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pèce de droit, mais plus encore du droit cauon, en ce que, ne pouvant être que l'expression de l'idée de l'Église, qui, en vertu de sa nature divine, a nécessairement un organisme naturel et divin, il doit en être la reproduction exacte et fidèle. Or, à ce point de vue, le système de ces deux canonistes atteint-il complétement le but? Nous ne le croyons pas. Nous allons exposer le nôtre; peut-être semblera-t-il préférable, en ce qu'il prend plus directement pour base la nature et le caractère de l'Église et la haute personnalité de son divin fondateur.

Jésus-Christ est le chef de l'Église, et sa personne, étant la vie de l'Église, est, par là même, relativement au droit ecclésiastique, le point central autour duquel tout doit venir converger. Or, parmi les qualités du Sauveur, quelles sont celles qui doivent être envisagées de préférence au point de vue du droit ecclésiastique?

:

Jésus-Christ est roi il est le roi des rois, le seigneur des seigneurs (1); l'Eglise est son royaume.

Jésus-Christ est docteur : il a les paroles de la vie éternelle (2); l'Eglise est son école.

Jésus-Christ est pontife: il est le prêtre de la nouvelle alliance selon l'ordre de Melchisédech (3); l'Église est son temple.

(1) I Tim., vi, 15. Rex regum et dominus dominantium. Ev. Luc, 1, 32, 33. Et regnabit in domo Jacob in æternum, et regni ejus non erit finis. — Matth., 11, 2. Ubi est, qui natus est rex Judæorum. - V. Ventura, le Bellezze della fede. — Evang. Joan., xvi, 37. Dixit ei Pilatus: Ergo rex es tu? Tu dicis, quia rex sum ego. Apoc, 1, 5, 6. Et Jesu Christo, qui est princeps regum terræ, qui fecit nos regnum et sacerdotes Deo et patri suo. Coloss., 11, 10. Caput omnis principatus et potestatis. Psal. XLVI, 3. Rex magnus super omnem terram.

(2) Matth., v, 2. Et aperiens os suum, docebat eos. XXIV, 35. Cœlum et terra transibunt, verba autem mea non præteribunt. — Joan., vi, 69. Ad quem ibimus? Verba vitæ ætern æhabes. - Coloss., 11, 3. In quo sunt omnes thesauri sapientiæ et scientiæ absconditi.

(3) Hebr., vi, 20. Ubi præcursor pro nobis introïvit Jesus, secundum ordinem Melchisedech, pontifex factus in æternum. - IV, 14. Pontifex magnus, qui penetravit cœlos. Ix, 11. Pontifex futurorum bonorum. Apostolus et pontifex confessionis nostræ. - I Petr., 11, 9. Vos autem genus electum, regale sacerdotium, gens sancta, populus acquisitionis. — C. 1,

III, 1.

A ces trois qualités de Jésus-Christ se rattachent les trois pouvoirs dont il a investi son Église : Le gouvernement (jurisdictio); L'enseignement (magisterium); Le sacerdoce (ordo, ministerium).

Et ces trois pouvoirs divins, en ce qu'ils dérivent de JésusChrist, fournissent par là même la base la plus naturelle à adopter pour la classification systématique du droit ecclésiastique, lequel, conséquemment, se divise de lui-même en trois parties principales.

I. Jésus-Christ est roi, l'Église est son royaume.

Se comparant lui-même aux rois pasteurs de l'âge patriarcal, le roi des rois disait à Simon Pierre : « Pais mes agneaux! pais mes agneaux ! pais mes brebis! » Et il instituait ainsi Pierre, et, dans la personne de Pierre, chacun de ses successeurs, son lieutenant dans son royaume. Puis, ce roi qui disait : « Il est mieux pour vous que je m'en aille, » institue dans la personne des apôtres et de leurs successeurs d'autres pasteurs à qui il confie, sous la primauté de Pierre, le gouvernement de l'Église; et ces pasteurs, les évêques, forment, dans cette subordination et selon les différents degrés du patriarcat, de l'exarchat et de la dignité archiépiscopale, la hiérarchie de juridiction.

II. Jésus-Christ est maître, l'Église est son école.

La doctrine du Christ est la seule doctrine du salut, et elle n'est enseignée que par l'Église et dans l'Église. Destinée à être portée à tous les hommes, elle a besoin de moyens de propagation, et là où elle a déjà pris racine, il lui faut des institutions propres à la conserver pour ceux qui sont instruits et pour les générations futures. Il lui est, en outre, indispensable d'être armée contre l'invasion des fausses doctrines.

§ 3, X. De summa Trinitate et fide cath. Una vero est fidelium universalis Ecclesia extra quam nullus omnino salvatur, in qua idem est sacerdos et sacrificium, Jesus Christus.

III. Jésus-Christ est pontife, l'Église est son temple.

Le sublime et divin sacerdoce de Jésus-Christ exige que tout ce qui entre en contact avec lui soit sanctifié : d'abord les objets inanimés qui se rattachent, à des degrés différents, au service du culte; puis, et à plus forte raison, les hommes, tous les hommes, attendu que le Christ, comme pontife, a offert le sacrifice sanglant sur la croix pour le genre humain tout entier. Cette sanctification et cette consécration, c'est dans le baptême qu'ils les reçoivent; et c'est dans ce sens que l'Apôtre, en parlant des chrétiens, s'écrie : « Vous êtes une race choisie, un sacerdoce royal, un peuple saint. »>

Toutefois de la masse des baptisés quelques-uns sont choisis, élus par sort divin (xλño), et investis par une consécration particulière que leur confèrent les apôtres et leurs successeurs, du pouvoir d'exercer les fonctions sacerdotales, et d'offrir le sacrifice non sanglant de l'autel. Ce sont eux qui, avec les successeurs des apôtres, fornient le sacerdoce proprement dit; c'est à eux que se rattachent, par une ordination spéciale aussi, d'autres ministres d'un ordre inférieur, pour former tous ensemble la hiérarchie du ministère. Ainsi l'homme est initié par l'ordination au sacerdoce particulier, et par le baptême au sacerdoce général.

Mais ce ne sont pas seulement ces commencements de la vie sacerdotale de l'homme qui sont marqués par les mystérieuses consécrations que Jésus-Christ lui-même a instituées; la vie tout enlière est successivement consacrée et transformée par de semblables mystères. L'homme est affermi dans la foi par la confirmation; son âme, rendue infirme par le péché, trouve sa guérison dans la pénitence; dans le sacrement de l'autel, où Dieu lui-même lui donne sa chair en pâture et son sang en breuvage, l'apaisement de sa faim et de sa soif; dans l'extrême-onction, les consolations qui lui adoucissent le dernier passage; enfin, le lien naturel qui unit l'homme et la femme est également consacré, et avec lui, la famille sanctifiée.

Maintenant, si nous faisons l'application de ces considérations

en regard du but qu'il s'agit d'atteindre, pour y trouver la base d'une systématisation rationnelle, nous verrons toute l'économie du droit ecclésiastique se développer naturellement dans trois grandes divisions principales, correspondant aux trois grands pouvoirs conférés à l'Église. Conformément à ce plan, nous allons présenter successivement, au point de vue des trois pouvoirs conférés à l'Église : 1° les principes généraux de son droit; 2° le développement de ses rapports avec l'État et avec les diverses confessions politiquement autorisées; 3° enfin l'indication des sources de la science.

Ce premier ouvrage terminé, si Dieu veut bien nous en donner le temps et la force, nous en entreprendrons un second, où nous essayerons de traiter les questions particulières, en les rattachant, dans le même ordre, aux principes généraux que nous allons

exposer.

LIVRE PREMIER

PRINCIPES GÉNÉRAUX DU DROIT ECCLÉSIASTIQUE.

CHAPITRE PREMIER

JÉSUS-CHRIST ET SON ROYAUME.

§ IX.

1. Quel est le fondateur de l'Église?

Le fondateur de l'Église est Jésus-Christ; Jésus-Christ, que les prophètes avaient annoncé comme le futur Messie du genre humain; que les patriarches avaient vu en esprit et en figures comme le Sauveur; que Dieu avait promis, dès l'origine, au premier homme comme rédempteur (1). C'est peu en créant le premier homme dans l'innocence et la sainteté, Dieu avait en vue l'incarnation du Christ; aussi, avant de procéder à ce grand œuvre, le créateur du ciel et de la terre, qui, d'une seule parole

(1) Tertull. adv. Praxean., c. 16. Ab Adam usque ad patriarchas et prophetas in visione, in somno, in speculo, in enigmate ordinem suum præstruens ab initio, quem erat persecuturus in finem. De resurrec. carn., c. 7. Quodcumque enim limo exprimebatur, Christus cogitabatur, homo futurus.

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