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salut. Ce n'est que par son union avec le chef suprême, donné Jésus-Christ à l'Église, que chaque Église particulière, que chaque homme devient et reste membre de cette Église. C'est donc à juste titre que saint Ambroise (1) félicitait son frère d'être un vrai chrétien, par la raison que, partout où ses longs voyages l'avaient conduit, il s'était empressé de demander aux évêques s'ils étaient en accord avec Rome. Et de même que saint Jérôme avait dit au pape Damase (2): « Je m'unis à votre sainteté, >> c'est-à-dire à la chaire de Pierre, de mème Optat de Milet pouvait dire (3): « Le monde entier est en communion avec le pape Sirice; car ce n'est que par Pierre que l'Église est l'Église, et l'épiscopat, l'épiscopat. »>

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Royaume immuable du Christ sur la terre, l'Église, évidemment, ne peut avoir d'autre constitution que celle qui lui a été donnée par son divin fondateur. Cette constitution ne peut donc être le pur résultat d'un développement historique; elle fut nécessairement établie à l'origine et dès le premier jour de l'Église. Euvre du Dieu fait homme, elle est nécessairement digne de son

(1) Ambros., Orat. funcbr. Satyr. frat.

(2) Hier., Epist. ad Damasum, c. 25, c. 24, q. 1. (3) Optat. Milev., lib. II, adv. Parmen., c. 3.

auteur et en parfaite harmonie avec sa destination, qui est de faire régner l'ordre parmi les membres de la société spirituelle (1). Elle doit, par cette raison, être un rayon splendissant de la sagesse divine. Si Dieu s'est complu à faire briller sa sagesse dans toutes les œuvres de l'ordre naturel, et spécialement dans la structure organique de l'homme, formé à son image, combien plus doit-il avoir à cœur de la faire éclater dans l'économie de l'Église, qui est le corps de Jésus-Christ (§ 2)! L'ordre, dans le royaume de Dieu sur la terre, ne saurait donc être qu'un admirable reflet de cet autre royaume, dans lequel Dieu règne en personne, sans lieutenant, environné des anges et des saints (2). La reine de Saba était restée stupéfaite d'étonnement à la vue de la magnificence de Salomon (3); il ne fallait pas que le monde pût être frappé d'une moindre admiration en voyant la gloire de Dieu irradiée dans le merveilleux édifice de l'Église (4).

Or dans ce royaume de Dieu il n'y a qu'un seul roi invisible, Jésus-Christ, représenté par un seul chef visible, institué par lui-même pour être son lieutenant; ce royaume est donc essentiellement monarchique (5, 6, 7). Il le fallait dans l'intérêt de l'unité (8). Il ne pouvait en être de son Église comme d'un troupeau placé sous la garde de plusieurs pasteurs indépendants, dont chacun serait en droit de conduire dans le pâturage de son choix la portion confiée à ses soins. Au lieu d'un seul troupeau,

(1) Orsi, De irreformabili Romani Pontificis judicio, lib. VIII, c. 1, vol. V, p. 561 sqq.

Cellot,

(2) D. Dionysii Areopagita Hierarchia cœlestis et ecclesiastica. de Hierarchia et Hierarchis libri IX. Rothom., 1641.- Daude, Majestas hierarchiæ eccl., P. I, p. 3. — Mauclerus, de Monarchia divina, P. I, lib. V, c. 4, vol. I, col. 168.

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17.

(6) Bennettis, Privil. S. Petri vindiciæ, vol. I, p. 80. — Ebend., Daude, loc. cit., p. 2. — Moscon., de Majestate militant. Eccl., p. 639. Mauclerus, loc. cit., cap. v, col. 125. — Klee, Dogmatik, bd. 1, S. 213.

(7) Act. XVII.-Chrysost., Hom. 32, in I Cor. XIII.-Mauclerus, loc. cit., P. I, lib. IV, c. IV, vol. I, col. 122.

(8) Froereisen, Orat. hab. ann. 1745.- Desing, Jur. natur. larva detracta, Monach., 1755.

il y aurait eu autant de troupeaux que de bergers; au lieu d'un seul royaume, autant de royaumes que de chefs (1). Il faut qu'il n'y ait qu'un chef suprême, un monarque (sic xoipavos foto) qui ramène tous les autres à l'unité. C'est là la fin de la primauté de Pierre (2). En lui réside l'unité des trois pouvoirs : le sacerdoce, l'enseignement et la royauté; il règne au nom du Dieu en trois personnes sur les trois Églises : sur l'Église militante, qu'il sanctifie; sur l'Église souffrante, pour laquelle il prie et offre le sacrifice; sur l'Église triomphante, dont il ouvre et ferme les portes (3). C'est pourquoi son front est ceint de la triple cou

ronne.

Les mêmes oracles prophétiques qui prédisaient à la synagogue sa propre déchéance lui avaient annoncé l'avénement de cette magnifique monarchie. « Otez aux rois impies la tiare, ôtez-leur la couronne (4)... je vais prendre les enfants d'Israël du milieu des nations où ils sont dispersés, et je les rassemblerai de toute part, et je les amènerai à leur royaume, et je n'en ferai plus qu'un seul peuple sur la terre, sur les montagnes d'Israël, et un seul roi aura sur eux tout l'empire, et il n'y aura plus deux nations; ils ne seront plus divisés en deux royaumes... Mon serviteur David régnera sur eux; ils n'auront tous qu'un seul pasteur (5). » David a cessé d'être depuis longtemps; le David de l'oracle, c'est le David futur, le Messie (6), représenté dans son royaume par son lieutenant. Pierre était donc figuré par David, comme il l'avait été par Moïse, dont il a recueilli la puissance en même temps que celle d'Aaron (7). Mais le type le plus élevé du

(1) Chrysost., Hom. 34, in Hebr. XIII. Clemens I, Epist. I ad Cor., n. 37. Constant., Epist. Rom. Pontif., 27. p.

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(2) § 17, S. 117; § 20, S. 138. — Cellot, loc. cit., lib. IV, cap. vii, p. 182 sqq.

(3) On comprend assez que le terme de régner ne doit pas se prendre ici à la lettre, car le pape n'a proprement de juridiction que sur l'Église militante. (Note du traducteur.)

(4) Bennettis, loc. cit., vol. VI, p. 378 sqq.

(5) Ezech. XXI, 26.

(6) Ezech. XXXVII, 22 sqq.

Hieron., Comment.

(7) Parmi les monuments trouvés dans les catacombes de Rome, il en est un grand nombre où l'on voit Pierre sous la figure de Moïse frappant

suprême sacerdoce uni à la royauté, c'est Melchisédech, le roi pontife de Salem (1), par son double caractère, représentation prophétique du pontife royal, éternel, divin, de la nouvelle alliance, et dont la puissance, transmise à son vicaire mortel, élève celui-ci à une hauteur incommensurable au-dessus de tous les rois, de tous les potentats de la terre (2).

En conférant à Pierre le suprême pastorat, il lui a, par là même, subordonné le genre humain tout entier; tout homme appartient de droit au troupeau de Jésus-Christ (§ 16). Vis-à-vis de la houlette de Pierre, le plus puissant prince de la terre n'est pas plus que le plus humble des agneaux (3). Ce n'est pas à lui, ni à la totalité des autres membres, que le Christ a confié la plénitude des pouvoirs dont il a doté son Église; ce n'est pas lui qui a été institué lieutenant du Christ, ce n'est même pas l'Église (4), mais Pierre, Pierre seul à l'exclusion de tout autre.

L'égalité la plus parfaite règne donc entre tous les membres de l'Église. Il n'y a pour tous qu'une foi, qu'une espérance, qu'une charité; le même baptême donne à tous les mêmes droits à régner un jour avec Jésus-Christ dans son royaume céleste; car être intimement uni à Jésus-Christ, c'est partager sa royauté. Tous aussi peuvent parvenir au faîte des dignités ecclésiastiques; il n'y a dans l'Église ni distinction de caste, ni privilége du sang; elle ne connaît que la génération spirituelle qui procède du baptême et de l'ordre. Si dans tout cela on veut voir un élément démocratique, on en est parfaitement libre, et nous ne nous arrêterons pas à discuter sur ce point, pourvu qu'il n'en soit rien inféré qui porte la plus légère atteinte au caractère essentiel de l'Église, et qu'il soit mis hors de doute et de controverse qu'elle

le rocher (Jésus-Christ) de sa verge. Boldetti, Osservazioni sopra i Cemiteri de' sancti Martiri, p. 200.-Mamacchi, Orig. et Antiq. christ., vol. V, p. 296.

(1) Exod. XIX, 6. — I Petr. II, 9.

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(2) Thom. Aquin, De regim. princ., lib. I, c. 14. — Cap. Unam sanctam. 1. Extrav. comm. de major. et obed., I, 8. Mauclerus, loc. cit., P. II, lib. I, c. 1, vol. I, c. 201.

(3) Gotti, Vera Eccl. Christi, vol. II, art. 1, n. (4) Veith, Richer. Syst. confutat., p. 75.

31,

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24.

est, dans toute la force et le vrai sens du mot, une monarchie (1). C'est ce qui résulte de toutes les figures qui la symbolisent. Toutes, en la présentant sous les emblèmes de l'unité, la présentent en même temps soumise à un seul chef (2).

C'est sur ce fondement que s'élève tout l'édifice de sa constitution, sur ce fondement que sont établis les apôtres, pierres fondamentales eux-mêmes, superposées par Jésus-Christ. Portés par Pierre, ils portent avec lui l'épiscopat et l'Église. Les évêques, en qualité de successeurs des apôtres, sont appelés à prendre part au gouvernement de l'Eglise, et leur droit à cet égard leur vient de la main de Dieu mème, sous la seule réserve d'être confirmés par Pierre (§ 24). Si dans ce pouvoir des évêques il plaît de voir un élément aristocratique, on peut encore sur ce point se donner pleine satisfaction: mais sous une réserve essentielle, indispensable: c'est que l'on n'en conclura pas à l'assimilation de l'Église à un gouvernement aristocratique. Bien que le pape gouverne l'Église en communion avec les évêques, ou plutôt, que les évêques, en vertu de leur communion avec le pape, partagent avec lui ce gouvernement, l'Église n'en est et n'en reste pas moins une véritable monarchie (§ 23). L'idée de monarchie implique uécessairement celle d'un souverain qui commande non-seulement à quelques-uns, non-seulement à un grand nombre, mais à tous sans exception, et à qui tous, sans exception, doivent obéissance (3). Jésus-Christ n'a pas égalé les brebis au pasteur, encore moins les a-t-il placées au-dessus de lui (4); le pasteur seul est donc au-dessus de tous. A l'exception unique du pontife de Rome, nul évêque n'a, de droit divin, autorité sur un autre

(1) Devoti, Jus. canon. univ., vol. I, p. 182 sqq. - Duval, De suprema Rom. Pontif. potestate. - Petavius, de Hier. eccl., cap. xiv, p. 114. — Devoti, loc. cit., p. 186.

(2) Acies castrorum ordinata (Cant. VI, 3, 9), Pulcherrima inter mulieres (Cant. I, 7); Regnum (Daniel, II, 44); Ovile (Ev. Joann. X, 16); Familia (Ev. Luc. XII, 42); Navis (Ev. Luc. V, 3); Arca Noe (I Petr. III, 20). Hieron., Epist. 125, ad Rustic. Monach., c. 15, col. 936. Mauclerus,

loc. cit., c. 4, col. 222.

(3) Zaccaria, Antifebron. vindic., vol. I, p. 363. - Mauclerus, loc. cit.,

P. II, lib. iv, c. 5, col. 490.

(4) Orsi, loc. cit., vol. V, p. 589.-Zaccaria, loc. cit., p.

383.

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