulières répandues sur toute la terre, formant chacune une unité particulière, se réunissent dans l'unité générale à la grande Église universelle. « C'est, dit saint Cyprien (3), un soleil dont les rayons sont innombrables, mais dont la lumière est une; c'est un arbre dont les rameaux sont en grand nombre, mais dont le tronc est un; c'est une source qui se divise en plusieurs ruisseaux, tout en conservant à tous une seule et même origine. Interceptez les rayons du soleil, vous n'aurez plus de lumière; détachez une branche de l'arbre, elle ne pourra plus repousser; séparez un ruisseau de sa source, il séchera aussitôt. » Ainsi il en est du royaume du Christ c'est une Église, mais qui renferme plusieurs églises; il n'y a qu'un épiscopat, mais il y a multiplicité d'évêques. De là ces images de la sainte Écriture pour figurer cette parfaite unité dans la pluralité: un troupeau et un pasteur, un cep et plusieurs sarments. De là aussi cette sollicitude du Sauveur pour la cimenter dans la triple mission qu'il donne à ses apôtres (4). Ils doivent aller enseigner tous les peuples (unité de doctrine), les

(1) Moehler, die Einheit der Kirche.

Gotti, Vera Eccl. Christi, vol. I, p. 13 s 5 sqq. - Lupoli, Jur. eccl. præl., vol. I, p. 46. - Devoti, Jus can. univ., vol. I, p. 46 et 143. Klee, Dogmatik, Bd. I, S. Anfænge der christl. Kirche, Bd. I, S. 595, u. ff.

82, u. ff. Rothe, die

(2) Cyprian., de Unit. Eccl., col. 463, c. 18, c. 24, q. 1, supra, § 17, note 6.

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baptiser (unité de sacrements), leur prescrire de garder tout ce que le Christ leur a donné mission d'enseigner et d'instituer (unité de gouvernement).

Les hommes doivent être sanctifiés dans l'Église; c'est là le but de leur union avec elle, le but de leur entrée dans son sein, et l'Église seule peut les y conduire par l'action de l'Esprit-Saint qui opère au milieu d'elle. Sainte, à raison de cette vertu d'enhaut, sainte dans sa mission sanctificatrice, elle l'est encore dans les moyens dont elle est pourvue pour la remplir; elle est sainte dans les sacrements, sainte dans sa doctrine (1), qui est la parole de Dieu, sainte par le sacerdoce institué dans son sein. Sans doute, elle n'est pas sainte dans tous ses membres; grand nombre d'entre eux, marchant en sens inverse de la fin pour laquelle elle existe, pour laquelle ils y ont été appelés, sont dans une situation spirituelle (2) qui, s'ils n'en sortent pas, les rendra indignes de figurer dans la construction de la cité céleste que Dieu élève à la gloire de ses élus, et dont ils sont appelés à devenir eux-mêmes les assises vivantes (3); tous même, comme hommes imparfaits et fragiles, ont un besoin incessant de sanctification; mais la sainteté même de l'Église n'en souffre nullement, elle n'en reste pas moins l'épouse immaculée du Christ et le temple de Dieu (4). Une ville peut être riche, encore qu'elle compte des pauvres parmi ses habitants; une armée peut justifier le titre de brave, encore qu'elle voie des lâches dans ses rangs. Chaque fidèle peut donc toujours dire: Je suis saint! car il a reçu la grace du baptême (§ 2) et la rémission des péchés (5); il appartient à la race choisie, au sacerdoce royal, au peuple saint (6). Il

(1) August., de Civit. Dei, lib. II, c. 28: Nihil in christianis ecclesiis turpe et flagitiosum spectandum imitandumque proponitur, ubi vera Dei præcepta insinuantur, aut miracula narrantur, aut dona laudantur, aut beneficia postulantur.

(2) Bellarmin, de Eccles. milit., III, 9. Walter, Lehrbuch des Kirchenrechts, S. 29.

(3) Hermas, lib. I, vis. 3, c. 60.

(4) Ephes. V, 23 sqq. — II, 21, 22.
(5) Augustin., in Psalm. LXXXV.
(6) 1 Petr., II, 9.

Klee, loc. cit., S. 118, u. ff.

Rothe, loc. cit., S. 600, u. fí.

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