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est ici-bas comme le pèlerin sur une terre étrangère; mais il a devant les yeux la troupe sacrée de ceux qui l'ont précédé dans le royaume de Dieu et qui partagent avec le Christ l'éternelle royauté du ciel; et, en les prenant pour modèles et pour guides, il vit, en vertu de l'union intime qui rattache étroitement l'Église militante à l'Église triomphante, dans la communion des saints, associés par leurs prières à ses labeurs et à ses combats. Par la fondation de son Église une et sainte, Jésus-Christ a effacé la ligne de séparation qui existait avant lui. Juifs et païens, il a tout appelé à une sanctification commune. La synagogue ne renfermait que les juifs à l'exclusion de tout autre; l'Église veut voir entrer dans son giron tous les hommes, elle les invite tous, elle les appelle tous à s'unir à elle et au Seigneur, au Kupics (§ 2). Établie pour réunir dans son sein tous les habitants de la terre, elle est donc, par le fait seul de sa destination, de tous les temps, de toutes les générations; elle est universelle, elle est catholique (1). C'est avec ce caractère qu'elle a été annoncée dans les oracles prophétiques de l'Ancien Testament (2), avec ce caractère qu'elle a été fondée par Jésus-Christ; car il veut que l'Évangile soit annoncé à toute créature (3), il a envoyé ses apôtres pour enseigner et baptiser tous les peuples, et c'est pourquoi leur voix a retenti jusqu'aux extrémités de la terre (4). Ce que l'Église une et sainte a enseigné depuis sa fondation est catholique (5); celui qui le professe, sur quelque point de ce vaste globe qu'il se trouve, est catholique. «Mon nom, dit Pacien de Barcelone, est chrétien, mon surnom catholique; le premier dit qui je suis; le second, ce que je suis (6). »

(1) Gotti, loc. cit., 8.

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Lupoli, loc. cit.,

p. 52. p. - Devoti, loc. cit., Klee, loc. cit., S. 95, u. ff. Rothe, loc. cit., S. 551, u. ff.

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(2) Genes. XII, 5; XV, 5. loc. cit., S. 104, notes 3 et 4. magnitudine Rom. Eccl., p. 3 et 4. (3) Marc., XVI, 5. - Matth., XXIV, 14. (4) Psalm. XVIII, 5.

Rom. X, 18. (5) Vincent. Lerin., Commonit., c. 3. (6) Paccian., Epist. 1, ad Sympron.

A quelle époque l'Église a-t-elle commencé à prendre ellemême ou à recevoir des écrivains la dénomination de catholique? Cette question est complétement oiseuse et dénuée de toute importance. Ce nom signale la tendance, la mission, la nature de l'Église, et non une situation actuellement réalisée. Ouverte à tous les hommes, l'Église est catholique, quoique tous les hommes ne soient pas entrés dans son sein (1). Il est donc au fond d'un médiocre intérêt de prouver que le symbole des apôtres, et l'expression d'Église catholique (2) qui y figure, viennent des apôtres; les apôtres avaient mission de fonder l'Église, appelée à être catholique; tout est là. Ainsi donc encore, alors même que nous ne pourrions pas invoquer le témoignage si ancien de saint Ignace (3), qui, ainsi que le fait peu à près lui l'Église de Smyrne dans sa lettre à celle de Philomélium (4), se sert de cette expression, la catholicité n'en serait pas moins l'un des caractères essentiels à la nature de l'Église, et dont le sentiment a vécu, dès son origine, dans sa conscience, comme on le voit par cette parole de saint Paul aux Romains : « Votre foi est annoncée dans le monde entier (5). » Encore moins était-il nécessaire qu'un décret impérial vînt obliger ceux qui avaient embrassé cette foi des Romains à prendre le nom de catholiques (6); en le leur imposant, l'intention de l'empereur Gratien était d'opposer à l'hérésie (7), considérée, dès les temps des apôtres, comme ce qu'il y a de plus contraire à l'essence même du chritianisme, une dénomination qui en est la négation directe, radicale (8).

(1) Augustin., Epist. 199, ad Hesychium: In quibus ergo gentibus nondum est Ecclesia, oportet ut sit, non ut omnes, qui ibi fuerint, credant; omnes enim gentes promissæ sunt, non omnes homines omnium gentium. Non enim omnium est fides.

(2) Symb. Apost. Πιστεύω τὴν ἁγίαν Εκκλησίαν καθολικὴν.

(5) Ignat., Epist. ad Smyrn., c. 8. ὅπου ἂν ἤ Χριστὸς Ἰησοῦς, ἐκεῖ κ καθολική Εκκλησία.

(4) Euseb., Hist. eccl., IV, 15. Å Éxxλnoía тсũ Oεоũ πаρ¤xovoα Σpúpναν τῇ παροικούσῃ ἐν Φιλομηλίῳ καὶ πάσαις ταῖς κάτα πάντα τόπον τῆς ἁγίας καθολικῆς Εκκλησίας παροικίαις.

(5) Rom. I, 8, comparez avec Matth., XXIV, 14.
(6) L. 2. Cod., de Summa Trinitate.
(7) Rothe, loc. cit., S. 563, u. ff.

(8) I Cor., XI, 19.2 Petr., II, 1.

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Gal. V, 20.

Cette qualification de l'Église ne perd rien de sa signification ni de son importance, pour être appliquée à telle ou telle Église particulière (1). Si chaque diocèse peut, comme membre de l'Église, prendre le titre d'église, comme membre de la grande Église catholique, il peut également prendre celui d'Église catholique. Si autrefois cette honorable qualification a été plus spécialement affectée aux cathédrales, c'est qu'étant non-seulement siéges épiscopaux, mais encore églises baptismales, en leur appliquant ce nom, on y rattachait l'idée de l'entrée des hommes dans l'Église par le sacrement de la régénération spirituelle (2).

Fondée, propagée sur toute la terre par les apôtres, mise par les apôtres en possession de la foi qu'elle professe, et en vue de laquelle le Christ a prié pour tous ses disciples fidèles (3), dotée par les apôtres des institutions qui font sa vie et sa force, gouvernée par ses évêques, successeurs des apôtres, et par l'évêque de Rome, héritier de la primauté du prince des apôtres, l'Église est apostolique (4). C'est là un de ses caractères essentiels, distinctifs. Aussi tous les saints Pères, surtout saint Irénée et Tertullien (5), l'ont-ils opposé victorieusement aux hérétiques, qui sentaient si bien la puissance irrésistible de l'attaque, que plusieurs d'entre eux ne voyaient d'autres moyens d'y échapper qu'en essayant de s'emparer de l'arme, et en revendiquant pour euxmêmes l'apostolicité (6).

§ XXVIII.

3. L'Église, impérissable, infaillible et nécessaire.

C'est Jésus-Christ qui a fondé l'Église, en lui promettant l'assistance du Saint-Esprit et sa propre présence jusqu'à la fin des

(1) Athan., tom. I, P. I, p. 203. Κωνσταντίνος Καἴσαρ τῷ λαῷ τῆς καὶ θολικῆς ̓Εκκλησίας πόλεως Αλεξανδρείας.

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jours; l'Église ne peut périr (1). L'Église peut être opprimée; elle peut voir la violence et la ruse déchaînées contre elle, la persécuter avec acharnement; elle peut même voir ses propres pasteurs devenir ses plus dangereux ennemis, et recevoir de leurs mains des coups terribles; elle ne peut succomber, elle est impérissable (2). « Il est plus facile d'éteindre le soleil, s'écrie saint. Chrysostome (3), que d'anéantir l'Église. » Saint Augustin, répondant aux donastistes (4), qui renfermaient toute l'Église dans une poignée de justes de leur façon, consignés dans un coin de l'Afrique, et ne voyaient plus qu'une tombe à la place de l'Église de tous les peuples, leur disait : « 0 imprudente parole! l'Église n'est plus! Sans doute parce que tu n'y es pas ! Vois plutôt si ce ne serait pas toi qui aurais cessé d'être, par cela même que tu t'es séparé d'elle. Quant à elle, elle n'a pas besoin de toi pour exister! » Cette perpétuité de l'Église, qui a converti pour elle toutes les persécutions auxquelles elle n'a cessé d'être en butte, en une chaîne continue de triomphes éclatants; qui, au moment même où ses ennemis croyaient l'avoir anéantie à jamais, enfantait à la fois des légions plus nombreuses de disciples dévoués (5), cette perpétuité ne se renferme pas dans son existence seulement; elle s'étend encore aux institutions dont elle a été enrichie par la main de Dieu. Cependant, elle a, sans rien perdre de ce caractère, son côté muable, soumis aux modifications du temps et de l'histoire; et, sous ce rapport, on peut dire que l'Église, toujours guidée par l'esprit d'en haut, s'est constamment prêtée avec une sage condescendance à tout ce que les conjonctures pouvaient solliciter de sa tendresse pour ses enfants. Mais, si

(1) Lupoli, Jur. eccl. præl., vol. 1, S. 131, u. ff.

p.

39.

Klee, Dogmatik, Bd. I,

(2) Augustin., Epist. 30: Ipsa est, quæ aliquando obscuratur et tanquam obnubilatur multitudine scandalorum..... sed etiam tunc in suis firmissimis eminet.

(3) Chrysost., Homil. 4, in Isaiam VI.

(4) Augustin., in Psalm. CI, Serm. 2.

(5) Tertull., Apolog., c. 37: Externi sumus et vestra omnia implevimus: urbes, insulas, castella, municipia, conciliabula, castra ipsa, tribus, decurias, palatium, senatum, forum. Stapleton, Vere admiranda, p. 13. Hist. pol. Blætter, Bd. XI, S. 155.

-

ce qu'il y a d'humain dans sa législation est susceptible de variation (1) et peut se modifier selon le temps et les lieux (2), en tant qu'émanée en partie des apôtres, en partie du pape et des conciles, cette portion même de sa discipline doit être l'objet d'une vénération profonde, et il ne doit y être touché qu'avec une extrême réserve. Ce point de vue, à lui seul, est impérieux et décisif; mais, si l'on considère que les canons ont une connexion intime avec le dogme; que la discipline de l'Église est comme la voix du dogme; que c'est par sa discipline que l'Église fait l'éducation des hommes, en la calquant sur l'idée et les conséquences pratiques du dogme, on reconnaîtra que la ligne de démarcation qui sépare les points dogmatiques des points disciplinaires n'est pas tellement profonde, que l'on puisse ne voir, dans tout ce qui touche aux derniers, que des prescriptions et des formes variables à volonté, et dont on pourrait, au besoin, faire table rase (3).

A plus forte raison, l'Église est-elle immuable dans sa doctrine; l'ayant reçue de Dieu avec le don de l'infaillibilité (4), elle ne pourrait faillir sans cesser d'être; et sur qui retomberait l'erreur, sinon sur son divin fondateur (5)? Or, il lui a promis solennellement l'assistance de l'Esprit - Saint, en accompagnant cette promesse de celle de lui faire enseigner par lui toute vérité (6), de ne la laisser jamais dévier de la vérité (7-8). L'Église est donc infaillible, et son infaillibilité repose, non pas seulement sur l'interprétation fidèle de la sainte Écriture, mais sur l'enseignement du Saint-Esprit. C'est donc à l'Église, colonne et fondement de la vérité (9), que doit aller quiconque a

(1) C. Sicut quædam. 2, D. 14.

p.

160.

(2) C. Illa autem. 11, D. 12. — Ballerini, Vindiciæ, (3) Muzzarelli, Il buon senso della logica in materia di religione. Opusc., c. 3, p. 99.

(4) Lupoli, loc. cit., p. 27. — Klee, loc. cit., S. 137. V. Infra, c. 8. (5) Gotti, Vera Eccl. Christi, vol. II, p. 106.

(6) Ev. Joann., XIV, 16.

(7) Ev. Idem, ibid., 26.

(8) Ev. Idem, 13.

(9) I Tim. III, 5,

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