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à cœur de trouver cette vérité, qui peut seule le conduire au salut (1).

Mais, par cela même que l'on ne peut trouver la vérité que dans l'Église une et universelle, fondée par Jésus-Christ, cette Église est nécessaire au salut des hommes; elle est seule la voie du salut. Éclose de l'amour du Christ pour les hommes, elle a droit de voir tous les hommes amenés dans son sein par leur amour pour le Christ, de les voir tous devenir membres du corps mystique du Christ (§ 2). Le divin Sauveur a proclamé cette nécessité de l'Église en termes formels et dans une foule de paraboles (2); il a envoyé ses apôtres à tous, et dans leur langage (3), ainsi que dans celui des saints Pères (4), nous voyons la conviction que l'Église a eue constamment de son indispensable nécessité. Vis-à-vis de l'erreur, donc, de quelque côté qu'elle vînt, sous quelque bannière qu'elle se présentât, qu'avait à faire l'Église? Rien autre chose qu'à se montrer en face, à se présenter elle-même comme seule et unique dépositaire de la vérité, comme le seul temple où le véritable sacrifice fût offert à Dieu; elle était en droit de se comparer à l'arche qui flotte seule audessus des eaux, menaçant quiconque ne se réfugierait pas dans son sein du sort funeste de tous ceux qui ne s'étaient pas trouvés dans l'arche au moment du déluge (5).

En parlant ainsi, l'Église non-seulement usait d'un droit, mais accomplissait le plus sacré de ses devoirs. Elle ne pourrait, sans blasphémer contre le Christ, elle, son épouse bien-aimée, elle ne pourrait, sans se rendre coupable envers lui du plus san

(1) Iren., Adv. hær, III, c. 4: Non oportet adhuc quærere apud alios veritatem, quam facile est ab Ecclesia sumere: quam Apostoli, quasi in depositorium dives, plenissime in eam contulerint omnia, quæ sunt veritatis, ut omnis quicumque velit sumat ex ea potum vitæ.

(2) Ev. Matth., X, 14, 15; XVI, 18, 19; XVIII, 17-19. - Ev. Luc., X, 16. — Ev. Joann., III, 18; VI, 54; X, 9; XV, 1 sqq. (3) I Cor. V, 5. — I Tim. I, 20.

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(4) Ignatius, Epist. ad Trall., c. 7: Ŏ évтòs Ouσιασтnpíoυ öv xalxpòs ἐστιν· ὁ δὲ ἔκτος ὤν, οὐ καθαρὸς ἔστιν· τοῦτ ̓ ἐστιν, ὁ χωρίς κ. τ. λ. loc. cit., S. 143.

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Rothe, Anf. d. chr. Kirch., S. 578.

Klee,

(5) Hieron., Epist. ad Damasum, c. 25, c. 24, q. 1. — Greg., Moral., lib. XXXV, c. (c. 22, ibid.), cap. I, § 3, X, de Summ. Trin

glant outrage, reconnaître que le salut peut être donné par une autre doctrine que la sienne.

Toutefois, qu'on ne confonde pas ce point de doctrine si célèbre Extra Ecclesiam nulla salus, n'est nullement la réponse à cette question non moins célèbre : Quis salvus erit (1)? Cette dernière question ne relève que du tribunal de Dieu. La proposition Extra, etc., n'est donc pas une sentence prononcée contre tel ou tel homme, mais un jugement exprimé sur toute doctrine différente de celle de l'Eglise (2), une confession du dogme révélé de Dieu, une reconnaissance du droit de la vérité et une protestation contre ce qui y est opposé (3).

§ XXIX.

4. L'Église, romaine.

Par son évêque, successeur de l'apôtre saint Pierre, Rome forme le centre de l'unité de toute l'Église; les caractères et les notes qui ont pour objet de signaler le royaume de Dieu sur la terre, doivent donc, aux mêmes titres, se rapporter à l'Église romaine, comme à la principale entre toutes les églises particulières dont la réunion constitue l'Église universelle; et, comme

(1) Augustin., de Baptism. contr. Donat., lib. IV, c. 21. (Can. 149, D. 4 de Consecr.)

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Walter, loc. cit., S. 26.

(2) Klee, loc. cit., S. 141, S. 142. (3) Cette maxime: Extra Ecclesiam nulla salus, exclut de la voix du salut tous ceux qui restent volontairement hors de l'Église par l'hérésie ou par le schisme, qui refusent d'adhérer à la foi qu'elle enseigne, ou de reconnaitre son autorité dans le gouvernement. Elle ne s'applique point à ceux qui sont excusés du crime d'hérésie ou de schisme par l'impossibilité où ils ont été de s'éclairer davantage, et par la droiture de leur cœur. Quant aux infidèles, privés de toute connaissance des vérités révélées, ils sont hors de la voie du salut, en tant que dépourvus actuellement du moyen essentiel de plaire à Dieu : Sans la foi il est impossible de lui plaire. « Mais ce n'est pas à dire pour cela que cette voie leur soit à tout jamais fermée. Si l'obstacle qui leur en interdit l'accès n'est point l'œuvre de leur volonté, la justice de Dieu ne le leur impute point à crime, et sa bonté a, pour le faire disparaître, toutes les merveilleuses opérations d'une sagesse et d'une puissance sans limites. » (Note du traducteur.)

c'est principalement dans ce caractère fondamental de Rome que réside la force de cohésion qui fait de l'Église un tout lié et harmonique, c'est dans Rome aussi que doivent se retrouver les conditions de son unité, de sa sainteté, de sa catholicité et de son apostolicité. Faites disparaître de l'Église la primauté que Pierre a apportée et léguée à Rome, l'Église a cessé d'être; elle a disparu aux yeux des hommes, elle a perdu l'enseignement infaillible, elle ne peut plus conduire l'humanité dans les voies du salut.

C'est d'une manière visible que Jésus-Christ avait distingué l'apôtre Pierre entre tous les autres; c'est également dans son chef visible et dans son union avec lui que l'Église trouve le complément de son organisation qui fait sa beauté et sa gloire. L'Église romaine possède immédiatement en elle-même les attributs caractéristiques du royaume de Dieu (1); toutes les autres n'y participent que par leur union avec elle. Car Rome est l'Église unique avec laquelle toutes les autres doivent s'harmoniser, à cause de sa primauté suréminente, et parce que c'est dans son sein que se sont conservées les traditions apostoliques (2). Rome avec ses arènes altérées de sang chrétien, montrant dans la série de ses pontifes vingt-sept confesseurs empourprés du martyre; Rome, pendant des siècles, grand champ de mort où, de tous les points. du monde romain, les enfants de la croix venaient défendre leur glorieux titre, au prix d'un cruel trépas (3), Rome est l'Église sainte que le Christ a donnée pour fondement dans la personne de celui à qui sa prière a garanti l'indéfectibilité de la foi, à tous ceux qui croient en lui, l'Église qui a conservé pure et intacte la doctrine sainte, d'où découle l'ordre qui préside à la dispensation des sacrements saints, dont les lois saintes conduisent le genre humain au salut. Rome est l'Église universelle, dont les messagers évangéliques ont parcouru le monde entier, dont la foi est

(1) Lupoli. Jur. eccl. præl., vol. I, p. 70 sqq. Th. Stapleton, Vere admiranda, seu de magnitudine Romanæ Ecclesiæ libri duo. Ant., 1599, in-4°. (2) Iren., Adv. hær., III, 3, § 21, note 27.

(3) Stapleton, loc. cit., p. 22, 23. — Aringhi, Roma subterranea, lib. I, Blætter, Bd. XI, S. 155, u. ff.

annoncée par toute la terre (§§ 19 et 27), et qui, réalisant ce que la Rome païenne avait vainement tenté, l'a soumise à son empire (1). Les premiers fondateurs de Rome avaient souillé ses murs naissants par un fratricide; Pierre et Paul, ses deux nouveaux fondateurs, ont été ses véritables pères; ils l'ont associée au ciel par un commerce intime, ils ont fait véritablement d'elle la cité reine, la cité pontificale et la modératrice de l'univers; la religion a donné à son empire une extension et une splendeur auxquelles elle n'avait pu atteindre avec toute sa puissance temporelle. Quelque nombreuses, quelque éclatantes qu'aient été ses victoires, la guerre n'a pu lui soumettre autant de peuples que la paix chrétienne en a rangé sous sa loi (2). Cette grandeur, cette gloire sans pareilles, c'est aux apôtres, et pardessus tous les autres, au prince des apôtres, qu'elle en est redevable; et c'est pourquoi elle est l'Église apostolique, plus que cela, l'Église princière apostolique. Si elle a pu autrefois se présenter aux hommages de l'univers, en montrant avec un saint et légitime orgueil ses vingt-cinq pontifes, combien plus n'y at-elle pas droit aujourd'hui, aujourd'hui qu'elle peut s'offrir au respect et à l'admiration du monde avec les deux cent cinquantetrois évêques qui ont successivement occupé le siége du prince des apôtres (3)!

Ce n'est pas assez : l'Église de Rome est impérissable. Placée dans le courant le plus rapide des événements, au milieu de toutes les vicissitudes des temps et des empires, des flots courroucés de toutes les passions, en butte à toutes les fureurs, constamment attaquée par les empereurs, les rois goths, les exarques grecs, par les Lombards et les Francs, par la gentilité, le schisme et l'hérésie, elle est toujours restée là immuable sur le roc de Pierre, roc inébranlable elle-même de l'unité apostolique et univer

(1) Prosper, Lib. de ingratis :

Sedes Roma Petri, quæ pastoralis honoris

Facta caput mundi, quicquid non possidet armis
Relligione tenet.

(2) Leon., Serm. 82, in natal. Petri et Pauli, t. I, col. 321.
(3) Bellarmin, de Notis. Eccles., lib. 4, c. 8.

selle (1). Qu'ont pu contre elle et les Néron, et les Domitien, et les Dèce, et les Dioclétien? Qu'ont pu, que peuvent encore contre elle les portes de l'enfer (2)? « Le païen l'attaque avec la fureur du lion, dit saint Augustin (3); l'hérétique, avec la ruse du dragon le premier impose le renoncement du Christ, le second l'enseigne; à l'un il faut opposer là vigilance, à l'autre la patience. » Et ni la patience ni la vigilance n'ont fait défaut à l'Église, et à l'aide seule de ces deux armes, elle a vérifié l'oracle prophétique : « Tu fouleras aux pieds le lion et le dragon (4); » elle a triomphé de toutes les épreuves, de toutes les attaques, elle est restée invincible (5).

Mais avons-nous tout dit? Oh! non, non! Ce n'est pas du dehors, ce n'est pas de la main de ses ennemis que sont partis les coups les plus terribles qu'elle a eu à essuyer. Ce n'est même pas de ses enfants ingrats : c'est de ceux-là mêmes qui devaient être son bouclier, sa force, son principal appui; c'est souvent de ses propres chefs, de ses pontifes. Oui, plusieurs d'entre eux ont, de leurs propres mains, ouvert contre elle les portes de l'enfer; et elle n'a pas succombé! Plusieurs d'entre eux ont abandonné la loi de Dieu, se sont engagés hors de la voie des jugements de Dieu, ont méprisé la justice et foulé aux pieds les préceptes de Dieu; le Seigneur, justement irrité de tant de perversité, les a flagellés avec la verge de sa fureur; il a châtié les prévarications de ces indignes représentants; mais il n'a pas retiré sa miséricorde à l'Église, il n'a pas touché à la vérité de ses oracles, il n'a pas rompu son alliance ni annulé les promesses émanées de ses lèvres (6).

En dépit donc de ses ennemis intérieurs et extérieurs, en dépit des infirmités et des prévarications des hommes, Rome reste l'Église infaillible, donc aussi l'Église nécessaire, la seule voie de

(1) Idem, loc. cit. - Deutsche Geschichte, Bd. 2, S. 223, u. ff. (2) Gregor. M. Expos in VII. Psalm. pœn. P. V, 26, n. 36; § 13, not. 4. (3) Augustin., Ennar. in Psalm. XXXIX.

(4) Psalm. XC, 13.

(5) Stapleton, loc. cit., p. 25.

(6) Psalm. LXXXVIII, 31.

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